Quartiers des cellules

Il y a déjà des hommes à l'intérieur, la pièce est rectangulaire, des bancs sont installés sur les côtés pour permettre aux détenus de s'asseoir ou de s'allonger. Il y a un toilette et un lavabo à la vue de tout le monde pour les besoins privés.

Il règne une odeur de sueur et de puanteur mêlées... ça donnerait la nausée à n'importe qui. Surtout que le poivrot dans le coin à droite prend un banc à lui tout seul et sent la vinasse à dix kilomètres.

Il y a une bande de gros bras, il sont trois, bardés de vingtaine de tatouages de la tête aux pieds. Peter est tout seul dans la cellule d'à côté. Il est menotté et mâchouille un bout de réglisse.

Quand on te fait rentrer, les gros bras te regardent l'oeil mauvais, tu devines qu'ils doivent faire parti de petits gangs de rues qui ne survivent pas face aux cinq géants d'Amérique... Mieux vaut ne pas trop les chercher.

Alors Junior, toi aussi t'es en cage, c'est con hein ? Tu t'es bien fait baiser par les autres toi aussi !

L'ex bras droit de Damon te défit du regard, l’œil amusé.

Bon et bien me voilà du mauvais côté de la barrière. A peine entré dans ma cellule où je suis d'ailleurs avec une compagnie rassurante, je coupe ma respiration afin d'expirer lentement le temps pour moi de m'adapter à cet atmosphère.

Puis je m'approche de la cellule de Peter en prenant soin de ne pas trop m'approcher des gros bras qui me regardent d'un mauvais oeil.

Il faut croire qu'il y a des coups de putes dans tous les camps Peter. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot. J'attends avec impatience mon procès qui m'oppose au FBI. Mais c'est gentil de t'inquiéter pour moi.

Les gros bras sont à l'opposé de toi, Peter étant à ta droite, eux sont à gauche. Tu t'approches donc du gangster loup. Enfin, l'ex-gangster. Quelle sensation ressent-on lorsqu'on se fait exclure de sa famille ?

Il soupire enlève son t-shirt, et se met donc torse nu, sans aucune honte de montrer ses tatouages de gang. Un loup immense est dessiné dans son dos, un œil de loup sur son pectoral droit et bien entendu le nom du gang "Black Wolf" est tatoué le long de ses côtes gauches.

Il attrape les poids qu'on a bien voulu lui laisser et commence à faire de l'exercice.

Oh. Je m’inquiète pas pour toi. Connaissant Damon, et Mary, ils ont sûrement un plan pour toi. Je parie qu'ils t-ont corrompu. Ils sont gentils hein, quand tu les rencontres et qu'ils te promettent plein de choses. Tu vois mec, moi ils m'avaient promis de monter mon propre gang, si je les servais une quinzaine d'années. J'ai commencé dans le gang à l'âge de 18 ans, quand Damon avait dans les 16 ans. J'étais déjà en dessous de lui... Un petit jeune sans expérience, j'ai connu le terrain moi, contrairement à lui qui est né dans le berceau doré. J'ai fait des années, et j'ai rien eu en retour.

Le destin y est pour beaucoup dans ce que l'on vit. J'ai toujours voulu ce qu'il avait. Je me demande comment il fait pour tout réussir. Tu as lu ses infos sur internet non ? Riche, aimable, rieur, social, amoureux, comblé... Une femme magnifique,- tu sens à ce mot qu'il s'éloigne un peu- trois beaux enfants...

Il a toujours tout réussi. Il fait parti des vainqueurs. Et maintenant, laisse moi deviner, il veut que je porte le chapeau pour quelque chose ? De toute manière que je me fasse tuer dehors ou en prison, ça reviendra au même. Il a des hommes partout... Il est trop fort, tu pactises avec le Diable Junior, crois moi. Ils te tiendront jusqu'à ta mort...

Personne ne vous surveille. Le garde joue à sa console de jeu vidéo, et Peter mumure ces paroles rien que pour toi.

