Episode I : Dette & Loup y es-tu ? [Dimitri & James]

Je tourne la tête vers mon interlocuteur et ignore cette fois-ci les supplications de ma voisine de table. A sa manière de réagir, ses méthodes du donnant-donnant, je sens bien qu'il n'est pas du côté des Chronos. Toutefois, je prends soin de ne pas formuler de conclusions trop hâtives, d'autant plus que mon hôte semble bien traumatisé pour le coup.

J'analyse ses traits ainsi que ses réactions corporelles avant de me faire une idée plus précise de sa véritable nature, à tout le moins de son appartenance ou non au gang des Chronos :

Je n'ai pas eu vent de la présence d'un coffre dans une quelconque pièce adjacente à celle-ci. Mais si c'est pour accéder aux réserves d'Axion que vous cherchez un tel coffre, je peux peut-être vous donner un coup de main ?

Je reste très détaché, avec une absence totale d'émotion sur mon visage, dans la simple attente d'une réaction quelconque de sa part, notamment corporelle tant externe qu'interne.

Je ne quitte pas mon interlocuteur du regard tout en bougeant au mieux mes bras et mes jambes afin d'éviter d'être ankylosé. Je dois avouer qu'il paraîtrait presque serein si je ne l'avais pas percé à jour grâce à mes augmentations.

Ce n'est pas la raison de votre présence ici peut-être ? Il est de notoriété publique que les gangs détiennent des réserves d'Axion "tombées du camion" qu'ils coupent pour rendre leur clientèle accro et dépendante. Je ne vois pas ce qu'il y a à expliquer de plus à ce propos.

Je respecte un court silence pour le fixer plus intensément tout en restant toujours aussi calme et posé :

Et puis, si vous êtes venu vers des prisonniers, c'est que vos recherches sont infructueuses en solitaire. On va le chercher ce coffre ou vous attendez nos bourreaux avec nous au risque d'occuper une troisième table pour vous faire charcuter aussi ?

Les Chronos sont les Maîtres du Temps, ils ont tout le leur mais vous, avez-vous tout le votre pour arriver à vos fins quelles qu’elles soient ?

Je tourne un regard furieux vers la femme.

- La ferme ! Tu sortiras après, tu vas faire que les alerter !

Et évidemment c'est le cas. Ca et le blond qui a l'air de faire bien du chambard en haut.. Putain de merde ! Il pouvait pas juste se casser, rentrer chez lui bien tranquillement, hein ?!
Et l'autre qui se réveille. C'est le pompon.

- Toi, tu déverrouilles ça rapidement, je te garde à l'oeil, crois-moi, au moindre geste de travers, t'es mort, je marmonne au bourgeois en calcif, avant d'aller maîtriser le gangster tant qu'il est toujours au sol, lui mettant le flingue sur la tempe et un coussin râpé du canapé dans la bouche.

- Crie encore une fois et t'es mort. Le code, tu l'as ? Hoche la tête. J'te préviens, si tu l'as pas, t'es mort pareil.

Je n'ai pas spécialement envie de le tuer, je n'ai jamais tué personne, et franchement ça me dégoûte d'avance plus qu'autre chose, mais s'il faut le faire pour sauver ma peau, je le ferai. J'ai pas fait tout ça pour rien, et comme l'a dit l'autre à moitié à poil, je n'ai pas non plus envie de me retrouver cloué à la table et charcuté... Non merci, très peu pour moi.

Je me laisse entraîner dans la fameuse pièce du coffre-fort. Je reste devant sans bouger à observer le matériel qui ne devrait pas me résister plus de cinq minutes grâce à James. Mais il est hors de question que je me fasse berner deux fois. Lorsque j'entends les coups de feu et les Chronos hurler des ordres et des invectives je dis calmement au jeune homme alors qu'il part vers le sens opposé pour menacer un Chronos visiblement :

Je crois que nous sommes dans le même bateau tous les deux. Je devrais pouvoir me charger du coffre mais il me faut une assurance-vie. Pour commencer je vous demanderai de me retirer ces liens. -Je tends mes poignets vers lui-.

