Episode 3 : Dans la gueule du Loup [Vasili Sadovski]

Je notais que la technique conventionnel ne fonctionnait pas, cela signifiait qu"Aleks est vraiment con parfois. J'avais perdu du temps mais je notais que mon frère était en train de galérer lui aussi. Mais c'était pas l'important, l'important c'est que j'étais près d'une foutue fontaine, que j'avais besoin de faire une pause. Mais ce n'était pas pour autant que j'abandonnais. Le principal soucis, c'était ces clébards. Ils pouvaient me poursuivre, je devais les éloigner.

L'esprit devait être supérieur à la force physique. Je sortais mon couteau et déchirait le haut de mon uniforme pour éponger mes blessures et ma transpiration. J'y mettais mon masque à gaz pour un faire un bon gros paquet. Je sortais mon flingue de son holster, pour dévisser le silencieux. Je prenais de l'élan et lancait mon baluchon puant mon odeur vers le Sud, là où devait se trouver la sortie.

Une fois le leurre envoyé. J'allais vers la fontaine, plaquait mon téléphone et mon flingue derrière les pattes de loup et m'immergeait totalement dans l'eau de la fontaine, avec pour seul moyen de respirer, le silencieux de mon pistolet. Mouillé de la sorte, je troublais totalement la perception olfactive des chiens. Mieux, je les envoyais en éclaireur pour trouver un chemin vers la sortie. Il me suffira de suivre les traces des chiens et aussi leur aboiement.

Devrais je être sans défense pour la peine ? Alors que ma main gauche (ou devrais dire mes deux doigts encore en état) tenait le silencieux, ma main droite était armée de mon couteau s'il fallait réagir ou si j'avais une opportunité de capturer un poursuivant isolé. Autre bon point, être immergé dans de l'eau froide ... ca faisait du bien aux blessures

L'eau froide endort en parti tes blessures mais tu comprends bien vite qu'elle risque de te mettre dans un mauvais état si tu y restes trop longtemps car malheureusement l'hiver est là et elle plus que gelée.

Tandis que tu respires dans ton astucieux système, tu décèles ce qui semblent être des aboiements qui s'approchent. Les chiens courent comme des dératés pour te rattraper et nul doute qu'aucun de tes membres n'a envie de se retrouver de nouveau dans l'une de leur gueule.

Le silence semble revenir après que les groupes se soient éloignés. Tu sors de l'eau frigorifiée avant de pister la trace laissée par les chiens et les empreintes de chaussures sur l'herbe piétinée. Tu les suis à distance en t'empêchant de claquer des dents.

Tu arrives à ce qui semble être la fin du labyrinthe sauf que le groupe qui te poursuivait et en train de tirer sur semble t-il ton frère qui s'extirpe tant bien que mal de la clôture et court vers un abri dans la rue voisine. Tu te poses contre un buisson pour souffler.

Alors que tu te demandes comment tu vas faire pour passer, le leader du groupe ordonne via talkie walkie de coincer le fuyard à l'extérieur, ils décampent donc de la place ce qui te laisse le champ libre.

Il ne reste plus qu'à escalader la clôture en béton haute de 2,50 approximativement. Tu repères un arbre qui t'aidera dans ta fuite quand une voix derrière toi te fait sursauter.

Au moins t'es en piteux état maintenant. J'espère que tu souffres, assassin.

Damon est derrière toi, double lame à la main. Un rotweiller est à ses côtés tous crocs sortis. Son maître le fait taire d'un claquement de doigts.

Mon plan fonctionnait et, grace à l'eau glacée, j'apaisais la douleur qui me lancait de plus en plus. Vint alors le deuxième soucis, le froid ambiant. Il fallait que je bouge, que je me concentre. Surtout ne pas céder à la fatigue et à la déconcentration. Ma peau est brulé par le froid mais je dois tenir bon. Je récupère mon pistolet et mon portable avant de suivre les clébard qui était en train de traquer Aleks et Kira. Il m'avaient oublié, c'était le bon point, et quand il lachèrent l'affaire, je voyais le parfait chemin pour passer au dessus de la cloture mais c'est à ce moment là que j'entendais la voix du ninja qui me fit me retourner, m'écartant de la source, ma lame en main prêt à me défendre comme je le pouvais. L'adrénaline me faisait presque oublier le froid mais pas mon envie de me barrer. Ce qui m'intriguait c'était cependant qu'il ne m'ait pas tué tout de suite. Il voulait que je souffre, un manque de coté pratique qui pouvait être à mon avantage.

