Episode 1 : Btooooom ! [Lucas Sokolov]

La nuit est là.

Tu marches depuis vingt minutes dans New York. Ton souffle confirme que la température s'est rafraichi. Un homme qui retire des billets d'un distributeur se serre un peu plus quand il te voit arriver. Tout le monde sait qu'être dehors à cette heure n'est jamais bon.

Tu sors de l'ombre pour rejoindre un vieux garage où des cadavres de voitures s'entassent dans la cour. Tu es discret comme jamais. Vérifie tes arrières.

Encore une fois.

Il ne faut pas qu'on te suive.

Toi qui a dû faire le boulot de merde durant des mois, on t'a enfin remarqué. Du moins, une personne t'a remarqué : Gabriel. Le bras droit du gang des Notherm Wolves. Tu ne sais pas exactement pourquoi il t'a dit de venir à cette adresse.

L'endroit est désert et tu commences à te demander si le bras droit n'a pas changé d'avis. Mais un rideau de fer se lève pour te laisser voir le visage de ton supérieur qui te fait signe de venir.

A l'intérieur, un plan est installé sur un capot de voiture. Autour, il y deux autres gus que tu ne connais pas du fait que tu es un électron libre. Tu ne vas jamais au QG général et effectue toujours tes missions seul. Généralement on t'assigne aux pickpockets, ou encore aux nettoyeurs.

Gabriel vous regarde un à un avant de poser ses mains sur le capot de la voiture. Son charisme détonne, et tu sens ton cœur accélérer quelques secondes avant qu'il ne se la joue plus cool.

Bon, tout le monde est là. Les poulets sont trop occupés par la mort du Ministre de la Défense pour prêter attention à nous. Donc c'est le moment de passer à l'action.

Ce soir on va attaquer une des bijouteries de la Cinquième. Ce salopard a refusé l'augmentation pour la sécurité, donc on va lui vider son stock pour lui apprendre à qui il a affaire.

Alors que devant moi mon souffle se transforme en buée, je sens un frisson parcourir mon corps, non pas une vague de chair de poule non, c'était un frisson d'excitation, j'avais du mal à la contenir, enfin j'avais été repéré, et j'allais participer à quelque chose. Et c'est dans ces circonstances que mon esprit arrive à vagabonder tout en se concentrant sur le repérage, personne dans cette allées de minces ténèbres rendues visibles par la pollution lumineuse de cette grande ville. La rangé de fenêtre me semblait être le début du panthéon à ma gloire tandis que mon pas pressé retombait mollement sur le trottoir de cette avenue déserte de New-York.

Alors que j’atteins le lieu dit, mon regard fuit de gauche à droite sans que l'on puisse pourtant croire que je bouge la tête, l'important est de garder ma venue secrète, je ne peux échouer à emprunter la première marche de l'escalier. Le coin est sinistres et les seuls habitants que je perçois à l'horizon ne sont que de vieux prospectus balayés par les vents dans le bruit si caractéristique du papier mouillé qui se tend et se détends sous ces impulsions aléatoires. J'enfouis mes mains dans les poches de mon manteau afin de garder au chaud mes extrémités qui même sous la couche de cuir que sont mes gants, ne parviennent à tenir sans gémir la fraîcheur de cette nuit.

Lorsque le rideau de fer se déplie lentement, et que je vois le bras droit du gang en émerger, mon cœur fait un nouveau bond dans ma poitrine, je suis en sa présence, et je ne peux pas mal paraître, car de cela dépends la suite de ma carrière. Je me relève instinctivement, non sans exactement quitter ma position un peu voûté du voyageur soumis aux forces d'une bise trop forte.

Alors que je pénètre à l'intérieur, bien que l'on ne puisse qualifier de chaque l'atmosphère qui règne dans ce garage, toujours est-il que la transition se fait sentir. Je sens dans mon ventre se nouer une boule, celle de l'anxiété, nous sommes quatre ici pour mener à exécution l'opération que nous confie le bras droit.

Mon cœur se met à battre de plus en vite alors qu'est expliqué l'opération. Un casse à plusieurs dans une bijouterie, ce n'est pas un travail dénué de délicatesse car ces dernières sont souvent bien protégés en raison de la nature des biens qui y sont exposés. Une opération sans doute un peu difficile qui demandera un certain doigté, voilà qui me plaît.

J'attends que Gabriel ait fini de nous donner nos instructions respectives, sur cette mission je ferais bien attention à me montrer obéissant et réactif, c'est le moment de faire mes preuves.

Gabriel désigne une sorte d'arrière cour de son index.

Il y a plusieurs caves qui appartiennent aux appartements non loin de la bijouterie. C'est par là que vous entrerez. Je vais vous filer une charge d'explosif assez puissante pour que vous puissiez faire péter un pan de mur qui mène directement à la bijouterie. J'ai fait une croix rouge sur le mur en question. Vous aurez très peu de temps pour embarquer le plus de bijoux possibles dans les vitrines.

Ensuite, niveau fuite : deux sur une moto cross, un autre dans une voiture. Si les flics rappliquent plus vite que prévu, vous vous séparez et rapportez le butin au QG Est de Brooklyn une fois que vous êtes SÛRS de ne pas être suivis.

C'est pas bien compliqué en soit, mais on sait jamais si y'a une couille.

Tu observes attentivement le plan : l'arrière cour mène à des garages et caves qui sont sûrement loués à des particuliers. Accéder à la cave risque d'être simple, ce qui risque d'être plus compliqué c'est d'embarquer tous les bijoux en moins de deux minutes maximum ainsi que d'échapper aux caméras de surveillance.

Des questions les louveteaux ? C'est le moment là, parce qu'une fois dedans vous aurez plus qu'à vous mordre les couilles si y'en a une qui vous vient.

Finalement c'est une action plus musclée que ce que j'avais pensée, mais en même temps le but est de frapper un grand coup pour ce bijoutier qui a du retard de solde, et quoi de mieux que de lui faire sauter son mur et embarquer ses bijoux d'une telle façon, démontrant la puissance du gang, et rappelant que nous ne sommes pas à prendre à la légère. L'excitation retombe quand même un peu, cela sera beaucoup moins palpitant qu'une mission nécessitant une infiltration fine et légère, mais au moins aura-t-on le plaisir, fugitif, de s'amuser avec des explosifs.

