Episode 1 : L'équipe Anti-gang [Randall Raines]

La réaction de O'Malley ne se fit donc pas attendre mais son intérêt me parût grandissant envers ma personne, j'avais donc marqué des points précieux face à la concurrence, mais comme se plaisait à le dire ce dernier il restait encore beaucoup à faire.
Malgré moi je me prenais au jeu de devinettes qui nous étaient imposées ce qui en faisait un entretien pour le coup un peu inédit mais instructif.

Plongé dans mes plus profonds songes, je suis soudain face à une nouvelle série de clichés approfondissant bien mieux la scène précédente tel un puzzle dont les pièces s'assemblent les une aux autres pour ne former qu'un.
La scène est encore plus horrifiante que la précédente mais ce n'est pas le corps calciné avec les orbites visibles qui attirent mon attention mais la porte où l'on distingue ostensiblement ce qui semble être une effraction avec un digicode fondu presque totalement.

Aurait- on fait croire qu'il est question d'un simple gang pour brouiller les pistes et faire disparaître toutes traces d'un hypothétique casse ?
Mon sang ne fait qu'un tour, je ne prends même pas la peine de demander la permission de parler, car après tout je ne suis pas un élève et je dois montrer ce que j'ai de plus par rapport aux autres :

"Ce qui me saute aux yeux ce n'est pas tant la scène macabre et morbide à souhait mais bel et bien la porte avec digicode avec un signe évident d'effraction, il ne serait pas mal aisé de penser que l'endroit à été mis à sac, et des corps mutilés disposés ça et là dans la finalité pure et simple de maquiller un casse en simple règlement de compte entre ennemis".

Subrepticement des réminiscences aussi embrouillées les une que les autres affluent dans mon esprit, et je me rappelle que dans l'actualité, la majeure partie des cercles de jeux et autres endroits de ce genre avaient subis une OPA agressive de la part d'une famille russe en vogue, mais leur nom ne me revenait pas mais pensant toucher au but je rétorque à l'assemblée :

"Cette affaire a bien eu lieu et tout me laisse à penser qu'il s'agit d'un braquage de casino qui a été "transformé" en règlement de compte dans le but de ne laisser aucun indice ou soupçons pouvant mener aux coupables, mais ce casino ne faisait peut être pas encore partie du portefeuille déjà bien garni de la famille russe en vogue ces temps ci mais dont je ne me remémore malheureusement pas le nom exact".

Une mise à sac avait donc dû être retenue plutôt que la négociation ou la mise sous pression.
Toutefois, comme à l'accoutumée je me sentais un peu seul dans la salle car personne ne parait vouloir surenchérir ou alors sont- ils si limités que cela, même si leur sort ne m'intéresse guère je reste quelque peu pantois en attendant la réponse à double tranchant du sieur O'Malley.

Que de souffrances mentales aujourd'hui mais cela n'équivaut en rien la joie qui me possède et me met en émoi, je suis dorénavant un membre du prestigieux NYPD.
Le ciel a failli s'écrouler autour de moi quand Bryan me déclarait incapable pour l'administratif mais cela était pour mieux m'assigner au terrain ce qui avait ma préférence et de loin.

Après avoir reçu la permission de quitter la salle Lucie nous invite mon collègue et moi à disposer et faire ce que bon nous semble, en prime le choix de notre tenue nous appartenait.
Pour ma part il apparaît plus que nécessaire d'adopter une tenue civile pour le terrain.
Fox faisait de même, son choix farfelu qui plus est ne me regarde pas et il décida de vaquer à ses occupations en dehors du QG.

Je ne me sentais pas la force d'avaler quoi que ce soit après notre épreuve et je décidais de remettre cette occupation à plus tard.
Je pensais plus judicieux de rester dans les locaux pour m'imprégner de l'atmosphère et de l'endroit.
C'est alors que se présentaient à moi deux choix : rejoindre Lucie et approfondir nos relations ou bien prêter main forte à l'élaboration d'un pare feu pour le NYPD où les techniciens semblent être dans un marasme inextricable.

Il me paraissait plus logique d'aider mes comparses et l'avenir me dira si Lucie daignera m'inviter à lui parler ou encore de l'aider dans ses dossiers.