"J-j-j-je s-s-s-suis dans l-l-le même ét-t-t-tat que la bar-r-r-raque en f-f-f-faite"

Un sourire tente de se placer sur mon visage frigorifié. D'ailleurs le bon coté de ce froid était qu'on pouvait pas dire si je tremblais de froid, de fatigue ou de peur. Mon couteau contre ses doubles lames. Je sentais que cette histoire puait la merde. Il était donc temps d'abattre l'une de mes dernières cartes.

"T-t-t-tu s-s-sais, au f-f-fond de t-t-toi t-t-t'as pas envie que je m-m-m-meurs. V-v-vladim-m-mir aurait p-p-p-as appréc-c-c-cié"

Je recule doucement vers l'arbre qui semble être ma seule sortie viable ... même si en fait, étant derrière les poursuivant, il me suffisait de faire profil bas et de laisser Aleks se démerder. Mais, il était mon frère, et mon échelle pour arriver au pouvoir, je devais l'entretenir, voir lui permettre de me devoir la vie alors, il me fallait me barrer d'ici

Les sourcils du chef des Northem Wolves se froncent quand tu mentionnes une pensée que peut-être Vladimir aurait eu. Sa mâchoire se crispe et il commence à avancer, le chien le talonnant. La distance entre vous se rétrécit.

Je t'interdis de parler au nom de Vladimir. Qui es-tu pour prétendre connaître ne serait-ce qu'un vœu de notre Patriarche ?!

C'est le moment qu'il choisit pour se jeter sur toi. Il est bien plus agile que toi et sans que tu n'aies le temps de réagir, il t'inflige un estafilade sur ton côté droit. Avant que tu ne te jettes du côté opposé pour échapper à une lame qui s'enfonce, il te donne un coup de coude au visage avant de t'infliger une nouvelle coupure sur la joue gauche grâce à sa deuxième lame.

Il est rapide, et bien trop fort pour que tu le battes au corps à corps.

Alors qu'il m'attaque, je tente de faire à ce que mon esquive me rapproche de l'arbre. Mais cette foutue jambe et cette agilité en quoi il me surpasse l'enfoiré. L'avantage c'était tout de même que les mouvements, la chaleur, l'adrénaline qui irrigait mon cerveau avait cessé de faire trembler mon corps et rendait mes paroles bien plus lisible alors que le ninja venait de terminer sa passe d'arme. Près à esquiver encore une fois s'il m'attaquait

"Comment je sais ce qu'il souhaitait ? Mais parce que c'était une part de mon accord avec lui. Si tu me tues, tu peux dire adieu à l'un de ses enfants ! Et tu sais le pire, c'est que cet enfant mourra à cause de ce magnifique blocus des communications"

Je regarde la réaction et attend qu'il bouge pour passer à l'attaque. Non pas au corps à corps, mais bien en le surprenant par une utilisation bien peu commune de mon couteau en cette situation. D'une main agile, je me préparais à lui lancer ma lame droit dans le corps. Mais un tel assaut ne pouvait être usé seul, car une lame de couteau pouvait ralentir un combattant mais la douleur n'arrive pas à le stopper comme cela. Le but est plus de le troubler, de le surprendre, de le ralentir assez de temps pour me reculer, sortir mon flingue et l'arroser copieusement. Mais tant qu'il n'a pas attaqué, je continue de l'arrosé de parole, pour continuer de m'écarter de lui et de me rapprocher de l'arbre.

"Non mais ca sera un bel hommage à Vladimir Nordic. Et puis comme ca, ca fera deux enterrements en un, ca fera des économies. Et je vois déjà ce que tu diras devant la tombe des deux personnes ... désolé de m'être emporté, je savais pas qu'en fait je coupais un pan de la dynastie Nordic"

Un combat est affaire de corps mais aussi d'esprit. Si je galérais niveau physique, je pouvais le forcer à douter de son action, lui embrouiller l'esprit pour le ralentir et rendre ses assauts moins mortels. Je savais que placer un pain de C-4 sous le siège de Noah était une bonne idée. Mais le plus beau c'est que Damon avait vu mon oeuvre pour écarter tout les chefs de sa bande, il a vu comment j'avais réussi à isoler et à atteindre celui que tout le monde pensait être l'homme le mieux protégé de New York. Après cela, Damon pouvait il douter que j'avais dans ma main la vie de Mary, d'Andreï et de Kyle

Tes paroles le troublent, notamment celles où tu mentionnes qu'un enfant de Vladimir est en danger. Comme tu as écarté Mary et Andreï, cela ne peut être que l'un des deux et autant dire que bien qu'il fera passer sa femme en premier, son beau frère est très important aussi pour lui.

