Episode 1 : Le bâtard [Vasili Sadovski]

"Prends garde à tes actions. Ton père te surveille à présent jeune loup."

Les gestes de Kiril repassent dans ton esprit. Ton protecteur, il a toujours su te conseiller et t'a élevé quasiment comme son fils. Pourtant, tu n'es pas son fils. Tu es le fils illégitime d'Isaak Sadovski, parrain de la mafia russe.

Ta famille est connue et respectée.

Tu attends ton tour dans l'ombre. Comme beaucoup d'autres... Comme à ton habitude, tu fricotes avec de jeunes russes regroupés en bande. C'est là qu'ils te sont tombés dessus : cinq gaillards de ton âge.

Tu as eu beau courir, ils ont fini par te rattraper et te tabasser à coups de pieds et de poings. Tu es à présent au sol dans une ruelle déserte, un couteau sous la gorge. C'est un grand brun aux yeux de glace qui te tient.

Незаконный ребенок, murmure t-il à ton oreille.

Ses comparses ricanent à cette insulte.

Non seulement tu oses sortir dehors alors que tu n'es qu'un vulgaire bâtard mais en plus tu fricotes avec des bâtards de Northem Wolves. Ces russes au sang impur. Quand Père va apprendre ça, il va te crucifier sur place...

*Quelle soirée de merde ...*

Quand je pense qu'une bouteille de vodka, certes de premier prix, mais on ne refuse jamais un rasade d'alcool, encore moins quand elle aide à créer des liens avec des futurs recrues, voir récupérer des informations et voilà que débarque la fine fleur de la subtilité des Sadovskis. Je sais que je suis pas forcément le plus aimé des enfants de mon père, mais tout de même ceux ci doivent avoir une sacré dent contre moi pour perdre leur temps à cela. C'est à ce moment que les paroles de Kiril me reviennent en tête.

Ma tête, en cet instant, dégouline de sang par la bouche. Je ne sens pas de dents qui bougent, j'ai eu de la chance. Par contre, demain ca va être une journée sacrément merdique ... si demain il y a, bien entendu. Je tousse et je sens un gout cuivré dans la bouche. Alors que les molosses s'écartent pour laisser parler un enfoiré aux dents longue. Un autre sur mon chemin, mais celui ci a des arguments percutant, c'est le moins qu'on puisse dire. Il est conscient de sa supériorité. Ce qui m'inquiète c'est qu'il a dit "Père" et qu'en plus il me considère comme batard. Ce serait un de ses réguliers ? Identifier ses motivations et ses faiblesses, je dois jouer avec cela. Dans la situation actuelle, il doit croire avec toutes les cartes en mains mais il ne m'a pas tué, il m'a juste passé a tabac. Je ne suis pas une menace pour lui, de toutes évidences. Je m'adresse à lui dans notre langue natale

"Non non ! Ne le dis pas ! Je veux pas fricoter avec eux, je le jure. Je fais ce que je peux pour aider la famille. On me donne pas de mission alors je tente de trouver des informations. Pitié, j'ai pas envie d'avoir de problème avec Père, ni avec toi. Je ne sais pas qui tu es. Je ferai ce que tu voudras !"

Un supplique, qui pourrait fonctionner. Il ne me respecte pas, il est bouffie d'orgueil, je tente de faire une cible pas assez alléchante pour que ce tueur s'amuse à me taillader la tronche. Alors que je tente de bien faire ressortir la peur de mon regard, pour qu'il s'y focalise. Ma main se rapproche de mon couteau papillon caché dans ma ceinture. Je suis pas en super forme, ma chance serait de lui planter ma lame dans les cotes s'il se rapproche encore plus. Mais le soucis viendra alors de ses potes. Viendront ils me faire chier où aurais je la chance de les impressionner assez pour les intimider. Pour cela, je devrais aller dans de la violence gratuite. Tout dépendra au final de la réaction du grand brun à mes suppliques. Espérons que ca se termine de manière pacifique ... disons aussi pacifique que possible.

Le brun qui te tient fronce les sourcils à ta supplication, avant de te lâcher et se relever, il reprend,

Tu me fais vomir. Depuis quand un Sadovski supplie pour sa vie ? Espèce de pédale va, tu veux faire ce que je veux ? Tu mériterais que mes potes t'enculent pour te montrer à quel point t'es faible et indigne de porter notre sang.

"Notre sang", "Père". Ces mots te font tilter, peut-être que ce garçon n'est pas n'importe qui. Pas un simple subalterne en tout cas. Tes yeux se fixent sur la chevalière d'argent qu'il porte. Le brun te redonne un coup dans les côtes quand tu fixes un peu trop sa bague,

Et arrête de me reluquer sale pédé !!! Ou je t'arrache les yeux !

Il grogne de mauvaise grâce avant de dire,

Lève-toi maintenant. Père m'a demandé de t'entraîner. Ça me fait vomir rien que par ton odeur de bâtard... Tu veux faire des missions, tu vas en avoir, mais avant je veux voir ce que tu vaux.

Il te tourne ensuite le dos, mâchoire contractée. Peut-être le moment idéal pour le planter si tu ne veux pas le suivre ?