Je ne vois rien à redire au plan, je le regarde plus attentivement, observe bien la position des points de fuites et les différentes voies y menant au cas où l'une d'entre elle se verrait bloquée pour une raison ou une autre.

Je regrette de ne pas avoir de photo de l'intérieur de la boutique elle même, mais je doute que l'on ait le temps de développer une technique d'optimisation du ramassage d'ici à ce que l'on y pénètre. Pour ce qui est des caméra de surveillance, je ne sais pas pour ce qui est de mes compagnons, mais quand à moi j'ai un masque, et mes gants pour ne pas laisser d'emprunte.

Je ne trouve qu'une chose à redire à ce plan, je n'aurai pas vraiment d'occasion de me distinguer de la masse, c'est un casse un peu plus gros que les autres, rien de plus. Je n'aurais sans doute pas mon moment de gloire personnelle, enfin peut être que cela viendra après. J'espère qu'enfin je dépasserai la horde des ouvriers des basses besognes, un rang trop bas pour mes capacités.

Je rajuste le col de mon manteau fétiche, je crains un instant qu'il me fasse reconnaître, j'ai déjà été arrêté par la police, mais je suppose que c'est le cas de nous tous ici, et bon, si il est vrai que mon manteau est repérable il n'empêche qu'il a du être tiré à des millions d'exemplaires et que cela ne suffira pas comme preuve pour m'incriminer, mais je ferai peut être mieux de m’approprier la voiture et de le laisser à l'intérieur, en l'ayant préalablement vidé de tout son contenu, au cas où. Je rajuste mes gants et passe instinctivement la main dans ma poche pour vérifier que mon masque s'y trouve et, tâtonnant plus avant, je sens à travers le cuir de mon blouson la crosse de mon revolver. Sans que j'ai eu à m'en servir souvent, sa présence me rassurait.

Je ne vois pas de questions à poser, le plan est clair et simple. Quand à pénétrer chez les particulier je suppose que l'un de mes compagnons sait crocheter les serrures ou que l'on peut s'assurer d'une présence amicale, sinon, au pire je connais la théorie même si je n'ai que très peu pratiqué.

Le nœud de mon estomac ne desserre pas pour autant, comme avant chaque opération que je suis, et je reste silencieux pour signifier le fait que je n'ai pas de question.

Gabriel vous jette un œil intrigué avant de hausser les épaules devant votre silence qui veut tout dire "pas très bavards les nouveaux". Il rajoute seulement :

Si vous arrivez à faire ce cass' sans bavures, vous pourrez officiellement vous faire tatouer.

Le tatouage dont il parle est l’emblème des Northem Wolves, un loup qui tourne autour d'une étoile du nord. Symbole de l'union entre Black Wolves et Nordics. Celui qui le porte est reconnu comme un vrai membre du gang et généralement grimpe vite les marches. Voir se fait repérer par le chef en personne dont tu ignores l'identité.

Ton choix est rapide en ce qui concerne le véhicule, tu choisis la voiture pour pouvoir y laisser ton manteau en cuir ailé. Tu pars donc de ton côté avec les deux hommes dont tu ignores le nom...

Lorsque vous arrivez, tu te rends compte que finalement, cela ne risque pas d'être aisé comme mission : la Cinquième Avenue est l'artère la plus empruntée et illuminée de New York. Les taxis passent en continue et les gens marchent sur les trottoirs malgré l'heure tardive. La ville a commencé à déployer les décorations de noël. Ils n'ont pas chômé, puisque nous ne sommes que début septembre...

Tu gares malgré tout ta voiture dans l'allée qui vous permet d'accéder aux caves. Quand tu sors, sans ton masque et sans manteau, un sentiment d'insécurité te prend. Tu repères un peu plus loin une patrouille du NYPD qui doit surveiller la Cinquième. Ils ne vous ont pas vu, et ont l'air de ne pas prêter attention à vous.

Le pire est ce que tu découvres dans la ruelle. Elle est bruyante, et occupée par une bande de jeunes punks installés sur des motos en compagnie d'un molosse de type rottweiller qui aboie bruyamment en te voyant. Ses maîtres te fixent d'un regard haineux et jettent une bouteille de bière vide sur ta voiture. Elle éclate sous le coup et tu recules pour éviter de te prendre des éclats de verres. Tes comparses arrivent par l'autre côté de la ruelle en moto cross, prenant ainsi en sandwich les adolescents.

Comment faire pour leur faire comprendre de dégager sans attirer l'attention...?

Me faire tatouer hein ? L’emblème du gang, une grande reconnaissance sans doute, mais j'y perdrai définitivement toute mon indépendance, et ça me laissait un certain goût amer dans la bouche, mais je me doutais que je ne pourrais pas faire autrement si je voulais grimper les échelons et acquérir de la notoriété.

Je monte dans la voiture, et, sachant que je devrais m'habituer au froid de cette nuit dès maintenant sans le soutien de mon fidèle manteau, je l'enlève de suite et le pose sur le siège passager qui n'est pas occupé. Je le regarde et admire le dessin des deux ailes dans son dos. Un symbole de liberté... Et je me prépare à accomplir une mission qui me la restreindra ? Baah, mieux vaut ne pas y penser, les significations changent avec l'âge, j'étais gosse quand je croyais toujours pouvoir tout faire tout seul.

Je pose les mains sur le volant et dirige lentement mon chemin vers la destination prévu. Le lieu est encore très fortement éclairé et si l'on ne peut parler de foule, il y a un certain nombre de personnes dehors, c'est normal, New-york est une ville qui jamais ne dort vraiment.

Soudain, une vision et une montée d'angoisse. Merde, me dis-je intérieurement, comment ai-je pu penser qu'un quartier aussi occupé ne comprendrait pas de flic. ? Ça fout en l'air le plan de base, on aura même pas deux minute pour piller la bijouterie après avoir fait sauter le mur, si ils ne se barrent pas c'est en seconde que se comptera notre délai pour piller la camelote. Enfin pas le temps d'y penser. Agir normalement c'est la clé, ne pas chercher ni le contact ni l'esquive, après tout, je ne déroge pour l'instant à aucune loi, et il n'y a aucun moyen pour qu'il soit en train de me suspecter pour les derniers crimes et délits que j'ai commis, j'ai été méticuleux là dessus.