Tu profites de son manque d'attention pour lui lancer ton couteau. Tu hallucines quand tu le vois dévier ta lame sans difficulté. Il est surentraîné. Alors qu'il s'apprête à t'attaquer de nouveau sans doute pour te mettre KO, un hurlement déchirant se fait entendre depuis la maison.

NOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNN !!!!! MAIS POURQUOI ??!!! QU'EST CE QUI S EST PASSE !! PAPA NOOOOOON !!!!

Damon se tourne aussitôt vers la maison ne te craignant nullement. Tu en profites pour sortir ton arme que tu as remonté tant bien que mal en suivant le groupe de tout à l'heure et tu tires avec une main tremblante vers Damon ce qui a pour résultat de laisser une balle frôler son bras suite à une nouvelle esquive in extremis de sa part. La balle ne s'est pas logée dans sa chair, aussi son haut se teinte juste d'un peu de sang. Il se tient le bras en grimaçant.

Un nouveau cri de douleur se fait entendre, c'est une femme. Sans aucun doute Mary qui a dû revenir aussi vite qu'elle a pu du cabinet. Damon se tourne vers toi, les yeux furibonds mais tu as déjà profité de son inattention pour filer vers l'arbre. Le chien te saute après et t'attrape le pied, finalement ta chaussure reste dans sa gueule et tu te démènes pour escalader la clôture pour passer derrière.

Le brun te hurle que tu ne payes rien pour attendre avant de partir en arrière pour retrouver sa femme qui vient d'apprendre la mort de son Père.

Tu roules boules dans la rue, rampes jusqu'à une voiture pour te cacher en dessous le temps que des Northems passent avant de recevoir un appel de Maya. Ton réseau est revenu.

Vas ?! Putain j'ai cru que t'étais mort, ça a coupé pendant au moins trente minutes c'est quoi ce bordel ?! T'es où ? Andreï a récupéré sa copine, j'ai... J'ai pas pu appuyer sur la détente du C4... Je suis pas une meurtrière... Je suis désolée...

Ouf ... putin, j'ai eus chaud au cul mais le fait est que j'avais réussi à fuir cette baraques, mais il faut dire que j'avais foutu un sacré bordel chez les Northerns Wolves, j'avais rencontré Bryan Summers, j'avais tué l'homme le plus protégé de New York et j'avais réalisé un agrandissement substantielle d'une pièce de la demeure. Galérant, une pompe en moins, boitant, je fonce pour aller me planquer sous une voiture ou je peux reprendre des forces. A ce moment, je recois une deuxième bonne nouvelle : Maya. Je prends mon téléphone, raccorde les écouteurs et lui répond :

"Ma belle, tu peux pas imaginer combien je suis content de t'entendre aussi. Je suis pas mort mais je suis pas tout frais"

Ma main me lancait, mon pied était engourdi mais c'est en vivant dangereusement qu'on vit vraiment. Mine de rien, la prochaine fois, j'espère que la cible sera plus simple parce que, tout de même, je ferai pas ca tout les jours.

"T'inquiète pas pour Andreï, pas la peine de faire couler plus de sang. Par contre, c'est pas une raison pour se reposer. Est ce que tu as Aleks et Kira sur tes écrans ? La dernière fois que je les ai vu, ils étaient coursés par des chiens et des hommes armés. Je vais tenter de récupérer une caisse et d'aller les aider, si tu peux, mets moi en contact avec eux"

Une fois que je ne vois plus personnes autour, je décide de mettre en pratique les quelques conseils que j'ai accumulé pendant mes cours extra scolaire. Démarrer une caisse avec les fils. Le petit soucis c'était cependant les doigts de ma main gauche qui faisait une drole de gueule.

Elle semble soulagée par ce que tu lui dis à propos d'Andreï.

Je vais chercher attends...

Malheureusement, il t'est impossible de démarrer la voiture sans attirer l'attention. Tu es dans un quartier riche et les voitures sont toutes des voitures de sport verrouillées. Par contre tu repères à moins de dix mètres un camion de fleuriste garée devant une grande maison et qui est en train de décharger ses commandes.

Je les trouve pas...

