A very bad trip [Bryan]

En arrivant dans une rue délabrée de Chinatown où seul trône au beau milieu de ce décor grisâtre, un immeuble flambant neuf semblable à un QG, je comprends mieux pourquoi O'Malley a sorti la voiture de collection. L'arrivée de Lee déguisé en Yakuza me confirme que les blancs ne sont pas les bienvenus ici sauf...lorsqu'il s'agit de faire affaire avec le gang. Je n'ai nul besoin que Lee m'explique son rôle au sein du gang des japonais pour comprendre qu'il endosse celui d'un dealer, en me tendant un sachet de poudre blanche que j'estime sans aucune difficulté qu'il s'agit de cocaïne, à moins qu'il s'agisse de berner les consommateurs en leur fournissant de la farine.

Un regard discret me permet de comprendre rapidement la situation si nous ne jouons pas le jeu. Je fouille donc dans une de mes poches intérieures de mon blouson pour en sortir une liasse de billets que je montre à Lee. Puis, comme tout bon consommateur, j'exige de vérifier la marchandise avant et ouvre le sachet pour y entrer un doigt que je mets au contact de la poudre avant de le porter sur le bout de ma langue. Assuré qu'il s'agit bien de la drogue, je lui donne la liasse de billets et mets le sachet dans ma poche intérieure, lui faisant un signe de tête approbatif. J'attends que les Yakuza s'éloignent et réponds à mon coéquipier :

C'est déjà une bonne chose, nous devrions pouvoir en tirer quelques informations intéressantes. Où peut-on la trouver ? Peut-on nous y rendre sans trop risquer de se faire coincer par les Yakuza ou tu dois nous accompagner en feignant que nous sommes en affaires ?

A Chinatown, il n'y a plus la place pour les formules de politesse et le vouvoiement.

Lorsque tu goûtes la drogue, tu as la confirmation que c'est de la vrai. Mais jusqu'où Lee est-il allé pour se procurer ça ?! Tu ranges le sachet après avoir secoué la tête doucement, espérant faire partir le goût qui ne t'es pas du tout familier et que ton corps ne semble pas apprécier du tout vu les frissons qui te parcourent l'échine.

Hé, fais gaffe chef, c'est de la vrai hein, murmure Lee, en rangeant les billets.

Les yakuza ne vous regardent déjà plus, sans doute ont-ils attendu d'être sûrs que tu payes ton dû rapidement avant de s'éclipser. Lee, te regarde et dit :

Le bâtiment que vous voyez là, oui, le tout beau, tout neuf, c'est leur QG. Enfin, un de leurs multiples QG visiblement. C'est rempli de Yakuza à s'en pisser dessus... Mais la nana est là, à l'intérieur. Elle habite au 7ème. Va falloir monter les escaliers...et traverser les couloirs sans trop attirer l'attention des japonais. Ils ont descendu un Niner hier, devant mes yeux, je crois qu'il baigne toujours dans son sang...

Hm. Comment je pourrais vous faire rentrer ? Vous faire passer pour un homme d'affaire ? Mais dans ce cas, pourquoi voudriez vous rencontrer Liliane ? Je veux bien essayer mais bon... Vous avez l'air un peu jeune pour ça, et surtout il vous manque un costard et une mallette d'argent...

Il semble légèrement tendu face à cette idée, forcer le passage n'est en tout cas pas la bonne solution. Reste plus qu'à trouver un plan parfait pour rentrer.

Ah, et faut pas oublier, que Liliane est la fille adoptive du chef des Yakuza selon ce qu'on m'a dit... ahem. Elle serait la fille d'un frère du chef qui se serait fait tuer au Japon. Le chef actuel a décidé de la prendre sous son aile.

O'Malley soupire,

Et ben, en voilà de la belle merde, mais au moins y'a de l'action.

Je réagis à la réplique de O'Malley :

Cette histoire ne me dis rien qui vaille non plus. Entrer dans l'antre du dragon c'est jouer avec le feu. Mais quand il faut y aller...Il faut y aller. Hors de question de montrer le moindre signe de faiblesse qui nous trahirait.

Je m'adresse ensuite à mes coéquipiers et en particulier à notre infiltré :

La meilleure idée du moment que j'ai est la suivante : Je compte me faire passer pour un Diplomate des Blacks Wolves, venu présenter mes condoléances au Patron des Yakuza pour l'affront qui leur a été fait de la part d'un sous fifre du gang.