Un Sadowski qui supplie, je savais que ca ferai mouche. Son opinion de moi est négative a souhait, faisant de moi un futur raté, une saloperie de batard qui n'a pas d'avenir et qui ne brigue pas le trone. Qu'ils croient cela le plus longtemps possible et tout ira bien. Le dernier coup dans les cotes est cependant un effet secondaire dont je me serais passé, mais il m'a permis de voir une de mes cibles : posséder cette jolie chevalière. Grognant alors que mon corps n'est que douleur, je me redresse alors qu'il me tourne le dos.

Un grave dilemme m'apparait alors. Il est là en train de me tourner le dos, sans défense alors que mon couteau (lame toujours cachée) s'est glissé dans ma main. Je pourrais très bien lui envoyer un coup de lame au niveau du foie et ce serait la mort assurée pour lui. Ou bien je pourrais la lui planter dans la gorge pour bien lui faire un nouveau sourire. Mais mes pulsions doivent se calmer. Je vois les insultes, je vois qu'il s'amuse à m'humilier, mais je vois surtout qu'il est là pour m'entrainer et qu'il n'a pas le droit de me tuer sans une bonne raison. Malgré tout, je suis protéger par mon nom.

"Comment ? Veux tu que je te le montre ?"

Je glisse mon couteau dans ma manche. Je ne dois pas céder à la tentation de lui botter le cul, mais je ne dois pas me laisser endormir. Pour lui prouver ce que je vaux, j'aurais bien pu lui sauter dessus pour essayer de lui faire une tête au carré à mains nues, mais je dois que mes cotes ne s'en sortent indemnes. Attendons de voir s'il a une autre idée que le passage à tabac

Il sourit d'un air mauvais, avant de se tourner vers toi après avoir regardé sa montre.

Oh que oui j'ai une idée. Suis-moi.

Tu marches avec quelques douleurs mais tu serres les dents. Tu essuies d'un coup de manche le filet de sang qui coule du coin de tes lèvres. Vous marchez une bonne vingtaine de minutes dans le quartier de Brooklyn avant qu'il ne te montre un homme qui sort d'un des cercles de jeux qui appartient à votre famille.

L'homme regarde derrière lui sans cesse, et tient une mallette qu'il a menotté à son poignet. Vous vous planquez derrière un coin de bâtiment pour le filer.

Ce mec a gagné un peu trop d'argent chez nous et a insulté mon Oncle lors d'une partie. Récupère l'argent. Et rapporte moi ses deux yeux et sa langue.

L'homme tourne à l'angle d'une rue. Il semblerait qu'il rentre chez lui à pied.Tu as tout loisir pour agir : l'attaquer en pleine rue, le filer jusqu'à chez lui,... A toi de voir la manière dont tu veux procéder.

Un meurtre pur et simple, une leçon ou un rite de passage. Je n'en sais rien mais c'est aussi le meilleur moyen pour eux de s'assurer de me faire buter un mec qui pourrait être important ou m'attirer des emmerdes. De toutes manières, je peux pas refuser, et je suis surveillé. C'est la première fois que je vais tuer un homme ce qui fait que mon "Frère" voit une sorte d'appréhension sur mon visage. On pourrait croire que c'est les "pièces du boucher" qui me mettent dans cet état mais Kiril m'avait assez bien formé pour me faire comprendre que le sang et la chair ne sont que de la viande. Mais je n'ai pas le temps de m'inquiéter car déjà mon cerveau turbine pour la réalisation du méfait. Première chose, savoir où l'attaquer. Si je devais juste l'attaquer, je l'aurais simplement suriné dans la rue, mais je vais devoir "l'opérer" et cela nécessite un minimum d'intimité.

Chez lui serait parfait, mais cela nécessitera de faire cela en silence. Vu mon état, je dois éviter les courses poursuites. Il est sur les dents, il a peur de ce qui se trame dans le noir, il n'a qu'une envie c'est de rentrer chez lui. De fait, il presse le pas, il regarde constamment derrière lui et ne fait pas attention à ce qu'il y a devant lui. Il chie dans son froc. Peut être y a-t-il un coup à faire avec cela. Enfin, la dernière partie du plan sera, au final, la plus importante, ne rien laisser d'exploitable pour la police. Heureusement, il y a plein de superette ouvertes la nuits ou des stations services.

Après un petit hochement de tête à l'intention de mon "Frère", je pars dans une ruelle parallèle pour essayer de prendre un peu d'avance sur lui. J'ai mal partout mais je serre les dents jusqu'à arrive légèrement devant lui. Je mets mes gants, sur mes mains avant d'aller vers ma futur victime en boitant et en lui soufflant fortement.

"Planque toi ! Vite ! Ils sont pas loin ! Derrière la poubelle vite !"

Voyons si son cerveau craintif va m'écouter ou le faire détaler à toutes jambes. Dans tout les cas, il va se fixer quelques instants pour comprendre ce qui lui arrive. Ca me fait donnera quelques dizaines de mètres de parcouru.

L'homme sursaute en te voyant arriver vers lui et commence à suer à grosses gouttes. Il regarde un peu partout autour de vous, sa main libre déjà dans son trois quart à la recherche peut être d'une arme.

