A new Life [Abigail]

Le mois et demi qui s'est écoulé a été atroce pour toi. Les affaires de gang se sont succédées sans que tu n'aies eu le temps de souffler vraiment. Aucun signe de Charlie ou Bastian et encore moins de Luke depuis ton installation à Manhattan.

Tu t'es arrangée avec le gérant de l'hôtel pour le payer un peu plus tard en lui montrant ta plaque de policier et il a accepté de t'avancer. Un mois et demi que tu dors dans une chambre miteuse. Dur. Trop dur, sans aucunes relations amicales ou autres. Tu es parfois sortie avec Lucie et Marianne mais sans plus, à vrai dire, n'ayant pas trop d'argent tu voulais éviter d'attirer l'attention sur toi. Depuis tes différentes rébellions, tu essayes de te faire discrète.

Tu n'y croyais plus. Tu pensais que les One Niners t'avaient réellement abandonné. Pas de portable rien, juste le biper du NYPD. Tu étais sur le point de craquer quand tu as reçu une enveloppe à ton hôtel avec un simple "Abigail Jones" écrit dessus. A l'intérieur, un simple bout de papier d'une écriture assez fine, presque en italique" The Loeb Boathouse le 16 octobre à 19h30"

Ton cœur s'est mis à battre furieusement face à cette information. Non ! Ils ne t'avaient pas oublié ! Tu t'attendais à revoir Luke sans doute non sans vraiment savoir comment réagir à son encontre après tant de silence. Mais pour ta plus grande surprise, lorsque tu arrives au bord du lac du parc, qui te semble être l'endroit idéal pour se rencontrer tranquillement, il n'y a personne. Tu attends un peu, puis soudain, tu entends un bruit de pas sur l'herbe. Lorsque tu te retournes, tu peux voir que c'est Bastian! Il porte un jean délavé noir, un polo fin blanc avec des signes asiatiques sur le côté gauche qui s'aligne jusqu'à son cou qui révèle ses muscles, il a une écharpe noir et une veste en cuir qu'il ferme légèrement en arrivant à ta hauteur.Toujours sa barbe de deux jours au visage, il recrache une volute de fumée, sa cigarette coincée entre deux doigts de sa main droite. Une pluie fine s'abat sur vous et fait goutter ses cheveux courts noirs, et il fait assez froid.Tu te serres dans ton seul manteau.

Bonsoir Abigail, se contente t-il de dire avec son regard perçant et intimidant.

Il a encore gagné du charisme et du respect en un mois. Ce type est vraiment incroyable mais tout aussi effrayant... Vas tu réussir à lui dire ses quatre vérités ?

Un mois et demi que je sens mes nerfs mis à rude épreuve... Cela ne m'a pas suffit de valider l'affaire du Renard de Staten Island, de m'être un peu rapprochée de mes collègues féminines après l'altercation qu'on avait eu, de devoir bosser sur environ 35 dossiers si ce n'est plus et surtout de vivre dans cette fichue chambre d'hôtel. J'en ai ma claque ! Un mois et demi que je poireaute, attendant sans plus aucun espoir un signe des membres du gang, un mois et demi que j'essaie de prendre du temps pour les contacter ou aller les voir sans y arriver ! Comme si le NYPD me pompait toute mon énergie !
Un mois et demi à batailler sur des affaires à la con liées aux gangs : meurtres, vols, viols, courses poursuites... Merde à la fin ! Pourquoi personne ne me contacte? Pourquoi Luke n'est pas revenu à l'hôtel? Pourquoi Charlie ou même Bastian ne m'ont plus contacté? Pourquoi je dois vivre cette putain de vie de pauvre, à quémander auprès du gérant de l'hôtel de me laisser du temps pour payer mes nuits... Et le fait de bosser à côté pour commencer bientôt mon travail de taupe chez les Black Wolves me donne encore plus la rage face à mon propre gang ! Ma nouvelle famille? Vu le silence radio que j'ai eu depuis un mois et demi j'y crois plus !

J'ai plus rien : quasiment plus d'argent, plus aucun toit au dessus de ma tête, et un fichu boulot qui me passionne pas des masses ! Je préfere l'autre côté de la barrière ! J'en ai ma claque ! Combien de fois j'ai eu envie de tout foutre en l'air... Combien de fois j'ai essayé d'appeler ma famille pour leur demander de m'héberger puis arrêtant à la dernière minute de le faire et puis de toute façon, comment j'aurais fait?
Pas de portable, juste le biper du NYPD. Ah, ça j'en ai bouffé du NYPD ! Jours et nuits ! Y a pas de vie dans ce boulot... Tous des tarés de travail, à se donner corps et âmes à ce qu'ils font, c'est pas humain... Non c'est vraiment tous sauf humain leurs conneries... J'en peux plus, je suis fatiguée de rentrer dans cette petite chambre d'hôtel, à devoir mettre sans arrêt les maigres vêtements que j'ai... Je n'ai pu acheter qu'une fois seulement une nouvelle tenue... J'éxiste plus, je ne vis pas là.
Qu'est-ce que je leur en veux... Qu'est-ce que je les déteste, tous autant qu'ils sont !