Alors que tu es prêt à courir corps et âme vers la camionnette, tu entends une voiture arriver dans ta direction, une berline noire qui appartient à ta famille. Elle pile devant toi, et un mec en costard t'attrape pour te jeter à l'intérieur. Tu atterris sur Aleksandr qui grogne de douleur en se tenant la jambe et les côtes.

Argh putain... J'ai bien cru que ces enculés allaient m'avoir... Faut qu'on aille se faire soigner vite... Je crois que Kira respire plus...

Ta demi sœur est très pâle, et son pouls est très faible. La voiture vous emmène dans un QG médical où vous êtes tous pris en charge. Tu perds le contact avec Maya et tu hurles de douleur quand des infirmiers te remettent les doigts en place avant de s'occuper de ton mollet.

Plusieurs jours se passent le temps que tu reprennes une bonne partie de tes forces. Une voix faiblarde, te lance alors,

Bah alors petit génie... T'as décidé de lancer ta propre marque de pâté pour chien ? Pas sûr que t'ailles bien loin si tu donnes un échantillon de ton corps à chaque clébard qui passe... Se moque Kira dans un lit à côté de toi.

Bon sang, ca fait du bien de voir sa famille parfois. Aleks a réussi à sauver Kira et a sauver son cul. Aleksandr est quelqu'un qui place sa famille en très haute estime, je me demande s'il m'aurait laissé tombé si cela m'était arrivé la même chose qu'à Kira. Il doit la connaitre depuis bien plus longtemps que moi en même temps. Néanmoins, en la voyant pale, je commencais à paniquer. Mon esprit me disait que cela faisait une personne de moins sur l'échelle de l'ascension dans la famille mais mon coeur se serait tout de même. Ils sont ce qui se rapproche le plus d'une famille pour moi. Comme pour Kiril j'avais mis du temps à m'habituer à eux, mais j'avoue que j'y étais attaché. Comme guidé par mon coeur, mon esprit trouva aussi une raison de ne pas souhaiter sa mort. Si elle mourrait, mon plan aurait été prouvé bancale. Qu'il ne soit pas parfait était une chose, mais qu'il fasse tuer mes pions en était une autre. C'est donc avec une certaine joie que je retrouvais Kira, faible certes mais en vie. Et en plus elle trouve le moyen de discuter de mon état de santé.

"Et toi, beauté fatale ? Tu t'amuses toujours à jouer les cibles ? Tu vivras pas longtemps si tu t'amuse à avaler du plomb"

Non mais oh, c'est l'hopital qui se fout de la charité ? C'est pas moi qu'on a du trainer hors de la propriété. J'en rigole d'ailleurs. Une rigolade qui ressemblent aux discussions que nous avions, burger et salades en bouche après le sport.

"Mais tu sais, ca aurait pu être pire. Pendant que toi et Aleks vous vous êtes amusé à faire un marathon, moi j'ai du échappé à Damon Wolf. Je pense qu'il nous invitera pas pour le barbecue annuel"

Un rire lui échappe et lui arrache une douleur, elle amène sa main sur son ventre bandée, avant de te répondre,

Bien joué alors pour Damon Wolf, c'est un sacré morceau celui-là, t'es destiné à de grandes choses si t'as réussi à lui faire face. Mais dis moi, comment ça s'est passé avec Vladimir ? Raconte moi.

Moi, c'est simple, y'a dix bonhommes qui sont arrivés avec des mitraillettes, j'étais en train de me mettre à couvert pour recharger, et bam jme suis prise je sais pas combien de balles dans le bide par la droite. Salauds de Wolf, aucun honneur dans le combat, toutes les méthodes sont bonnes pour gagner.

Aleks s'est retrouvé tout seul contre tous du coup... Heureusement qu'il a assuré et a réussi à se barricader dans une sorte de bureau secondaire. Il les a défoncé au fusil à pompe un à un quand ils essayaient d'enfoncer la porte. Après je me souviens plus, trop flou...

Je rigole à mon tour avant de reprendre.

"Faire face à Damon Wolf c'est un bien grand mot. J'ai survécu à un assaut et j'ai réussi à le tenir à distance le temps que je me casse. Il a gardé une pompe en souvenir ..."

Mais je me doute que noyer le poisson n'était pas d'actualité. Pas avec Kira ou Aleks, devrais je cependant parler du deal visant à éviter de ruiner sa lignée ? Je ne pense pas.

