Episode 5 : La mue du Serpent [Bryan]

Il est évident qu'elle ne se contentera pas de faire tomber les Sadovski. L'utiliser comme pion, pourrait me permettre d'enclencher mon tremplin vers la tête de la Maison Blanche. L'amitié avec des chefs de gangs n'est jamais éternelle, preuve en est de l'état de mes relations avec les NW depuis la mort du Patriarche. Je dois penser à moi, tout en jouant habilement de mes relations. Aucune précipitation, aucun faux pas de pourra être admis. Ce n'est pas à Scott de tenir les ficelles, mais bien à moi. Je dois pouvoir faire tomber qui je veux, quand je le veux en utilisant mes pions.

Je ne cille pas une seule seconde à sa condition, je ne quitte pas son regard des yeux tandis que je porte mon verre à mes lèvres :

Tu seras libre de faire tomber qui tu veux. Un seul mot d'ordre, n'oublies pas que tu n'as qu'une vie Angelina, prends garde où tu mettras les pieds. Ne te laisses pas distraire par ton ambition aussi pure soit-elle de purger New York des gangs.

Garde à l'esprit que les gangs ont investi tout le système américain et qu'il va falloir l'assainir avant de pouvoir les éliminer complètement sans quoi, tout s'effondrera malgré tout ton travail.

Mes paroles peuvent paraître futiles mais il n'en n'est rien, indirectement je lui fais comprendre qu'il ne suffit pas de faire tomber des chefs de gangs pour assurer la sécurité des new yorkais et des américains en général.

Tu disposeras du recul nécessaire pour avoir une vue d'ensemble de la situation de New York, et ainsi avoir un coup d'avance sur tes cibles.

Je garde le silence quelques secondes avant de le briser :

Il te faudra également obtenir la confiance du NYPD, tu y es perçue comme une intrus, or il va te falloir composer avec le FBI et le NYPD pour arriver à tes fins. Et ce d'autant plus que j'y ai laissé des informations concernant les Sadovski pour leur mettre de sérieux bâtons dans les roues légalement.

Je ne relève pas sa réplique concernant sa défense. Elle sait se défendre, mais ses ennemis sont bien plus nombreux qu'elle ne peut le penser, surtout en temps de guerre.

Tu as suffisamment d'éléments pour travailler efficacement concernant les russes. Les preuves dont tu auras besoin t'attendront au NYPD. Ne change pas tes habitudes pour autant.

Je la jauge de la tête aux pieds avant d'avoir un rictus.

Tu devrais te changer avant de partir.

Je la laisse faire selon sa volonté avant de récupérer un foulard, et de m'approcher d'elle :

C'est la procédure pour quiconque me rend visite.

Je ne le dis pas mais elle a déjà gouté à l'autre solution et j'imagine qu'elle n'y tiens pas une seconde fois. Je la guide vers la sortie, et l'accompagne dans l'ascenseur dans lequel vienne me rejoindre les hommes postés par Carmen derrière la porte.

Mes hommes vont t'accompagner, à partir de ta liberté, les gangs sont à toi. Je te transmettrai diverses informations à chaque étape que tu franchiras.

En sommes je dispose d'un grand nombre d'informations cruciales pour elle, si elle veut véritablement venir à bout des gangs, il ne sera pas dans son intérêt de chercher à me nuire.

Angel et son équipe sont tout désignés pour l'emmener. Je m'entretiens brièvement avec le leader tandis que Scott est guidée vers l'extérieure :

Je n'ai pas confiance en elle, elle m'est indispensable sur le plan légal, mais au moindre geste suspect ou plan foireux, éliminez-la. Gardez un œil sur elle.

Inutile de préciser qu'il devra faire un grand détour et de ne pas la lâcher à découvert.

S'il n'y a pas de questions, alors je prendrai place à mon bureau, sortant une enveloppe contenant 15 000$ récupérés d'un trafic de drogues, pour la traque et la capture de Scott. L'importance du personnage explique la somme.

Je mets une musique de fond pour me plonger dans une profonde réflexion pour l'avenir, je fais jouer les liasses entre mes doigts. J'ignore véritablement ce que nous réserve la suite. Bien sûr, je dois toujours rester réactif sans subir les évènements mais bien d'en avoir le contrôle.

