1er étage & tables de jeu

Il n'y a que des tables avec des fauteuils et canapés en cuirs imbriqués dans le mur pour s'assoir, les tables de jeu sont à toute à droite. Et les toilettes se situent entre deux tables non loin de l'escalier.

En entrant au pub, je prends les commandes de chacun et y ajoute un pichet de 150cl de bière artisanale spécialité du pub en question. J'annonce la table numéro 31 au premier étage, la première à gauche, celle faite d'ivoire avec 64 cases marron et crème. Ce n'est autre qu'un échiquier, l'une de mes spécialités, celle devant laquelle je suis capable de passer plusieurs heures pour y développer ma logique et même trouver des solutions à des problèmes. C'était ce que je faisais durant mon stage au NCAVC.

En montant, mon regard se tourne vers la droite où se dévoile sous mes yeux un certain nombre de tables de billards de types différents tels que le 8 pool (ou billard européen), le 8 américain ainsi que des tables de snooker, il s'agit du billard le plus technique du fait que les poches sont plus petites que les autres types mais surtout la table est beaucoup plus grande (3m50 de long sur 1m80 de large).

Je pose mes mains sur la table 31 puis adresse un grand sourire à mon bourreau, O'Malley. Je me redresse et lui tapotant l'épaule :

Viens me montrer ce que tu sais faire avec une queue et des boules amigo. Un petit 8 américain pour démarrer tranquillement, que je te montre à quoi je jouais pour m'occuper lorsque j'avais besoin de m'aérer l'esprit lors de mes études et de mon stage.

Puis m'adressant à mon père et Sam :

L'un d'entre-vous prend le gagnant ou vous préférez une occupation plus intellectuelle telle qu'une partie d'échecs ?

Hum, je vais voir ce que tu vaux fils depuis le temps que je ne t'ai pas vu jouer.

Et moi je préfère vous regarder jouer mais une petite partie d'échecs guidée après pourquoi pas.

Ils ont bien fait de m'emmener ici, je suis comme un poisson dans l'eau désormais, ce qui n'était pas le cas lorsque je suis arrivé à Quantico, disons que je rentrais des billes dans des trous sans chercher plus loin. Je désigne la table la plus proche de la table 31 et lui fournis une queue. Je le laisse se mettre en place pendant que j'installe le jeu sur le tapis.

Je lui envoie la bille blanche puis lui demande :

Tu connais parfaitement les règles ou je récapitule pour éviter les ambiguïtés au cours de la partie ?

Je sens que t'as envie de mettre les choses au clair et je pense que ça ne sera pas plus mal.

Un hochement de tête de ma part et je me lance :

Comme pour le 8 pool, il y a deux jeux de billes différents, ici les pleines (de couleur allant de 1 à 7) et les rayées allant de 9 à 15. La 8 étant à part puisqu'elle doit être rentrée en dernière en bande de préférence ce qui signifie que la bille blanche (ou la noire) doit toucher une des 4 bandes de la table avant que la noire ne rentre dans un des trous. Dans le cas contraire, la partie est perdue.

Celui qui casse, en l'occurrence toi, choisit soit les pleines, soit les rayées si l'une d'entre elles rentre à la casse. A défaut, l'autre joueur aura le choix du jeu de billes. Si la blanche rentre à la casse avec une bille, celle-ci n'est pas comptabilisée dans le choix donc l'adversaire peut choisir le même type de bille si ça lui chante, ou pas. C'est une sanction pour avoir rentré la blanche.

Par ailleurs, si la blanche touche d'abord une bille qui n'appartient pas au joueur, il y a faute, de même lorsqu'elle rentre une bille adverse, qu'elle n'en touche aucune ou tout simplement qu'elle est empochée elle-même.

L'adversaire pourra donc la placer où il le souhaite et ainsi profiter ou pas, de l'erreur de son adversaire. Je pense que c'est à peu près tout. Prêts ? Alors c'est parti ! Bon jeu.