"Y a pas à dire le Vieux Vladimir imposé grave. Il avait presque plus un morceau de peau sans encre. Même alité, il imposait grave. Mais il savait qu'il était l'heure de mourir ... à vrai dire, il m'a presque invité à lui planter mon couteau dans le corps alors que ses défenseurs ont tenté de m'en empêcher. J'ai d'ailleurs croisé Monsieur le Directeur du NYPD, Bryan Summers. Il souhaitait me stopper mais le fait est qu'il était sur place le foutait dans la merde. Il s'est barré sans trop demander son reste. Toutefois, ce connard en a contre la famille. Il faudra surement s'en occuper un jour"

Je fronce les sourcils avant de reprendre d'un ton moins penseur

"Attend, tu te rappelle de rien après les balles dans le bide ? Tu te rappelles pas de moi et Aleks en train de stopper ton hémorragie ? Allez, dis moi que tu te rappelles quand j'ai explosé le sol de la piaule du Vieux. J'ai cru perdre l'usage d'une oreille mais c'était trop cool"

Ta demi sœur laisse échapper un léger rire qui la fait ensuite grimacer. Elle secoue la tête,

Non désolée, je me souviens pas, en tout cas ça devait bien bouger...!

Elle reprend une mine sérieuse avant de dire,

Vladimir n'a fait aucune résistance ?... C'est... Étrange. Je m'attendais à mieux de sa part avec la façon dont Père nous en parlait. Tu vas pouvoir le rencontrer vu que tu étais dans le coup...

Ca fait un moment que je ne l'ai pas vu, et vu dans l'état où je suis c'est certain que je vais me prendre une remarque acerbe. Manque d'entraînement. Peu importe le nombre de mecs qu'il y avait en face. Aleks s'en est mieux sorti que moi. Et toi aussi visiblement.

Elle serre les poings.

"Le vieux Vladimir était un joueur d'échec. Un très bon, d'après ce que j'ai compris. Quand il a été mat, il a su perdre, et je le respecte pour ca. Un respect qui t'es due aussi Kira. Sans toi on aurait pas choppé Noah, on aurait pas eu les infos, et on aurait surement pas eu autant de réussite dans le plan. Si notre père ne peut pas le voir, moi je l'ai vu"

Je prends un cousin et lui lance dessus pour la surprendre avant de me lever, boitant. Dans ces habits d'hopitaux, j'ai l'impression d'être le cul à l'air mais c'est peut être le cas en fait.

"Parce que Maya, Aleks, toi et moi, on a refait une baraque à nous quatre. On a tapé là où personne n'a tapé avant. Plus personne ne peut être à l'abri maintenant de la nouvelle génération des Sadovskis"

Je m'assoie sur le bord du lit de Kira avant de lui dire

"Et quand on sort, on va se fêter ca avec une quantité d'alcool outrageuse"

Tu arraches un nouveau sourire à ta demi sœur. Peut-être avez vous été séparé pendant vingt ans, aujourd'hui grâce à cette mission, c'est comme si vous n'aviez jamais été séparé.

En tout cas, depuis que t'es revenu dans la famille, ça bouge bien. Je me demande qu'est-ce que ce sera la suite, en espérant que ce soit moins chaud que pour Vladimir, parce que là, à quatre c'était vraiment hard.

D'ailleurs en parlant de ta copine là, tu as de ses nouvelles ? Comment ça s'est passé avec Andreï ? Et au niveau de l'argent que t'avais demandé ?

Tu sais au départ, on avait décidé avec Aleks qu'on allait la refroidir après la mission pour pas qu'elle balance mais elle a eu l'air vachement plus investie que ce que je pensais donc ben si tu as envie de lui donner une chance, moi je te ferais confiance et Aleks me suivra sans aucun doute.

Là tu vas monter plusieurs marches, je pense que Père va vouloir nous voir pour qu'on raconte ce qu'il s'est passé. Si tu la reconnais comme régulière, elle va vite se faire sa place dans la famille. Enfin, reste à savoir si c'est du sérieux avec elle.

Je regarde ma soeur parler de Maya ... mon hameçon avait fait son effet et en plus Kira avait repris le sourire. Une alliée en plus, cela ne faisait pas de mal.

"Pour Maya, je savais très bien ce que vous aviez prévu. J'avais prévu le coup au cas où pour éviter que vous soyez trop ... violent avec elle. Mais j'avais confiance en votre jugement dès lors que vous auriez vu ses talents lors de la poursuite de Noah. Elle est doué ... très doué et avoir une telle personne à notre disposition rend nos actions bien plus puissante et sûre ..."