Pour lui montrer ma bonne volonté, j'appose une main sur la partie manuelle et la seconde sur le métal du coffre. Je commence à travailler tranquillement en décodant la moitié des premiers chiffres. je place mon dos ensuite contre le coffre et regarde dans sa direction :

Il ne me reste plus que quelques chiffres à décoder, mais il est temps de venir me détacher les poignets ainsi que de me fournir de quoi me défendre. Profitez-en pour retirer le pantalon du type, il commence à cailler mine de rien.

Je me tais. Je le laisse réagir, je sais bien qu'il est sous une pression énorme et qu'il n'aura d'autre choix que de m'accorder mes faveurs. A défaut de quoi, certes je mourrais, mais lui aussi.

Je hoche la tête en réponse à l'excuse de mon compère, puis, lorsqu'il sort un objet étrange qui s'illumine entre ses mains, je m'apprête à lui demander ce dont il s'agit, mais les bruit stridents qui en émane m'oblige à boucher les oreilles de mon hôte, comme si la douleur que je ressens - c'est bien la première fois d'ailleurs que je ressens quelque chose-, serait atténuée par ce geste mais il n'en n'est rien et je ne peux que me jeter au sol et prier que cela s'arrête.

Lorsque je vais mieux et que je m'aperçois que toutes les personnes présentes dans la pièce ont été sonnées par le bruit, certaines beaucoup plus que d'autres, je jette un œil à mon libérateur toujours sonné et sors de derrière le canapé pour récupérer les armes des victimes les plus violemment touchées par cette "attaque psychique" et plus proches, puis retourne me mettre à couvert.

Lorsque mon coéquipier du moment est pris de tremblement, je pose une main ferme sur son épaule pour le stabiliser :

Ca va ? C'était quoi cet objet ?

Je jette un œil par-dessus le canapé et vérifie que personne ne bouge, au moindre geste, je descendrai sans sommation le ou les gangsters.

J'attrape en vol le pantalon que mon coéquipier m'envoie, et l'enfile illico presto. Par chance, il y a encore des hommes portants des tailles standards dans ce monde. Ce sera largement suffisant pour sortir d'ici.

Je hoche la tête lorsque mon libérateur ouvre le carton sur place et se saisit, non sans une main tremblante, d'une dose d'Axion. A l'instar de son initiative, je décide d'en faire de même pendant qu'il récupère l'objet étrange et destructeur. La dose pure coulant dans mes veines me fait sourire de satisfaction, bien que je n'étais pas spécialement en manque. Qui sait combien de temps je vais rester sans avoir accès à ces seringues ? Je peux m'en payer plusieurs sans problème compte tenu du compte en banque de James, mais pour cela, il me faut avoir accès à un terminal. Or, dans les périphéries il n'y en a pas.

Je me dirige ensuite vers les Chronos attachés avec soin par mon coéquipier et retire le sweat de celui dont la carrure se rapproche le plus de celle de mon hôte, lui donnant un coup de cross derrière la tête au passage s'il se met à gémir, pour le renvoyer dans les bras de Morphée. Je l'enfile sans perdre de temps. Pour sortir d'ici vivant et si possible avec de l'Axion plein les poches, je suis prête à me montrer meurtrière.

Je rejoins ensuite mon collègue, une arme rangée à l'arrière de mon pantalon sous le sweet et l'autre à la main :

Il va falloir sortir le carton d'Axion du coffre et quitter cet immeuble au plus vite. Vous avez un moyen de les transporter aisément ou il va falloir détruire toutes les seringues que nous pourrons pas emporter ?

Détruire de l'Axion pure me fait mal au coeur mais il est hors de question de les leurs laisser en cadeau.

[XP : Persuadez les gens (10/10)]

Je n'y crois pas, comment peut-on s'infiltrer dans un gang dans le but de lui soustraire ses réserves d'axion sans prévoir de moyen pour les transporter ?