J'ai un petit sourire lorsqu'il se positionne pour casser mais je ne dis rien, je le corrigerai après. Comme je m'en doutais un peu, il casse pleine bille en visant la 1, celle qui chapeaute la pyramide, je faisais exactement la même chose au début, du coup, la plupart des billes ne bougent pas ou peu car elles se neutralisent. Malgré tout il entre deux pleines (2 et 7) dans le trou à l'extrême gauche et une rayée (13) à l' exact opposé tandis que la blanche tape la grande bande adjacente.

Je joue les pleines !

Okay.

Pour la suite, cela se corse dans la mesure où bien qu'il ait l'avantage avec les pleines, le problème est que les restantes sont encerclées par les miennes. Aussi est-il obligé de tirer en quart de bille (5) pour la dégager du tas tout en faisant le ménage. Malheureusement, une rayée suit et est aussitôt empochée dans le même trou que ses pleines de départ. La 8 pour sa part est envoyée à l'autre bout de la table après avoir contourné la poche centrale de droite.

C'est dommage. Parfois l'avantage numérique est trompeur, il faut toujours prendre en compte le rétro effectué par la bille blanche et la disposition des billes.

Ouais...

Pour le coup le jeu est complètement éclaté ce qui me facilite la tâche. Mais, il va falloir attendre une petite minute car nos boissons sont servies. Je me sers une choppe de bière et trinque avant de retourner sur ma partie :

Santé ! Profitez-en nous ne sommes plus en service !

Je crois qu'aucun d'entre eux ne m'a vu autant enjoué et ne parlant pas des affaires.

Pour me mettre en place, je mets ma main gauche à plat sur la table en écartant mes trois derniers doigts les uns des autres puis, contrairement à O'Malley, je place ma queue entre le pouce et l'indexe sans l'enserrer, ainsi les mouvements sont plus fluides et précis. En ce qui concerne ma main droite, ce n'est pas mon bras qui avance pour faire les mouvements de queue mais mon poignet tandis que mon coude reste parallèle à mon flanc. Par ailleurs, pour améliorer encore la visée, je pose mon menton sur la flèche de manière à voir la luminosité des luminaires sur la bille que je vise. En outre, je tire la bille rayée en face de moi en plaçant le bout de la flèche en bas de la bille blanche de manière à faire un rétro et qu'elle tape la grande bande droite et revienne sur la petite bande nord pour se replacer exactement devant la suivante (10, 12). Je fais exactement la même chose avec les autres.

Puis je vois O'Malley qui se frotte la nuque. Eh oui, le billard ce n'est pas du hasard mon grand. C'est que de la technique. Pour la noire, je fais trois fois le tour de la table,puis me mets en face, me frotte le menton, me baisse au niveau des billes puis fais un signe de tête approbatif. La blanche est située à 45 degrés à une trentaine de centimètres, j'ai un peu raté mon dernier replacement, rien de bien grave. J'explique ce que je vais faire à mon adversaire :

La 8 est un peu trop centrée, je vais donc la frapper en demi de telle sorte qu'elle fasse un angle et vienne cogner le centre de la bande adjacente. -Je lui montre en même temps avec le doigt-Ainsi, elle va suivre sur la bande parallèle tout en faisant un angle de 45 degré qui correspond exactement à l'angle entre la 8 et la blanche dans leur position initiale. La 8 va donc entrer au milieu tandis que la blanche va venir se freiner sur la tienne (4) qui va toucher la bande nord.

L'explication étant faite, je la mets à exécution. Un tapotement d'épaule plus tard :

Revanche ou autre chose ? Quelqu'un d'autre peut-être ? Je peux aussi laisser ma place.

Je porte la choppe à mes lèvres et déguste cette mousse blonde.

O'Malley plisse les yeux, légèrement vexé d'avoir perdu contre toi. Il pose sa queue de billard contre la table et il te fait signe d'approcher.

Viens par là, un petit baby foot moi ça me va mieux comme revanche. Chacun son terrain. On fera la la belle sur un autre jeu!

