Episode 1 : Retour [Abigail J. Farlos]

Et voilà !
Qu'est-ce que j'avais dit ? Ils sont armés ! On a à peine eu le temps de bloquer la porte et envoyer des petits cocktails que les renforts adverses sont là. Fait chier ! Une mission de routine, tu parles ! Ils sont beaucoup trop bien organisés, et nous trop peu équipés !

Merde.

Gale appuie sur la pédale d'accélération, et il fait bien car les tirs commencent à voler à droite et à gauche. Je crains pour la vie de ceux que j'ai laissé sur place... Cela fera 3 morts. Merde. Nous ne sommes plus que 3 !
Faut qu'on les sème !

Est-ce qu'on a des armes dans cette camionnette ?

Il faut qu'on puisse répliquer un minimum pour faciliter la diversion, et pour qu'on puisse les semer. Je pense pas qu'ils nous suivront, mais vaut mieux prendre ses précautions.

Oh que si ils te suivent. Tu as les trois voitures aux fesses après qu'ils aient tué les deux hommes restés sur le cercle. Tu n'es plus qu'avec Gale et Neils. Neils va fouiller au fond de la camionnette tandis que tu te baisses pour éviter des balles. Ton conducteur fait de même et vous partez à toute vitesse à travers des petites rues avant de rejoindre l'autoroute.

Vous vous insérez à l'arrache et Gale roule aussi vite qu'il peut. Les berlines noires vous talonnent et continuent de tirer. Bientôt elles vous prendront en sandwich. L'une d'elle essaye de vous dépasser.

Neils te lance un beretta avec deux barettes de munitions. Il ouvre une porte arrière de la camionnette et commence à tirer vers les assaillants. Les voitures évitent ses coups et ralentissent mais ils sont bien plus rapides que vous. Ils vont vous rattraper.

La première voiture arrive enfin à ta hauteur.

Je peste intérieurement quand je vois qu'ils nous suivent. Moi qui pensait qu'ils seraient un minimum raisonnable...
Enfin je dis ça, c'est moi qui ne le suis pas je crois. Bref. Gale tente tant bien que mal de les semer, mais ils ont de meilleures voitures que nous. Plus puissantes... Et plus aériennes. On dirait qu'on a un vieux tacot à côté.

Réfléchis. Neils cherche des armes. On évite des tirs, réfléchis.
D'autres tirs, il faut qu'on se sorte de ce traquenard sans aucune perte supplémentaire. Comment faire ? J'ai l'impression que mon cerveau va exploser.

C'est ce moment que choisit Neils pour me lancer un beretta et des munitions. Bien. Vite.
Un plan d'action. Cette arme entre les mains me booste. Il faut que je me débrouille. Je suis seule ici, en tant que supérieure, je dois trouver un moyen de nous sortir de ce problème.

Une des berlines est à notre portée maintenant. Bon d'abord, se débarrasser des gêneurs ou les gêner un maximum.

Vise leurs pneus ! Et le capot ! Faut les ralentir !

On est secoués à cause de la conduite de Gale qui fait ce qu'il peut pour nous éviter d'être pris en sandwich.
Pris en sandwich... Voiture... Course-poursuite... Mais oui !

Cela fait tilt dans mon esprit. Nous sommes des Niners, non ? Ce quartier est donc notre territoire, pas le leur ! Et il ne le sera jamais. Et qui connaît parfaitement les alentours ?
Je m'approche de Gale autant que possible, et du mieux que je peux avec les balancements incessants dû aux coups de volant que fait Gale pour éviter des accrochages.

Neils ! Essaie de les ralentir un max ! Gale, tu vas écouter et suivre mes directives. On va les perdre dans le Bronx. Sors à la prochaine sortie, qu'importe la manière dont tu t'y prends, voiture de civiles ou pas, faut qu'on passe ! Ensuite...

Je lui explique les rues et ruelles par lesquelles je veux qu'on passe. Je lui signale que je porterai de l'aide à Neils en même temps pour les ralentir, mais qu'il faut qu'il m'écoute. Nous seuls connaissons notre habitat, pas eux, et je ne le permettrai pas.
Je dois me débrouiller.

Une fois qu'on les aura perdu, faudra se débarrasser de la bagnole, l'enflammer pour ne laisser aucune trace et rejoindre le QG autrement. Mais d'abord... Une bonne vieille course-poursuite.
Je souris sournoisement. Ils sont sur notre territoire, donc on va jouer selon nos règles, et non les leurs. Ils ont de grosses bagnoles ? Ok. Mais, nous, nous sommes chez nous et fiers.

Il faut que je montre ce dont je suis capable, et que je n'ai rien perdu de mes "capacités" en cinq ans. Et je dois vivre. Pour Bastian certes, mais surtout pour mes enfants.

La course poursuite est à son comble. Vous filez tous les quatre comme des fous sur la ligne droite en zigzaguant entre les voitures qui freinent et vous klaxonnent. Certaines se font tirer dessus par les russes ce qui les stoppent dans des crissements de pneus atroces. Tu ouvres ta fenêtre pour tirer sur tes agresseurs dès que la voie est libre. C'est difficile, avec la vitesse tu as du mal à bien viser, aussi tes balles au lieu de venir se loger dans la tête du chauffeur ou dans les pneus de la voiture ricochent sur la carlingue de la voiture noire qui ne ralentit pas.

Neils arrive a bloquer l'une d'entre elles en faisant éclater les pneus de deux voitures devant celle-ci. Les véhicules font soudain barrage et la troisième voiture noire foncent dedans et s'écrasent avec brutalité sur elles.