Puis je questionne Lee :

Crois-tu pouvoir nous fournir des faux tatouages des Black Wolves ? Par ailleurs penses-tu pouvoir t'arranger pour nous servir d'interprète ? Au besoin, je te fournirais une autre liasse de billets devant leurs yeux pour ça.

Ensuite, les dirigeants du gangs étaient-ils au courant pour les relations entre Lilianne et Chiyo ? Cela me faciliterait la tache pour solliciter un entretien d'hommage.

Pendant que j'y pense, y-a-t-il une formule de politesse particulière à respecter lorsque l'on s'adresse aux hauts gradés de ce gang ? Cela nous évitera bien des ennuis.

La tension est palpable, il s'agit de ne pas faire d'erreur, c'est inenvisageable à défaut de quoi nous nous ferions descendre tous les trois. Aussi je préfère demander l'avis à mes hommes avant de lancer la procédure :

Si vous avez une meilleure idée, n'hésitez pas, je prends tout ce qui peut m'éviter de rester trop longtemps dans ce nid de vipères.

Me voilà officiellement membre des Black Wolves, enfin, pour un peu plus d'un mois. Après être passé par les brûlures, c'est les démangeaisons qui ont pris le relais. Afin d'éviter de dénaturer le tatouage et surtout de me mutiler, je me contente de secouer ma chemise pour faire un appel d'air qui soulage quelques peu cette sensation désagréable.

Je lève les yeux au ciel en prenant une profonde inspiration et expire longuement et lentement à plusieurs reprises pour faire passer le stress du travail intellectuel qui m'attend. Je n'ai pas été formé à l'improvisation et encore moins en terrain ennemi. Nous sommes véritablement en plein champ miné, il s'agit de ne pas poser le pied sur une mine, ou à tout le moins, ne pas l'en retirer à défaut de quoi on sauterait sans sommation.

Je fais le vide mentalement afin de ne laisser paraître aucune marque de peur. Je dois y aller assuré, et feindre connaître mon sujet tout en étant réaliste. Une main posée sur le bras de O'Malley, je le regarde droit dans les yeux pour lui imposer ce que j'ai à lui dire sans qu'il n'ait à manifester de résistance :

Une fois sur place, si ça devait mal tourner, tu fais ce que tu as à faire pour me couvrir mais, -j'insiste bien sur cette conjonction de coordination- ne va pas risquer ta vie pour moi, dès lors que cela deviendrait trop chaud, fuis et retourne au bureau pour prévenir les autres. Laisse-moi seul avec eux.

Je laisse planer un blanc tout en le fixant toujours avec autant d'autorité, puis, reprenant un air anodin :

Par ailleurs, pour les Yakuza, si je devais te citer pour une raison ou une autre tu seras Mike. Pour ma part ça sera Monsieur.

Ce sera tout ce que j'aurais à dire avant de rentrer dans le vif du sujet.

Je prends un air sûr de moi et me dirige tranquillement vers la rue japonaise laissant le temps à O'Malley d'encaisser mon ordre qui ne doit pas être si simple à gérer pour un homme de terrain en compagnie de son patron.

La pression monte très vite lorsque l'on se fait aborder par un groupe de yakuzas. Fidèles à leur réputation, ils s'excitent facilement et surtout lorsqu'ils repèrent notre appartenance au gang des Black Wolves. Nul doute qu'il s'agit d'un véritable affront à leur yeux.

La sensation froide d'une arme à feu sur ma tempe me confirme que ce sont de véritables cocottes minutes auxquelles il manque la soupape. Le courage d'O'Malley me revigore rapidement et me permet de garder mon sang froid malgré les sueurs froides qui commencent déjà à prendre formes alors que des frissons me parcourent l'échine. Mourir si jeune et si vite sans avoir pu ouvrir la bouche, ce serait tellement dommage.