Il s'installe et attend que tu fasse de même. Sam est assise à une table et vous regarde quelques instants avant de sortir des dossiers et de les lire, prenant des notes. Son écriture est vraiment très belle, fine, quelque peu en italique. Elle soupire en voyant son grand frère s'amuser comme un gosse. Mais elle ne dit rien et continue à travailler et boire son thé à la menthe.

Ton père joue les arbitres pour le baby-foot en attendant. Et après plusieurs coups où O'Malley te met une vilaine défaite dans la tête, tu ne peux t'empêcher d'être un peu renfrogné...Ah, si ça avait un billard...c'est toi qui l'aurait éclaté !

Même avec l'aide de ton père en milieu de partie, tu n'as pas réussi à le vaincre ! Trop fort ce type. Il passe sa vie à jouer à ce genre de trucs ou quoi ?

Tu tournes la tête et tu remarques que Sam est vraiment studieuse, elle est vraiment jolie à travailler comme ça et ignorer le bruit autour d'elle. Ton père la regarde aussi, étrangement mais il ne dit rien et file vers les toilettes. O'Malley va embrasser sa sœur avant d'aller fumer dehors.

Je dois avouer qu'il est plutôt doué sur les jeux physiques, sur ce point je suis à la traine, mais je préfère les jeux plus techniques qui développent les capacités intellectuelles. Pour la belle on verra sur quel type de jeu elle aura lieu. Pour l'heure, je le laisse sortir fumer sa clope tandis que mon père part aux toilettes me laissant seul avec Sam.

Appuyé contre le babyfoot, je bois en silence ma pression tranquillement tandis que je la regarde travailler sur ses dossiers. Je n'avais pas remarqué sa beauté tellement elle est discrète lors des réunions. Mais là, maintenant que je l'ai en face de moi, seule, je suis véritablement charmé par sa personne tant physique que intellectuelle.

Lorsque mon regard se porte sur les dossiers posés à ses côtés, je suis un peu pris de remord pour la charge supplémentaire que je lui ai attribuée bien qu'en tant qu'agent du NYPD elle se doit d'être productive autant qu'elle l'est au sein du tribunal auquel elle est affiliée. Je devine en effet rapidement que ses dossiers ne concernent pas notre affaire.

Déposant ma choppe vide sur un support non loin du babyfoot, je me dirige en douceur vers la table prenant place à sa gauche, un léger sourire se dessinant sur mes lèvres non pas pour le dossier qu'elle traite, mais plutôt en réponse à sa façon d'être, sa beauté. Avouons-le, la voir ainsi, aussi jolie et studieuse, ne me laisse pas indifférent.

Seulement, je ne suis pas habitué à être seul avec la gente féminine et je n'ose montrer un quelconque signe de faiblesse, ou plutôt d'affection, sans doute par peur d'être gauche. Durant une minute ou deux, je ne fais rien de particulier, je la laisse plongée dans son dossier, puis, au bout d'un bref instant, après avoir analysé sa manière de prise de notes, je vais pour lui tourner les pages à sa place lorsque ma main vient se poser sur ses doigts de fée ce qui a pour effet de lui faire lever la tête mais surtout de me donner un léger coup de chaud...

Mon regard quelque peu gêné croise le sien. Je me sens pour le coup obligé de m'excuser tout en gardant néanmoins ma main sur ses doigts :

Navré...Vous sembliez tant inspirée par ce dossier que j'ai souhaité vous éviter de perdre votre temps en tournant les pages à votre place...

Quelle excuse...Alors que je savais très bien qu'elle allait poser sa main sur le dossier à cet instant précis, j'ai eu le temps d'analyser sa vitesse de lecture et son rythme pour tourner les pages.

Puis tentant de me stabiliser à nouveau, retirant lentement main main de ses doigts non sans les caresser délicatement, l'air de rien :

Les tribunaux ne vous ménagent pas a priori, si vous le souhaitez je peux vous décharger de la tâche que je vous ai attribué au cours de la réunion et le faire moi-même...

Que c'est mignon, le patron qui prend soin de sa coéquipière en lui évitant le surmenage...Cela ne cache-t-il pas quelque chose ?