Même les petites "sorties" avec Lucie et Marianne ne m'ont pas permis de souffler, j'ai pas d'argent... Je veux surtout pas qu'elles me paient des trucs... J'en ai marre. Ouais voilà ! J'en peux plus...
C'était dans cet état d'esprit là que j'étais rentrée, un soir à l'hôtel, ma "nouvelle" maison, pfff quelle ironie, tu parles ! Et puis là... Là, alors que je voulais tout abandonner, tout arrêter, tout foutre en l'air, on me donne une enveloppe... Abigail Jones... Non, je ne rêve pas ! Enfin ! Enfin des nouvelles ! D'ailleurs, je sais qu'il s'agit du gang quand le gérant m'apprends que la personne qui lui a remis cette enveloppe a aussi payé ses nuits en retard.
Froncement de sourcils, qui que ce soit, je le déteste. J'ai l'impression de me faire entretenir et je déteste ça, surtout que j'avais de quoi lui payer à cet homme... Mais sur le moment je m'en fiche, j'ai enfin des nouvelles des One Niners !

Toute contente, je monte dans ma chambre, m'enferme et j'ouvre cette lettre. Mais très vite, je sens les battements de mon cœur s'accélérer, un lieu de rendez-vous... Mais à qui appartient cette écriture? Une écriture fine et quelque peu en italique... J'essaie de réfléchir pour trouver à qui elle appartient quand je me dis que je n'ai qu'à aller au rendez-vous... Si ça se trouve, j'y verrais Luke? Nan... J'ai pas envie de le voir, un mois et demi sans qu'il me donne de nouvelles, j'ai plus rien à espérer, je m'en tape en fait de qui vient... De toute façon, je vois pas pourquoi je me retiendrais de dire ce que je pense. Un mois et demi que j'ai les nerfs à fleur de peau... Faut bien que ça sorte au bout d'un moment !
Donc je range précieusement cette lettre dans mes affaires et j'attends le 16 Octobre. Je suis un peu en avance au rendez-vous... De cinq minutes en fait. Mais personne n'est là.

Je commence à me dire que ce n'est finalement qu'un traquenard, que personne ne viendra quand j'entends des bruits de pas derrière moi. Je me retourne lentement m'attendant à voir n'importe qui sauf la personne qui me fait face. Bastian. Voyez-vous ça... Le second qui vient en personne? Cela me fait ébaucher un petit sourire en coin, quelque peu ironique même si ce dernier se fige très rapidement sur mon visage quand je l'observe un peu plus.
En fait, avec le froid qui règne et la pluie qui commence à tomber, j'en frissonne tandis que je le détaille. Même si je bouillonne de rage, rien qu'à le voir, il y a autre chose qui fourmille à l'intérieur de ma tête. La vache... A le voir se rapprocher de la sorte, super bien habillé dans des habits qui le mettent en valeur, sa barbe de deux jours, ses cheveux mouillés par la pluie, sa cigarette, ça me met mal à l'aise même si je suis en colère.
A côté de lui, j'ai l'air de quoi moi? Un simple petit manteau pour se protéger du froid, des habits qui ont servi et resservi pendant un mois et demi, bref, j'ai rien et ça m'énerve. Et cette voix calme alors qu'il me parle... Cette voix, ces yeux, ce regard !

Je le déteste. Il m'écrase avec tout le charisme dont il est possible là, à l'heure actuelle. C'est qu'il a l'air d'avoir pris en assurance depuis la dernière fois que je l'ai vu et franchement, ça me rassure pas... Mais en même temps, ça m'exaspere. En fait, ce mec m'exaspere ! Il m'énerve ! Je lui en foutrai des "Bonsoir Abigail"... Putain... Qu'il m'agace !

C'est tout ce que tu trouves à me dire après un mois et demi? "Bonsoir Abigail" ? Avec ton air calme, réfléchi, sûr de toi? T'as pas autre chose de banal à me foutre à la figure Bastian? Comme, je sais pas moi, "tu vas bien? T'as passé un bon mois et demi comme une vraie merde au sein du NYPD à bosser pour des chefs transparents, sans aucun logement, sans argent et sans vêtements potables"? Je sais pas, tu peux faire mieux, non? Franchement, tu me dégoutes et tu me déçois.

Ouais je suis en colère, ouais je suis insolente, ouais je devrais rester à ma place mais avec lui je peux pas. Avec lui, je suis sans cesse sur mes gardes, agressive et disproportionnée. Ouais, je me laisse aller mais c'est qui, qui m'a laissé en plan pendant un mois et demi? Ne donnant aucunes nouvelles? C'est qui, qui a du subir des heures et des heures de boulots impossible et pour qui? Pour eux ! Pour leur petite personne !
J'en sers les poings, les bras le long de mon corps pour ne pas user de la violence... Se maîtriser malgré que cela soit difficile... Je le fusille du regard, la tête haute, les cheveux mouillé par la pluie, le fixant avec une rage contenue.