Tu entends soudain Gale hurler de douleur après un coup de feu, il se tient l'épaule gauche quelques secondes avec sa main droite avant de reprendre le volant et de donner un brusque coup vers la droite qui vous fait percuter la berline noire de droite. Tu rentres in extremis dans la camionnette pour éviter de te faire arracher la tête. Après une bagarre de quelques secondes, ton chauffeur freine et laisse vos poursuivants passer devant pour ensuite s'engager sur la bretelle de sortie en direction du Bronx.

Celle qui est passée devant vous après le coup de frein n'a pas le temps de tourner et se crashe dans le bas du pont en béton sous lequel vous alliez passer. Par contre il reste la dernière qui vous colle aux fesses.

Vous n'aurez pas le temps de descendre et de brûler le véhicule, ils vous auront rattraper bien avant. Il faudrait détourner leur attention, le temps que vous rejoignez une planque avec garage pour planquer la camionnette. Vous tourner à l'angle d'une rue et passez malencontreusement devant une patrouille du NYPD qui font des yeux ronds avant d'activer leur sirène et de partir à votre poursuite.

La course-poursuite est mouvementée, très mouvementée, et je manque plusieurs fois de me prendre des balles, ou de me faire charcuter tout simplement, surtout lorsque Gale tourne brusquement le volant vers la droite pour percuter l'un de nos poursuivants.
C'était très chaud à ce moment-là. Et notre chauffeur en a pris un coup avec une balle dans l'épaule par la suite.

Ils sont tenaces ces russes ! Jamais vu des sang-sues pareilles ! et pourtant... L'équipe AG du NYPD est dans le top 3 des sangs-sues à mes yeux ! Et je le sais bien vu que j'en ai fait partie... Bref, je ne pensais pas qu'ils seraient aussi coriaces. Je crois qu'on a intérêt à faire beaucoup plus attention, ou encore plus, que ce que l'on pense car ils ont l'air d'avoir de la ressource.

On a réussi à se débarrasser de la première voiture avec de la chance après tout : grâce à un carambolage... C'est dire à quel point ils s'accrochent !
Idem avec la seconde qui est allée se planter dans le décor, si on n'avait pas freiné, l'autre nous aurait eu plus que facilement. Et jamais nous n'aurions pu quitter l'autoroute.
Je ne sais pas ce qu'ils cherchent véritablement, mais en tout cas, ils ont la détermination et la motivation !
J'aurai intérêt à questionner Bastian voire Charlie pour en apprendre plus. J'aime pas ça du tout.

Je respire un peu quand nous prenons enfin la sortie pour le Bronx, mais je peste à vive voix lorsque je vois que la dernière berline nous suit, et ne semble pas vouloir décrocher.
Et on n'a presque plus de munitions. Fait chier.
Et encore plus quand on passe devant une patrouille du NYPD qui décide de nous poursuivre à leur tour.
Rhaa ! Manquait plus qu'eux !
Et ces russes qui ne nous lâchent pas...

Faut qu'on la joue cool, on a les flics aux trousses, et faut qu'on la joue sans danger. On doit piéger les russes. Donc plus aucun tir.

Je déchire une partie de ma manche pour l'appliquer sur l'épaule de Gale pour essayer d'arrêter l'hémorragie. J'ai pas le temps de lui faire un vrai bandage. J'observe les alentours. Comment nous rendre vulnérable et sans risque ? Neils ferme la portière arrière qu'il avait ouvert pour pouvoir tirer plus facilement. Et le moins qu'on puisse dire c'est que l'habitacle est bien entamé. Je reporte mon attention sur la route.
La rue dans laquelle on est arrivée est une avenue assez tranquille, quelques badauds avec ce samedi, premier jour du week-end, qui se promènent et flânent devant les petites boutiques.

Je demande à Gale de ralentir, il faut qu'on croit que nous sommes juste de simples passants, pris en grippe par une grosse bagnole noire. Même si une camionnette criblée de balles n'est pas forcément très "tranquille".
Mince. Qu'est-ce que je peux faire ?

Si on doit tourner brusquement ou autre, fais en sorte d'éviter les passants.

Je lui demande de tourner à droite à la prochaine. Puis à gauche ensuite pour arriver sur une rue plus petite, avec des immeubles d'habitations en brique à droite et à gauche. Si les russes continuent de nous courser ou de nous tirer dessus, on tentera de les éviter au maximum. Mais il faut qu'on évite tout civil, et qu'on montre que nous sommes en mauvaise situation pour que les flis reportent leur attention sur les russes.

Je propose à Gale de s'arrêter pour faire comme si nous cherchions notre chemin, afin de nous faire passer pour des étrangers qui auraient été pris en grippe par des newyorkais. Avant de repartir après avoir crier assez fort pour que chacun autour sache bien que nous sommes inoffensifs. Neils ayant donné entre-temps sa veste à Gale pour cacher sa blessure, et moi, m'étant essuyer les mains avec un mouchoir qui traînait.

Bref. Je réfléchis.
Je le guide aléatoirement dans le quartier.

Vous foncez dans l'une des avenues du Bronx, le portrait est assez sympa : un fourgon qui roule et évite comme il peut les passant, une berline noire qui lui colle aux fesses avec des bras munis de pistolets mitrailleurs et une voiture du NYPD qui a activé sa sirène. Vous tournez, freinez grillez les feus rouges sans trop réussir à semer vos poursuivants, les voitures piles quand vous leur grillez la priorité, vous faire passer pour de simples badins est un peu compliqué dans la situation actuelle.

Gale ne peut pas s'arrêter pour faire mine que vous cherchez votre chemin sans prendre le risque de vous faire percuter par l'autre voiture qui ensuite n'aura aucun mal à faire péter votre voiture. Il tourne brusquement dans une ruelle à peine assez large pour faire passer la camionnette et défonce un grillage au passage qui arrache votre pare brise avant. La ruelle amène directement à une planque bien occupée par les Niners qui sortent tout affolés par le boucan que vous avez provoqué.