Je prends mon courage à deux mains, transfère les possessions de mon manteau vers mon pantalon, fais bien en sorte que mon pull passe par dessus le canon de l'arme que je porte à la ceinture, puis m'occupe de cacher le manteau sous un des sièges passager. En effet un manteau laissé comme ça à l'abandon dans une voiture vide serait des plus suspects. Puis je sors, et me contracte instinctivement pour éviter la bouteille de verre qui se dirige vers mon véhicule et éclate sur celui-ci.

Je relève la figure, passablement énervé de ce geste de la part d'une telle bande de petit con, mais me maîtrisant car je sais que ma mission l'oblige. Je les regarde et me départit d'un sourire mauvais quand je vois qu'à l'autre bout de la ruelle se situe mes deux comparses, mais il ne faut pas faire de bruit, alors on ne peut se permettre de passer à tabac une bande de jeune con, surtout qu'ils ont un chien. Je réfléchis à la situation, un instant, il ne faut pas faire de bruit. J'hésite à sortir mon arme de suite, c'est un plan qui a de forte chance de marcher mais qui comporte les plus gros risques en cas d'échec, surtout si ces gamins décident de faire les cons, parce que ma pétoire elle en fait du bruit. Et puis la pointer directement sur eux pourrait les affoler, et si il sent la peur de ses propriétaire le chien risque de gueuler un peu fort.

Je réfléchis une seconde de plus en avançant vers eux sans montrer ma peur, mais je ne vois pas vraiment comment je me tire de ce coup autrement, alors, tout en continuant de ma démarche nonchalante, je pose mon index gauche sur ma bouche, intimant le silence, qui continue son sourire malsain et inquiétant, tandis que d'un hochement de tête je leur indique la position de mes deux compagnons, et que de la droite je repousse mon pull pour dégager mon arme, puis je pose prudemment mes doigts sur la crosse, et enfin, d'un hochement de tête, je leur indique la sortie, le sourire effacé de mon visage, désormais celui, froid et dur, de l'homme déterminé.

Les jeunes te regardent avec animosité lorsque tu les défis du regard. Et ce malgré ton arme. Ces petits loubards ne semblent pas craindre ton action. Leur chien retrousse les babines vers toi et tire sur sa chaîne, prêt à te sauter dessus. Autant dire qu'il n'a pas de muselière...

Tes deux alliés arrêtent leur moto et s'approchent de la bande avec précaution. L'un d'eux, le plus baraqué de vous trois gueule :

Cassez-vous les mioches ! C'est pas votre terrain de jeu ici !

Une bouteille de bière vient s'écraser sur sa tempe à cette réplique et la montagne de muscle une fois qu'il a redressé la tête, marmonne quelque chose d'incompréhensible avant de sortir un couteau. Le chien se jette sur lui, et lui attrape l'avant bras avant de couiner de douleur face à la lame qui vient directement se planter dans son crâne.

Le cadavre tombe comme une poupée de chiffon au sol sous le regard étonné des punks qui marmonnent et disent qu'il a tué le chien.

Vous braquez ensuite tous les trois vos armes sur eux, avant de leur faire signe dé déguerpir. Ils ne se le font pas répéter deux fois et récupèrent juste leur chien avant de filer avec leurs motos.

C'était juste. Un de tes collaborateurs a le bras en sang ainsi que la tête, mais il semble toujours ok pour continuer.

Vous avancez donc vers les caves avant de donner un coup brutal dans l'une des portes pour entrer. Tu cherches la croix de Gabriel un bon moment, avant de la trouver planquée derrière plusieurs planches.

Veux-tu prendre l'initiative de mener le groupe ? Proposer un plan ? Ou veux-tu continuer à être muet ?

Plusieurs gouttes de sang tombent sur le sol.

Ils ne sont pas le moins du monde impressionné par cette arme, savent-ils que l'on ne peut pas s'en servir ce soir ou sont-ils juste trop idiot, ou drogué pour s'en rendre compte ? Je serre les dents lors de l'attaque du chient mais mon compagnon tient bon. Lorsqu'ils déguerpissent, je ne peux m'empêcher de laisser échapper un petit soupir de soulagement.

Je range mon arme dans ma ceinture et laisse courir mon doigts sur la crosse, le chien n'a heureusement pas fait beaucoup de bruit, mais on ne sait jamais, il va falloir faire vite, plus que vites.

Le rythme des pulsations de mon cœur ne cessent de s’accélérer, et alors que la peur vient de retomber, c'est maintenant l'excitation qui prends la relève dans mes sentiments pour le faire battre à telle point que je peux sentir le flux sanguin de mes oreilles.

Je regarde le sang tomber par terre, et là je m'interroge. Je ne connais pas ce gars en face de moi, mais si on n'efface pas de suite ces traces de sang, ce gars se fera chopper, mais en même temps, un de moins dans l'opération, ça ne pourrait que me bénéficier, quoi que, on va peut être se faire engueuler pour pas avoir réussi à penser à ce que les tâches de sang amènerait. De toute façon, je peux pas nettoyer ce sang, alors autant ne pas l'amener dans la cave, même si le lien sera sans doute fait, ça sera déjà une précaution de prise.

Je sors mon T-shirt de mon pull et en arrache une manche, puis je m'approche du gars en lui disant :

« Tu saignes, et faudrait éviter que tu te fasse tracer à cause de ça, ~~je vais t'appliquer un garrot ! »~~

~~Je me penche sur lui sans attendre sa réponse et noue le bout de tissu en dessous de son épaule et serre avec force jusqu'à ce que cesse le saignement.~~ Pour ce qui est du sang au sol, je ramasse une des bouteilles de bière qui traîne, fait entrer un peu du sang du chien à l'intérieur et le reverse sur les gouttes qui sont tombé du bras de mon compagnon avant de la bazarder plus loin, ça ne résistera sans doute pas à un examen approfondi, mais c'est déjà mieux que rien.

Puis je pénètre dans le cave avec mes compagnons, et nous voilà devant la croix attendue. Je rassemble tout mon courage et m'adresse à mes deux compagnons.

