Episode II : Avoir confiance [Dimitri]

Tu ne peux que regarder les deux prisonniers partir à toute vitesse comme des rats effrayés. Ton cœur bat vite, le gangster qui te contrôle depuis tout à l'heure à son bras par dessus ton épaule et sourit toujours aussi narquoisement.

Alors mon petit con, tu t'es bien debrouillé là dedans. T'es plutôt bon en infiltration... Ça te dirait de rejoindre le camp des Destroyers, hm ?

Je serre les dents. Un mélange de colère et de lassitude m'envahit. Bien sûr qu'il n'allait pas me laisser tranquille après ça. C'aurait été idiot, je ne peux que le reconnaître... Et l'espérer était très con. Enfin, est-ce que je l'ai vraiment espéré à un moment ? Dans cette histoire, le but est simplement de survivre un peu plus longtemps...
Comme toujours dans ce monde pourri.

- Avec un flingue sur la tempe, je grogne, mauvais, je suis pas sûr que ce soit vraiment un choix...!

Et pourtant dieu sait que je n'ai aucune, mais aucune envie de faire copain-copain plus longtemps avec ce gros crado con comme ses pieds. Heureusement, il est assez idiot pour avoir oublié de me fouiller, content de son baluchon d'Axion tout percé d'aiguilles, et comme ça, il me reste quelques doses et l'objet bizarre qui "draine"tout le monde autour de lui...!

Ton nouvel ami hoche la tête, et retire son arme,

C'est vrai que c'est pas con comme remarque, t'en as dans la caboche toi ? Hm ?

Il te laisse un peu plus respirer et un bruit attire ton attention derrière vous. Ils ne font pas attention et tu as juste le temps de voir une planche de métal se lever et marcher en direction de vous. Elle assomme violemment les loubards puis tombe au sol, une voix perce le silence ensuite :

Bah alors, qu'est-ce t'attends ! On se tire !

Tu reconnais la voix du blond qui t'as roulé tout à l'heure. Et ses pas se dessinent dans la boue qui vous entoure. Tu le suis, après tout, il y a peut être un chemin un peu plus loin qui te permettra de rejoindre un abri.

Son invisibilité se désactive et après une course de dix bonnes minutes, il relance :

Bon, on est quitte, ok ?

Il te tend la main pour te la serrer. Libre à toi de refuser.

Le blond ! Je croyais qu'il se serait tiré de là depuis longtemps ! C'est ce que j'aurais fait à sa place. Qu'est-ce qu'il fout encore dans les parages ? Oh, et puis merde, autant en profiter pour se tirer tout de suite... Je le suis à travers les ruelles sales, prend quelques fois l'initiative puisqu'à l'évidence je connais les périphéries bien mieux que lui, jusqu'à trouver un coin tranquille, où il se rend de nouveau visible. Là, je reprends un peu mon souffle, et regarde la main qu'il me tend. J'hésite.

C'est vrai quoi, ce type m'a roulé et a bien failli me foutre dans une merde noire... J'ai vraiment de la chance de m'en être sorti. Et j'aurais du mal à lui serrer la pince comme à un vieux copain après ça...
Mais il vient aussi de me sortir de là. Plus ou moins. Je veux dire, ma vie n'était plus en danger pour l'instant, mais ç'aurait sûrement continué si ces gogoles avaient continué à m'utiliser comme ça.
Et puis merde, Dimi ! Y a vraiment que toi pour te casser la tête pour une poignée de mains !...

Je serre donc brièvement la paume du blond dans la mienne. Pour l'instant, nous en sommes à bon compte, on dirait.

- Ouais... On va dire qu'on l'est.

Il récupère sa main, et se dépoussière légèrement avant de se tripoter la tempe. En quelques minutes, une bécane vous rejoint. Elle est dernier cri et le blond monte dessus. Un casque se matérialise en quelques secondes sur son crâne et il dit :

Bon, tu veux que je te dépose quelque part avant que je reparte sur le Centre ?

Des flammes bleues s'échappent du moteur. Ton interlocuteur t'adresse un regard intrigué en faisant vrombir le moteur. Il te fixe un instant avant de dire :

Dimitri Earnshaw hm ? Sympa, comme petit nom. Moi c'est Damian.