La berline s'engage derrière vous mais recule peu après devant la quinzaine de Niners armés qui la menace. Au moment où elle revient sur la chaussée, elle se fait percuter de plein fouet par la voiture du NYPD. S'ensuit ensuite une bagarre de manœuvres pour réussir à se replacer correctement et fuir. Par chance, le NYPD fonce toujours derrière elle.

Un blond tatoué du neuf des Niners dans le cou et qui semble être en charge de cette planque demande soudain,

Putain mais c'est quoi ce bordel ?! Vous êtes pas bien de nous amener les poulets ici ? Y'a plus de 200 kilos de dope ici !

Je m'accroche comme je peux avec tous ces changements de directions aussi brusques.
Heureusement que j'ai l'estomac bien accroché, sinon j'aurais pu rendre mon déjeuner depuis longtemps.
Plusieurs fois, on manque de s'emboutir dans une voiture, plusieurs fois nous voyons notre vie défilée à toute vitesse devant nous. Si j'avais su que mon retour dans le gang se passerait de cette façon je n'y aurai jamais cru : casse, baston, incendie, course-poursuite, flics... Sérieux, c'est quoi cette mission à la mord-moi le noeud !

Quand Gale tente d'échapper pour la énième fois aux russes en tournant dans une ruelle, que je reconnais d'un simple coup d'oeil avant de mettre mon bras devant moi lors du choc contre un grillage, pour nous mener à une planque; je m’agrippe encore plus fortement, me tordant à moitié le bras quand il pile net.
Je retiens un juron avant de regarder derrière nous. Gale gémit de douleur, c'était le choc de trop pour sa blessure.

La berline noire s'engouffre dans la cour, mais face aux Niners, affolés et armés qu'on a délogé, qui sont sortis pour les accueillir, elle fait vite demi-tour. J'aperçois alors la bagnole du NYPD qui la percute de plein fouet.
Ouille ! Là... Ils sont dans la merde. Neils descend de la camionnette pour venir ouvrir la portière du conducteur pour sortir Gale. Je sors à mon tour une fois que je vois le NYPD courser les russes. Cool. Mais je ne peux pas m'empêcher de pester.

Putain de russe ! Jamais vu des sangs-sue pareilles !

Je me masse le bras tout en me dirigeant vers le niner qui a juré contre nous. Un grand blond tatouté dans le cou.

Urgence de dernière minute, ok ? Et au lieu de la ramener, dépêche-toi plutôt de dégager cette planque ailleurs ! Si tu veux pas que les russes reviennent pour nous chourer notre came, ok ?

Je regarde les autres niners qui n'ont pas forcément encore reposer les armes, et qui nous visent pour certains.
Faut encore que j'étale ma science ? Fait chier ! Je décide de leur montrer mon tatouage qui devrait être visible maintenant vu que j'ai déchiré ma manche pour éponger le sang de Gale.

Abigail Jones Farlos. Sous-lieutenant de Charlie. Maintenant, au lieu de glander, magnez-vous le cul à dégager de cette putain de planque avec la came ! Et trouvez-moi de l'alcool pour faire des soins d'urgence à Gale !

Il faudra inciser à vif Gale et il faut à tout prix qu'on déplace cette came en toute discrétion. Y a une autre planque pas trop loin, ça devrait le faire. Et faut à tout prix que je retourne au QG pour donner les dernières nouvelles.
Aah... Cette journée n'a pas l'air d'être pressée de se finir...

Le blond soutient ton regard quand le houspilles, et les autres Niners ricanent. Peut-être ne saurais-tu pas à qui tu as affaire ? C'est vrai qu'il ne te dit rien lui. Il t'attrape par le col de ton vêtement, pour te faire reculer jusque sur l capot fumant de la camionnette,

Écoute moi bien Sous Lieutenant de Charlie, avant de beugler des ordres, apprends à connaître le chef qui gère l'équipe. Pigé ? Moi aussi je suis un Sous lieutenant de Mr Nine, et je te connais pas. Donc tes ordres, j'en ai rien à carrer.

Il te relâche, tu toussotes, et il va vers ses hommes qui sortent cinq grosses caisses. De la ruelle arrive un petite camionnette similaire à la vôtre et ils chargent leur cargaison.

Amène ça sur Staten Island comme prévu et distribue aux dealers.

Les Niners se séparent ensuite, certains entrent dans leurs véhicules d'autres partent à pied et encore d'autres restent sur place pour garder le hangar.

Sony, tu retournes au QG ? Demande un Niner au blond qui t'a tenu tête.

Ouais, je vais faire mon rapport à Mr Nine. Débarrassez vous de cette camionnette les mecs en attendant la relève. Bon Gale, Neils et la Sous Lieutenant de Charlie vous me suivez.

Ils s'adressent à vous avant de monter dans une voiture cinq portes.

Putain !
Faut croire que mes mauvaises habitudes reviennent : charger avant de savoir. Mais c'est tout sauf une raison d'agir ainsi. J'essaie de me dégager de la poigne de ce mec, ce blond dont je ne remets pas le visage, lorsqu'il m'approche du capot fumant de notre camionette.
La fumée nous entoure le temps de sa petite tirade. Enfoiré !

Lorsqu'il me libère je ne peux m'empêcher de tousser et cracher mes poumons. Marre !
Je le regarde faire, à donner ses ordres, tout en reprenant un rythme respiratoire normal. Si je reviens chez moi comme ça, mes enfants vont s'inquiéter, surtout Joshua.

Qui s'est ce mec ? Il n'était pas là il y a cinq ans... hum... C'est qu'il doit être bon pour être sous-lieutenant.
Je retiens son nom illico quand un niner lui parle. "Sony". Comme c'est mignon ! Pour une brute pareille... Cela manque de crédibilité...