« Je sais pas si vous avez vu, mais les poulets sont de sorties ce soir, ils ne sont pas loin, et réagiront vite, alors on a pas le temps de faire du trop gros. Mettez vos masques, vos gants, brisez les vitrines, sans vous souciez de l'alarme, le bruit de l'explosion alertera déjà les flic. Je propose un aller rapide, on entasse dans les sacs tous sans se soucier de trier, un simple balayage avec le bras, avant de déguerpir fissa. Vous êtes d'accord ? »

Je pose l'explosif sur le mur, et attends leur accord pour enclencher le compte à rebours.

[Pour ce que tu souhaites faire, il faut la compétence "premiers soins" Smile

]

Le morceau de t-shirt que tu as déchiré permet au baraqué de ralentir le saignement mais pas de le stopper complètement. Tu devines que ton action le surprend, après tout vous ne vous êtes pas décrochés un mot devant Gabriel alors que l'ambiance était meilleure. Il hoche la tête à tes paroles, et répond :

Ça me va. Pour la fuite, il vaut mieux que tu partes avec le pactole dans la voiture pendant qu'on distraira les poulets avec la moto. Au fait, moi c'est Logan.

Le deuxième gangster te regarde et hoche la tête aussi, vous êtes tous les trois sur la sellette avec ce cass'. Il ne faut pas vous louper.

Moi c'est Tony. Je vais m'occuper de placer les explosifs, reculez.

Il sort du sac la charge d'explosif, l'installe contre le mur, bidouille quelques fils avant de se reculer à son tour après avoir enclenché le minuteur qui affiche 10 secondes.

...

3,2,1...

BTOOOOOOOOOOOOOOOOOMMMMM !!!!

L'explosion te fait vibrer de l'intérieur tout comme l'alarme qui se met à hurler par le choc. Vous rentrez tous les trois en speed dans la bijouterie qui est vide, seulement éclairée par des lampes d'exposition pour les passants. Il y a cinq grandes vitrines remplies de bijoux. Tes comparses sortent plusieurs sacs en toile avant de commencer à briser les vitrines avec la crosse de leurs armes pour se servir.

Ton pressentiment revient. Tu vois soudain la sirène du NYPD s'activer avant que les deux agents ne sortent de leur voiture pour venir voir la vitrine du magasin.

L'ambiance se détend suite à mon action, ça fait du bien de connaître le nom des gars, même si ça n'est pas très utile, après tout la mission risque d'être plus tendu que prévu, alors ce connaître un peu mieux aide à créer une ambiance plus légère, mais il ne faut pas pour autant oublier ce que l'on fait. Puis lorsque l'un d'entre eux se propose de faire distraction lors de notre fuite, je me rends compte que vouloir aider ça a du bon, lorsque l'on te renvoie l'ascenseur. J'espère tout de même qu'il ne se fera pas chopper, encore plus du fait qu'il a un bout de mon T-Shirt sur lui, et même si je doute qu'on puisse m'identifier grâce à ce morceau de tissu, on ne sait jamais. Alors que le compte à rebours se déclenche je me nomme :

« Je suis Lucas »

BTOOOOOMMM

Alors que mes oreilles vrombissent un instant, je me précipite du plus vite que je peux vers l'intérieur de la boutique dès que l'explosion se produit. Pas le temps de réfléchir, de penser, juste celui d'exécuter mécaniquement ce pour quoi je suis venu. Je m'approche d'une vitrine que je brise avec la crosse de mon arme et passe le bras à l'intérieur pour tout faire tomber dans mon sac.

Les éclats de verre mi pique le bras sans me faire saigner, et si j'étale sans le faire exprès un ou deux bijoux par terre, je ne prends pas le temps de ramasser, je sais que je n'en ai pas le loisir, et cela m'est confirmé peu après.

Dès le moment où j'aperçois du coin de l’œil la lumière bicolore du gyrophare de la voiture de police je lance un :

« Courez ! »

D'une voix légèrement modifié, intentionnellement pour ne pas être reconnu, même si le stress la fait différente de ce que j'avais escompté.

Je n'attends pas mes camarades pour mettre mon sac sur l'épaule et me diriger vers l'intérieur de la cave. Je fais des foulées pleines, et vives, afin de disparaître le plus vite possible du champ de vision des policiers. J'attendrai devant la porte menant à la ruelle pour recevoir les sacs des mains de mes compagnons avant que l'on se sépare.

Alors que tu es déjà quasiment prêt à sortir de la cave, Tony t'appelle :

Lucas ! Y'a un coffre fort ! Il doit y avoir de la thune et des pierres !! C'est sûr ! On peut pas partir comme ça ! Viens m'aider à le forcer !

Ton pressentiment est toujours là, il y a danger. Les deux agents ont dû commencer à faire le tour pour voir comment vous avez fait pour entrer à l'intérieur de la bijouterie.

Tu entends soudain un grésillement de talkie-walkie depuis l'extérieur :

Shhhhr...Patrouille 21, on a besoin de renfort à la bijouterie Steam Jowels sur la Cinquième, elle est en train de se faire cambrioler. Je répète, besoin de renforts ! Shrrhhh

Lorsque Tony m'appelle je m'arrête sur place, et me sens déjà con de lui avoir dit mon nom. Merde, y a sans doutes des dizaine de Lucas dans cette ville, mais faut pas raccourcir comme ça la liste des suspect devant des caméra de sécurité. Cet idiot est trop gourmand.

« Mon gars t'as pas le temps, et déjà pour fuir ça va être juste, t’impressionnera personne avec un œil au beurre noir de la part des flics et une séjour tout frais payé par l'oncle Sam à l'ombre ! Si tu te sens de l'embarquer à la main cours avec, mais là on a pas le temps de faire les cons, on a déjà bien commencer ce qu'on est en train de faire, et les conditions sont pas celles prévues initialement, alors grouille tes fesses, si on se fait verrouiller notre sortie, on est cuit. »

Néanmoins je reste planté là à l'attendre, mais je ne ferais pas un pas vers le coffre, trop de risque pour un contenu incertain, même si sûrement de valeur. Je sens la peur me nouer les entrailles, j'ai pas envie de laisser les deux gars sur place, mais si ils continuent à tarder je vais me barrer sans eux. Et peut importe que le coup d'éclat d'avoir vidé le coffre nous auraient sans doute rapporter plus de notoriété, on risque pas toute l'opération pour ça, j'ai déjà subi un séjour en prison, pas question que j'y retourne dans ce merdier, parce que là bas, tu peux pas courir indéfiniment.

