Pièce 1/2 {Entrée,salon,cuisine,chambre}

Tandis qu'elle va pour sortir après m'avoir détaché, je me frotte les poignets et me lève pour la rejoindre. Maintenant la porte d'une main, je la regarde gravement et lui réponds avant de la laisser partir :

Le Bryan Summer que vous avez connu est mort à la station Nostrand Avenue. Avec l'immixtion du FBI dans nos affaires qui ne concernent que les gangs et le NYPD, c'est une nouvelle ère qui débute, permettant à chacun d'entre-nous de satisfaire sa part de marché en éliminant purement et simplement celles et ceux qui nous mettent des bâtons dans les roues.

Je n'ai plus aucune pitié ni aucun remord Abigail, si votre ange gardien n'était pas intervenu pour vous récupérer au huitième, je l'aurais fait moi-même en éliminant les agents du FBI de sang froid.

Mon regard perçant en dit long sur la véracité de mes paroles, sur le fait que je suis capable de franchir les limites de la légalité afin de parvenir à mes fins.

Je vous souhaite une bonne fin de soirée.

Je quitte la chambre pour me retrouver face au fou de service du Jewish Hospital :

Tiens, salut. Chapeau le coup du timbré de service, tu le joues bien. Bon, moi, je vais faire un tour au salon dessiner un peu et préparer mes plans pour couler le FBI, vu que t'es sans doute envoyé pour me surveiller tu me suis ou bien tu restes planté là ?

J'attrape le calepin et le crayon puis m'installant sur la chaise à ses côté :

Ah, ça pour faire un bon comédien, tu le ferais ouais ! Dans le domaine de la bouffonnerie en tout cas tu excelles. Je ne me suis pas posé la question sur le coup mais, tu m'expliques comment tu as réussi à te retrouver sur le sommet de l'armoire ?

Je souris lorsqu'il me demande ce que je compte dessiner. Tout en commençant à dessiner le visage de l'agent fédéral Scott telle que je l'ai vu, je lui réponds concernant mes ambitions :

Je suis sans aucun doute l'un des plus ambitieux et hyperactifs des flics que New York a pu connaître, FBI ou gangs, je ne fais aucune différence, tout ce qui se met en travers de mon chemin doit disparaître. Rien ne m'empêche cependant de trouver des subterfuges pour arriver à mes fins, notamment en me tournant vers les One Niners, le gang avec lequel personne ne peut soupçonner de magouilles de ma part. Je suis assez imprévisible, un pion plutôt gênant.

Je termine mon dessin en à peine cinq minutes et tourne la feuille vers lui :


Voici l'Agent Fédéral Scott, celui qui me fait de l'ombre et pour lequel je suis prêts à être le cerveau de mise en scène de son assassinat.

Mes termes sont durs et certainement pas choisis au hasard, si mon équipe a été effarouchée par la dureté de mes propos, un gangster pratiquant des missions d'assassinat pour le compte de son gang, ne devrait pas l'être. Je le fixe avec une certaine malice, comme si je me délectais déjà de ce moment.

Je lui serre la main qu'il me tend :

J'ai passé un contrat avec Abigail et par son intermédiaire avec le gang, Luke. Vous me rendez ma place, je vous épaule pour que vous récupériez le quartier de Downtown. Donc pour ce qui est de te foutre en taule, c'est pas demain la veille, surtout si vous êtes réglo en affaires. Mais une chose est sûre, si je devais te ficher et faire circuler ton portrait-robot, je connais déjà le moindre des traits de ton visage. Il me faut à peine deux minutes de contact visuel pour être capable de redessiner à la perfection une personne. C'est une qualité comme une autre.

Je m'enfonce dans ma chaise que je mets sur le côté de sorte à lui faire face et reprends ses propos :

Tu n'as pas très bien compris mes intentions je crois, pour un gangster, ça aurait dû te faire tilter en principe. Ce n'est pas de mon propre assassinat dont il s'agit, cela n'aurait aucun sens puisque je vais reprendre la tête de l'équipe anti-gang après cela. Ce que je veux c'est simple, je vous prépare un plan bien pointu de sorte que l'équipe AG sorte sur le terrain, et vous m'éliminez cette salope. Une balle dans la tête, de multiples dans le corps, je m'en fous, je veux qu'elle crève.

Le FBI utilise des méthodes de gangsters contre moi, donc j'ai l'intention de faire la même chose. C'est la loi du Talion et ça passera comme une lettre à la poste. Tomber entre les feux de gangsters lors d'une fusillade entre gangs, quoi de plus naturel ?

Je tapote la table des doigts de la main droite :

Pour ce qui est de l'aval des leaders du gang, ce que je vais préparer, ce n'est pas ma part du contrat, j'attendrai que Abigail propose ses plans, et je sortirai les miens ensuite. Nous verrons lesquels seront les plus efficaces pour que je retrouve ma place.