Le voir s'essuyer la main après me l'avoir serrée me fait regretter tout de suite mon geste. Gros con pété de thunes, évidemment. La suite me le confirme : un engin digne des images de l'âge d'or de la technologie soumise à l'homme des livres d'histoire, rutilant, crachant des flammes, un truc de dingue... Et encore des augmentations qui doivent valoir plusieurs petites fortunes : le bolide manifestement appelé en quelques secondes grâce à un système informatique, le casque qui se matérialise...

Et la partie moins marrante, qui me fait encore plus regretter d'avoir accepté sa poignée de mains. En quelques secondes, il a trouvé mon nom... Mon nom et quoi d'autre ? Et surtout, comment ? Il peut sans doute faire des recherches grâce à une autre augmentation, mais à partir de quoi ? D'un système photographique dans sa vision ? Ou... ma main ? Mes empreintes... Bordel. Putain de bordel de merde. Moi qui m'appliques toujours à être discret...

Je lui barre la route, me mettant devant la moto sans crainte, les mains sur le guidon. Les sourcils froncés, le regard dur, j'ignore sa nonchalance bourgeoise à la con et lance :

- Woh là ! Pas si vite... Je le savais, que j'aurais dû me méfier. T'as le nom des gens comme ça, hein, ricos ? Et t'as quoi d'autre, si on peut savoir ?

A travers son casque, tu ne distingues pas son visage, mais tu sens qu'il esquisse un sourire. Il se penche sur l'avant de la moto pour être à quelques centimètres de toi, et répond :

Et en quoi ça t'intéresserait ? Hm ?

Il laisse un petit rire s'échapper, avant d'avouer,

En fait, si j'étais enfermé, c'est parce que j'étais venu chercher quelque chose qui appartient à ma petite famille. Et ce quelque chose, tu l'as dans ta poche de sweat. C'est d'ailleurs ça qui t'a permis de sortir vivant de cette planque remplie de Chronos, hm ?

Il a suffit que je transmette une photo de toi extraite des souvenirs de mes nanos-robots à un ami et à attendre ta fiche. Qui n'est d'ailleurs pas mise à jour, tss tss, pas bien ça, petit Dimitri...

Tu vas avoir des ennuis, tu sais ? Donc la question, est, vas-tu coopérer et me rendre ce précieux allié ?

Episode II : Avoir confiance [Dimitri] 2731383976_1

Ce que son petit ton supérieur peut m'énerver. Je déteste avoir le sentiment d'être tracé, et il s'en est peut-être rendu compte en voyant que ma fiche n'est pas complète... Ah, bordel ! Ce sourire à la con, là !

Mais je ne me fais pas avoir. S'il m'énerve tellement, en dehors, en tout cas, je reste le plus calme possible.

- Hm, faut voir... Ca me donne quoi ? Parce que, si ce que tu cherches est bien dans ma poche, ce que je ne garantis pas, il va falloir un peu plus qu'une jolie demande pour te le rendre, puisque ça semble si important à tes yeux... Alors, j'en tire quoi comme avantage ? Hm ?

Ton acolyte semble recevoir un appel qui l'alarme. Il murmure quelque chose avant de fouiller dans sa poche arrière et sort finalement une arme à plasma à qui il ordonne de se charger en munition paralysante,

Désolé mec, vraiment. J'aurais bien aimé papoter encore des heures avec toi, mais là j'ai pas le temps, c'est la merde.

Tu n'as pas le temps de faire le moindre geste qu'il te balance une décharge en plein thorax qui te fait t'écrouler au sol avec des spasmes. Il descend de sa moto et te fait les poches pour récupérer l'artefact avant de grommeler et de finalement te relever pour te prendre sur lui. Il t'installe sur l'arrière de sa moto et décolle tandis que tu sombres.

Quand tu te réveilles, tu as l'étrange sensation d'avoir voyagé à une vitesse hallucinante. Heureusement que tu n'as rien dans le ventre sinon, tu vomirais ton repas. Tu lâches un petit gémissement de douleur à cause de ton corps endolori. Tu es allongé sur un canapé très luxueux. Autour de toi, il y a plein d'écrans holographiques qui semblent travailler et faire des recherches. On dirait une clinique.