Je me joins donc aux deux informaticiens qui me font très vite comprendre que je ne suis pas forcément le bien venu et que ma place est à l'AG et nulle part ailleurs.
Je me fond dans la conversation et redouble d'attention quant à leur discours et leurs diverses doléances vis à vis du nouveau pare feu qui leur cause moult tracas.

C'est alors que O'Malley et l'incontournable Lucie me proposent de se joindre à eux pour un lunch bien mérité et payé par le patron qui plus est.
Leur invitation reçoit un écho positif mais devant l'arrogance des deux techniciens je veux leur rabattre leur caquet avant de me restaurer et leur prouver que je ne sui pas un piètre freluquet.

Je m'adresse donc à O'Malley : " Avec plaisir Monsieur je vais me joindre à vous mais accordez moi deux minutes j'ai une besogne à effectuer pour mes camarades".

Je me tourne alors vers les deux acolytes et regarde avec attention leur équipement pléthorique, je me saisis alors d'un simple Macbook Pro, me connecte à mon Iphone et, à l'aide de quelques codes et soft dont j'ai le secret, j'accède aux mots de passe et identifiants des deux élites dans le but de les craquer mais sans la possibilité de pirater la base de données du pare feu.

Je m'adresse alors à eux : "Si toutefois vous avez besoin d'aide vous savez où me trouver, bon courage vous en aurez besoin, je vais déjeuner avec mes collègues de l'AG".

Après mon léger accrochage avec les deux têtes de l'informatique je prend avec plaisir les diverses remarques positives et hilarantes de mon compère O'Malley, la compagnie de Lucie n'est pas non plus sans déplaire, elle dégage un charme naturel mais aussi une intelligence non négligeable.

Nous nous rendons donc en direction du fast food payé par notre cher patron, cependant vu le monde dans la salle il apparaît plus judicieux de nous diriger vers le drive pour écourter l'attente et profiter du temps libre pour nous restaurer et dans l'idéal discuter.

N'étant pas d'un naturel bavard je ne me sentais pas d'attaque pour engager quelque sujet que ce soit même le plus banal tel que la pluie et le beau temps.
Je ne sais pas si il s'agit de coïncidence ou de chance mais Lucie m'interroge sur ma propre personne et m'invite à m''étendre sur ma personnalité tel un patient sur le divan de son psychanalyste.

C'est alors que je lui réponds le plus simplement du monde et pour éclaircir de suite la situation

" Ma chère Lucie tu sembles très intéressée par moi depuis le premier regard que nous nous sommes échangés, cela est-il strictement professionnel ou faut-il creuser plus loin car il n'est pas dans mes habitudes de me livrer aussi facilement".

Malgré la rudesse de mes propos je ne pense pas avoir choqué cette jolie plante ni même O'Malley.
La réponse allait-elle être aussi douce que l'interrogation qui a précédé ou alors allais je avoir le droit à une crucifixion en règle ?
L'attente ne me parût jamais aussi longue.....

Alors ses intentions étaient des plus banales, cela me rassurait et au moins la situation était claire et nette.
Je ne voulais pas lui dire que j'avais horreur de déballer ma vie à qui aime l'entendre mais comme j'étais le petit nouveau j'allais me prêter volontiers à une sorte de conversation de café.

Je pris donc la parole à sa demande :

"Il y a tant à dire, je ne saurais par où commencer à part que cette journée est une des plus abouties qui soient puisque je fais partie de votre fratrie en quelque sorte.
Concernant le travail je suis très assidu, je ne laisse jamais tomber quoi que ce soit et je vais au bout des choses sans dévier de ma route même si cela engendre de grave conséquences pour moi, donc quoi qu'il arrive vous pourrez toujours compter sur moi."

Je pensais en avoir dit pas mal mais pour rassasier ma camarade je lui en donnait un peu plus à se mettre sous la dent :

"Après concernant ma situation personnelle, je suis seul par choix car je ne pense pas qu'une vie soit possible dans notre métier, et concernant ma famille je ne la vois que trop rarement, je suis un solitaire d'ordinaire mais j'espère que notre groupe saura nous aider à nous tirer vers le haut, la bonne entente sera je l'espère au rendez vous."