Que fera Scott des informations concernant la Famille Sadovski ? Tentera-t-elle de me planter ou restera-t-elle fidèle à sa volonté de couler les gangs avec les éléments que je daignerais lui transmettre ? Le doute est bien évidemment permis. Même si j'ai conservé son arme de service, qui me permettrait de lui faire porter le chapeau d'un meurtre important, je dois admettre qu'elle est tout de même mystique.

Qu'en est-il à propos de la mort de Maya, Carmen aura-t-elle récolté des informations intéressantes nous permettant de résoudre les mystères qui entourent sa disparition ?

Comment vais-je devoir m'y prendre pour organiser des braquages de casinos en évitant à la fois d'envoyer des hommes à une mort certaine, et de tuer des civils ? Sur ce point, il me faudra questionner Carmen et potasser les plans des casinos.

Quelles sont les conséquences directes du quintuple assassinats sur l'agitation des gangs, s'il en est ?

Ce sont autant de questions auxquelles je vais devoir répondre ou devrais recevoir des réponses dans un laps de temps plus ou moins long.

J'abreuve mon cerveau des nouvelles fraiches que mon bras droit vient m'apporter. Charlie est donc passé à la vitesse supérieure en envoyant Bastian assassiner Konstantin. Il a sans nul doute choisi le moment d'une quelconque réunion organisée par la Famille pour sacrifier son plus fidèle pion. Je fronce néanmoins les sourcils concernant d'éventuels échange et pourparlers.

Charlie ne procède pas ainsi. Et je ne le laisserai pas faire preuve de faiblesse. Les Sadovski seraient capables de sacrifier un membre de leur famille pour l'atteindre. S'il veut récupérer Bastian il va devoir se montrer maître de la situation et se montrer plus malin que les russes.  

Je sors un petit jeu d'échec en cristal d'un tiroir que je place devant nous deux. Sans jouer une réelle partie, je déplace un cavalier de sorte de prendre en fourchette la reine et une tour adverse.

Les Sadovski n'ont qu'une idée en tête c'est de le faire sortir de l'ombre. Ils lui font miroiter un échange, il se met à découvert pour sauver Bastian, il fait jouer l'humain pour les loyaux services de son bras droit, il le récupèrera dans le meilleur des cas dans un état pitoyable, une poupée de chiffon. En contrepartie, il perd sa couverture.

Je protège la tour en récupérant la dame.

Mauvaise stratégie. La partie est déséquilibrée à la faveur des Sadovski qui auront un coup d'avance sur lui, sur nous tous.

Mes neuronnes turbinent, je replace les pièces à leur position initiale pour mettre en danger la case permettant d'effectuer une fourchette différente qui consistera à paralyser la dame et le roi, obligeant l'adversaire à déplacer ce dernier et condamner sa dame. Le tout en sacrifiant en apparence mon cavalier, alors que ma propre dame protège sa case.

En revanche, nous pouvons très bien intervenir soit subtilement au cours de l'éventuel échange initialement prévu pour récupérer Bastian, soit organiser un coup de force inattendu, à la condition que Charlie sache où il est détenu, ainsi que les moyens humains que les Sadovski ont mis en place pour le rendre le plus inaccessible possible.

Alors nous conserverons l'avantage. Nous pouvons très bien unir nos forces, après tout nous sommes les Maîtres du jeu, et je ne compte pas laisser ma place à des russes.  

Je me passe une main sur le menton :

Les Sadovski sont des vipères, comme tu l'as très bien souligné, ils n'hésiteront pas à sacrifier un des leurs pour affaiblir les Niners. D'ailleurs, Charlie ne doit pas savoir que le frère de Aleksandr a pour projet de lui prendre sa place. Il me l'a clairement fait comprendre à la Villa des NW. Bien sûr, ils se montreront tous soudés, mais certains nourrissent quelques projets au sein de la famille.

Je croise mes mains sur le bureau :

Et toi Carmen, que penses-tu de cette initiative d'échange au vu des éléments que je viens d'apporter ? Il y a certainement une solution médiane qui nous permettrait de prendre les Sadovski de court. J'aimerais connaitre le point de vue d'Abigail aussi, la femme de Bastian.