Ta fiche est sur l'un des écrans et devant cet écran, il y a un homme de dos. Les bras croisés, il parcourt ta fiche. A côté de lui, il y a ton artefact. Il est posé sur un bureau high tech. Il n'y a pas une seule poussière ici et de la lumière artificielle partout.
Alors que tu tentes de te lever discrètement en tentant de trouver un plan pour t'échapper, l'homme prend la parole,

Bonjour Dimitri. Je suis Gabryel.

Je pense que tu as déjà fait la connaissance de Damian, ce n'est pas un mauvais garçon, il a dû obéir à mes ordres et il faut dire que votre petit jeu du chat et de la souris était un peu long.

Tu es dans le Centre. Du moins dans un bâtiment du Centre. As-tu des questions à me poser ?

Le premier truc qui traverse mon cerveau embrumé quand je reprends conscience, c'est la douleur qui court le long de ma colonne vertébrale, infatigable. Mon ventre aussi est empli d'une sensation très désagréable, on dirait que quelqu'un s'est amusé à faire des noeuds dans mon système digestif - au moins, j'ai rien eu à vomir. Ca, c'est ce dont je me rends compte au départ. Quand j'essaye de bouger, par contre, c'est tout le reste de mon corps, muscle par muscle, qui me fait grimacer. Putain. Mais qu'est-ce qui s'est passé pour que je sois dans cet état ?

J'ouvre ensuite les yeux - enfin j'essaye, plutôt, parce que je suis forcé de les refermer aussitôt, avec cette lumière blanche éclatante qui m'arrive en plein visage. C'est quoi ce truc ?! J'ai jamais été aussi ébloui ! Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Je me rappelle le blond, Damien ou je sais plus quoi, la moto, le flingue à plasma, et puis le noir... Où il m'a emmené ce connard ?

J'ouvre un oeil, me protégeant avec mes mains, en attendant de m'habituer à cette lumière insoutenable pour moi qui ai toujours vécu dans les coins sombres. Des écrans partout... Un canapé luxueux sous moi, un truc de dingue, bien différent des matelas sans ressorts et des sofas crevés et miteux sur lesquels j'ai dormi jusque-là. Et là-bas, un type, de dos, devant un écran où ma photo s'affiche en grand. Il se met à parler, et tout ce que je me demande, le cerveau encore un peu brumeux, c'est comment il sait que je me suis réveillé, alors qu'il regarde de l'autre côté.
Et puis, il continue à parler, de l'autre là, Damian, ouais, pas Damien, et... Woh. Attends là, Dimi. Pause. Il a dit quoi, à l'instant ? Que t'étais...

- Au Centre ?! Mais qu'est-ce que je fous là ?? Et puis vous êtes qui ? Vous voulez quoi ? Pourquoi vous m'avez emmené ?

Malgré la douleur - finalement j'ai sans doute vu pire -, je me redresse, prenant tant bien que mal une position défensive sur le canapé. Je me lèverais bien, mais franchement, je le sens pas encore, avec les muscles tout raides, et puis pas sûr que je tiendrais debout bien longtemps...

L'homme ne réagit pas à tes exclamations de surprise et répond lentement à chacune de tes questions :

Citation :: Au Centre ?! Mais qu'est-ce que je fous là ??

J'ai demandé à Damian de t'amener ici. Tu es dans un des QG d'Alpha-S. L'organisation qui lutte contre le Gouvernement actuel et contre le NYPD et ARIM.

Citation :: Et puis vous êtes qui ?

Je te l'ai dit. Je m'appelle Gabryel. Je suis le leader d'Alpha-S.

Citation :: Vous voulez quoi ?

Rien de particulier de ta part. Un de mes spécialistes m'a dit qu'il avait décelé chez toi un grand potentiel. Comme le fait de développer une capacité spéciale. Est-ce vrai ? De laquelle es-tu doté ?

Citation :: Pourquoi vous m'avez emmené ?

Je recrute actuellement de nouvelles recrues. Et il semblerait que tu sois plutôt bon en infiltration et espionnage. Si tu es intéressé, je pourrais te donner un entraînement complet, de l'Axion en échange de quelques missions pour Alpha-S. Quand dis-tu ?