Je détourne le regard

"... et j'avoue qu'elle est intelligente, craquante et n'a rien contre les délits divers. Elle ne semble avoir eu aucun soucis à nous voir faire un carnage mais, elle n'a pas pu appuyer sur le bouton pour Andreï"

Je reviens sur ses yeux avant de reprendre

"Il y a une différence entre tuer et faire tuer. Je sais qu'elle a pas envie d'avoir ca sur la confiance et je vais pas la forcer. Et en ce qui concerne de savoir si c'est du sérieux, je compte le savoir dès que ces médecins m'auront rendu mon portable. Le truc c'est que j'ai pas envie de l'appater pour devenir ma régulière. Si elle veut monter les échelons dans la famille ca sera une récompense, pas une carotte"

Elle hausse les épaules à propos d'Andreï.

De toute façon c'était pas prévu dans le plan initial de le flinguer. La cible c'était Vladimir, ça aurait été trop facile de flinguer son héritier, il aurait même pas eu le temps de réaliser la douleur de perdre un proche. Et ça Père voulait qu'ils souffrent.

Là, il va avoir les crocs et le combat sera d'autant plus intéressant quand on les retrouvera.

Pour en revenir à ta copine, je proposais le truc de la Régulière pour pas qu'elle se fasse bouffer par les salopes qui traînent dans les QG et qui chauffent les gars. Elle a l'air gentille, je connais pas son caractère mais si elle apprend pas à mordre, elle va jamais se faire sa place alors qu'à tes côtés, déjà elle va avoir plus de facilité à se faire respecter.

Enfin, tu verras avec elle, on en est pas au mariage encore, se moque t-elle.

Une infirmière vient relever des informations sur la santé de ta soeur et te donne une paire de béquille pour soulager ton mollet engourdi. Elle te rend ton portable qui est éteint avant de t'indiquer le balcon près de ta chambre où tu peux téléphoner.

Je prends bonne note des remarques de Kira pour l'environnement plein de pétasses dans lequel je risque de me plonger. Mais l'heure n'était pas aux doutes quand à son avenir, mais plutot à l'instant présent. Prenant mon portable et mes béquilles, je vais vers le balcon et je faisais le numéro de Maya.

"Allo Maya ? Tu vas bien ?"

Une question bête mais qui trottait dans mon esprit, il faut dire qu'elle s'est pas lancé dans l'opération la plus aisé dès le départ. J'espérais ne pas la perdre après qu'elle ait vu mon oeuvre

La voix de Maya te répond après plusieurs sonneries. Tu entends un bruit de fond d'amphithéâtre. Sans doute est-elle en cours à cette heure,

Allô ? Vas', hey, salut... Ça va plutôt bien et toi ? On a été coupé alors que t'étais sous la voiture, j'ai vu la voiture noire t'embarquer et puis je vous ai perdu après par manque de caméra.

Comme j'avais plus de nouvelles depuis trois jours, je me suis dit que l'opération était finie et que j'avais été oublié. j'ai récupéré le matos que vous aviez payé pour moi, histoire d'avoir un peu de thune...

Je réponds de manière naturelle et, mine de rien, rassuré de la savoir en bonne santé.

"Tu as bien fait pour le matos, c'était le marché après tout. Désolé pour les trois jours, faut dire que moi et les deux autres étaient plutot en un état lamentable. Et les infirmières m'avaient confisqué mon portable en plus"

Je prends une bonne respiration avant de reprendre

"Même si je suis relativement en convalescence, ca te dirai qu'on se voit après tes cours ?"

Tu la sens hésitante, mais elle finit par répondre,

Ok oui, je serais au bar où je t'ai emmené la première fois à partir de 18h. Faut que je te laisse là, faut pas que je loupe cette partie du cours, c'est assez important. A plus tard alors...

Elle raccroche à ton assentiment et donc vu qu'il est 13h, tu as le temps de manger un morceau tranquillement dans ton lit tout en matant la télévision avec Kira qui ne lâche pas la télécommande.

Il faut que tu partes de l'hôpital avant l'heure donnée si tu veux arriver dans les alentours de 18h au bar. Un homme en costard noir t'accompagne jusqu'à une berline noire du même type que celle qui t'a récupéré et te conduit au lieu demandé. Il se stationne devant et te dit qu'il t'attend.