Elle relève la tête lorsque tu poses ta main sur la sienne. Et elle rougit légèrement, tout aussi gênée que toi. Puis alors que tu parles, elle sourit doucement :

Je n'ai jamais entendu une excuse aussi bidon Bryan !

Elle éclate finalement de rire, puis elle passe sa main dans ses cheveux courts, fermant son dossier, en prenant garde à ne pas toucher ta main cette fois.

Oh et ne vous en faites pas pour le travail que vous m'avez donné. Je m'en sors très bien, j'ai de bons contacts avec les juristes et les préfets de Manhattan, ça ne prendra pas trop de temps.

Après tout, il me connaisse bien grâce à toutes les bêtises qu'O'Malley fait quand il va sur le terrain, il est un peu trop fougueux par moment...

Elle toussote légèrement, rangeant un magnifique stylo dans sa poche de veste en cuir. Elle semble hésiter, puis finalement, elle se lance :

L'équipe vous plaît alors et votre poste aussi ? Après les démonstrations que vous nous faites, je me dis souvent que votre place est ailleurs...C'est pour votre père que vous êtes venu ici non ?

A sa réplique concernant ma gaucherie, je me mordille la lèvre inférieure et lui réponds le plus naturellement possible mais laisse entrevoir cette gêne toujours persistante :

Bon d'accord j'avoue, je savais parfaitement que vous alliez tourner la page à ce moment précis. J'avais analysé vos mouvements pendant quelques minutes. -Un sourire charmeur s'esquisse sur mon visage. Je tente en réalité de compenser ma maladresse-.

J'acquiesce ensuite à ses propos concernant O'Malley :

En effet j'ai pu comprendre que votre frère était assez impulsif, néanmoins s'il est encadré, je suis persuadé qu'il fait du bon boulot sur le terrain. J'ai pu constater son sérieux à Chinatown.

Mon regard suit ensuite ses mains lorsqu'elle récupère son stylo magnifique avec lequel elle a une si belle écriture, puis je le relève jusqu'à son visage pour la fixer droit dans les yeux lorsqu'elle semble me complimenter à propos de mon travail. Un sourire plus tard, je la dévorerais presque des yeux si ma timidité ne prenait pas le dessus, dans un sens ce n'est pas plus mal, ça lui évitera de se sentir oppressée :

Merci Sam. Nous avons la chance d'avoir une équipe aussi complète que celle-ci. Je n'aurais pas pu tomber mieux pour un premier poste à la tête d'une équipe du NYPD. Entre-nous, je dois avouer qu'en arrivant j'avais quelque peu la pression. Je savais avant d'arriver que mon père avait eu un grand rôle au sein du NYPD, je ne voulais pas lui mettre mon incompétence professionnelle sur le dos, c'est pour cela que j'ai mis la barre haute rapidement.

En quelques jours je me sens un peu plus à l'aise au sein de l'équipe, d'autant plus que nous avons eu l'occasion d'entrer rapidement dans le vif du sujet sur lequel j'ai spécialement été formé, cela aide à vous sentir efficace lorsque vous êtes dans votre bain.

Un petit soupir puis je poursuis :

Vous mettez le doigt sur le noeud Sam. Je suis effectivement revenu à New York pour épauler mon père dans sa quête de démantèlement des gangs. Mais vous savez, bien que j'aie fait une croix sur ma carrière d'expert au sein du NCAVC, je ne regrette en rien mon choix, et je suis fier d'être ici à ses côtés et ceux de mon équipe.

Je reprends ma respiration, puis, posant lentement une main sur son épaule gauche tout en ne la quittant pas des yeux, je lui demande d'une voix bienveillante à la limite de la tendresse :

Et vous Sam, qu'est-ce qui vous a poussée à postuler au NYPD tout en étant à la fois en Licence et à mi temps dans les tribunaux ? Vous semblez être une acharnée du travail, et j'ai comme l'impression que le NYPD est une étape professionnelle pour vous qui devrait vous permettre de viser plus haut. Quelles sont vos ambitions professionnelles ?