La pluie commence à s'accentuer, mais il ne semble pas du tout incommodé par cette dernière. Toi non plus tellement la colère bouillonne en toi. Il te fixe, insensible à tes paroles acerbes. Il termine sa cigarette et la jette dans le lac. Avant de rentrer ses mains dans les poches de sa veste en cuir courte.

Et depuis quand, as-tu un statut particulier ? Qui me donnerait envie de prendre de tes nouvelles Abigail ? Crois-tu que je ne gère que toi ? Que j'ai le temps de m'intéresser à tous les Niners qui sont en mission, en infiltration ? Je crois que tu confonds la réalité et le rêve.

Et, excuse moi de savoir contrôler mes émotions, contrairement à toi. Non, mais, regarde de toi. Tu fais pitié à t'énerver comme une vulgaire gamine à qui on refuse une sucette. Es-tu sûre d'avoir 28 ans ? Je ne t'en donne même pas trois.

Quand au manque de nouvelles, tu t'adresseras à Charlie, car si j'en crois ce que tu me dis, c'est plutôt lui qui devrait se déplacer pour ta petite personne hm ? Il souhaitait que tu te fasses à la vie new yorkaise, en tant que vrai officier du NYPD. Que tu voles de tes propres ailes. Et tu sembles avoir réussi non ? Alors, maintenant, arrête de gémir, le vent tourne Abigail.

Crois-tu que tout préparer est simple ? Crois-tu que l'on peut avoir ce que l'on veut en claquant des doigts ? Réfléchis un peu.

Il ne te lâche pas du regard, et commence à partir, faisant demi-tour.

Maintenant, suis moi.

Il vous reste un petit bout de chemin à faire avant d'arriver à l'entrée du parc. Tu peux continuer à lui hurler dessus ou bien à lui parler correctement, peut-être sera t-il moins dur avec toi. Il reste un homme malgré tout ce qu'il essaye de faire croire et surtout, il est bien le seul Niner que tu as sous la main depuis un mois et demi...!

Quand je le vois finir sa cigarette, tranquillement comme si de rien n'était, j'en bouillonne encore plus de colère. Ce que son air stoïque peut m'énerver !
Je préfère regarder ailleurs quelques instants, comme pour me calmer l'esprit. Un mois et demi que je suis à cran... Un mois et demi que je suis dans un tel état d'énervement et de stress. Donc qu'il m'excuse si je parais agaçante ! Ses paroles ne me font ni chaud ni froid. Une gamine? Qu'il vienne voir ne serait-ce qu'une semaine entière ce que c'est que de bosser dans un tel service et on verra après qui est la gamine.
Je le regarde, un air dégouté au visage malgré ses paroles qui sont extrêmement dures à mes oreilles. Il me traite comme de la vermine, un simple insecte qu'il peut écraser d'un instant à l'autre. Ce qu'il est détestable ! Je ne suis rien de plus qu'une simple subalterne? Ok, je veux bien le croire mais je pense qu'il est une autre taupe à son service dans un tel endroit donc ouais j'aurais voulu plus de considération ! Ouais, j'aurais voulu qu'il me donne des nouvelles...

Mais plutôt que de relancer le sujet, vu qu'il semble tout aussi clair là-dessus que je l'étais quelques secondes auparavant, je ravale ma hargne et je l'écoute. Presque docilement. Trop peut-être. Mais si je reprends la parole tout de suite, je sens que je vais repartir. Je n'arrive pas à rester calme en sa présence, j'ai vraiment beaucoup de difficulté à me concentrer quand il est là et je dois bien avouer que je n'aime pas ça du tout.
D'ailleurs quand il fait allusion à Charlie, je retiens une autre pique. Mais alors quoi? Je sers à quoi moi dans l'histoire? Je suis une simple petite boniche? Hein? Je ne sers qu'à faire mon travail puis basta?
A quoi suis-je sensée bien servir dans ce gang? A part essayer de sauver ma peau en accomplissant cette mission? A quoi je sers? Serrant les poings, je soutiens son regard. Ce n'est pas parce qu'il a le dessus sur moi que je ne peux pas garder ma dignité. J'ai ma fierté moi aussi ! Je ne suis pas une sainte nitouche comme il tend à le croire depuis le début. Oh que non...

Bref, je reste docile, je l'écoute terminer son blabla, son sermon, sa moral, que sais-je encore puis je décide de le suivre, marchant assez vite pour me retrouver à sa hauteur. On passera beaucoup moins pour suspect en marchant comme de bons vieux copains, côte à côte. Cette image a le don de me redonner le sourire et de reprendre la parole, un ton largement en dessous de celui de tout à l'heure. Je vais pas me laisser par son charisme à deux balles. Oh non, je vois pas pourquoi je m'effacerais face à lui. Si c'est un défi à relever, eh bien je le relèverai !