Je récupère sans y penser le trombone tordu dans ma poche, recommençant à le triturer comme à mon habitude alors que j'essaye de faire le tri dans les informations qui m'arrivent en même temps que cette putain de lumière aveuglante.

- Haha, rien ? Je doute que vous n'attendiez rien de moi, sinon je ne serais pas là ! Je ne suis peut-être pas d'ici, mais ça ne veut pas dire que je suis un imbécile, dites donc. Qu'est-ce qui vous fait croire que je vais vous balancer mes supposées capacités spéciales comme ça, alors que je vous connais pas, et que je n'ai aucune raison de vous faire confiance ? Il va falloir m'en dire un peu plus, à commencer par ce que vous faites exactement comme actions contre qui que ce soit, pourquoi, et pour faire quoi ensuite ? C'est bien beau de lutter, mais encore faudrait-il savoir pourquoi, et ce qu'il y aura ensuite.

Je ne peux pas nier, par contre, que l'idée de faire quelque chose contre cette organisation pourrie me tente. Celle d'avoir de l'Axion pour ça en plus non plus... Avec toutes ces conneries je vais risquer d'en manquer, je le crains. Comme d'habitude, je pense aux gosses - ce serait pas mal que j'en récolte pour eux si j'ai des grosses missions. Mais ça, c'est encore à voir... Même s'il a réussi à capter mon attention, je vais pas aller me jeter dans les bras de ce Gabryel sans y réfléchir à deux fois, certainement pas...

- Et donc, quel genre de missions ? Et comment vous les rémunérez ? Parce que c'est bien beau tout ça, la résistance, etc, mais moi j'ai une survie à assurer. Et puis d'abord, quand on négocie avec quelqu'un, chez moi, on le regarde en face.

Tu le vois lâcher un soupir à ta question de rémunération. Ses épaules s'affaissent un instant et il finit par se tourner vers toi pour te faire face. Tu papillonnes des yeux en rencontrant son regard bleu électrique. Tu n'as jamais vu un tel regard auparavant. C'est un grand brun avec une légère barbe naissante. Une aura mystérieuse l'entoure.

Episode II : Avoir confiance [Dimitri] Gabrie11

Il baisse la luminosité pour parler à l'un des IA qui vous entourent et lui demander de te faire un résumé de la situation actuelle de New York.

New York est la dernière ville survivante de la destruction progressive de la Terre. Les continents ont implosé chacun leur tour suite aux guerres technologiques et nucléaires faisant des milliards de morts. Les plus aisés ont immigrés à New York pour se réfugier dans le Centre.

Les habitants des périphéries sont soient des réfugiés soient des habitants anciennement américains. Il y a quatre périphéries en tout.

Le Gouvernement actuel de New York est démocratique.

Soit disant, démocratique, reprend Gabryel pour corriger l'IA. Si c'est une démocratie, explique moi pourquoi des centaines de genes meurent dans les périphéries à cause du manque d'Axion chaque jour. Il n'y a aucun partage, aucune égalité ni aucune fraternité. New York est sous un joug dictatorial.

Et c'est Arya Mao Li Xong Pô qui contrôle avec sa famille notre Gouvernement. J'ai créé Alpha-S pour m'opposer à son Gouvernement, bien entendu, nous sommes très mal vus. On nous appelle des collabo, terroristes, tout ce que tu veux qui fait références aux récalcitrants.

Avec Alpha-S, je souhaite changer les choses, nous avons des contacts politiciens hauts placés, dont la famille Mc Dowell qui est d'accord avec nous. Damian fait parti de cette famille. Avec les élections présidentielles qui approchent, nous avons bon espoir que nous pourrons dévoiler la vérité aux derniers survivants, j'entends par là ceux du Centre pour qu'ils apprennent à redevenir humain.

La technologie nous bouffe entièrement, et nous avons oublier les mots coopération et entraide. Pourtant, lors des siècles passés avant que l'homme ne se batte pour avoir le monopole des augmentations, nous avions un tel régime.

Lorsque nous seront passés au sommet, que nous aurons ouverts les yeux, avec les machines et les hommes, j'ai pour projets de reconstruire notre planète Terre. Alpha-S comprend de nombreux scientifiques dont les plus brillants. Dimitri, Damian m'a transmis tes moindres faits et gestes lorsque tu l'as secouru.