Je l'incite d'un signe de tête à se dépêcher et à abandonner son idée. C'était pas prévu dans les termes de bases, et j'ai pas le temps de penser à pourquoi ça n'y était pas, mais je ne peux de toute façon pas réfléchir, mon cerveau me semble faire des bonds dans ma tête sous l'afflux de sang du à la panique qui m'envahit petit à petit.

J'observe le Tony, mon front se met à suer à telle point que mon masque me colle à la peau, et je prie pour qu'il se rende à la raison.

T'es con toi ! Je peux pas le porter ce truc, ça pèse une tonne !! Gnnn... Allez ouvre toi saloperie ! Viens m'aider bordel !! On aura qu'à tuer la bleuzaille ! Râle Tony.

Tu entends un petit cri puis des insultes, avant de voir Logan qui traîne Tony par le col de sa veste. Vous vous retrouvez enfin tous les trois.

Lorsque tu ouvres la porte pourtant, des lampes torches et des pistolets se braquent sur vous.

Haut les mains !! Je veux voir vos mains !! Lâchez vos armes si vous en avez, immédiatement ! Hurle un policier.

Son acolyte vous tient en joue. Ta voiture est toujours garée dans l'allée, à quelques mètres des policiers. Si seulement tu avais de quoi les distraire...

Lors qu’enfin Logan arrive avec Tony je suis un peu rassuré, mais ce sentiment me quitte vite. Je me stoppe d'un coup dans mon allure lorsque je me retrouve face aux deux policiers. Je maudis intérieurement Tony pour ce qui est en train de se passer, si seulement ce balourd avait pas voulu faire le con et ramener le coffre. Raah, mais comment je vais faire maintenant.

Je nie à l'instant la première idée qui me vient en tête, non ce n'est pas parce que les balles des flics sont conçu pour avoir le minimum de pénétration pour un maximum de force d'arrêt, et que Tony qui se tient à ma gauche m'a énervé que je dois me servir de celui-ci comme bouclier humain pour descendre les deux flics. Et puis si je me fais toucher à la tête, même si la balle est en caoutchouc, je peux dire adieu à la vie.

Je lève lentement les mains au dessus de la tête en me maudissant cette fois personnellement, pour ne pas être descendu plus tôt, et pour ne pas réussir à penser à un plan pour la suite, putain, j'aurais jamais envisagé que ma sortie se retrouve bloqué comme ça, aussi aisément. Ça devait être simple comme plan, pourquoi il a fallu que ça merde ?

La charge d'explosif à été consommée, je ne pourrais pas m'en servir. Du pan du mur il ne reste que des gros bout de plâtre prêt à s'effriter et un tas de poussière. Mais oui la poussière ! C'est putain de risqué, je peux pas prévenir les deux abruti qui me servent d'aide, espérons qu'ils soient assez vifs pour saisir, et si je me loupe, les policiers risque de paniquer et de nous tirer dessus, d'ailleurs cela se produira sans doute même si ça réussi. Je me dis que je condamne peut être les gars à mes côtés, mais pas question que je loupe ce coup.

Du geste le plus rapide que je peux, sans prendre le soin de dégainer mon revolver, je porte la main à la ceinture pour en actionner la détente. Qu'importe ou je tire par rapport a où je suis tant que c'est dans le sol derrière moi, si c'est dans les gravats où la poussière et vu la force d'un calibre comme le mien, cela devrait soulever une écran de fumée. Dans le même mouvement je me laisse tomber sur la gauche pour me préparer à courir le plus vite possible et esquiver les première balles qui devrait fuser à hauteur de poitrine, et essayer de ramasser un sac avant de courir si j'ai créé un écran de fumée assez suffisant.

Quand tu amorces ton geste pour tirer derrière, un coup de feu part avant le tient. Une balle manque se loger ta jambe, tu l'évites de justesse grâce à un réflexe. Le policier t'avertit de nouveau :

Bouge pas toi !! Qu'est-ce que t'as de planqué dans ton pantalon ?! Merl ! Va vérifier ! Toi là, tourne-toi lentement pour que mon collègue te fouille ! Et si tu fais le con, je t'assure que j'ai la gâchette souple !!

Quand tu te tournes lentement, tu fais face à tes compagnons, tu as un regard vers le tas de gravas qui est bien plus éloigné que tu ne le pensais. Par contre ce que tu vois, c'est surtout une fenêtre ouverte qui doit donner sur la rue. Elle est en hauteur, au dessus d'un gros meuble abandonné. Elle n'est pas très large mais vu ton gabarit tu pourras sans aucun doute passer. Mais tu n'auras pas le temps d'embarquer les trois sacs de bijoux. Après il suffira de courir... En espérant ne pas te faire attraper par une patrouille qui pourrait être arrivée entre temps.

Il y a aussi sûrement un endroit pour se planquer dans cette cave mais c'est plus risqué.

Lâche ton sac, dépêche toi !

Logan semble vouloir te faire comprendre quelque chose alors que tu l'as en face de toi "File lui un coup dans le bide et baisse-toi".

Que de risques... Les paroles de Gabriel te reviennent en tête. En fait, y''a toujours une couille dans les plans.

Ma jambe se crispe d'elle même quand j'entends le coup partir et fait donc un mouvement salvateur d'un demi-centimètre, je sens un fort déplacement d'air du côté de mon mollet. L'instant d'après mes jambes vibrent sous l'effet de la peur, mais je reste en place. Je jette mon sac au sol, et commence à me retourner.

Mon cerveau se met à réfléchir à la vitesse de l'éclair, le temps semble ralentir alors que le policier se dirige lentement vers moi et que je lui tourne le dos. Je note successivement les différents plans d'actions dès lors que les lèvres de Logan se mettent à remuer et je les analyse.

Je note du coin d’œil la fenêtre, facile d'accès, près de moi, mais je suis le seul à pouvoir emprunter cette porte de sortie au vu de mon gabarit. Je dénigre de suite cette possibilité, je ne pourrais pas passer avec les sac, et si je laisse en plan et les gars et les sacs, ça va mal passer quand je vais retourner auprès des Northern wolves.