Et qu'est-ce que Charlie attends de tout ça, alors? Et que s'est-il passé depuis un mois et demi dans le gang? J'ai pas mal de semaines à rattraper je crois. Et des réponses à recevoir également. A part ce que j'ai vu au NYPD, sur les différentes affaires à suivre, qu'est-ce qu'il y a eu de notable ?

Je m'arrête de parler quelques instants pour lui laisser éventuellement le temps de répondre avant d'enchainer à nouveau.

Ah et encore une chose. Je déteste que l'on paie à ma place. J'avais de quoi payer mes nuits à l'hôtel, t'avais pas besoin de jouer ton samaritain.

Voilà, comme ça c'est fait. J'ai enfin mis sur le tapis le fait que j'ai détesté voir que l'on avait payé à ma place mes nuits en retard. Et comment je le sais? Je suis pas détective et policière pour rien... Les preuves étaient là, faciles à trouver et à analyser...

Vous continuez à marcher d'un pas tranquille sous la fine pluie qui s'abat sur vous et qui donne toujours un côté sombre à ton acolyte. Il reprend, répondant docilement à tes questions. Il semble plus conciliant depuis que tu as changé de ton.

Charlie n'attend rien de spécial de tout ça. Il a beaucoup de plans dont je ne peux malheureusement pas te parler car je ne suis pas forcément au courant, et moi même je ne sais pas tout, je ne peux pas tout prévoir. Il est très discret même avec moi. Ne te pose pas trop de questions, Abigail, c'est tout ce que je peux te dire.

Profite du fait d'être dans l'équipe anti-gang pour gagner en expérience que ce soit dans le domaine de l'infiltration ou bien dans l'opportunité d'avoir des contacts avec la police. Les niners parlent de temps en temps de toi et demandent des nouvelles. Et je leur dit que tout se passe bien, car j'en suis persuadé.

J'ai vu toutes tes tentatives pour me contacter ou bien tes rapports sur les affaires, je lis tout, tu n'as pas à t'en faire. Tu me connais maintenant, je ne fais jamais les choses à moitié. Il y a du mouvement en ce moment entre les Niners et les Little Dolls. Nous avons dû empêcher ces derniers de gagner du territoire et nous avons perdu plusieurs hommes. Je ne sais pas où tout ça va nous mener...

Les gangs bougent, ça risque de sentir mauvais dans pas très longtemps... Fais bien attention, le NYPD risque d'être encore plus vigilent sur ses membres. Tu as un rôle clé, assume le et profite de ses avantages jusqu'au bout.

Tu sais, si Charlie t'as mis ici, c'est qu'il a senti que tu as du potentiel. D'ailleurs, il est très satisfait de tes résultats, et il a décidé d'alléger ta dette. Tu n'en as presque plus. Enfin, sauf si tu veux réellement me payer tes 760 dollars de frais d'hôtel. Je pensais que c'était la moindre des choses après un mois et demi de galère.

Il s'arrête et te jette un regard,

Tu devrais bientôt le rencontrer de nouveau.

Il fouille un instant dans sa poche et en sors un portable, il te le tend :

Tiens, ce sera sans doute plus simple pour toi pour me contacter en cas de gros problèmes. J'insiste sur le fait que tu ne m'appelleras que si tu as vraiment des ennuis importants, Abigail. Tu as bien compris ? C'est le numéro d'urgence qui te permettra de me joindre.

Il a la mine très sérieuse et tu en frissonnes. Tu observes ton nouvel appareil, il est très fin et léger, sans faire exprès tu actives quelque chose et un deuxième écran apparaît devant toi avec un clavier de lettres. Il te montre comment le désactiver et avec un sourire -Bastian sourit, tu es choquée presque- il te tend le mode d'emploi. Il ne craint pas la pluie visiblement.

As-tu d'autres questions, demandes ?

Continuant à marcher tranquillement à ses côtés, ne me préoccupant pas plus de la pluie que lui, je l'écoute en silence alors que l'on se rapproche de plus en plus de l'entrée du Parc. Je ne l'ai jamais vu aussi bavard que là, tout de suite alors qu'on déambule, seuls dans ce parc désert, à cette heure presque tardive.
En fait, j'en suis tellement surprise que je ne fais que fixer mon regard soit sur mes pieds soit sur l'entrée du parc. Mince... Bastian qui parle encore et encore ! J'avais jamais vu un truc pareil avant... Je me demande vraiment si d'autres membres des Niners l'ont vu aussi tiens... J'en suis tellement surprise que j'en garde le silence, toute ma colère envolée au fur et à mesure que son discours se prolonge. La vache... Rien de tel pour se calmer direct... Là, pour le coup, je ne sais pas vraiment quoi dire. Et ce n'est pas une question de charisme, d'autorité ou de je ne sais quoi, non là, il est tel qu'il est, si on est sympa avec lui quoi. Et je dois bien avouer que ça me fait très bizarre. Je suis sensée le détester à un point inimaginable ! Au lieu de ça, j'écoute et j'apprécie cet échange. Merde, il y a un truc qui tourne vraiment pas rond chez moi en ce moment.