Sauf que je déteste le voir me donner des ordres, ça aussi ça n'a pas changé, mais a priori il n'y a que ceux de Charlie et éventuellement Bastian que j'accepte. Les autres...

Abigail, "Sony".

J'insiste bien de manière presque insolente sur son prénom en souriant de manière peu aimable. Je fais cela tout en le suivant en voiture.
Ce n'est pas parce que je le suis que je suis sous ses ordres. Non, c'est juste que nous allons au même endroit et que cela m'arrange de le suivre. Ni plus ni moins.

Je sens que ce trajet en voiture va être bien long.
Je soupire distraitement. Tu parles d'une journée.

Le trajet se fait en silence, Neils dit juste à Sony de ne pas passer devant la salle de jeux des Sadovski qui doit être infestée de flics et de pompiers à l'heure qu'il est. Vous arrivez au QG une vingtaine de minutes plus tard.

Les Niners présents ne sont pas en nombre, le salon est quasiment vide mais ceux qui sont présents vous regardent avec curiosité et attendent les détails de votre mission. Gale va s'asseoir dans un fauteuil en attendant qu'on prévienne le médecin du gang.

Bastian arrive derrière vous peu de temps après par la porte principal, il a le t-shirt couvert de sang, mais ce n'est pas le sien visiblement. Il a les mains abîmées aussi. Il te jette un regard avant de monter les escaliers qui mènent au bureau de Charlie.

Sony l'emboîte et devant le bureau du chef des Niners tente de lui griller la priorité. Le brun le coince en quelques secondes contre le mur, son bras sous la gorge. Un regard suffit pour que l'autre comprenne qu'il ne fait pas le poids.

Ton mari relâche l'autre qui descend en disant qu'il fera son rapport plus tard.

Je suis pas d'humeur à parler dans la voiture, et apperemment c'est pareil pour Sony.
Tant mieux. Je laisse Neils prévenir Sony pour la salle de jeux avant de reporter mon attention sur le paysage.
Sacré journée. Et je crois que ça me fait bizarre de me dire que je suis de nouveau dans le gang, ma seconde famille. J'imagine déjà la réaction de ma mère quand je lui apprendrai que je suis de nouveau impliqué dans ce dernier... Au moins, pourrais-je lui laisser de temps en temps les enfants quand Lola ne sera pas disponible.

On arrive au QG plusieurs minutes plus tard, et nous entrons en silence dans la villa. Je remarque très vite qu'il y a peu de niners présents, pas étonnant vu l'heure qu'il est. La nuit commence à tomber, certains doivent vaquer à leurs occupations et d'autres sont peut-être juste en planque.

J'allais avancer vers l'escalier quand j'entends la porte s'ouvrir derrière nous. C'est Bastian qui entre. Mon coeur manque un battement, comme chaque fois que je le vois, mais je ne manque pas de regarder ses vêtements. Hum... Lui aussi, faudra qu'il se change avant de rentrer à la maison. Mais ça n'a pas l'air d'être son sang. Bien que ses mains soient abîmées. Qu'est-ce qu'il a foutu lui aussi ?

Je monte donc l'escalier après mon mari et le fameux Sony, qui tente, à son grand dam de passer devant le bras droit de Charlie. Quand je le vois se faire démonter en moins de quelques secondes, cela me tire un fabuleux sourire.
Je lui jette à peine un regard quand il décide de redescendre en annonçant qu'il fera son rapport plus tard.

Je m'approche de Bastian, lui prend l'une de ses mains pour vérifier si c'est grave ou pas.

Tu lui as fait ce dont je rêvais depuis plus d'une demi-heure... Un nouveau sous-lieutenant au passage. Sony qu'il s'appelle.

Je lui relâche la main une fois que je remarque qu'avec des soins sommaires ce sera bon. Qu'allons-nous bien pouvoir expliquer à Joshua à propos de ça ?

Il faudra qu'on se change avant de retourner voir les enfants. Bon, je présume qu'on a des choses à dire à Charlie. Ne le faisons pas attendre.

Je lui reprends l'une de ses mains que j'embrasse tendrement avant de la relâcher et de rentrer avec lui dans le bureau une fois qu'on se sera annoncés.

Vous entrez dans le bureau de Charlie qui est toujours impeccablement ranger. Le blond scrute debout le quartier par sa grande baie vitrée. Il fait toujours ça quand il a besoin de réfléchir. Bastian avance avec prudence,

C'est fait Charlie. Le fils des Sadovki a compris que les Niners ne laisseraient pas leurs territoires. Je ne l'ai pas tué comme tu le voulais mais il risque de passer un bon mois à l'hôpital.

Charlie se retourne pour te regarder à ton tour et attend ton rapport, et l'argent... Que tu n'as pas visiblement.

Charlie me fait toujours forte impression lorsque je le vois.
Et je sais d'autant plus qu'il faut parler avec doigté face à lui, surtout quand il semble aussi pensif comme maintenant.
J'avale un peu ma salive difficilement, après tout... Je n'ai pas vraiment réussi ma mission comme je n'ai aucun argent... Et en ce qui concerne les civils et autres en vie... Je me rends compte grâce aux paroles de mon mari, que je n'en sais rien alors même que cela faisait parti de la mission.

En même temps, je n'avais pas prévu que les russes seraient aussi sadiques...
J'essaie de le regarder mais je crois que cela sera extrêmement dur jusqu'au bout.