Elle te laisse faire quand tu lui poses une main sur l'épaule, il semble y avoir une certaine alchimie entre vous, étrange quand l'on voit la relation que tu as avec son frère. Légèrement charmée par ton sourire timide, elle te répond,

Et bien je dois avouer que j'ai choisi ce choix multiple premièrement pour protéger mon frère. On pourrait presque croire que l'on est jumeaux ce qui n'est pas le cas bien évidemment puisque je suis née cinq ans après lui. Mais nous entretenons plus qu'une relation de simples frère et sœur. J'ai sans cesse envie de le protéger et lui aussi. Donc quand il s'est fait embaucher dans le NYPD j'ai décidé de le suivre. Comme mon père avait des contacts avec Paul, et bien ce dernier m'a aidé à organiser tout ça.

Certains officiers sont assez violents lors des interrogatoires ou bien sur le terrain comme ce qui s'est passé avec Marianne hier. Je suis là pour leur assurer des droits qu'ils possèdent. Car le tout est de ne pas trop abuser de leur pouvoir de force sans pour autant faire plonger les bons officiers.Paul a trouvé intéressant cette alternative.

Mais je dois sans doute vous ennuyez avec ça...Si je me mets à développer dans le Droit, j'y suis encore pour la nuit, ça me passionne depuis l'âge de 10 ans, je me suis toujours identifiée comme une justicière. En faisant parti des membres de Droit et du NYPD je crois que je rempli parfaitement ce rôle non ? Je pense que j'aviserai par la suite, si ce travail ne me plaît plus, j'ai beaucoup d'ouvertures en fait.

Elle te sourit, avant de porter sa tasse de thé à ses lèvres. Elle en boit quelques gorgées et reprend :

Mais sinon, vous aimez New York ? Ou vous préfériez votre ancienne ville...? Vous comptez rester jusqu'au bout de la mission que l'on nous a confié ? Rien qu'en une journée vous avez manqué vous faire tuer... La pression doit être terrible...D'être un Summer je parle.

Elle semble intéressée par le fait que tu restes visiblement... Une bonne chose non ?

Ses réactions à mon égard me détendent pleinement et me mettent en confiance. J'écoute sa voix suave avec un réel plaisir tandis que je bois presque ses paroles sous le coup du charme. Cette femme me plaît vraiment, si je dois vivre une aventure, elle serait la prochaine sur ma courte liste.

Lorsqu'elle me dit que ses propos doivent sans doute m'ennuyer, j'ai envie de lui dire "tu ne vois donc pas que je suis en admiration devant toi ? Alors m'ennuyer ? Jamais !" Mais je ne dis rien de cela et me contente de répondre largement à son sourire et fait glisser main en l'effleurant du bout des doigts sur son bras avant de la retirer.

Ma gaieté ne quitte pas mon visage ni mon regard pénétrant. Passant l'indexe de ma main droite sous son menton, je lui lève la tête et approche mon visage du sien, lui permettant de ressentir les sensations de l'air chaud que je laisse s'échapper lentement. Puis, je lui réponds non sans être tenté de lui effleurer les lèvres des miennes à cet instant, sans pour autant mettre en oeuvre cette envie qui brûle au fond de moi :

Sachez belle demoiselle qu'aucun sujet ne m'ennuie et encore moins lorsqu'ils me sont entretenus par une femme charmante et cultivée telle que vous.

Dans cette situation, mon coeur manque de rater un battement, je commence sérieusement à fondre sous son charme et mes gestes se font de moins en moins anodins...Je tente de reprendre le contrôle de moi-même au mieux et poursuis de manière plus sérieuse :

J'apprécie beaucoup votre détermination Sam, vous savez ce que vous voulez, ce qui est très important pour pouvoir se donner les moyens d'évoluer correctement au sein de la Société. Les métiers du Droit demandent une culture riche et diversifiée, et pour cela, le meilleur moyen est de se mêler, si j'ose parler ainsi, de l'actualité, ce que vous faites merveilleusement en participant aux divers procès et aux réunions au sein de notre équipe. A ce propos, j'aimerais beaucoup entendre vos points de vues sur nos enquêtes, vous vous faites très silencieuse au cours de nos réunions, nous pourrions peut-être se voir en dehors des réunions pour en discuter ? Ainsi, vous pourrez également me faire part d'éventuels soucis juridiques que vous seriez amenée à rencontrer au cours de vos traitements de dossiers. Je pense que je devrais être apte à vous aiguiller sur certains points. Qu'en pensez-vous ?