Quand il m'apprend que même lui ne sait pas tout au sujet des plans de Charlie, je n'émets aucun commentaire. Si le boss ne lui a pas parlé, à lui, son homme le plus digne de confiance, je vois pas pourquoi je jugerais ou j'émettrais des hypothèses, moins j'en saurais finalement et mieux ce sera je pense. Le reste, je retiens en silence, même si mon cœur se met à battre la chamade quand il m'apprend qu'on demande régulièrement de mes nouvelles au QG ! On ne m'a véritablement pas abandonné finalement ! Cela me fait tellement plaisir que mon cœur en cogne de fureur contre ma poitrine... On m'apprécie au point de demander des nouvelles. Là, ce sont les plus belles paroles qu'il aurait pu me faire. Les Niners demandent après moi, ma nouvelle famille pense à moi malgré que pour l'instant je sois obligée de rester de l'autre côté de la barrière. Pour le coup, cela me ferait presque oublié tout le stress que j'ai du supporter depuis un mois et demi ! Mince. Moi aussi je pense à eux quand j'arrive sur un nouvelle affaire ! Toujours à espérer que ce ne soit pas un Niner qui est la prochaine cible ou qui vient de se faire tuer de sang froid... Sans arrêt sur la défensive, espérant tout sauf le massacre...

Néanmoins, je suis surprise quand il m'avoue tout lire de mes rapports. C'est étrange, même s'il est le second de Charlie, même si c'est plus ou moins lui qui me dirige ici, ça me fait bizarre de savoir qu'il se penche, ça se trouve, tous les soirs sur mes dossiers d'enquêtes. Je n'arrive même pas à l'imaginer finalement... Mais en contrepartie, ça me prouve nettement qu'il fait son boulot et que le rôle de bras droit lui tient à cœur. Mouais, peut-être qu'il faudrait que je sois plus cool avec lui mais j'y arrive pas. Dès que j'entends le nom de "Bastian", ça m'interpelle, ça m'énerve. Sa personne m'énerve finalement, alors qu'il a rien fait pour !
Malgré tout, je prends très au sérieux sa mise en garde par rapport au NYPD. C'est vrai que depuis quelque temps les gangs bougent de plus en plus, sinon comment j'aurais pu avoir plus de 35 affaires en si peu de temps? Il a raison, je suis toujours dans une situation précaire même s'il faut que j'en profite et en saisisse le maximum. Moi-même, tous les jours, j'ai ce sentiment de malaise qui s'insinue. Généralement, c'est au moment de la pause déjeuner. Je ne peux jamais m'empêcher de me dire qu'encore aujourd'hui j'ai réussi à tenir ma couverture sans problème... Mais le malaise est là, qui me rappelle à l'ordre et me permet de garder mon sang-froid et toute ma tête avant de repartir à la charge. C'est assez déstabilisant parfois mais nécessaire.

Je sors donc de mes pensées pour reporter mon attention sur Bastian quand il m'apprend que Charlie a alléger ma dette. Je ne peux pas m'empêcher de m'arrêter quelques secondes avant de repartir pour rester à sa hauteur. Ma dette? Allégée? Mais de combien? Vraiment? Pourquoi?
Il vient de me lancer une véritable bombe au visage là ! Ma dette, presque disparue? Sérieux? Je ne relève même pas sa remarque des 750 dollars de l'hôtel tant il m'a prise de court. Merde, ma dette s'est réduite... En à peine un mois et demi? Je n'arrive pas à y croire... Tellement que je n'ose même pas ouvrir la bouche de peur que cela soit un mirage.
Moins de dette... Une meilleure vie s'offre à moi? Vraiment? Dingue... Mais je ne peux empêcher un petit quelque chose de me titiller et de me mettre en garde, croyant ici qu'il s'agit peut-être d'un piège ou d'une blague. J'ai quand même failli me faire tuer si j'acceptais pas cette mission !
D'ailleurs, j'en suis tellement remuée que je ne vois pas tout de suite que Bastian s'est arrêté et qu'il me regarde. Oups. Je m'arrête à mon tour, et me tourne vers lui.

Je ne sais pas si c'est parce que je suis déjà toute remuée par son aveu précédent mais je frissonne rien qu'à l'écouter me parler de ce portable, et rien qu'à observer son regard, assombri encore plus par la pluie.
J'en avale difficilement ma salive. Merde. Merde. Merde. Ma libido et tout le reste me fait de drôle de tour depuis quelque temps... Allez, réveille toi Abi ! Secoue toi et prends ce portable ! J'aurais voulu me tapoter les deux joues pour me redonner une bonne attitude, mais au lieu de ça, je me contente de prendre le portable qu'il me tend. Ouah. Il plairait à Kevin ce portable ! Il est tellement fin et si léger ! Le design est vraiment top. Rien à redire, c'est un beau portable. Je le tourne dans tout les sens quand, sans savoir comment j'appuie sur quelque chose qui fait qu'un deuxième écran apparait. La vache ! C'est quoi ce portable de fou? Là, c'est clair que Kevin va être hyper jaloux ! J'ai un portable dernier cri, ça y est ! Un moyen de communiquer avec l'extérieur !
Je laisse Bastian régler le problème du deuxième écran vu que je n'arrive pas à le remettre comme avant puis alors que je relève la tête pour le remercier, je vois un sourire sur son visage.