Je regarde son torse et son dos. Jolis tatouages, les leaders ont raison, tu feras parfaitement l'affaire. Je souris à ses paroles :

Je ne pactise avec personne Peter, et surtout pas avec les gangs. Je doute fortement que l'on cherche à me contacter. Tu connais ma capacité mémorielle, tu en as toi-même fait les frais après l'épisode du QG des Yakuza. Dès le lendemain ton portrait circulait partout avec un beau "Wanted". Si je devais les rencontrer, il en serait de même pour les autres.

Je suis probablement encore plus sadique que les gangs, si je devais pactiser avec eux, le Diable ce serait moi. Les coups dans le dos, c'est l'une de mes spécialités, ça tombe du jour au lendemain, sans prévenir. Le FBI va en faire les frais dans très peu de temps. Tu peux compter sur moi. M'avoir mis le grappin dessus n'a pas été une idée très futée de leur part. Mais bon, c'est trop tard, je ne lâche jamais ma proie et l'Agent Fédéral Scott s'en mord déjà les doigts. Je vais ruiner sa carrière, la ruiner psychologiquement et financièrement. En d'autres termes, je vais la détruire.

Ce n'est qu'une question de jours. Tic...Tac...

Alors que tu discoures avec ton nouvel ami, tu entrevois Sam passer par le hublot qu'il y a sur la porte qui mène aux cellules. Elle s'arrête un instant, et ouvre finalement cette dernière pour s'approcher. Elle parle avec l'agent du FBI qui surveille et tu comprends clairement qu'elle use à la fois de son autorité et de son charme pour pourvoir parler avec toi.

Elle finit par réussir à s'approcher,

Bonjour, Bryan...

Tu en as vécu des choses dis-moi.

Elle sourit doucement, et tu retrouves le visage que tu avais l'occasion d'apercevoir après vos étreintes amoureuses.

Est-ce... que ça va ? Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Pourquoi as-tu... On m'a dit que tu avais tenté de te suicider ! Ce... Ce n'est pas à cause de moi ? Bryan ? Qu'est-ce qui t'as pris ? Pourquoi n'en as tu pas parlé à quelqu'un de l'équipe ? Je ne comprends pas...

Elle baisse les yeux, touchée.

Je parlais à Peter ou plutôt lui répondais lorsque j'aperçois Sam par le hublot de la porte qui mène aux cellules. A cet instant, plus rien n'existe atour de moi, j'en oublis même que je suis en cellule. Cette femme m'offre toujours autant cet effet de sérénité.

Je m'approche lentement des barreaux de la cellule et referme les poings sur deux d'entre-eux. Un sourire radieux se dessine sur mes lèvres nonobstant ma défiguration :

Sam...Quel plaisir de te revoir. Comme tu peux le constater je me porte plutôt bien et suis en entier. Une tentative de suicide ? Certainement pas, un moment de folie, c'est fort possible oui. Mais cela est loin derrière moi. Cet épisode m'a simplement permis de voir que le FBI n'était pas si net qu'il n'en a l'air et encore moins la partie adverse directe lors de mon procès, l'Agent Fédéral Scott,

A l'heure actuelle, je ne pense qu'à une chose, et n'attends qu'une chose : mon procès. Les chefs d'accusations qui pèsent contre moi relèvent tout bonnement de l'irréel. Elle les a imaginé de toute pièce pour me détruire, mais c'est sans compter sur la défense que mon avocate me prépare pour la contrer en tous points. Ce sera un combat de titans, et comme tu le sais, je ne lâche jamais prise. L'Agent Fédéral Scott a mis le doigt dans un engrenage dont elle ne pourra plus l'en retirer sans en laisser un morceau.

Je m'arrête là un instant puis plante mon regard déterminé dans le sien lorsqu'elle relève la tête:

Je te raconterai tout cela lorsque je serai sorti d'ici, pour le moment je visite les locaux du NYPD, vus de l'autre côté. C'est un peu tristounet, je dois l'avouer. Sans doute devrais-je écrire pour que l'on décore tout cela, des cellules peintes de toutes les couleurs, ce serait plus gaie, tu ne trouves pas ?