Je note un vieux lit renversé avec un matelas défoncé dans un coin à droite, bien idéal pour se planquer un instant et relancer ma course après, et les lattes sont déjà toutes défoncées donc pas de risque de me prendre un éclat de bois si une balle en touche une, mais je sais pas si ça va passer, et encore une fois, je laisserai en plan mes deux compagnons, ce qui sera mal vu, même si je pourrai sans doute apporter tout les sacs, donc ça me serait pas trop reproché, tant qu'aucun des deux ne survivent pour raconter mon acte de couardise.

Enfin, le plan de Logan, l'attaque par surprise, encore plus risquée, on va se mettre la flicaille à dos en représailles lourde pour en avoir descendu deux, ça compromettrait tout risque de se tirer tranquille, et y a de forte chance qu'au moins un de nous trois y reste de toute façon. C'est pour ça que je fais ce choix, au moins je ne condamne pas tout, et leur laisse une occasion de lutter.

Alors que l'homme s'approche lentement de moi, je rassemble tout mon courage, déglutit un coup. J'ai soudainement chaud, très chaud, je le sens mal jusqu'au dernier moment, mais c'est ce que j'ai choisi et je m'y tiendrais. Je me concentre pour faire disparaître toute mon appréhension. Lorsque le policier se trouve près de moi, je lui envoie mon coude droit de toute ma force, poussant même mon poing droit de la main gauche pour en augmenter la puissance. Je n'ai pas le temps de viser exactement mais je cherche à atteindre la zone du plexus solaire.

Si le coup porte je me jette au sol, en position de départ pour relancer un sprint en direction des sacs qui ont été jetés par terre, puis une fois ceux-ci ramassé, pour m'élancer vers la porte, et ce, quoi qu'il arrive.

Tu donnes un grand coup de coude dans le torse du policier lorsque Logan te fait signe, celui-ci est repoussé en arrière, le souffle coupé et son collègue tire vers toi. Une fois encore ton réflexe de te baisser te sauve la vie.

Votre atout de force n'attend pas pour ramasser son pistolet au sol et tirer dans la jambe du policier qui s'écroule. Tony fait de même pour son arme avant de loger une balle dans la tête dans celui qui tu as repoussé.

Il s'essuie le front ensuite, avant de hurler en sentant une balle lui pénétrer dans la jambe. Le policier blessé est à demi relevé avec son arme fumante en main.

Arrrrhhhg sale enculé !!! Bute le Logan !! Dit-il en tenant difficilement debout, sa main sur sa cuisse.

Celui-ci sans remord braque son arme vers le blessé en uniforme et lui loge une balle entre les deux yeux. Il attrape ensuite Tony malgré ses propres blessures pour l'aider à sortir.

Lucas, tu vas devoir prendre la moto et les sacs. Tony tiendra pas sur la moto avec sa blessure et moi non plus.

Ils te filent les sacs en toile avant de se diriger le plus rapidement possible vers ta voiture de mission. Tu as un regard pour la moto-cross. C'est toute ta jeunesse ce genre de bolide...

Les sirènes du NYPD se font entendre, ils doivent n'être qu'à quelques mètres, dix peut-être. Pas plus. Il va falloir les semer. Tu récupères à la va vite un casque abandonné par terre avant de démarrer l'engin qui vrombit bruyamment.

Tes acolytes partent par la droite après avoir remis la voiture. Veux-tu les suivre ou séparer votre chemin?

Je manque de me prendre deux balles en moins de deux minutes, et cela juste à cause de la connerie de certains ici. Plus jamais,ça, plus jamais ça, je suis heureux d'être en vie, mais je ne peux le réaliser tant j'ai peur.

Lorsque la fusillade se finit et que je me relève, je regarde Tony qui a pris une balle dans la jambe. On peut peut être dire que je suis défaitiste, mais c'est est fini pour lui, une balle à tête expansive qui a pénétré la jambe c'est pas de bol, et sa jambe ne sera sans doute jamais plus comme avant, et si il est déjà fiché, avec son sang qui traîne un peu partout, il sera choppé quoi qu'il arrive.

Je le regarde d'un air triste, et réponds d'un simple hochement de tête lorsque Logan me parle de l'échange de véhicule. Je me dirige rapidement vers la moto et glisse les sacs en toile dans le coffre sous le siège, et vire le masque pour enfiler le casque et en baisser rapidement la visière fumée. Je fais l'opération rapidement et en gardant la tête vers le bas, au cas où, pis j'enfourche mon véhicule.

Je me rends compte un peu tard que mon manteau est toujours dans la voiture, et ça me fout en rogne. Parce que je sais que pour eux c'est fini. 2 flics sont mort, dès que cela se saura, cette voiture aura l'enfer au cul, celui bleu et rouge qui ne vous relâchera que pour vous plonger à l'ombre. J'espère qu'il se feront sauter, c'est cruel et sans pitié, mais j'espère qu'ils vont réussir à faire exploser la bagnole, car je ne vois pas comment ils vont s'en sortir. Et que ça détruira les preuves à mon égard, autant pour le morceau de T-Shirt, faudra que je le retaille en manche courte d'ailleurs et que je me prépare un alibi au cas-où, que pour le manteau, parce qu'à coup sur j'y ai laissé un cheveu, un bout de peau, une connerie comme ça, et de même sur le siège de la voiture, et si il se font chopper sans faire défoncer complètement la bagnole, je prends aussi.

Alors qu'ils démarrent la voiture, je sais déjà que je ne les reverrais sans doute plus jamais. Je fait avancer mon véhicule et emprunte un tout autre chemin. Je prends pour l'instant une allure naturelle, respectant les limitations de vitesses. Dans ce noir relatif et sur mes vêtements sombre, il y a peu de chance qu'on voit les traces de sang sur mon pantalon et je n'ai sinon aucune raison d'être poursuivi, autant donner dans le discret tandis que les autres font l'appât.

Tu files donc d'une allure normale entre les véhicules qui parcourent New york dans cette nuit noire. L'air te frigorifie, ton sweat-shirt n'est pas du tout suffisant pour te protéger de la froideur de la nuit multipliée à cause de la vitesse de la moto.