Disons que c'est un plan B, un peu comme au Jewish Hospital, sauf qu'à ce moment là, je me suis reposé sur ses épaules puisqu'elle m'avait fait comprendre qu'elle avait une merveilleuse idée. Cette fois-ci, je prépare un plan à l'avance, ce sera plus sûr.

Je me frotte le menton lorsqu'il fait allusion à une mise en scène de mon propre assassinat. Je retire mes chaussures sous la table à l'aide des pieds. Je les croise ensuite sur la table. Je fais jouer ma mâchoire de gauche à droite à plusieurs reprises et me passe la langue sur les lèvres avant de répondre :

Mettre en scène mon assassinat est une piste possible pour que le FBI me lâche, mais le coeur du problème est de savoir comment expliquer la résurrection du Messie pour reprendre la tête de l'équipe anti gang, voire celle du NYPD en évinçant Paul Staer. Votre gang n'a plus besoin de lui, et je connais sa véritable identité même s'il ne se doute de rien.

Maintenant, pour ce qui est d'éliminer l'agent fédéral Scott moi-même, je dois t'avouer que c'est une idée fort alléchante, mais je suis un flic Luke, j'ai la loi derrière moi et je ne dois pas l'avoir contre moi. Même si je saurais effacer toutes mes traces voire ne pas en laisser ou le minimum qui ne puisse pas leur permettre de remonter jusqu'à moi.

Non, franchement, je te remercie de m'avoir soufflé cette idée mais je préfère être l'ombre de vos leaders en élaborant les plans les plus cruels que vous voulez tout en restant la lumière du NYPD, sans être le moins du monde inquiété.

Je me lève et lui tapote l'épaule gauche avant de me diriger vers la cuisine qui est effectivement vraiment proche des autres "pièces" :

Je t'offre un café ? ou autre chose peut-être ? Il doit bien y avoir de quoi s'humidifier le gosier ici.

En fonction de sa réponse je préparerai un ou deux cafés puis retournerai à la table avec les boissons, puis reprendrai ma place :

Tu dis que les journaux font l'éloge de mon intelligence, c'est amusant ça tiens, je n'ai jamais lu ce qu'on pouvait dire sur moi. Pour ce qui est de rencontrer le grand patron, pourquoi pas, mais là ça ne dépend pas entièrement de moi, à moins que mes plans lui frappent l'esprit.

Je regarde ma montre puis souris :

Excuse-moi, je parle beaucoup, un vrai moulin à paroles, tu veux peut-être rentrer ? A moins que tu sois de corvée jusqu'à demain et que l'on puisse bosser sur une esquisse de plan toute la nuit ? Personnellement je n'ai besoin que de deux heures de sommeil par nuit, et avec cet épisode de l'hosto, j'ai l'impression d'être ressourcé pour un siècle.

Je fais tourner le crayon entre mes mains et reste silencieux un instant tout en réfléchissant notamment au début de phrase que mon père a énoncé avant de disparaître. D'ailleurs je me demande bien où il peut être, à moins que ce fût l'effet des médicaments que l'on a pu m'administrer...Parler aux morts, il n'y a guère que les fous ou les personnes shootées, pour en arriver là. Malgré tout ces paroles ont bien existé dans ma tête, je ne les ai pas inventé.

Ce que je pense des gangs Luke ? Je pense qu'il y en a beaucoup trop et qu'il faudrait les réduire au minimum pour que l'économie Américaine continue de tourner et que la sécurité des civils soit assurée au mieux. En d'autres termes je suis censé être le catalyseur entre vous. Seulement, j'ai des méthodes aussi brutales que les vôtres, ou presque. Tu n'as pas eu le l'occasion de faire l'objet d'un interrogatoire dirigé par mes soins, mais je peux t'assurer que ceux que j'avais sous la main partaient dans le couloir de la Mort sur les rotules.

Maintenant, pour ce qui est de l'effet que cela me fait que de travailler avec des gangsters, il y a un mois, je t'aurais dit que ça m'aurais fait chier au plus haut point. Mais à l'heure d'aujourd'hui, cela me fait ni chaud, ni froid. Comment ai-je bien pu changer d'avis en si peu de temps me diras-tu ? Eh bien, je me rends compte que finalement, vous comme moi pouvons trouver des intérêts communs à une collaboration. Pas que je souhaite devenir gangster, loin de moi cette idée, mais en alliant nos forces, à l'insu de mon équipe, nous pourrons obtenir une satisfaction mutuelle. Vous avec une expansion de vos territoires, et moi, en démantelant les gangs qui vous dérangent le plus. Chacun y trouve son compte dans le fond.