Je crois que mon cœur manque un battement d'ailleurs. Nan mais c'est quoi cette soirée bizarre? D'abord, un Bastian super bavard et maintenant un Bastian qui sourit? J'en suis presque choquée. Seigneur, mais qu'est-ce qui se passe à la fin? Il n'a jamais été aussi sympa depuis la première fois où je l'ai rencontré chez les One Niners !
J'en suis limite sceptique et sur mes gardes. J'attrape le mode d'emploi, qui ne semble pas craindre la pluie puis le range dans une de mes poches de manteau avec le portable.

Où est Luke? Lui aussi ça fait un mois et demi qu'il est en mode silence radio. Tu l'as balancé sur une mission longue durée ou quoi? Et...

Je regarde la rue qui s'ouvre à nous, nous sommes bel et bien arrivé à l'entrée du parc. Je regarde quelques instants la rue avant de retourner mon regard vers lui. La question de Luke était une simple formalité. Après être parti sans rien dire, j'avais pas envie de le voir.

Où va-t-on ?

Il reprend sa marche et ne réagit pas spécialement quand tu demandes des nouvelles de Luke, il finit par s'arrêter devant une mini Cooper bleue, garée non loin de vous et de l'entrée du parc. Elle se déverrouille à son approche et il t'invite à t'asseoir côté passager.

Luke...Hm...Laisse moi réfléchir.

Il semble faire le tri dans tous ses hommes et finalement il reprend :

Il ne fait rien de spécial, il a effectué quelques missions par ci par là, pourquoi ? Il y a un problème avec lui ?

Tu t'installes correctement en bouclant ta ceinture, la voiture vous salue et le brun démarre. Ca fait du bien d'être à l'abri d'un coup, surtout qu'à peine à l'intérieur qu'une pluie violente s'abat sur le véhicule. Bastian hausse un sourcil et marmonne quelque chose.

Ah... On va sur Roosevelt Island. A ton nouvel appartement. C'est le territoire des Black Wolves mais c'est très calme. Comme c'est assez loin de ton lieu de travail, tu garderas la voiture. Mais bon... Tu ne risques rien, vu le joli tatouage que tu t'es fait pour infiltrer les loups, je suppose.

Nouveau sourire. Tu passes ta main sur ton omoplate, vrai que tu as désormais le tatouage des Wolf même s'il est temporaire...comment sait-il tout ça ?

Alors qu'il démarre et que vous roulez en silence jusqu'à la petite île qui fait parti du Queens -territoire yakuza malgré tout- son portable sonne et il décroche,

Allô ? Lola ?... De quoi ? Non ! Pas question ! Je t'interdis de...Comment ça tu es déjà partie ?! Mais tu es complètement folle !! Tu le connais à peine ce garçon ! DE QUOI ?! Lola je...! Lola !

La personne au bout du fil semble raccrocher, et tu peux remarquer qu'il est contrarié, il sert la mâchoire pour se retenir d'exploser de colère. Qui est cette Lola ? Pourquoi se met-il dans un état pareil pour celle ci ? Tu ne l'as jamais vu ainsi, même s'il essaye de se contrôler, tu peux nettement voir qu'il est très mécontent de ce qu'il vient d'apprendre. Mais qu'importe, ce n'est que ton supérieur et toi, tout va pour le mieux, tu as une nouvelle vie qui s'ouvre à toi...Non ?

Je le suis tranquillement pendant qu'il réfléchit à propos de Luke. De toute manière, s'il ne me répond pas, je m'en fiche royalement. Mais bon, ça m'énerve un peu de penser que j'ai sûrement été le coup d'un soir de cet imbécile, lui qui murmurait soit disant des mots tendres. Tu parles !
Bref, si Bastian ne me répond pas, c'est pas grave. En attendant, je me demande toujours où on se dirige. Lorsque je repère une mini Cooper bleue, qui se déverrouille à notre approche, je sens mon cœur battre de joie. Une mini ! Seigneur ! C'est mon père qui serait content de voir que mon supérieur a une telle voiture, lui qui veut les collectionner ! S'il apprenait que je vais monter dans un tel véhicule, il m'en voudrait à mort, oh que oui, à mort !
Souriant à cette idée, je prends place côté passager sur la demande de Bastian et je m'installe bien confortablement. Ah, le pied !
J'attends d'être bien installée sur mon siège, savourant le fait d'être à l'abri alors qu'une pluie torrentielle s'abat sur nous, pour répondre à la question anodine de mon interlocuteur. Pourquoi? Il y a un problème avec lui? Hum... Comment dire? C'est lui qui m'a balancé à toi et ton supérieur, lui qui m'a initié au gang, lui qui a couché avec moi après m'avoir appris que soit-disant il m'aimait? Non, je ne peux définitivement pas lui dire ce genre de conneries à la figure. Ce serait complètement insensé et débile de ma part.