Or, personne ne serait aller aider un gamin comme lui dans une telle situation. Tu as aidé cette jeune femme aussi. Sais-tu que ce que tu as fait n'existe plus de nos jours ? Du moins, je le croyais avant de te voir faire. Tu ferais un membre brillant au sein d'Alpha-S.

Au niveau des missions, ce seraient principalement des missions d’infiltration, chez ARIM notamment ou des familles importantes de New York. Ce sera risqué, très même. C'est pourquoi je te laisse le choix. Sache que tu recevras un entraînement avant, je ne t'envoie pas vers une mort certaine. Entrer chez Alpha-s, c'est épouser Alpha-S.

En ce qui concerne le payement. La plupart des membres nous demandent des armes, ou de l'Axion ou encore de l'argent. Et toi, que voudrais-tu ?

J'écoute très attentivement le petit discours que me fait Gabryel, gravant chacun des mots dans ma mémoire, tordant toujours le trombone entre mes doigts. Je reste longtemps silencieux, tout cela remue dans ma tête pendant que je tente de faire calmement le tri. Je finis cependant par me redresser, pour lui dire :

Je suis bien tentez de vous suivre. Vous vous en doutez. Mais tout ça me semble un peu... virtuel. Si vous voyez ce que je veux dire. Vous parlez des périphéries, mais bien au chaud, ici, dans cet espèce d'endroit invraisemblable... Là-bas, on aurait difficilement pu imaginer une pièce comme ça. Vos écrans sont tellement plus grands, et c'est éclairé, propre, confortable... Vous avez déjà dû voir que je viens de l'Ouest. Y a des gamins là-bas. Si vous voulez commencer à faire quelque chose de concret pour changer la donne, ça va vous paraître dérisoire, mais aidez-les. Je ne pense pas que ça vous coûte grand-chose par rapport à vos dépenses quotidiennes, non ? - je laisse ici échapper un petit rire nerveux, rien qu'à l'idée du fric que ce type peut avoir. Ca ne gênera pas tous vos petits complots, et ça sera utile sur-le-champ. Ca vous donnera bonne conscience aussi, vous aurez accompli quelque chose dans l'immédiat, tant que vous les aiderez. Et, mine de rien, ça pourrait vous être bien utile. Après tout, les gosses, on y tient là-bas, ça touche, droit au coeur. Aidez les petits, vous aurez la sympathie des grands. Sans compter qu'eux aussi, un jour, deviendront grands. Pensez-y. Ca pourrait être un bon coup. De l'Axion et un peu de bouffe, dans les orphelinats, ça doit pas être grand-chose pour vous.

Je réclame pas beaucoup plus pour moi. Axion, bouffe, sécurité. Et un salaire. Pas moins que les autres bien sûr, et augmentant avec l'importance et le danger des missions. Proportionnellement. Ce sera tout pour l'instant... Après, on verra bien ; après tout, vous l'avez dit, peut-être que je suis un peu spécial... Il faudra voir en conséquence, ajoutai-je avec un sourire en coin.

Ce qui n'est pas très clair, non plus, c'est comment seront les choses une fois que vous aurez détrôné Arya machin Pô. Et comment exactement - vous parlez d'élections présidentielles, vous comptez vous faire élire à sa place ? Ou quoi ? Renverser le régime ? Pour faire quoi ensuite ? Changer les gens vous dîtes, mais vu les pourritures qu'il y a partout, j'aimerais bien voir ça... Bref, c'est un peu confus. J'échange pas une dictature contre une autre, si vous voyez ce que je veux dire... Je n'aime pas ne pas comprendre, vous voyez, ça me donne l'impression d'être utilisé, et dans ce cas là, je préfère autant ne pas lever le petit doigt, on sait jamais. Mieux vaut rien qu'une connerie monumentale, hm ?