Seuls Gale, Neils et moi-même sommes revenus sains et saufs. Les russes étaient beaucoup mieux préparés que prévu. Nous venions à peine de pénétrer dans la salle de jeu que les renforts n'ont pas traîné.
La porte du coffre était blindée et protégée par code, nous n'avons pas réussi à la défoncer avant de partir. Le feu avait déjà commencé à se propager. Je n'ai pas pu vérifié s'il restait des survivants car 3 berlines noires russes nous ont coursé. Et ils avaient l'air de s'en foutre de savoir si l'argent était là et s'il y avait des blessés.

On a réussi à se débarrasser de deux berlines sur l'autoroute non sans mal avant de revenir en ville, coursés par la 3e, ce qui a provoqué une course-poursuite avec le NYPD. On a du pénétrer en urgence dans l'une de nos planques. Elle a été vidée, et la camionnette doit être détruite en ce moment-même. Le NYPD ne s'est pas occupé de nous, ils ont préféré suivre les russes qui ont pris la fuite face aux Niners présents dans cette planque. Le reste je n'en sais rien. Vu l'incendie, je pense que personne n'a survécu mais aucune idée.

En tout cas, les russes semblaient attendre ce genre de choses vu la vitesse avec laquelle ils sont intervenus. Ils sont également sans pitié, et dès qu'ils vous ont en face, ils ne vous lâchent plus. Il sont plutôt coriaces. De vraies sang-sues...

Je m'arrête enfin, ayant dit presque dans un murmure les dernières paroles. Je ravale ma salive, je respire.
J'ai fait mon rapport... J'espère qu'il passera... Sinon... Je sens que les représailles ne seront pas tendres...

Le regard perçant de Charlie te fait perdre tes moyens après ton rapport. Il n'est pas satisfait du tout, tu le sens. Bastian aussi. Tu le sens se contracter à tes côtés. Comment se fait-il que tu foires quasiment tout le temps tes missions ? Ne sais-tu pas faire de sans faute comme ton mari ? Est-ce si difficile pour toi ?

Ta mission est donc un échec.

Bastian, essaye de te défendre,

Peut-être avons nous sous-estimé ces russes Charlie. On aurait dû se douter qu'ils enverraient du renfort... C'est pas comme si l'affaire avait blessé des civils.

Gloups. En fait peut-être que si non ? Charlie n'a pas loupé ce détail.

Tu as parlé de survivants. De qui parles-tu si tes hommes sont morts ?

J'avale difficilement ma salive et tente de faire bonne figure. Je sais parfaitement que je n'ai pas rempli la mission qu'on m'avait confié. Mais Charlie reste oppressant de par son charisme et son autorité.
Je serai presque pétrifié si je ne voyais pas Bastian tenter de me défendre. Je crois que c'est l'électrochoc qui me manquait. Il n'a pas à le faire.
C'était ma mission, mon travail. Je ne l'ai pas rempli donc c'est à moi de payer les pots cassés, énième échec ou pas. Ce n'est pas la faute de mon mari, alors avant de répondre, car j'ai très bien vu que Charlie a parfaitement compris mes paroles, je me tourne vers Bastian à mes côtés.

Je le regarde droit dans les yeux, de la façon la plus stoïque qui soit. S'il continue de me protéger pour mes fautes, jamais je ne me ferai une véritable place ici, et surtout aux yeux du grand boss, déjà qu'il ne m'a jamais porté dans son coeur...

Bastian, arrête. Il a raison. Tu n'as pas à me défendre. C'était mon travail, pas le tien. Donc je n'accepterai pas que tu me défendes. Je dois recevoir ce qui me revient, négatif ou positif, ici, je ne sais pas encore ce que c'est, mais c'est la vérité, j'ai échoué. Donc s'il te plait, tais-toi !

Une fois seulement, je me retournerai à nouveau vers Charlie Nine, serrant les poings d'inconfort et d'impuissance.

Seuls Gale, Neils et moi-même sommes revenus vivants. Je suppose que tous les civils sont morts comme les russes, loin de vérifier s'il y avait des blessés, nous ont suivi illico. L'incendie semblait prendre avec facilité. S'il y en a qui ont survécu, nous le serons dans les heures qui viennent... Sinon... Le NYPD ne manquera sûrement pas de prendre cette affaire en charge.

Avec ces paroles, je réitère mes propos, et confirme ainsi parfaitement que j'ai échoué de la plus belle des manières qui soit. En plus des civils, c'est la moitié de mes hommes que j'ai perdu, sans compter que j'ai failli compromettre l'une de nos planques.

J'attends donc la sentence... Je l'estime justifiée, quelle qu'elle soit.

Je tente de garder contenance, mais là, tout de suite, c'est mon problème, pas celui de mon compagnon et ma famille. C'est ma merde.

Un froid glacial te transperce quand Charlie plonge son regard glace dans le tien. Tu rapetisserais sur place si tu le pouvais.

Tu as donc sacrifié des civils. Alors que je ne t'en ai pas donné l'ordre. J'ai dit de détruire la salle de jeu et de tabasser le personnel et de récupérer l'argent du coffre-fort.

Bastian malgré ton intervention reprend la parole,

Charlie, je sais ce que tu fais dans ces cas là... Mais tu ne peux pas, elle vient de revenir, elle a été maladroite et...

Et elle va régler cette merde toute seule. Ou bien je la relaye au rang des Niners qui nettoient la merde des autres. Est-ce bien clair ? Maintenant dehors, sauf toi Bastian.

Tu sors sans vraiment vouloir dire quelque chose sous peine de te faire trucider. Tu sais très bien que Charlie aurait tué pour moins. Après tout, il est le plus puissant des chefs de gang à New York. C'est lui qui mène le conseil quand les gangs se retrouvent pour soulever un problème.