Le fait que je plaisante sur ma situation démontre que je me porte très bien et que j'ai une confiance aveugle en mon avocate.Je passe une partie de mes avant bras de son côté en ayant les mains tendues, l'invitant à placer les siennes dans les miennes si elle le souhaite. Si elle le fait, je refermerais mes mains, dans le cas contraire je les replacerais sur les barreaux. Puis plus sérieusement, le visage emprunt de compassion :

Sam...Je suis désolé de vous faire subir les effets de toute cette mascarade, ça ne rime à rien. J'ai joué au con certes, mais mon équipe n'avait pas à subir les conséquences de mon acte. Et avec ces histoires de meurtres, de coups et blessures et de coopération impensables, cette charge pèse sur vos épaules et vous discrédite. Tout cela parce que le FBI a décidé de s'en prendre directement à moi, pour avoir le contrôle du NYPD, qu'il n'aura d'ailleurs pas.

Et toi...tu es la plus courageuse et la plus bosseuse d'entre-nous, je ne souhaiterais pas gâcher ta si belle carrière...

Elle hésite un instant à mettre ses mains dans les tiennes. Après un regard pour l'agent qui surveille, elle s'avance et enlace ses doigts entre les tiens. La réaction de l'agent fédéral ne se fait pas attendre, il se lève et s'apprête à intervenir. Elle le calme d'un regard.

C'est bon, il n'y a pas de risque, il ne me fera pas de mal...

Elle se tourne de nouveau vers toi, tandis que le gorille te lance un défi du regard.

Ne t'en fais pas pour ma carrière Bryan, ni pour celle des autres. Le FBI a juste démantelé notre équipe anti-gang. Nous avons été dispatchés dans les différents services du NYPD. Il n'y a pas eu d'enquête sur nous, je pense qu'ils en ont surtout après toi.

Nous avons gardé le silence sur ce que tu sais.

Elle fait sans doute référence à ton lien de parenté avec Ellen, et ce n'est qu'un murmure qui t'atteint. Elle lève un regard emprunt de douceur.

Je vais devoir y aller... Veux-tu quelque chose en particulier ? Parler à quelqu'un ou as tu besoin d'un objet ? Je pense que ça ne posera pas de problèmes tant que c'est dans l'ordre du raisonnable. Scott a peur de Maître Wolf. Tu as bien fait de la contacter, mais comment se fait-il qu'elle ait accepté ? Elle ne monte plus à la barre depuis des années... Enfin, ça doit être une longue histoire... Aussi.

Nouveau sourire.

Je l'écoute me parler en lui caressant les mains avec des mouvements de pouces très doux. Ce sera elle ou personne d'autre. Mon coeur lui appartient à tout jamais, même si elle ne souhaitait pas le reprendre. Je ne prête absolument aucune attention au gorille qui me lance un regard de défi. Lorsqu'elle m'affirme, ce dont je ne doutais absolument pas, que mes hommes ont su tous tenir leur langue concernant "ce que je sais", je hoche lentement la tête, un sourire aux lèvres en guise de reconnaissance.

Dès que j'en aurai fini avec le FBI, je recréerai l'équipe anti gang et nous serons bien plus efficaces qu'avant, je peux te le promettre.

Je m'enivre de son doux regard en prenant une profonde inspiration de bien-être et, tout en amplifiant mes caresses sur ses mains, je la fixe d'un regard pénétrant :

Je suis un homme énigmatique Sam, je n'ai pas eu le temps de vous dévoiler toutes mes qualités. Disons que Maître Wolf a su apprécier le travail que nous avons fait ensemble et que ce dernier soit gâché par le FBI ne lui plaît pas du tout. Et puis cette prise d'otage m'a permis de comprendre le fonctionnement des gangs, en particulier celui des Black Wolves...Ce serait dommage que je ne puisse pas exploiter ces connaissances au profit de la population...

Je lui offre mon plus beau sourire, le même que je lui avais offert en tête à tête la première fois. J'apporte délicatement ses mains enfermées dans les miennes à mes lèvres pour y déposer un doux baiser puis les libère ensuite en concluant :

Je ne vais pas te retenir plus longtemps Sam...N'appelle personne, ce qui m'importe c'est que tout le monde aille bien et que je vous retrouverai tous bientôt. En revanche oui, si tu pouvais faire en sorte que l'on m'apporte un casse tête cube magique, le plus complexe possible, ce serait adorable de ta part.

Passe me voir quand tu veux Sam, et tu peux également passer le message aux autres, s'ils s'ennuient. Bon courage à toi.