Gabryel ne peut s'empêcher un fin sourire à ta proposition d'investir des fonds dans la nourriture et l'Axion fournis aux orphelinats. Il répond très naturellement :

Dimitri, malgré tout ce que tu vois autour de toi, nous sommes très limités par rapport au Centre en terme d'équipement. Nous obtenons des fonds principalement de la famille Mc Dowell, et tout est minutieusement investi. Il n'y a pas de gaspillage. Nous nous devons d'acheter de telles installations, pour la simple et bonne raison qu'en face de nous, nous avons le NYPD et ARIM. Et qu'ils sont très bien équipés aussi.

Mon équipe de scientifiques tente de rattraper le retard que nous avons sur ARIM en créant des artefacts uniques, comme celui que tu as trouvé là. Aider les orphelinats, je le ferais mais une fois que tout ça, sera réglé.

Et par "tout ça" j'entends beaucoup de choses. Avant que nous arrivions à ouvrir les frontières entre le Centre et les périphéries, il va peut être s'écouler plusieurs années. Alpha-S existe depuis plusieurs années déjà, et nous avançons lentement.

Il te laisse encaisser ça, avant de reprendre :

Je ne suis pas du genre à me faire élire, non, je suis un homme de terrain avant tout. Pour ce qui est de la politique, nous avons mis sur le devant de la scène Abraham Mayer, un très grand ami de la famille Mc Dowell qui s'est toujours fait écraser par les grandes familles et leurs poids politiques. Depuis toujours, il souhaite faire changer les choses : ouvrir les frontières, une meilleure répartition de l'argent, un libre accès aux soins, et prise en charge des augmentations défectueuses, supprimer la dépendance à l'Axion, donner la parole à tous, il souhaite créer le partage, l'égalité, et la fraternité.

N'as tu pas assisté à l'un de ces discours ? Il était justement dans la périphérie ouest il y a quelques jours et est depuis longtemps le parrain de beaucoup d'orphelinats là bas qu'il aide du mieux que possible avec son argent personnel. Sa famille est très impliquée.

Je n'ai jamais été très attentif à quoi que ce soit de vaguement politique, là-bas à la périphérie Ouest, surtout par dégoût j'imagine. A quoi bon écouter des politiciens véreux, des espèces d'imbéciles qui veulent surtout se faire bien voir par des oeuvres de charité quelconques, comme s'ils jetaient des cacahuètes à des singes, avant de retourner à leur petit monde parfait et égoïste ? Je passe juste mon chemin quand il y en a un qui vient faire une conférence ou quoi que ce soit. Mais Mayer, j'en ai entendu parler, depuis quelques temps. Je me souviens que la mère supérieure et soeur Edith en discutaient, une fois, en disant que grâce à la subvention qu'il envoyait, la toiture allait pouvoir être refaite et le repas de Noël aurait un dessert.

Mes doigts arrêtent de torturer le trombone qui ne ressemble d'ailleurs plus à rien, et encore moins à un trombone. Ma décision semble être prise, malgré ma méfiance. De toute façon, ça ne peut pas devenir pire... Alors, autant essayer de rendre les choses meilleures.

- D'accord, je déclare, me redressant contre le dossier du canapé. Je serai des vôtres.

Ces paroles scellent ton destin pour le moment. Gabryel te remercie d'un regard. Tu ne sais pas vraiment dans quoi tu t'embarques avec cette organisation mais dans tous les cas, tu y manges, tu ne manques pas d'Axion et tu te fais entraîner gratuitement. Tu développes tes capacités et t'ouvres à tes coéquipiers progressivement. Surtout Gabryel et Damian qui sont tes deux entraîneurs personnels.

Tu grandis en leur compagnie, tu changes d'attitude avec Damian. Vous créez quelque chose de très spécial. Un lien très puissant que tu n'avais jamais connu et qui te transportes chaque soir en sa compagnie... Tu n'en retiens que vos souffles l'un contre l'autre, vos caresses mutuelles et vos regards brûlants de désir l'un pour l'autre.

Le lendemain d'une soirée avec lui, tu es appelé en salle de téléportation après avoir eu le temps de t'équiper. Le grand jour est arrivé, c'est maintenant que tu vas infiltrer ARIM avec une nouvelle coéquipière : Louned. Gabryel vient te chercher pour te guider dans le complexe d'Alpha-S et vous entre tous les deux dans cette mystérieuse salle qui était interdite à tous jusqu'ici...

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