Et voilà...comment faire en sorte de se trouver en tête à tête avec une telle beauté l'air de rien. Je sens que je commence à découvrir mes "talents" de dragueur que je ne me connaissais pas jusqu'à aujourd'hui. Je guette ses réactions quelques instants avant de répondre à ses questions. Visiblement, elle semble s'attacher à moi sans me le faire savoir, ou plutôt en essayant de me le cacher tout en me faisant des appels de phares indirects :

Quantico n'a jamais été "ma ville" Sam. Ma ville n'est autre que New York. Quantico n'était autre qu'un lieu me permettant de perfectionner et spécialiser mes compétences que j'ai pu acquérir au cours de mes études et notamment en Licence de Droit. Oh je sais que je suis encore très jeune, mais tout comme vous Sam, je sais ce que je veux, ce qui m'a permis d'obtenir une dérogation me permettant de faire ma Licence en deux ans soit les deux premières années en une seule et la dernière l'année suivante. Ainsi je pouvais accélérer mon cursus et acquérir des compétences professionnelles suffisamment rapidement afin de revenir fraîchement diplômé pour offrir mes services au NYPD.

Permettez-moi de vous poser une question Sam, -disant cela, j'approche un peu plus mon visage du sien, mes lèvres positionnées à peine à deux centimètres des siennes- Avec l'énergie que je fournis pour trouver les solutions à nos affaires, pensez-vous que je sois le genre d'homme à laisser tomber son équipe au beau milieu d'une mission ?

Si vous faites une corrélation entre la mission de démantèlement des gangs et le fait que j'ai failli y passer dès le premier jour de service, je vous dirais que des pressions comme celle-ci, compte tenu du renversement de situation que je compte bien mener à terme, je suis loin d'avoir fini d'en essuyer. Mais j'ai confiance en mon équipe et compétences de nos tireuses d'élites.

Je fais une courte pause, le temps pour moi de reprendre un peu mon souffle :

Pour ce qui est de la pression d'être un Summer, c'est vrai, ce n'est pas facile tous les jours. Mais vous savez, je crains plus pour la vie de mon père que pour la mienne. Entre-nous, c'est lui qui a fait le plus de bruits jusqu'ici même si je compte bien avoir une part de responsabilité dans tout cela. Après tout je ne suis pas revenu à New York pour me tourner les pouces. -Je termine mon discours avec un sourire ayant pour effet un léger frôlement de nos lèvres mais surtout de me procurer des frissons le long de l'échine.-

Du fait de ce frôlement, je recule quelque peu mon visage et commence à retirer mon indexe de son menton préférant lui laisser une éventuelle initiative...

Elle ne cesse de rougir doucement à la suite de tes rapprochements qui restent délicats et réfléchis. Tu la sens juste reculer la première fois lorsque tu rapproches ton visage mais la deuxième fois, elle ne bouge pas, du moins, elle te fixe dans les yeux et elle te répond à voix basse,

Pour ce qui est de vous donner mon avis sur nos affaires en cours et futures... Je n'y vois pas trop d'inconvénient, dès que j'aurais un petit créneau horaire à vous consacrer, je vous ferais signe Bryan.

Elle sent clairement qu'à travers tes paroles, tu as caché une invitation. Elle hésite, te regarde à nouveau quand toi aussi tu la regardes, attendant de voir sa réaction face à l'ouverture que tu lui offres, puis alors qu'elle s'approche enfin pour t'embrasser, la voix de son frère se fait entendre derrière vous.

Eh ben ! Je vois qu'il y en a qui s'amuse bien par ici ! ça bosse dur ! Hein Samy ?