Régler cette merde toute seule ? Comment faire ? Peut-être appeler une vieille connaissance...? A moins que tu ais d'autres idées. D'ailleurs, tu viens de penser que tu n'as pas vérifier s'il y avait des caméras dans cette salle de jeu. Sûrement... Elles auront fondus tu te dis, sauf que les enregistrements sont sans doute derrière cette porte blindée... Il est encore possible de te rendre là bas, mais tu sais que la police aura investi la place depuis longtemps.

Je me sens mal. Mais je m'y attendais.
Je sais très bien que j'ai tout raté. Charlie ne fait que dire les faits, Bastian n'a rien à voir là-dedans, lui, il a réussi, comme chaque fois.

Je me crispe légèrement quand j'entends mon mari reprendre la parole pour tenter d'atténuer les paroles de Charlie, je lui ai pourtant dit que c'était mon problème, et non le sien !
Il ne m'aide pas en faisant ça, bien au contraire.

Je sors donc en silence après les derniers ordres de mon boss : soit régler cette merde. Je n'ai de toute manière ni la force ni le courage de lui répliquer quelque chose. De toute manière, je suis entièrement en tord.
Je descend donc l'escalier en me rongeant légèrement mon pouce droit, et réfléchit. Qu'est-ce que je peux faire ? Tout a sûrement brûlé là-bas, mais il faut que j'en sois sûre. Mais retourner sur place... C'est peut-être un peu risqué ?
Malgré tout... Alors que je me dirige vers le coffre de ma voiture pour y récupérer des habits de rechange, je me dis qu'il y avait peut-être des caméras sur place. Ouais, mais l'incendie a peut-être tout brûlé... Sauf qu'il y a des spécialistes au NYPD.

Putain... Je retourne dans la villa, histoire de me changer rapidement, et je reprends ma voiture. Je vais quand même aller jeter un oeil sur place, de loin, mais suffisamment près pour essayer de voir quoique ce soit qui me serait utile.
Sauf qu'une fois à proximité, je ne vois que pompiers et policiers à tout va. Impossible de s'approcher sans éveiller les soupçons. Un cordon de sécurité derrière lequel se trouve des passants a été mis en place, mais même ces derniers n'ont pas l'air de voir grand-chose.
Je me fonds parmi eux, essayant d'observer si la porte du coffre-fort a finalement été ouverte ou non. Mince.

Et je suis pas en fonction aujourd'hui.
Je décide de faire demi-tour. Je dois trouver un autre moyen. Je dois savoir s'il y a des enregistrements et s'il existe des survivants. J'y pense toujours quand j'arrive chez nous. Je vais enfin libérer Lola de son babysitting pour qu'elle profite de son samedi soir, quoi de plus normal pour une fille de son âge aussi mignonne ?

Désolée pour ce babysitting de dernière minute Lola ! Merci. Aucun problème à soulever ?

Je lui prends Amana que je sers contre moi, sentir son odeur me fait un bien fou. Ma petite puce. J'écoute Lola dire que Joshua a bien tenté une connerie comme à son habitude mais à part ça, rien de bien notoire. Vu l'heure, elle les a déjà fait manger. Je la remercie avant qu'elle ne parte et je décide d'aller donner le bain général à tout le monde.

Cela me permettra peut-être de réfléchir. Il faut que je joigne quelqu'un de la police... Mais sans éveiller trop les soupçons... Vu l'heure, je pense que peu de monde doit être sur place.
Je suis en train de chatouiller Amana après m'être occupé de Joshua quand l'idée me vient à l'esprit. Je peux utiliser l'excuse de l'assassinat du ministre pour aller au NYPD lundi matin de bonne heure... Après tout, n'était-ce pas notre agence d'escorte qui s'en occupait ? Et il me suffit ainsi de demander à parler expressément à Bryan, tout en l'appelant au préalable bien sûr.

Oui, faut que je fasse ça. Je couche les enfants, et m'en vais me mettre sur le canapé, histoire de guetter Bastian, sinon j'irai dormir également. Je ne mange pas, toute cette histoire m'a coupé l'appétit.
Demain j'appellerai mon agence pour lui exposer que nous devons parler et travailler de concert avec le NYPD pour savoir les tenants et aboutissants de ce qui a loupé dans notre surveillance, et ensuite j'attendrai lundi matin très tôt, une fois que j'aurais déposé Joshua à l'école, et Amana à la crèche pour aller au NYPD, dans ma tenue de boulot, pour discuter avec le directeur en personne. Vu l'affaire, ce ne devrait pas être un problème... Et je ne suis plus poursuivie depuis bien longtemps. On n'a même déjà bossé ensemble pour une ou deux choses depuis.

Le week-end risque d'être bien long...

Bastian n'est pas rentré du weekend et il a éteint son portable. Injoignable. Quand tu arrives au NYPD, c'est salle comble. La salle d'attente est blindée, le standard n'arrête pas de sonner pourtant, tu as un sentiment nostalgique. Tu te rappelles encore des longues réunions menées par Bryan, les regards que tu échangeais avec O'Malley qui n'en pouvait plus ou s'éclipsait dès qu'il le pouvait...

Des collègues comme ça, ça te manque. Peut-être que tu n'es plus recherchée par le NYPD grâce à Bryan qui a effacé les dernières traces qui pourraient te faire arrêter, rien n'empêche Marianne de te reconnaître et de foncer droit sur toi et de te plaquer contre un mur, un bras sur ta gorge et une arme braquée contre ta joue.

"Qu'est-ce que tu fais là sale traitre ?! Je te croyais morte dans la prise de la Maison Blanche ! Bryan m'a attesté que tu l'étais !"

Tu vois Bryan qui est semble -il en réunion depuis la vitre de la porte.