Je ne prête plus attention à mon coéquipier du moment et me dirige vers un des hommes à terre pour lui retirer sa veste ainsi que ses baskettes qui semblent plus ou moins correspondre à la pointure de mon hôte et les chausse immédiatement. Il est hors de question de rester ici plus longtemps. Je me dirige vers le coffre et remplis les poches de mon pantalon et de mon sweet au maximum, j'en fais de même avec la veste que je viens d'emporter et protège les seringues en enroulant soigneusement la veste autour de mon bras gauche.

Je passe à côté de mon coéquipier l'arme au poing et lui murmure en passant :

Il va falloir trouver une solution rapidement si vous voulez récupérer le maximum de seringues possible avant que les renforts n'arrivent et que les gugusses ne se réveillent.

Comme pour confirmer mes dires, je donne un violent coup de cross derrière le crâne d'un gangster qui commençait à se réveiller, faisant craquer son occiput dans un bruit sourd. A mon avis celui-là, il est mort.

Je fixe ensuite mon camarade :

Alors que faites-vous ? Il faut encore que nous partions d'ici. A ce propos , à quel étage sommes-nous ?

L'air de rien, je grappille des informations afin de retrouver la sortie sans lui s'il met trop de temps à se décider et s'attire d'autres ennuis par son inertie. Je rabats ma capuche sur ma tête pour effacer les derniers traits de l'homme d'affaires.

Il faut encore que je récupère la demoiselle au passage, et ce ne sera pas forcément une mince affaire. On trouvera sans doute un moyen de la vêtir en route.

[HRP : Augmentation du Système Invectus, niveau 2 à 6/10]

J'ouvre de grands yeux en voyant l'aiguille planté dans le bras de mon "coéquipier". Merde !! Putain, Dimitri, c'est pas le moment de rêvasser et de penser à autre chose !! Maintenant la seringue est déjà vide, pas moyen d'en récupérer...

Les dents serrées de rage, je fouille à nouveau chaque type en hâte, dans l'espoir de trouver une autre seringue, puis me précipite vers le canapé. Dans l'urgence, le système de transport de toutes ces seringues va être quelque peu artisanal... J'ouvre la taie crasseuse d'un des coussins du canapé, retire la mousse et fourre les seringues dedans, en accrochant le foulard d'un des gangsters en guise de bandoulière. Je fais bien attention à faire plusieurs noeuds solides, pour être sûr que ça ne me lâche pas en route, et fais un deuxième paquet comme cela si c'est nécessaire. Je garde quelques doses dans ma poche, au cas où le besoin s'en fasse sentir plus tard, de l'Axion gratis c'est un miracle à ne pas louper... Je vais dans la cellule, détache la femme qui y est toujours ficelée. Puis, je passe un dernier foulard devant mon visage, rabattant encore une fois bien ma capuche, et m'avance vers la sortie, le flingue à la main. L'autre type peut faire ce qu'il veut, récupérer la fille, moi, tant qu'il ne me met pas en danger, je m'en fous. J'ai récupéré mon Axion, maintenant, il faut que je sorte d'ici à tout prix...

- Si vous venez avec moi, c'est maintenant, je lance aux autres, en plissant les yeux pour détecter un éventuel danger à la sortie de l'escalier. Avec le raffut qu'a fait l'autre con de blond, qui sait ce qui se passe là-haut ?...

Je me dirige à nouveau vers les seringues d'axion et, à l'instar de mon coéquipier qui a eu la très bonne idée d'utiliser un coussin du canapé, je fais de même avant de briser les seringues restantes à coups de crosse dans le carton, en limitant le bruit grâce au raffut que nous avons causé aux étages supérieurs puis referme le coffre ensuite, modifiant le code d'ouverture en vitesse au passage.

Je me retourne ensuite vers mon coéquipier :

Passons dans la salle de torture avant de partir si cela ne vous dérange pas. Et partons le plus rapidement possible d'ici. En cas de pépin, séparons-nous.

Avoir le coussin me permettra de me décharger de la veste en la mettant sur les épaules de la prisonnière après lui avoir injecté une dose d'axion afin que nous puissions fuir en ayant tous un bon état d'esprit.