Lee trouve le bon timing pour s'interposer au moment où on allait se faire descendre sans sommation. Je dois avouer que le petit comique de l'équipe joue très bien son rôle. Son professionnalisme est parfait. Je détourne mon regard des yakuzas qui nous entourent et m'adresse de manière tout à fait solennelle à notre interprète en fixant un point central sur son front pour éviter que mon autorité naturelle influence son comportement et mette le projet à l'eau :

Détrompez-vous monsieur, j'ai parfaitement toute ma tête et n'ai aucun problème d'orientation. Ma venue bien que faite dans un cadre extra-conventionnel est pleinement pacifique. Cela n'est en rien un affront fait à votre gang. Je suis le Diplomate principal des Black Wolves, dépêché sur votre territoire pour discuter de l'affront qui a été fait à votre gang par l'un des sous fifres du nôtre, avec l'assassinat du patron du restaurant de ce quartier ainsi que celui de cinq de vos hommes.

Je ne suis pas suicidaire. Si nous sommes que deux sur un territoire comportant de nombreux hommes armés, c'est ni plus ni moins pour vous prouver notre bonne foi. Je suis pleinement conscient que nous pourrions être exécutés sur le champ. Mais je pense que votre gang a tout intérêt à entendre ce que j'ai à dire avant de prendre des mesures draconiennes.

Je fais une courte pause pour lui laisser le temps de traduire et poursuis ensuite :

Ma demande sera simple : Je souhaite être mis en relation avec vos supérieurs hiérarchiques compétents pour prendre les décisions nécessaires.

Ma première réplique lancée, j'attends soucieux mais stoïque la sentence qui m'est réservée.

Cette fois-ci j'ai bien cru y passer. Et il paraît qu'ils sont intelligents ? Les supérieurs peut-être mais les hommes de mains, ils n'ont pas l'air d'avoir grand chose dans le crâne mis à part une surdose de testostérones. Après cette histoire, je vais bouder les sushis pour un moment, je le sens.

Le voyage à l'aveugle ne me plaît pas trop mais peu importe, au moins je vis toujours, pour le moment. Installé dans le canapé rouge, je ne m'attendais pas à tant d'hospitalité de leur part envers un Wolf. Lorsque Lee est semé de sortir dans notre langue, j'ai un peu de mal à rester impassible et profite de son départ pour le suivre des yeux et poser mon regard sur O'Malley, un regard qui veut dire "ça va être chaud mais je contrôle la situation". J'écoute ensuite mon homologue attentivement, analysant le moindre de ses mots. Je relève "intermédiaire" et "nous propose cette fois-ci". Bingo, j'avais bien fait mes déductions lors de la première réunion sur cette affaire. De plus mon intuition première semble être également la bonne en ce qui concerne des relations entre les deux gangs. D'un air calme et tout à fait cordial je fais en sorte de contourner le premier obstacle qui me fait face :

Contrairement aux apparences qui font suite à la bévue ayant conduit à l'exécution sauvage de notre intermédiaire, les Black Wolves sont tout à fait respectueux de leurs engagements. Comme prévu, nous avions transmis l'offre que nous vous avions fait à Chiyo. En raison de cet incident, mon prédécesseur ainsi que l'homme mandaté pour s'assurer de l'effectivité de la transaction ont été exécutés.

En espérant que notre première offre vous a pleinement satisfait, notre Chef, pour vous prouver la bonne foi de notre gang, vous fait l'honneur de nous faire une proposition, votre prix sera le nôtre. Avec ma venue, les Black Wolves souhaitent vous démontrer l'importance que nous accordons aux engagements pris et souhaitent que l'incident n'entache pas la procédure qui a été engagée.

Je reste extrêmement sérieux, pesant chacun de mes mots tout en sachant que le moindre écart nous vaudrait une exécution pure et simple comme ce fût le cas pour le Niners que j'ai pu apercevoir avant d'être recouvert d'un bandana.

La somme qu'il me lance en pleine figure manque de me faire tressaillir. Néanmoins j'ai le motif du meurtre de Chiyo. Une telle somme était trop belle pour se priver de la garder pour soi et mettre ça sur le dos des Black Wolves. Contrairement à mon interlocuteur je suis plus sérieux que jamais mes yeux livides plantés dans les siens. C'est moi qui dois poser les questions et non l'inverse. Je jette à peine un coup d'oeil à la main qui m'est envoyée et tente de reprendre le contrôle de la conversation :

Ai-je vraiment l'air de plaisanter très cher homologue ? Quel intérêt les Black Wolves auraient-ils à vous mentir quant à la transaction ? Et plus encore quel serait le mien de venir renouer le pacte de non agression alors que mon gang n'aurait aucune volonté réelle ?