Silence radio du côté de Bastian. Je ne sais pas pourquoi... Mais ça m'étonne peu. J'ai l'impression d'être revenue des années en arrière quand il me faisait souvent ce coup-là, être injoignable et tel un fantôme.
Mais ça n'a pas été une mince affaire hier matin, d'expliquer à Joshua qui s'attendait à aller au parc dans la journée avec son père que ce dernier était absent pour un travail de dernière minute.
Heureusement, j'ai trouvé une parade et nous avons passé un dimanche relativement calme. Seul le coup de fil à mon boulot m'a pris quelques minutes, tout le reste était consacré à mes enfants.

Le lundi matin est donc arrivé assez vite malgré tout. J'ai déposé Joshua à l'école, et Amana à la crèche. Le train-train habituel avant de me diriger vers le NYPD qui comme je m'y attendais, est déjà blindé.
De voir tout ce monde s'affairer à droite et à gauche, je ne peux m'empêcher de ressentir une bouffée de nostalgie. Cela me tire même un fin sourire. Ah ! L'équipe AG ! C'était à savoir entre O'Malley et moi, celui qui trouverait la meilleure excuse pour sortir en douce pendant la plaidoirie interminable de Bryan Summer... Et dire que ce dernier est à la tête des policiers de New York à présent.

Même si je n'ai jamais été très poussée police et justice, ça me manque un peu ces petits jeux complices. J'avance un peu dans le commissariat lorsque je vois une furie foncer sur moi.
Ah ! J'ai à peine le temps de la reconnaître que je me fais coincer contre le mur, un bras sous ma gorge, et une arme pointée sur ma joue.
Très vite je lève les mains en l'air, vides, et fixe Marianne, une vieille amie/ennemie suite à un tir sur elle de ma part il y a cinq ans, du regard. Elle n'a pas changé apparemment. Comme quoi... Tout le monde ne change pas.

Contente de te voir aussi Marianne, ça faisait longtemps. T'as l'air en forme, c'est cool. Moi aussi, ça va au passage, merci de le demander.

Je remarque qu'on commence à attirer l'attention, et surtout j'aperçois Bryan à travers la vitre de la porte juste à côté de nous.

Peux-tu me lâcher s'il te plaît ? Je viens pour le boulot voir Bryan. Il t'a dit ça pour qu'on me laisse tranquille et que je refasse ma vie, tout comme il a refait la sienne à la tête du NYPD. Pour ma part, je fais partie de l'agence d'escorte qui s'occupait du Ministre ce week-end. Je pense que tu sais ce qu'il s'est passé ? Je dois m'entretenir avec le directeur du NYPD. J'ai été missionné pour ça.

Ce n'est pas le moment de tergiverser. Je déplace lentement ma main droite vers ma poche de pantalon pour lui montrer ma carte qui atteste mon appartenance à l'agence en question.
Puis je lui parle de manière plus ferme. Faut arrêter les gamineries et remiser les rancœurs au grenier du passé.

Je ne viens pas chercher querelle. Je suis en fonction. Donc s'il te plaît, lache-moi Marianne ! C'est une affaire urgente.

Je continue de la fixer, mais mon regard est plus dur et surtout plus sérieux.

On réglera nos comptes si tu veux, mais surtout ailleurs qu'ici ! C'est ton lieu de travail, tu ferais tout foirer pour une erreur du passé ? Ne gâche pas ta vie à t'abaisser à ça.

Elle plisse les yeux avant de retirer son arme de ta joue. Elle commence à s'écarter quand au dernier moment elle t'inflige un énorme coup de poing dans le ventre qui te coupe le souffle et te fait plier en deux.

Ça c'est ce que j'ai ressenti quand tu m'as tiré dessus sale traître. T'as intérêt à t'être rangée en dehors du gang des Niners si tu veux pas que je te traîne en taule moi-même.

Elle part ensuite vaquer à ses occupations. Tu prends plusieurs minutes pour récupérer, les regards sont tournés vers vous mais on ne vient pas te voir. La réputation de Marianne est connue ici et si elle t'a frappé c'est qu'elle avait une bonne raison. Peut-être te prennent-ils pour un indic qui n'avait rien à lui mettre de croustillant sous la dent ?

La réunion de l'équipe AG semble bien entamée. A toi de voir si tu souhaites l'interrompre ou bien attendre ton tour dans la salle d'attente. Tu captes le regard d'O'Malley dans la salle un bref instant.

La vache !
Toujours autant de force cette Marianne ! Je l'avais bien mérité ce coup de poing, mais je ne l'ai pas vu venir pour autant. Fait chier.
Je tente de récupérer mon souffle, plier en deux, mais j'écoute néanmoins sa menace avec attention. Je sais très bien qu'elle sera la première à mettre à exécution sa sentence. Trahir une coéquipière... Ce n'est jamais très bon, mais surtout quand il s'agit d'une coéquipière au caractère têtu et à la rancune tenace.

Je m'appuie à moitié sur le mur, le temps de respirer plus normalement. Quand je relève la tête, je vois qu'on me regarde mais qu'au final on se fiche de moi. Bien. Je savais que Marianne était bonne policière avant, mais ce doit encore être le cas aujourd'hui...
Cela me tire un sourire, c'est bon de savoir que certaines choses ne changent pas. Je me relève totalement quand je sens que mon souffle est revenu et je regarder par la vitre.

Est-ce que j'interviens ?
Je crois que si je le fais Bryan risquerait de me tuer... Mais peut-être sont-ils déjà en train de discuter de l'affaire de l'incendie ? Si j'étais à la place de l'équipe AG, je choisirais cette affaire en priorité.
Que faire ? J'ai tout sauf envie de m'attirer les foudres du directeur du NYPD déjà que je suis censée être morte aux yeux de l'équipe AG... enfin Bryan et O'Malley sont au courant. Et puis, j'ai déjà assez avec Charlie Nine pour m’embourber d'avantage.