Non, rien de spécial. C'était mon ancien équipier, je me demandais juste ce qu'il faisait en gros.

Puis je pose mon regard sur la route. Ah qu'il fait bon dans cette voiture ! Il commence à faire vraiment froid dehors et mon manteau ne me protège vraiment pas des masses. Faudrait que je puisse m'en acheter un, mais quand prendrais-je le temps pour ça? Saleté de boulot de merde qui empêche de faire quoique ce soit... Faut aussi que je retourne au centre d'entraînement pour m'améliorer encore un peu aux tirs avant d'être véritablement une taupe chez les Black Wolves.
D'ailleurs, quand j'entends Bastian me dire que l'on va vers mon nouvel appartement, je tourne ma tête vivement vers lui. Non ! Sérieux? J'ai enfin un appart'? Je vais enfin avoir un lieu où me poser plutôt que cette macabre chambre d'hôtel? Géant ! Et en plus je vais pouvoir garder cette voiture? Seigneur, c'est noël ou quoi?
J'ai l'impression d'être un enfant en train de découvrir ses nouveaux jouets ! Géant ! C'est extraordinaire et même trop beau pour être vrai ! Trop trop bien... Bon, ok je t'emmènerais faire un tour en mini papa, mais si t'es sage !
Néanmoins, je suis quelque peu refroidie quand il fait allusion au territoire dans lequel je me trouverais et surtout à mon "tatouage", enfin ce faux tatouage que Lee m'a mis plusieurs jours auparavant.

Je touche indirectement mon omoplate, là où il se trouve en me demandant comment il peut savoir ce genre de détails.

Comment tu sais ce genre de choses? Il y a une autre taupe au NYPD à part moi ou quoi?

Je ne me rappelle vraiment pas l'avoir écrit quelque part que je m'étais fait un faux tatouage. Comment pourrait-il le savoir alors? Il a vraiment l'air de savoir beaucoup de choses et pour le coup, ma joie précédente redescend d'un coup. Qu'est-ce qu'il sait d'autres encore? Que ne m'a-t-il pas dit?
J'en suis là de mes réflexions, réfléchissant encore et encore quand son téléphone sonne. Je garde le silence en l'écoutant parler, apparemment cette conversation se passe à sens unique, la personne au bout de fil ne cherchant pas à coopérer avec mon supérieur. Lola? Qui cela peut-il bien être? Il semble la connaître personnellement vu qu'il a émis un petit jugement : "tu le connais à peine ce garçon !". Et on dirait bien que cette Lola est en train de désobéir... Une sœur? Une nièce? Une cousine? Une amie?
En tout cas, qu'importe qui est cette fille, elle l'a mis dans un bel état. Encore une fois, ce soir je découvre une autre facette de Bastian, et là, j'avoue qu'il fait beaucoup plus humaine que les autres fois.

Je vois très bien qu'il se retient difficilement d'éclater, il en sert même violemment le volent tant sa colère semble proche. Mince... Qu'est-ce que je dois faire... On est en route vers mon nouvel appartement, j'ai eu mon portable, j'ai une voiture maintenant, un lieu où habiter... Alors pourquoi j'hésite ? Pourquoi j'hésite à lui parler? A lui dire de faire demi-tour et d'essayer de retrouver cette Lola?
Pourquoi je n'arrive pas à me dire qu'il faut que je reste à ma place et que ça ne me regarde pas? Putain, ce que je m'exaspere toute seule parfois ! Donc plutôt que de me la fermer une nouvelle fois, je reprends la parole, d'une voix cette fois-ci calme, posée cherchant à rassurer mon supérieur et à le guider hors de son mécontentement.

Bastian, je ne sais pas qui est cette Lola mais t'es pas en état de faire quoique ce soit alors plutôt que de rester dans cette voiture à te prendre la tête, on va essayer de la retrouver, ok? Abandonne l'idée de m'amener vers mon nouvel appart', ça semble beaucoup plus important ton affaire.

J'ai le visage tourner vers lui et après une certaine hésitation, je pose ma main droite sur son bras droit, contracter sous la colère, je lui fais une petite pression rapide avant de prendre la parole et de retirer ensuite seulement ma main.

Calme toi et réfléchis à l'endroit où elle pourrait être. Tu l'as connais, t'es le seul à pouvoir répondre. Et ensuite seulement, on bougera.

Et voilà, j'aurais pu profiter d'une soirée tranquille mais non, faut toujours que j'aide les autres... J'espère juste qu'il va pas m'envoyer chier... J'ai un peu pris des initiatives que je ne suis pas sûre qu'il accepte.