Quand tu arrives vers 18h15, Maya n'est pas là. Tu vas te poser pour soulager ta jambe qui te fait bien comprendre que ton bout de chair arrachée ne va pas repousser du jour au lendemain. Finalement, vers 19h, la brune passe l'entrée du bar, tape la bise au jeune barman aux cheveux hérissés qui lui murmure quelque chose à l'oreille qui la fait rire et rougir avant de te remarquer. Elle s'approche doucement, et s'excuse,

Désolée, le prof nous a retenu. Hm, ça va? Tu voulais qu'on se voit pourquoi ?...

Ca me fait bizarre d'être collé par un molosse de la famille. Je me demande d'ailleurs si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Je ne connais pas ce mec et pourtant il se dit être mon chauffeur. La ranson de la gloire en un sens. Arrivant dans le bar, j'avoue que je n'en mène pas large avec mes béquilles. Ce qui permet d'afficher une mine réjouie quand je m'installe à ma table avec une bière. Quand elle arrive enfin, je note ce barman qui semble être plutot intéressé par elle mais était il une menace pour autant ? Le temps nous le dira. Arrivant, elle montre une sorte de distance avec moi.

"Je voulais te voir pour mettre des choses aux clairs. Pendant que je préparais l'opération, j'avais décidé de ralentir notre relation, je savais que tu voyais d'autres hommes. Mais maintenant que tu t'es mouillé avec ma famille et moi, et que je peux enfin respirer, je voulais savoir ce que tu pensais de nous"

Elle fait une moue et baisse les yeux vers la table, prend un moment pour réfléchir avant de te répondre en te regardant cette fois-ci droit dans les yeux,

Honnêtement je sais pas Vas'. T'es franchement sympa et cool comme mec, on s'entend bien tous les deux, autant à l'extérieur que sous les draps...

Mais t'as pas l'air d'être un mec très investi pour une relation sérieuse, notamment à cause de ta famille. J'ai pas l'impression d'avoir ma place dans ta vie pour le moment...

Enfin c'est l'impression que j'en ai, je sais pas ce que tu en penses toi.

Après autant être franche, tu me plais, et je pense t'avoir prouvé que me mouiller dans des affaires de pègre me fait pas plus peur que ça... Même si c'est pas pour autant que je tuerai quelqu'un pour toi.

Bref, j'ai pas envie de me prendre une claque dans la gueule avec notre histoire si elle peut commencer, c'est à toi de voir maintenant.

Soutenant son regard, je l'écoute comprenant totalement ses craintes. Des craintes que j'avais moi même produit pour éviter de l'entrainer dans mon monde, pour lui laisser le choix. Elle avait eu l'envie de me fréquenter alors qu'elle devait savoir que j'avais liquider Mickael Martin, elle m'avait suivi dans la fosse au loups lors de la dernière opérations. J'avais touché sa limite avec Andreï et Noah, mais cela était normal. Aujourd'hui tout reposait sur moi. Sur ma vision de l'avenir avec elle, sur ma vision de l'avenir tout court. Jadis, je pensais que les grands stratèges ne peuvent se permettre d'avoir une faiblesse comme une bien aimée. Mais Napoléon avait Josephine et il n'en avait été que plus fort. L'amour est une faiblesse et une force, je l'avais vu à l'oeuvre lors de l'opération contre Vladimir. Je décidais donc de me jeter à l'eau.

"A vrai dire, si j'avais mis autant de distance c'était parce que je voulais éviter de te mettre en danger. Tu étais une hackeuse, certes, mais jusqu'alors, tu n'avais pas eu à enfreindre la loi ou encore à mettre ta vie en jeu. Mais, comme tu l'as dit, tu n'avais pas peur de te mouiller et cela me rassure. Je voudrais continuer notre histoire, Maya. Je te jure que je le voudrais mais avant je veux qu'on se mette d'accord sur deux ou trois truc"

D'adossé, je me redresse légèrement pour me pencher en avant sur la table. Le mouvement me fait légèrement grimacer à cause de ma blessure, mais une fois en position finale, je reprends une expression normale pour replonger dans son regard.