Je m’arrêtais la pour ne as tomber dans une espèce de monologue barbant et rédhibitoire qui me ferait passer pour un jeune aigri, j'attendais la réponse de Lucie sans sourciller en espérant secrètement que le déjeuner prendrait le pas sur le mini interrogatoire...

Une fois notre conversation finie et le déjeuner commandé, nous nous dirigions vers le QG du NYPD pour un lunch bien mérité à mon avis.
Ce qui devait être un repas les plus simples du monde, avant de commencer les hostilités de l'après midi, me semblait être compromis au vu de l'atmosphère qui inondait les bureaux.

On pouvait sentir que l'ambiance était des plus moribondes, pour ne pas dire très tendue.
J'appris à ma grande stupeur que Bryan avait été démis de ses fonctions par une certaine Scott, dont je ne savais rien mais son discours et son attitude me confortent dans l'idée qu'elle n'était pas forcément la bienvenue dans les locaux.

Le déjeuner nous fût même prohibé dans les bureaux au risque d'être démis de nos fonctions, en temps normal et malgré mon niveau hiérarchique peu élevé, j'aurais tenu tête à cette péronnelle, cependant même O'Malley semblait tourner les talons devant elle donc il était plus sage de rengainer ma fierté et de me diriger vers la sortie pour en apprendre un peu plus.

Les dires peu orthodoxes de O'Malley confirmaient mes premières impressions et je me risquais à lui demander :

" Qui est cette personne peu sympathique et pourquoi a-t-elle démis Bryan de ses fonctions ? Peut-on faire quelque chose pour le tirer de là ?"

J'étais redevable de Bryan après tout c'est avec son concours que j'étais rentré au NYPD, donc je mettrai tout en oeuvre pour lui venir en aide si tant est qu'il en éprouve le besoin.

Les dires de O'Malley étaient loin d'être erronés, Scott était vraiment une personne antipathique, prête à tout pour arriver à ses fins, donc détruire tout le travail accompli par Bryan était son leitmotiv.

Elle se demandait donc pourquoi j'avais été recruté ce matin même et elle semblait douter de mes capacités, et au vu de l'ambiance qui régnait dans le bureau, je sentais bien que cet entretien serait autant chaotique pour moi que pour elle.

Je n'étais pas disposé à coopérer avec cette furie c'est pourquoi je dû me résoudre à lui répondre le plus simplement mais de manière réfléchie :

"Chère Madame, je ne comprends pas votre démarche, et il ne me semble pas que mon intronisation ni ma mise à la porte dans l'équipe soit de votre ressort, quant à mes capacités elle sont ce qu'elles sont et je n'en débattrai qu'avec Mr Summer si le besoin s'en fait, mais présentement vous ne faites que ralentir de potentielles affaires qui devaient nous être confiées, quant à vos intentions si douteuses soient elles sachez que je suis derrière le bureau donc clairement Mr Summer aura mon soutien indéfectible".

Ma détermination d'aller au bout était sans limite, rien ne pourrait m'arrêter, même la réponse de mon interlocutrice si cinglante fût elle ne pourrait égratigner ma loyauté et mon honneur.

Ainsi mon entretien avec Scott fût des plus bref qui soit, je suis quelque peu déçu de n'avoir pu me frotter verbalement avec elle, mais tel avait été son choix de me congédier et de me laisser vaquer à mes occupations.

Je suis alors convié à me rendre dans la salle de réunion où je rencontre mes différents collègues assignés à des branches stratégiques et tous plus passionnés les uns que les autres.
O'Malley se veut bref dans son discours et porte à notre connaissance deux affaires dont celle qui a fait l'objet de mon fameux entretien qui avait mis mes neurones en ébullition.

J'écoute alors ce que mon supérieur a à dire et à la fin du débat j'avais le choix entre l'affaire que je connaissais déjà un peu ou une enquête toute fraîche tout aussi intéressante que la première.
Mais je voulais aller au bout des choses et mon instinct me poussait à tenter de clore la première investigation.

C'est alors que je pris la parole :

"Si vous n'y voyez pas d'inconvénients je voudrais être assigné sur la première affaire, il me tient à cœur de terminer ce sur quoi j'ai eu l'honneur d'être intégré dans l’équipe."

Dans l'attente de mon affectation au terrain j'espérais vivement que ma demande serait acceptée...