Mes coudes en appui sur mes cuisses, la chemise entrouverte dévoilant une partie de l'imposant tatouage des Black Wolves après m'être assuré avant de venir ici que les rougeurs avaient disparues :

Confondriez-vous le gang des One Niners avec celui des Black Wolves ? Si les Niners sont assez fanatiques pour venir insulter votre intelligence, les Black Wolves sont bien trop respectueux pour jouer à ce jeu là.

Par mon développement, je tente de lui démontrer que je suis bel et bien le Diplomate des Wolves.

Je récupère la main sans aucun dégoût tellement je suis sous pression, et la rends au japonais. Puis me renfonçant dans le canapé sans pour autant le lâcher du regard :

Soyons sérieux. Si notre Chef a été si difficile en affaire concernant le plafond de 250 000 dollars en diamants, pensez-vous vraiment qu'il se serait joué de vous en n'effectuant pas le transfert ? Quelle somme lui aviez-vous demandé ? 350 000 ? 400 000 ? Si son intention était de vous berner, jamais il n'aurait perdu de son temps précieux à négocier avec vous.

Ce que vous m'apprenez là est une grave offense faite à notre gang et à notre bonne foi. Vous me voyez très sincèrement outré par cette accusation qui nous est portée.

J'ai les nerfs complètement à vif, cela peut dégénérer d'un moment à l'autre désormais.

Si la somme que nous vous devons n'est plus entre nos mains mais n'est pas entre les vôtres où est-elle ? Selon mes souvenirs il n'y avait pas d'autres intermédiaires entre nos gangs n'est-il pas ?

Ce genre de question n'apporte qu'une seule réponse. C'est une technique employée par les experts du NCAVC pour faire avouer. Dans le cas présent elles servent surtout à ne pas porter moi-même d'accusation et ainsi repousser l'échéance d'une éventuelle exécution. Le Yakuza doit être amené à penser lui-même à une personne en particulier, ainsi il sera déplacé sur mon terrain et c'est moi qui contrôlerai effectivement la discussion.

J'ai tapé fort au point de semer le doute dans l'esprit du Yakuza. J'aime mieux ça, lorsque Bryan veut quelque chose il l'obtient. Pour preuve, voilà que la femme que j'étais censé interroger à l'origine m'est apportée sur un plateau d'argent. Par contre, ce que je n'avais pas prévu c'est sa force de séduction, j'ai l'impression d'être assis en face de Lucie en pleine démonstration de ses talents de séductrice.

*C'est pas le moment de flancher Bryan, tu es sur le point de les faire flancher. Réfléchis avec ta tête, pas avec ton sexe*

J'écoute ce qu'elle a à m'apporter, le regard placé sur mon interlocuteur de départ. Je ne pense qu'à une chose, les écraser et semer la pagaille au sein de leur gang. Seulement voilà, lorsqu'elle croise les jambes à côté de lui, je ne peux m'empêcher d'avoir un regard qui se dévie sur ses cuisses. Je ne réponds pas de suite à la question du japonais et fais en sorte que Sam occupe tout mon esprit, outre la partie qui me permettrait de conclure avec brio mon argumentaire. Il me faut bien deux minutes pour revenir à moi. J'imagine O'Malley qui doit se dire "tiens bon patron t'es sur la bonne voie".

Mes yeux brillent d'un air de dire "Merci ça confirme ma théorie". Puis j'ouvre la bouche lorsque je suis sûr de me contrôler complètement. Admire O'Malley comment on détruit une accusation :

J'en dis que ces propos ne modifient en rien le sens de mon discours. Permettez-moi de les reprendre et de vous les développer. "Il m'a dit qu'il allait organiser un échange." Evidemment qu'il allait l'organiser puisque c'est le rôle qui lui avait été donné. Là n'est pas la question. Je poursuis, "il n'avait pas du tout confiance en les Wolves et que les Yakuza faisaient une erreur de leur faire confiance". Le noeud du problème est ici.

Et Bryan reprit le dessus :

Vous dites vous-même que Chiyo était un ancien membre de la Triade. Alors bien sûr, faisant partie d'un gang qui a été démantelé, il avait bien du mal à faire confiance aux autres gangs et en l'espèce en celui des Black Wolves. Si mes souvenirs sont bons, lorsque la Triade était encore existante, vos gangs respectifs s'acharnaient mutuellement l'un sur l'autre.