Je hoche la tête à ses propos avant de planter à nouveau mon regard dans le sien :

C'est justement parce qu'il a la mainmise sur New York depuis de nombreuses années et qu'il n'est pas un petit joueur, que l'échange ressemble à tout sauf à un coup de maître de sa part. A moins qu'il n'ait une idée précise en tête mais dans ce cas il va devoir m'expliquer son plan directement, à défaut je devrais lui faire connaître ma désapprobation.

Je récupère un portable du tiroir que je pose en face de moi avant de reprendre :

Je vais la contacter, transmets également à Charlie ma volonté de discuter de cette histoire d'échange avec lui, il me faut en savoir plus. Nous reprendrons notre conversation  à ton retour. Prends également le temps d'esquisser l'organisation de l'attaque des casinos, je risque d'en avoir pour un moment.

Mes ordres étant donnés, si elle n'a rien d'autre à ajouter pour le moment, alors je ne perdrais pas plus de temps pour composer le numéro d'Abigail qui me revient en tête. Pour elle, c'est un appel privé qui s'affichera sur son écran.

Je range le portable dans le tiroir avant de convoquer Marcello. Je caresse la tête du serpent en relisant mes notes et peaufinant le portrait. Je relève la tête lorsqu'il entre dans le bureau. Je retourne le portrait d'Abigail face à lui ainsi que les éléments qu'elle m'a donné.

Vois si une de nos équipes a aperçu un tel bateau mouiller dans un port. Il faudra que les hommes soient prêts à en découdre, les Niners ont capturé l'héritier Sadovski, il n'est pas exclu qu'ils soient trouvés par les russes rapidement. Une équipe de Niners est à récupérer dont la femme du portrait qui répond au nom de Abigail, ainsi que leur otage.

Il est vrai que je n'ai pas choisi l'option la plus évidente qu'il soit, malgré tout j'assume ma décision et reste silencieux tout le long du trajet en proie a une certaine pression quant aux risques pris.

Le contrôle de soi me permet de rester en apparence maître de la situation, à l'arrêt mon regard se pose immédiatement sur celui que j'estime être le leader du groupe de Niners.

Je laisse mes hommes faire leur travail. Je descends en même temps que le dernier chargement de la marchandise. Je ne prends pas garde aux Niners qui accompagnent le Lieutenant de Charlie, lequel m'ignore tout autant.

Tandis qu'il vérifie la dernière caisse je m'approche de lui. Je sais que les gangsters autres que les bras droits et leaders ne me voient uniquement comme un flic.

Je romps le silence pour prendre la parole puisqu'il ne le fera pas lui-même. Ma voix est posée :

Il me faut m'entretenir avec le Boss des Niners au sujet de Bastian Farlos. Il est habituellement mon intermédiaire lorsque je dois m'entretenir avec lui, mais son enlèvement a changé la donne. Disposez-vous des compétences suffisantes pour accéder à ma requête ou de me mener à un de vos supérieurs ?

Je ne m'attends bien évidemment pas à une réponse de courtoisie, néanmoins, une réponse qui pourrait me faire monter dans la hiérarchie pour espérer m'entretenir avant la nuit tombée avec Charlie, serait déjà pas mal.

Si ce blondinet est le remplaçant de Bastian auprès de Charlie, alors je suis le Président d'Amérique. Il a beau ne pas m'apprécier comme tous les gangsters, un Bras droit ne se comporte pas ainsi. Une simple marionnette, si.

A sa pique, si c'en est une, je lui rends un regard rieur :

Mes choix dépassent votre entendement et je le comprends. Je n'en attends pas autant d'un Lieutenant assigné à la vérification des marchandises.

Ma langue est plus aiguisée que la sienne. Je suis prêts à encaisser et contrer une réaction de sa part, et à voir des armes braquées sur moi. L'esquisse d'un sourire se dessine au coin de mes lèvres.

Charlie vous a-t-il seulement informé de ses plans concernant votre prédécesseur ? Ou a-t-il jugé plus utile de n'en informer uniquement votre hiérarchie ?

L'arrivée inopinée de Kyle me confirme que l'homme qui était en face de moi, Sony, n'est rien d'autre qu'un pion. Sa vive réaction à laquelle je m'étais préparé atteste de son manque d'habitude à recevoir des piques subtiles qui touchent directement son ego.

Les 4 premiers boutons de ma chemise tombent au sol en même temps que Sony est à son tour attrapé par le col par le bras droit de Mary, laissant apparaitre une partie d'un tatouage gigantesque récent. La fusion du phénix et du serpent ne permet pas immédiatement de distinguer les deux créatures.