Tu roules plutôt tranquillement et t'éloignes des sirènes de police lentement. Après une vingtaine de minutes, tu finis par ne plus les entendre. Tu es sauvé.

Quand tu sens que tu ne pourras pas tenir plus longtemps, tu décides de te rendre dans le QG indiqué par Gabriel dans le quartier de Brooklyn. Quand tu arrêtes et descends de ta bécane, que tu amènes dans une ruelle sombre avec des lampadaires grésillants, tu repères le brun en train de fumer devant un squat tagué de partout. Celui-ci lève la tête en te voyant arriver avec les sacs,

Alors le louveteau, tu t'en es sorti ? Ils sont où les deux autres ?

Je ne suis pas pris en chasse, et je file donc lentement, sans accroc vers le QG, alors que je suis frigorifié par l'air ambiant. Heureusement que j'ai un double du manteau en marron à la maison pour les jours suivants. Je crains encore que mes deux complices n'aient été attrapés. Cela m'est confirmé par Gabriel qui ne les a pas encore vu arrivé alors que j'ai pris mon temps pour revenir. Je baisse les yeux un instant avant de soutenir à nouveau son regard et lui explique la situation :

« Y a eu une couille, et les flics ont été là plus rapidement que prévu. Logan et Tony ont descendu les deux flics qui étaient là avant les autres, mais Tony a été blessé à la jambe. Ils ont donc pris la voiture. Mais du coup ça leur a attiré toute la volaille aux fesses. Moi j'étais en arrière, sur la moto, donc j'ai pu éviter l'assaut de la flicaille, et comme ils avaient prévu le coup, ils m'ont donné les sacs avant. »

Je suis un peu intimidé, et je me demande comment il va réagir à cette annonce, mal sans doute, surtout en apprenant que deux hommes en uniformes se sont fait descendre, c'est jamais bon ça, parce que ça motive beaucoup ces derniers à être bien plus efficace. Et les ennuis c'est pas ce qu'on recherche en priorité. Du coup je ne sais pas ce qui est le pire en ce moment, la sensation de froid qui me fait me hérisser tout les poils du corps, ou la peur qui me noue le ventre en anticipation de la colère que je risque d'essuyer seul. Sans compter que je suis toujours inquiet sur les indices que j'ai pu laisser dans la voiture.

A ton grand étonnement, Gabriel reste calme. Il hausse les épaules,

Bah. Faut bien quelques dommages collatéraux. Tu t'en es sorti c'est le principal non ? Les Northem Wolves ne prennent pas les inutiles. On prend ceux qui ont le pedigree. Et toi t'as l'air de l'avoir.

Ça te sidère. Deux hommes en uniforme morts, et il s'en fout. Totalement. Comme s'il ne craignait pas la police ou les représailles. Il tend le bras pour que tu lui donnes le sac. Puis vous allez à l'intérieur du tripot tagué.

A l'intérieur, il y a d'autres gars, des femmes aussi qui aguichent le plus souvent. L'une d'entre elles te murmure "envie de jouer mon minet" avec une caresse sur la joue. Les mecs sont tatoués de partout, et n'inspirent guère la sécurité pour un simple new yorkais. Tu devines facilement qu'ils font tous partis des Northem. Gabriel vous amène dans une pièce qui vous coupe des rires et des bagarres pour s'asseoir et regarder ce que tu lui as ramené. Il sort des bracelets, colliers, avant de s'intéresser à des diamants que tu ne te souviens même plus avoir récupéré. Il l'approche de son œil droit,

Wow. Joli caillou. Le patron va être content.

C'est vrai que maintenant que tout est étalé devant toi, il y en a pour une jolie fortune. Bien sûr, les pierres vaudront moins qu'en bijouterie s'il fallait les vendre à un prêteur sur gage mais sans doute Gabriel a t-il des contacts plus payants. Il se penche en arrière pour attraper une liasse de billets qu'il te tend.

Tiens le louveteau. T'as 2500 $. C'est du beau boulot ce que t'as fait. Bienvenue dans la famille. Tu ferais mieux d'aller te reposer et d'acheter de nouveaux fringues. Je veux pas dire mais ceux là, ils craignent, et ils puent le vieux. Si tu veux d'autres missions, tu peux me retrouver dans ce QG entre 11-12h. Si tu préfères un job tranquille tout en continuant la nuit des taffs complémentaires, tu peux te rendre au Garage Wolf & Co. Le gérant est une vieille connaissance et il embauche mes gars tant qu'ils ont envie de bosser et qu'ils s'y connaissent un peu en mécano. Ça te donne une couverture en cas de pépin.

[+15 en respect]

Je fais gaffe à ne pas laisser ma mâchoire se décrocher d'elle même tant je suis estomaqué par son flegme face à ce que je viens de lui apprendre. Que le fait d'apprendre que deux de ses hommes soient en très mauvaises postures et risque la prison ou la mort ne le gène pas, pourquoi pas, après tout, c'étaient des troufions, des quantités négligeable, comme moi, mais le fait que deux flics aient été buté... Enfin quoi, ça fout toujours le boxon ce genre de connerie. Je savais que les Northern Wolves avaient une grande influence, mais à ce point...

Lorsque je rentre dans le bouge à sa suite, je me doute que le coin est sous contrôle, des tatoués, de l'alcool et des filles de joies, l'une d'elle s'avance pour essayer de me cueillir, et si le contact d'une chaude main féminine me fait frissonner après le froid de la nuit, je vais éviter de fricoter tout de suite et j'ai toujours été réticent envers les putes, on sait jamais qui a posé ses pattes dessus, et j'ai toujours peur de me retrouver dépouillé le lendemain quand j'en ramène une, ça et mon orgueil sans doute.

Lorsque l'on est séparé et que je me fais remettre ma paye, j'hésite entre la joie de recevoir tant de pognon d'un coup, j'étais pas habitué à faire du gros, et en même temps j'ai l'impression de me faire arnaquer au plus haut point vu la valeur de ce que j'ai rapporté. Mais bon, je suppose que je ne peux pas négocier, alors j'empoche les 2500 dollars sans rechigner et les range dans la poche arrière de mon pantalon.