Je ne doute absolument pas que personne ne puisse mentir dans le lit de cette demoiselle, par contre il est légitime de douter, comme vous avez commencé à le faire qu'une telle somme intéresserait notre intermédiaire, pour s'enrichir un peu plus et plaire à Liliane pourquoi pas ? Mais surtout, je vous pose la question qu'est-ce qui, au fond de lui, en tant qu'ancien membre de la Triade que l'on peut imaginer rancunier, l'aurait arrangé ? Cela ne l'arrangeait-il pas que les Yakuza concentrent leurs attaques sur mon gang ? Connaissant les Black Wolves et leur puissance, il aurait été sûr qu'ils auraient riposté et fait en sorte que ce soit le sommet du gang qui soit décapité ?

Je le laisse réfléchir et reprends :

Je vous retourne la question désormais. Que pensez-vous de cela ? Sans oublier que je suis là en face de vous aujourd'hui, à votre merci et que moi-même je n'aurais aucun intérêt à vous mentir.

Démontrer, détruire et destabiliser, telle est la devise qui m'a été enseignée.

Je fixe Liliane d'un regard mauvais, encore plus mauvais que lorsque je m'en suis pris à Abigail le premier jour. Pour le coup sa séduction ne me fait plus aucun effet. Je suis hors de moi, sans doute est-ce l'adrénaline qui va me faire parler, ou plutôt cracher les phrases qui vont suivre, sous l'effet de la douleur. Mon peu d'aura explose dans la pièce et devrait toucher O'Malley de plein fouet :

Je croyais les Yakuza plus intelligents que ça ! Réfléchis avec ta tête et non avec tes couilles ! Cette pute t'envoûte et enraille tes facultés mentales. Je te dis que ce putain de pognon était entre les mains de l'intermédiaire. On ne prépare aucun sale coup. Si votre gang doit pourrir se sera de l'intérieur. Avec une séductrice suceuse de pognon vous imploserez, nul besoin des Black Wolves pour ça.

De ma main libre je lui attrape le bras et place le couteau directement sous ma gorge :

Si tu veux me tuer fais-le maintenant, ou réfléchis et trouve la faille. Tu me tues, t'as une tête de Wolves entre tes mains, mais la menace d'implosion de ton gang restera dans l'air tant que vous serez maintenus par les couilles par cette salope.

Prend ta décision maintenant !

Mon regard planté dans le sien, je tente de le déstabiliser et de détecter des signes de faiblesses, de doutes.

Je me relève après avoir foncé dans le Wolf et lève un sourcil lorsqu'il me lance sa phrase ironique alors que nous sommes entourés de Yakuza. Je ne manque pas de retenir son humour et de me souvenir de sa tête pour une éventuelle garde à vue dans le futur. Pour l'heure, puisque O'Malley n'est pas là pour me couvrir, je suis forcé de m'appuyer sur le Wolf pour faire le travail. Si je veux sortir vivant d'ici, c'est ma seule issue possible.

Je hoche la tête à sa demande et me place contre la porte de manière à pouvoir voir les Yakuza arriver et riposter rapidement tout en me protégeant avec la porte pour éviter leurs balles, à tout le moins les premières salves, afin de permettre au Wolf d'agir en conséquence.

Entre Wolves c'est la moindre des choses que de s'épauler, lui dis-je, un sourire aux lèvres malgré la pression.

J'espère que O'Malley va bien et qu'il va vite me rejoindre pour qu'on se tire d'ici.

Des adeptes des cocktails molotov ces Wolves. Lorsqu'il se fait la belle sans m'attendre, je n'espérais pas plus d'hospitalité de la part d'un membre de gangs envers le fils de celui qui leur fait de l'ombre. Blessé par l'effet de l'explosion, je ne cherches pas à jouer aux cadors lorsque je sens la pression métallique d'une arme à feu sur l'arrière de ma tête.

Je me contente d'écarter les bras lentement laissant tomber mon arme au sol et répondre à mon agresseur dont je reconnais parfaitement la voix pour lui avoir imposé mon point de vue quelques instants plus tôt :

Je suis peut-être le fils Summer mais il n'en reste pas moins que j'avais raison concernant la mallette.

Je ne fais aucun mouvement brusque et le laisse agir comme bon lui semble, des sueurs froides coulant dans mon dos malgré que je reste stoïque face à cette situation.