Il vous regarde avec des yeux très amusés, les bras croisés sur sa veste mi longue en cuir marron. C'est grâce à cette interruption que tu remarques que ton père est installé comme un bon vieux solitaire à une table à lire un journal et à siroter une nouvelle bière. Sans doute n'a t-il pas voulu interrompre ta tentative de drague...

O'Malley attrape sa chope de bière et la boit d'une traite, il regarde son portable et dit :

Bon, Samy, tu veux que je te ramène à la maison ou bien tu préfères rester "travailler" ici...?
C'est bon O'Malley, j'arrive, soupire t-elle en secouant la tête dépitée.

Elle te fait te décaler pour pouvoir sortir et tu as l'occasion de profiter d'un frôlement de ses hanches sur ton bassin. Elle te tend la main pour te la serrer puis elle te souhaite une bonne soirée avec un charmant sourire. Tu les observe s'éloigner, et tu la vois donner plusieurs coups de poings dans l'épaule à son frère qui se moque d'elle et la nargue.

Ton père boit une nouvelle gorgée de bière puis il lève les yeux vers toi en souriant, tout aussi amusé. Alala...Pris en flag, comme de vulgaires adolescents, quelle honte ! Mais ce n'est que partie remise n'est-ce pas...?

Mes yeux se ferment lentement, les battements de mon coeur s'accélèrent, ma tête s'incline légèrementt et mes lèvres s'entre-ouvrent prêtent à accueillir celles de ma partenaire. Une demie seconde plus tard, toute la magie de cette alchimie se brise sous l'écho de la voix de O'Malley éclatant notre bulle protectrice de pur bonheur. J'enrage intérieurement de m'être fait surprendre de la sorte comme un vulgaire débutant...Mes yeux perçants perdent automatiquement leur charme laissant place à cette rage interne prenant de l'ampleur.

Tandis que mon regard se fixe sur mon père qui avait eu au moins la décence de nous laisser tranquille, je sens le contact appuyé des hanches de Sam contre mon bassin tandis que l'une de ses mains vient à la rencontre de l'une des miennes. Cela me calme rapidement faisant retomber la pression nerveuse. Je ne lui lâche pas de suite et la maintiens un instant jusqu'à ce que nous soyons plus en contact que du bout des doigts. Puis je la regarde s'éloigner, tapant son frère du poing sur l'épaule lui reprochant son indiscrétion.

Pour ma part, je me sers une seconde choppe de bière que je bois d'une traite puis reporte à nouveau mon regard sur mon père me contentant de hausser les épaules avant de me diriger vers les toilettes pour évacuer la pression dans tous les sens du terme. En me lavant les mains, j'en profite pour me passer de l'eau froide sur le visage afin de faire passer ma rage puis je retourne ensuite dans la pièce où se trouve mon père.

Je reste debout devant lui et me contente de lui dire :

Je te remercie d'avoir au moins eu la décence de t'être fait discret pas comme cet imbécile d'O'Malley, depuis le temps que je n'avais pas eu l'occasion d'être en tête à tête avec une si jolie femme...

Bien, on fait quoi du coup ? Retour au bercail ou tu as une autre idée ?

J'aurais d'autres occasions d'être à nouveau en tête à tête avec elle pour retrouver cette magie si enivrante et libératrice à la fois.

Ton père retient un petit rire, et lève les yeux vers toi tout en repliant son journal et en terminant sa bière, il te fait un petit sourire de père puis il répond :

Non, je pense que l'on a bien mérité un peu de repos tu ne crois pas ?

Il se lève, laisse un pourboire sur la table et t'invite à le suivre. Vous retrouvez votre voiture un peu plus bas près du bar et vous repartez donc vers votre appartement.

Lorsque vous vous réveillez le lendemain, tu as un mal fou à sortir de ton lit. Les leçons privées d'O'Malley sont vraiment très douloureuses, et c'est limite si tu n'es pas plié en deux par la douleur. Hm ! Néanmoins ton père t'apporte une bonne tasse de café et vous partez donc vers votre troisième journée de travail.