Je réajuste mon col et incline la tête à l'attention de mes hommes qui se méfient autant de Kyle que des Niners. Je les laisse prendre place à l'extérieur du hangar. J'ai pitié pour Sony qui se fait humilier devant ses hommes et "les mexicains" comme il les appelle. Après l'ordre de Kyle j'ajoute :

Prenez garde en déchargeant Sony, deux mambas verts se sont installés dans l'une des caisses lors du chargement, leur venin est parmi le plus toxique au monde. Il se peut qu'il soient vexés par votre insulte à leur égard.

Je reporte mon regard vers Kyle, le sérieux reprenant ses droits sur mon visage :

Je crois que j'ai perdu en chemin le raisonnement de Charlie concernant son intention d'échanger Bastian contre l'héritier Sadovski. Il ne croit tout de même pas que l'échange se fera sans accro ? Ce n'est pas dans son habitude d'agir ainsi, aussi j'ose espérer qu'il a une stratégie que je ne saisis pas derrière cette intention.

Abigail est en ce moment même aux côtés du prisonnier, je lui ai envoyé des hommes en renforts. Pour avoir été en contact direct avec le frère d'Aleksandr, il me paraît évident qu'il fera en sorte de le récupérer.

Charlie est une ombre, les Sadovski ont clairement l'intention de le faire sortir au grand jour. A-t-il réellement l'intention de rentrer dans leur plan ou cache-t-il une nouvelle fois son jeu ?

Je m'adosse contre un mur du hangar avant de faire la moue :

Je ne le sens pas sur ce coup là. Charlie est le plus intelligent et complet d'entre-nous, mais il est humain. A ce titre, même s'il ne le montrera pas, il baigne autant que nous dans l'émotion. Or, Bastian était un de ses piliers, et même s'il l'a envoyé en mission suicide pour éliminer Konstantin, je le crois capable de mettre tout en œuvre pour le récupérer, quel que soit son état. Et c'est, à mon sens ce qu'il ne doit justement pas faire.

J'espère me tromper bien évidemment, mais tu le sais autant que moi, j'ai un 6e sens que j'aurais préféré ne jamais avoir. Les Sadovski ont la rancune tenace, ils nous l'ont prouvé près de 60 ans après avoir été dupés.

Je me passe une main sur le menton avant de poursuivre :

Charlie est notre Parrain à tous, alliance ou non, il est notre pilier, il a la mainmise sur New York, et probablement sur toute l'Amérique. Il dispose certes de nombreux moyens, mais je crains qu'il soit tombé sur plus stratèges et expérimentés que lui.

D'après Vladimir, Isaac est doué d'une grande intelligence et se trouve être un stratège hors pair.

Je marque une pause et continue mon raisonnement :

Aujourd'hui le risque que nous prenions, c'est que les ficelles changent imperceptiblement de mains pour atterrir entre celles des Sadovski. Exécuter la personne qui nous liait tous, n'est que leur premier coup de Maître. Désormais il ne reste plus que des électrons libres. Et ils ont d'ores et déjà commencé à vous ravir des nomades. Les NW ne sont pas à l'abri d'un coup dans le dos par leur propre fraternité, et c'est une faille qu'ils exploiteront s'ils en ont l'occasion.

Ce que je crains, c'est que le seul moyen d'empêcher la Famille Sadovski de prendre de l'ampleur, soit de se liguer contre eux et non pas de faire cavaliers seuls, aussi puissants soient les gangs individuellement.

Non je ne pense pas à moi, ni à tel ou tel autre gang, je pense pour tous les gangs locaux, à l’intérêt de New York.

A moins que ta présence dans le Bronx ait une signification particulière ?

Cavaliers seuls... Répète t-il tranquillement.


Il soupire avant de te répondre, tranquille,

Tu te trompes Bryan. Les gangs ne font pas cavaliers seuls, le fait que Vladimir ait été assassiné a permis de ressouder les liens de l'alliance.


Le fait que tu te sois effacé pendant plusieurs mois t'as empêché de comprendre ce qu'il se passe réellement aujourd'hui.