Il serre toujours ses mains sur le volant lorsque tu lui parles calmement et lui proposes de faire demi-tour. Vous continuez votre route sur la Cinquième Avenue. Il arque légèrement le sourcil lorsque tu lui caresses le bras et il tourne légèrement la tête vers toi, tu rencontres une fois de plus ses yeux verts qui se sont assombris et qui révèlent une grande inquiétude mais aussi une colère contenue.

Il bouge son bras en même temps que tu retires ta main, et il passe la quatrième en s'engageant sur le pont qui relie au Queens. Sans faire exprès, il effleure légèrement ta cuisse gauche en passant sa vitesse et il ne semble pas s'en rendre compte puisqu'il reprend le volant tout aussi tranquille. Sa voix est grave et rauque, il te répond simplement :

Ne t'en fais pas pour ça. Elle est déjà loin. Je ne peux plus la rattraper. Sauf en avion, mais je n'ai vraiment pas la tête à ça.

Il double quelques voitures, le moteur de la petite voiture ronronne doucement et tu ne peux t'empêcher d'avoir hâte de la prendre en main. Il y a un moment de silence avant qu'il ne reprenne :

Quand au fait qu'il y ait une deuxième taupe au NYPD... Je ne sais pas, peut-être.

Il te jette un nouveau regard, légèrement amusé par tes déductions, sans doute mieux vaut que tu en saches le moins possible, c'est toujours en sachant trop que l'on se trahit...

Bon finalement, il a pas trop l'air de vouloir faire demi tour. Ok, je respecte son choix. C'est pas moi qui vais m'en plaindre de toute façon vu qu'il m'emmène actuellement vers mon nouvel habitat. Même s'il semble inquiet et encore en colère, il a l'air d'avoir repris un peu plus le dessus sur lui-même. Bien, tant mieux !
En tout cas, je préfère ne pas insister après ses paroles quand au fait qu'il faudrait qu'il prenne l'avion et tout ça. Quoiqu'il se passe, ça ne me regarde définitivement pas. D'ailleurs, je ne fais même pas attention moi-même au fait qu'il frôle légèrement ma cuisse gauche en passant une vitesse, j'ai reporté mon regard sur la route, réfléchissant à son regard anxieux et au geste que j'ai osé faire. Mince, mince mince... Comment j'ai pu montrer un tel geste de réconfort à cet homme? C'est hallucinant ce genre de choses tout de même. C'est peut-être parce qu'il semblait véritablement à cran? Car il semblait aux prises avec une grande inquiétude? J'ai vraiment vu une autre facette que je ne connaissais pas et je me demande si j'ai bien fait.
Pour quoi il va bien me prendre maintenant?

Comme tu préfères.

Voilà, rester évasive, faire comme si cela ne m'intéressait pas le moins du monde même si je me demande qui peut être cette fille pour le mettre dans état pareil.
En attendant, je me délecte avec plaisir du bruit du moteur. Mon dieu... Vivement que je puisse la conduire à mon tour ! On dirait un véritable petit bijou qui n'attends que ça, de la chouchouter encore et encore. Quelle douce chaleur et quelle douce torpeur ! Que cela doit être excellent ! Y a pas à dire, c'est une belle voiture.
Le silence s'installe alors quelques instants, et je n'ai pas envie de le couper. Pas après ce qu'il s'est passé. J'en ai assez pris pour mon grade ce soir. Faut savoir s'arrêter de temps à autre. Je surprends son regard amusé dans le rétroviseur quand il me parle de l'éventualité d'une taupe, que j'ai mentionné juste avant.

Mouais. Ok, fous toi de ma tête, je m'en fiche. J'ai compris le message. Je suis pas bête, je me doute que si j'en sais trop ça peut me donner une raison de plus de me trahir, mais faut avouer que c'est assez surprenant non? On dirait qu'il sait tous mes faits et gestes, on pourrait presque croire qu'il agit comme un stalker. Ces gens qui suivent quelqu'un partout jusqu'à l'obsession, ça en foutrait presque les jetons si je savais pas son rang et son rôle chez les One Niners.
Plutôt que de relever sa petite moquerie déguisée, je me contente de le regarder quelques secondes dans le rétroviseur avant de reporter mon attention sur les alentours, au travers de la fenêtre.
Comme il l'a dit plus tôt, on s'approche de plus en plus d'un quartier calme. Il y a moins de voitures et circuler semble beaucoup plus facile. Je regarde distraitement l'endroit, je ne suis pas encore venue dans le coin, je ne reconnais pas grand chose. Mais rien de bien surprenant, New York est une ville gigantesque que l'on découvre toujours au fur et à mesure. J'espère que mon appartement est grand... Et que mes nouveaux voisins seront pas trop chiants. C'est toujours ce que l'on espère quand on arrive dans un nouvel endroit.

Vous empruntez un nouveau pont pour vous rendre sur l'île. Puis, il se gare dans un petit parking privé et vous descendez de voiture, il te donne les clés et il te guide jusqu'à ton petit appartement.

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