Je regarde toujours par la fenêtre quand je remarque qu'O'Malley justement m'aperçois, ni une ni deux je lui fais un signe de la main pour lui faire comprendre de venir. Si Bryan me voit en prime, tant mieux, sinon O'Malley ira très bien le temps que son patron se libère. J'espère juste qu'ils n'iront pas loin en réflexion si jamais ils discutent bien de l'incendie...

Faite qu'O'Malley vienne. Peut-être que si je lui parle de mon problème d'abord ça passera ? De toute façon, j'aborderai aussi le problème du ministre, plus j'aurais d'infos à ce sujet, plus je me revaloriserais aux yeux de Charlie.

A ton grand soulagement, après un chuchotement de Bryan, tu vois O'Malley sortir de la salle pour te rejoindre. Il te fait la bise comme si de rien n'était et t'emmène dans son bureau personnel. Le genre de pièce qu'il ne fréquente que rarement vu l'empilement des dossiers sur le meuble et les étagères.

Tu remarques un cadre photo où il enlace la jolie blonde que tu avais croisé à la réunion June. Elle porte un petit garçon dans ses bras qui rit. Un joli couple ces deux là. O'Malley baisse soudain le cadre photo sur son bureau pour fixer ses prunelles vertes dans les tiennes.

Abi, tu es dingue de venir là comme ça, sans prévenir. Bryan a beau avoir virer toutes les merdes de ton dossier, certaines personnes te croient morte ici. Tu risquerais de mettre sa couverture en danger !

Il soupire,

Qu'est-ce qui t'amène ?

Heureusement O'Malley accepte de venir après un mot rapide de Bryan.
Je le regarde donc sortir, je le laisse me faire la bise, ce qui ne me surprend pas vraiment, et je le suis jusque dans son bureau. Un bureau qui ne semble pas très occupé au vu des piles de dossiers partout : étagères, bureau, meubles... Bref. O'Malley ne change pas non plus vis à vis de ce côté-là de son boulot. Il a toujours détesté la paperasse, préférant le terrain.

Alors qu'il ferme la porte derrière nous, je remarque un cadre photo où il est en compagnie de June, je m'en rappelle car je l'avais croisé plusieurs fois dont à la réunion des chefs de gang. Le bras droit de Ellen si je me rappelle bien... Elle porte un petit garçon rieur dans ses bras. Cela me rappelle le mien et me tire un sourire avant qu'O'Malley ne baisse la photo.
Il faut croire que je la regardais un peu trop.

Je sais. Marianne vient de m'en donner une preuve flagrante. Toujours la même à ce que je vois. Je présume qu'elle fait toujours partie de l'équipe AG ?

Je cherche un endroit où m'installer, mais dans une si petite pièce aussi encombrée c'est tout sauf simple, donc je décide de m'adosser contre le mur à côté de la porte.

J'ai de bonnes raisons d'être ici O'Malley, bien que ça ne m'enchante pas non plus.

Enfin, je dis ça, mais j'ai toujours ce sentiment de nostalgie qui m'étreint.

Je viens pour deux choses. La plus importante en premier. L'incendie du Bronx. Il faut que vous étouffiez l'affaire. Ou du moins, si vous avez récupéré certains indices qui pourraient mettre en cause un gang, de les brûler. O'Malley, cet incendie, c'est ma merde. Et il ne devait pas y avoir de morts, car je présume qu'il n'y a aucun survivant ?

Je le fixe moi aussi dans les yeux, je suis on ne peut plus sérieuse. Mais avant qu'il ne dise quoi que ce soit, comme le fait que ça voudrait dire que je sois encore chez les Niners, je reprends la parole.

C'est une longue histoire. Mais je te demande ça comme un énorme service. J'ai merdé, et je frôle la mort si je n'arrange pas ce foutoir. Je ne sais pas où vous en êtes de ce côté-là, mais il faut calmer le jeu. Ensuite...

Je lui sors ma carte d'escorte, pour qu'il saisisse le nom de l'agence pour laquelle je travaille actuellement.

Je vais devoir bosser avec vous pour savoir ce qu'il s'est passé du côté de l'assassinat du ministre de la Défense. Je t'ai vu là-bas à la télé, et j'ai bien vu que tu étais toi-même surpris. Cet assassinat n'aurait pas dû avoir lieu, vous, le NYPD, et mon agence, nous avions bossé ensemble pour qu'une telle chose ne se produise pas. Il y a eu un couac quelque part, on doit le découvrir. C'est urgent.

Je me passe distraitement une main dans mes cheveux pour les démêler bien que cela ne serve à rien, vu que je les laisse pousser. Bastian semblant les apprécier ainsi.
Je lui souris de manière quelque peu désolée.

Si j'avais pu éviter d'être ici, et de te revoir de cette façon je l'aurais fait. Crois-moi... Et je sais que ça ne plaira pas à Bryan non plus. Mais je suis contente de te revoir..

Tes paroles semblent choquer O'Malley qui fronce les sourcils. Tandis qu'il te répond, la porte s'ouvre pour laisser passer Bryan Summer, Directeur du NYPD.

Quand tu arrives sur le parking de ton entreprise, celui-ci est vide. Enfin, il y a juste la voiture du gardien. Tu entres tout de même et le trouve en train de fumer à l'extérieur.

Bonjour Madame Abigail. Pourquoi vous êtes ici ? C'est fermé.

Fermé ? Tes yeux se portent sur une information placardée sur la porte principale du bâtiment, tu la lis rapidement avant d'ouvrir de grands yeux devant l'auteur de la fermeture indéterminée : le FBI.

» Episode 3 : Choix [Abigail J Farlos]
» Episode 2 : Pour une goutte de sang [Abigail J. Farlos]
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» Episode 6 : Le coeur a ses raisons que la raison ignore [Abigail]
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