Je repose mon stylo sur la table et attrape mon café que je bois lentement tout en observant ses réactions :

En ce qui concerne mon premier objectif qui est de récupérer ma place au sein du NYPD, afin d'éviter que l'agent fédéral Scott ne soit remplacée après sont assassinat, il faudra agir au coeur de leur système, en les coupant du monde, le plus gros bug informatique qu'ils n'auront jamais connu, le tout couplé à la circulation des pires scandales les concernant. Le temps qu'ils réagissent, l'agent fédéral Scott sera éliminée car les gangs seront actifs, et il me semble que vous préparez de gros coups sous peu, c'est l'occasion en or pour les allumer et leur montrer qu'ils ne sont pas les bienvenus chez nous.

Pour les questions que je pourrais me poser, ce qui est le cas car je suis né pour me poser des questions, je vais commencer par ce qui nous intéresse directement :

Possédez-vous des génies en informatique capables de récupérer, détruire des données et diffuser de fausses informations ? Et sais-tu si le FBI est entre les mains d'un gang, si oui, lequel ?

Je siffle entre mes dents de manière audible toutefois :

Mierda hace cagar...Me hace falta un otro àngulo de ataque.

Je fronce les sourcils et termine mon café avant de prendre une profonde inspiration et de lancer :

Et si je leur mettais mon enlèvement sur le dos ? Après tout vous avez su pénétrer l'hôpital et détourner l'attention de l'agent posté à la porte de ma chambre. L'agent fédéral Scott s'était payé ma tête en me disant qu'ils y avaient posté un agent au cas où des gangsters voudraient venir m'assassiner. Et vous avez laissé trois corps de fédéraux derrière vous.

Vous devez posséder du matériel technologique pour des prises de vidéo et de son, non ? Il suffirait de prendre plusieurs scènes à divers endroits de votre choix dans des lieux sombres de préférence et de me menacer de mort si vous n'obtenez pas ce que vous voudrez, et de glisser le retrait du FBI parmi vos revendications...

Il faudrait également que je sache ce qu'attend de moi le FBI, s'ils m'ont mis à l'écart de la sorte c'est qu'ils ont une idée derrière la tête et pour le coup je n'arrive pas à savoir laquelle. Mis à part le fait que je suis un peu trop actif à leur goût, un peu comme mon père en son temps lorsqu'il a été muté avant de revenir en 2021. Sauf que lui, ce sont les gangs qui l'ont écarté, contrairement à moi. Sans plus d'informations et d'informaticien sous la main, ça sera loin d'être évident.

Je me mords la lèvre inférieure et termine :

A moins que vous ordonniez à Staer de vous transmettre un rapport détaillé de la présence du FBI dans les affaires new yorkaises et plus particulièrement les nôtres. Que je sois mis à l'écart, ça l'arrange, mais il ignore que je suis de votre côté, et doit continuer à l'ignorer, cela va de soi.

Je souris d'un air désolé de lui faire subir de telles réflexions à une heure si tardive :

Bref voilà pour les prémisses de réflexions.

Tu dis que votre informaticien s'est fait descendre par les Yakuza il y a trois semaines, quel était l'objet de sa mort ? Ces derniers jours j'ai pu remarquer que les Yakuza bougeaient pas mal en tapant un peu partout sauf sur un seul et unique gang, les Little Dolls. C'est quoi le coup foireux qui se prépare là ?

Je me lève tout comme lui :

Oui, je sais, dès mon arrivée j'ai mis la barre haute pour mon équipe qui doit cravacher pour suivre mes réflexions. Si mon père a fait appel à moi, c'est qu'il savait qu'il pourrait compter sur mon point fort qui m'a permis jusqu'ici d'élucider dans 90% des cas les affaires que le NYPD a eu à traiter sans être contredit par les résultats scientifiques. Disons que je suis perspicace.

Je me déplace un peu dans la pièce pour me dégourdir les jambes, je n'ai pas pour habitude de parler sans marcher :

Pour les Yakuza, il n'y a aucune honte à avoir, ils ne savent qu'agir en douce groupés comme kamikazes, les vols chez les Little Dolls en témoignent, ils sont en supériorité numérique, leurs hommes ne sont rien d'autre que de la chair à canon. Si les leaders sont réputés comme étant intelligents, les hommes de mains en revanche sont incapables de réfléchir.

J'ai personnellement infiltré l'un de leurs QG il y a huit mois en me faisant passer pour le diplomate des Black Wolves, si leur bras droit n'était pas intervenu pour balancer ma véritable identité, je me barrais avec leur pognon.

Je lui donne une tape dans le dos :

Allez va te reposer sinon je vais profiter de ta fatigue pour m'enfuir, dis-je avec un clin d'oeil.Je vais me prendre une douche et me pieuter bien que je ne sois pas spécialement fatigué.