"Si ca devient sérieux entre nous, je te jure de ne jamais te mentir. Je répondrais à tes questions même si elles sont génante mais il faudra accepter que ces vérités devront rester entre nous. Ma famille n'est vraiment pas choucarde avec les traitres et je veux surtout pas que ca t'arrive. Ensuite, je te jure de ne jamais te forcer à faire quelque chose qui te répugne. Je sais que tu crains pas la pègre et que nous faisons un belle équipe, mais je dois être au courant de tes limites. Il te suffit de me le dire, c'est tout. Cependant, comme tu l'as vu, mon métier pourra m'amener à faire des choses dépassant toute morale. La plupart du temps ma vie en dépendra, je n'aurais pas le choix. Je n'aime pas tuer mais je n'hésiterai pas à le faire s'il le faut"

Mon regard dans le siens est sérieux. Toute relation saine se doivent d'avoir pour base forte la vérité, c'est ce que je lui offrais. Une offre qui pouvait la mettre dans un très grand danger, mais je savais qu'elle ne reculerai pas.

"Enfin, je jure que je t'aimerai comme un fou, toi la petite hackeuse qui n'a pas froid aux yeux. Toi la petite voix dans mon oreillette qui me rassure quand je suis dans l'enfer"

Le silence suit ta déclaration. Comme le bar est fermé pour le moment, il n'y a que les sons des arcades qui réclament des joueurs qui te répondent pour le moment.

Maya te fixe de ses grands yeux bleus. Il n'y a pas à dire, c'est une belle femme. Un fantasme, un El Dorado pour n'importe quel geek existant sur Terre. Mais tu le sais au fond de toi, c'est une femme de caractère qui ne choisira pas n'importe qui. Elle a ses critères et les adapte selon ses émotions et sentiments.

Vous vous dévisagez un très long moment sans faire attention au temps qui défile. Le rouge lui est monté aux joues bien entendu mais elle reste sans voix.

Comme elle ne prend pas la parole, tu commences à douter, à sentir le gadin approcher. Après tout, tu es cassé de partout. Tu n'es plus le bel athlète aux airs mystérieux qui la faisait fantasmer.

Elle se lève d'ailleurs, baisse le regard, fait une moue, regarde autour d'elle, se frotte un bras comme gênée.

Ton cœur accélère. Elle va te jeter.

Alors que tu baisses le regard sans doute pour lui faciliter la fuite, ses pas légers te rejoignent, elle glisse une main douce sous ton menton, caresse ta joue au passage avant de venir t'embrasser avec une tendresse et une fougue mêlée.

Votre baiser dure longtemps, et elle s'accroche à ta nuque avec force pendant celui-ci. Quand vous séparez vos lèvres, elle te glisse à l'oreille,

Je savais que tu étais du genre à aimer les moments micro avec ta petite amie... D'accord Vas', je te suis, je suis déjà amoureuse de toi de toute façon... Pourquoi lutter... Saleté de bad boy, dit-elle en allant de nouveau t'embrasser devant la tête dépité du barman.

Comment retranscrire ce que je vis ? Je ne sais même plus si on peut appeler cela un ascenseur émotionnel tellement j'ai l'impression de ne plus rien controler. Je crois la convaincre, je la vois rougir puis elle se lève comme pour s'en aller.

Mon coeur se serre dans mon poitrine, ma machoire se crispe, mes yeux se baissent, j'admets la défaite. Pour certains l'amour est une guerre, pour moi, l'amour c'est le seul endroit où je ne peux me permettre de développer des stratégie et des ruses.

J'ai été honnête avec elle et ... elle part ... Mais si elle a fait mine de s'éloigner c'est pour mieux sauter avec moi ... ou sur moi, la sémantique est assez floue il faut l'avouer. Je l'embrasse, je suis totalement à elle alors que l'étau autour de mon coeur se desserre.

Le temps s'arrête et passe à une vitesse folle à la fois. Même si elle me force, si elle prend le controle de ma bouche, je n'oppose aucune resistance, je profite au contraire, vainqueur. Et quand elle me glisse quelques mots à mon oreilles je suis aux anges.

Ses lèvres reviennent sur les miennes alors que mes bras lui enserre les hanches. Ne pouvant me lever sans ressentir une douleur, je me décide de la faire s'assoir sur mes genoux pour la serrer contre moi. Je suis peut être dans un piètre état, j'ai peut être des sutures partout mais je reste le même. Ce n'est qu'après que nos lèvres se soient caressée langoureusement que je remarque le regard du barman. Auquel je réponds avec une question simple

"Bah quoi ?"

» Episode 6 : Ascension [Vasili]
» Episode 7 : Le loup solitaire face à la meute [Vasili]
» Episode 5 : L'appel du Diable [Vasili]
» Episode 4 : A notre Père [Vasili]
» Episode 11 : Mouvements [Vasili]