Charlie sait très bien ce qu'il fait et il se fiche complètement de Bastian. Bastian est sans doute mort ou bien trop amoché pour servir à quelque chose. Si Charlie avait réellement des émotions comme n'importe quel homme, jamais il ne serait revenu chercher son ancien bras droit qu'il savait marié et père de famile. Jamais il ne lui aurait donné cette mission. Il a fait en sorte de lui faire croire qu'il avait le choix, mais il l'a manipulé du début à la fin et Bastian après avoir passé 5 ans loin de Charlie s'est fait avoir comme un novice.

Maintenant, tu peux me croire, Charlie a tout prévu concernant cet échange qui n'aura bien entendu pas lieu. Car il sait très bien que les Sadovski vont tenter de récupérer l'héritier.



Maintenant, il ne reste plus qu'à savoir si les hommes qu'il a mis sur le bateau vont... S'en sortir ? Sont-ils des hommes de main fiables ? Ou comptent-ils comme de simples pions ? Le Destin nous le dira.

Tu réalises à présent le sens caché : Abigail est en danger de mort. Charlie la sacrifie pour être tranquille.

Je fronce les sourcils aux révélations de Kyle, ce n'est pas tant l'illusion de la guerre des gangs et que je sois moi-même tombé dedans qui me gêne, que les sacrifices de Charlie.

Admettons, je me suis trompé sur son compte sur ce coup là. Le sacrifice c'est exactement ce que comptait faire Isaac Sadovski en sachant sans doute qu'il a un autre fils sous la main pour prendre sa relève si Aleksandr devait être tué. Sur ce point, il prend un coup d'avance sur son adversaire, en mettant en danger ses deux héritiers potentiels, au prix de quelques uns de ses hommes.

J'imagine que c'est également aussi pour cela qu'il a envoyé Ellen en Sicile avec ses enfants et ceux d'Abigail, car c'est elle qui lui rappelle son humanité. A des milliers de kilomètres de lui, il n'a aucune chaine émotionnelle pour l'empêcher d'agir comme bon lui semble, afin de garder la mainmise sur New York.

J'incline la tête, je commence à comprendre les raisonnement du Parrain de la Mafia new yorkaise.

Bastian et Abigail, deux pièces maitresses de son jeu sacrifiées en échange de Konstantin et potentiellement des héritiers d'Isaac. Plutôt judicieux, si le conditionnel devenait présent.

Il pourrait attendre la riposte des Frères Sadovski survivants, ou bien changer les règles du jeu...A moins que le prochain coup qui leur serait porté vienne des NW, voire de mon côté...J'ai mis en place quelques plans pour ces merdeux qui n'attendent que mon feu vert pour être mis à exécution.

Une malice non feinte traverse mon regard :

Tu as raison Kyle, il est grand temps que le serpent sorte de sa tanière, l'alliance ne voit pas d'inconvénient à ce que je prenne place dans la partie ? Peut-être as-tu la permission de me mettre partiellement au goût du jour en ce qui concerne la stratégie de l'alliance pour éliminer le surplus de russes qui ne sont pas les bienvenus chez nous ?

Je jette un coup d'oeil vers l'extérieur pour voir Sony continuer à décharger les marchandises avant de commenter :

La célérité ne fait pas partie de ses qualités n'est-ce pas ?

Je hausse un sourcil à son ultime remarque tandis que nous sortons du hangar :

J'espère bien qu'il n'est pas aveugle Kyle.

Avec un léger sourire je lui dis :

La frontière entre les camps peut paraître si ténue que celui qui y prête un regard peu averti, tombe inéluctablement dans uns grande illusion.

Je fais à la fois référence à l’illusion de la destruction de l'alliance en apparence, tout comme à ma propre position à New York.

Puis en ce qui concerne l'objectif de Isaac Sadovski :

S'agissant du plan d'Isaac, c'est tout à son honneur, encore faudra-t-il qu'il songe à la relève s'il compte conserver le pouvoir sur l'Amérique, si tant est qu'il l'obtienne un jour. Il n'est plus si jeune que ça, et son frère non plus.

J'interpelle Sony qui termine de rassembler la marchandise et frotte mon indexe contre mon pouce pour qu'il m'apporte l'enveloppe que je remettrai à l'un de mes hommes qui me suivent, pour qu'il recompte.

Je lui désigne mes boutons déchirés et fais gonfler mon charisme tandis que je plante mon regard dans le sien, maintenant qu'il sait qui je suis :

La chemise c'est 2000 dollars supplémentaires.