« Je serai là demain ! »

Je me lève et prends congé, puis retourne chez moi dans un appart' miteux, mais au moins le gérant accepte le liquide et ne pose pas de question. La première chose que je fais en rentrant c'est prendre une douche. Je dois sentir le bouc à 10 kilomètre tellement cette mission a été dur au niveau de mes nerfs. J'ai transpiré comme un obèse forcé de courir le marathon en plein milieu du sahara. Une fois la douche bien chaude prise, je sors le ciseau de cuisine, et retaille mon T-shirt au niveau des 2 manches, puis le met à la machine à laver, avec le reste de ce que j'ai porté aujourd'hui.

Je range le pognon dans une cache secrète sous mon lit, une latte factice qui est creuse et peut me permettre d'abriter mon blé sans soucis, puis je m'écroule dans mon lit et m'endors presque instantanément d'une sommeil sans rêve. Le lendemain alors que je me prépare, je repense à Tony et Logan, s'en sont-ils sortis ? Je regrette un instant de les avoir abandonné à leur sort avant de me reprendre, de toute façon, ce n'est pas moi, tout seul sur une moto, qui aurait mis en déroute la moitié de la flicaille de cette ville.

Je prends le second exemplaire, marron cette fois, de mon manteau, histoire de ne pas me les geler à nouveau, puis emprunte le chemin qui me mènera au club d'hier.

Lorsque tu arrives au QG, celui-ci est quasiment vide. Il ne doit y avoir que trois ou quatre gars à tout casser. Pas de Gabriel en vue jusqu'à ce qu'une voiture de type Lotus bleu nuit entre dans la ruelle et se gare. Gabriel en descend et fait glisser ses lunettes de soleil sur le bout de son nez,

Bon le louveteau, t'es de retour, c'est bien ça.

Il jette un coup d’œil à tes vêtements avant de se souvenir de quelque chose. Il se penche dans sa voiture ce qui te laisse découvrir un tatouage sur le bas de ses reins, au dessus de la raie des fesses que tu entraperçois à cause de son jean slim. Il se redresse pour finalement te tendre ta veste en cuir ailée.

Tiens, t'avais laissé ça dans la voiture hier.

Comment a t-il pu la récupérer ? Elle a dû tout droit aller chez les flics si tes acolytes se sont fait arrêter.

Bon bon... Qu'est-ce que je pourrais te filer comme taff... Ah je sais. Tu vas aller me surveiller les filles qui tapinent dans le Queens. Tu t'assures que les clients payent et les frappent pas. Pigé ? Je veux pas un seul bleu sur leur minois.

J'arrive au QG serein, bien plus que la veille, et je m'installe confortablement contre un mur en voyant que l'intérieur en est désert. Mon attente n'est pas longue avant que Gabriel ne se manifeste, je comprends vite que ce dernier aime bien se faire attendre. Une habitude à noter. Lorsqu'il arrive je me redresse et vais vers sa voiture.

Je note sa phrase introductive, comme si il avait cru que je me serais barré ? Quelle raison aurais-je de le faire ? A moins qu'il ne s'attende à ce qu'ayant goûté un risque tel que celui d'hier le tout-venant se mette à détaler ? Dans ce cas là, il se rendra vite compte que je ne suis pas le tout-venant.

Lorsqu'il se retourne pour chercher quelque chose dans la voiture, je m'attends à ce qu'il me tende un paquet à livrer où un truc de ce genre, ainsi ais-je du mal à retenir ma surprise lorsque celui-ci me tend le manteau que j'avais laissé hier dans la voiture. Mais comment diable a-t-il pu l'obtenir ? Les Northern Wolves ont ils une telle puissance ? Je savais bien que la corruption permettait à ces gangs de se maintenir aisément en place, mais quand même, sur une affaire avec meurtre de flic, faut avoir une sacré influence.

Je le récupère sans mot dire et le juche sur mon épaule avant de me retourner vers Gabriel pour recevoir mon ordre de mission. Il semble hésiter, ne s'attendait-il donc vraiment pas à ce que je vienne ?

Bon mon boulot sera de surveiller les putes faisant le trottoir. Je sais pas comment je vais m'y prendre pour assurer le coup. Je suppose que la « partie effective du boulot » se passe dans le même hôtel pour ces demoiselles, mais comment savoir qu'un client a payé ou pas, ou a violenté une des filles, je peux tout de même pas assister aux ébats... Non c'est ridicule, surtout qu'il est probable que l'on « entretienne » plus d'une demoiselle au même moment. Bouaf, je trouverais bien un moyen le moment venu. Peut être me montrer avant pour que ces messieurs savent ce qui les attendent en cas « d'erreur de règlement », ou alors trouver un moyen de contact avec les filles pour que ces dernière puissent me prévenir ? Aah, je verrais bien sur place.

Je hoche la tête pour signifier à Gabriel que j'accepte ce travail.

Gabriel te fait un sourire alors que tu ne dis rien mais accepte la mission. Il va distribuer d'autres missions aux gars qui fument près de quelques cadavres de bière puis te fait signe de monter dans la voiture côté passager.

Allez, viens je vais te déposer le louveteau.

Les sièges en cuir te font hésiter. Et si tu les rayais avec ton vieux jean ? Gabriel tapote sur son volant quand finalement tu prends place. Il démarre dans un vrombissement de moteur avant de passer la marche arrière pour se réengager dans la circulation.

Son téléphone sonne et il active son oreillette bluetooth pour répondre. Il parle à un certain Kyle de quelques rapports de mission avant de s'arrêter devant un hôtel. Il te fait mime de garder les yeux grands ouverts pour ce job. Peu importe l'heure.

Quand tu descends de la voiture, tu remarques rapidement les clientes que tu dois protéger. Elles sont vraiment jolies pour certaines, trop vulgaires pour d'autres... Une asiatique marche vers toi,

C'est toi le nouveau mac ? T'es plutôt mignon et pas très costaud...

A toi de jouer.

» Episode 5 : La mue du Serpent [Bryan]
» Episode 2 : Welcome to the Northem Wolves family [Lucas]
» Episode IV : Imprévus & Episode III: Choix [James & Sharp]
» Episode 4 : Les Nomades [Abigail]
» Episode I : Loup y es-tu ? [James]