Ouah ! Mais t'es qui toi putain ?!

Il sort son arme à feu pour la braquer sur toi d'un geste tremblant. Sa prise sur la mallette se ressert un peu plus.

"J'ai pas d'arme ! J'ai pas d'arme ! J'te jure"

Je dois pas faire de geste brusque et je dois surtout attirer sa sympathie ou du moins son attention. Je tiens mes cotes, levant mon autre main, plié légèrement pour afficher une certaine douleur. Le personnage devait tenir pour ce mec. Il tremble, il n'est pas assuré de tirer mais la peur peut le crisper et mettre en danger ma vie. Je continue en prenant l'air paniqué et en regardant partout.

"Chhhhhhhhht ! Putin moins forts, ils sont pas loin ! Planque toi vite ! Je les ai entendu, ils vont tenté de te tuer ! Ils t'attendent au bout de la ruelle ! J'te jure, j'les ai entendu et ils m'ont tabassé. Ils ont prévu un piège, ils savent par où tu passes. Ta seule chance, c'est de m'écouter attentivement et de pas faire de bruit !"

*Allez fait confiance à un jeune malheureux samaritain qui vient te sauver le cul parce que tu as volé une jolie sommes à un parrain de la mafia russe*

Mes mains tremblent, mon visage est crispé de douleur (là j'ai pas besoin de faire semblant) et je regarde partout comme pour simuler une parano, mais aussi pour repérer les peut être voyeur. Allez un beau geste, je suis pas si menacant tout de même.

Il regarde le coin sombre où tu souhaites l'attirer avant de sourire, et d'enlever le cran de sûreté de son arme.

Au bout de la ruelle hein? Bah qu'ils viennent, je vais leur faire un deuxième trou de balle. J'ai prévenu les flics qu'on voulait attenter à ma vie ! Ces enculés de russes m'auront pas si facilement !!

Et toi... Je sais toujours pas qui tu es et pourquoi tu essayes de m'attirer dans cette ruelle à coupe gorge ! Alors réponds ! T'es qui bordel ?! Et pourquoi tu m'aides ?! Tu veux mon fric ? C'est ça hein ?!! J'vais appeler les flics putain!!

Il est plus que sur les nerfs. La peur le rend agressif. Vigilance...

Il est temps de faire une représentation digne des oscars. Plus encore maintenant que je savais que les flics étaient au courant que quelqu'un allait attenter à sa vie. Je fais venir quelques larmes avant de commencer ma performance.

"Je suis Dim... Dimitry Kulikov ... J'me suis fait coursé par des mecs avec des battes avant de me planquer près d'une poubelle ... Là y a ces mecs qui arrivent et qui me trouvent ... Ils avaient des armes ... ils m'ont tabassé l'un d'eux a dit que je méritais pas les balles ... Ils m'ont tapé et tapé ... et j'ai entendu qu'il voulait attendre un mec avec une malette ... Comme quoi, il doit faire un exemple ou je sais pas quoi ... j'étais sonné j'ai pas tout entendu sauf qu'ils allaient se planquer dans la ruelle ... là je me suis réveillé et ..."

Je titube un instant avant de remonter ma main, jadis plaquée contre mes cotes, devant mon visage profitant de la noirceur de la nuit pour paraitre paniqué.

"Oh putin ... j'ai du sang ... je saigne ... ils m'ont planté ... je saigne putin ... aide moi mec, faut que tu me sorte de là"

Je tombe à genoux avant de lui dire

"Pitié me, sors moi de là, j'ai rien fait de mal, je veux pas mourir"

Je m'approche et pose un genoux à terre. Maintenant trois choses, soit, il m'aide, soit il sort son portable pour appeler des secours et je le plante. soit il se barre et je l'attraperai quand il me tournera le dos. Je serais cependant très intéressé par l'histoire de flic qu'il vient de dire

L'homme écarquille les yeux quand tu commences à supplier, encore une fois il regarde autour de lui. Est-ce un piège ? Une diversion ? Tu le sens prêt à t'aider quand finalement il tourne les talons et se met à courir en sortant son portable après avoir rangé son arme.

Il détale plutôt vite pour un quarantenaire. Mais tu sais que malgré tes blessures, ta jeunesse te permettra de le rattraper. Aussi, tu te mets à courir derrière lui malgré les courbatures et les douleurs que ton corps t'impose.

Tu le sens ralentir assez vite, et te voir le courser ne le rassure pas, il finit par s'engager dans un tunnel qui permet de traverser une route sans attendre le feu vert piéton. Il trébuche dans l'escalier et dégringole avant de se relever :

Casse-toi putain ! Ou jte jure que jte butte !! Hurle t-il dans la pénombre, son arme levée.

L'écho résonne quand il hurle, tu l'entends depuis les quelques mètres qui vous séparent.

Ah putain ma cheville!!

Putin il court vite ce con. Mais je ne le lache pas. Je n'aime pas le savoir avec une arme. Et en plus ce n'est pas un bon samaritain. Le monde d'aujourd'hui, je vous jure. Quoiqu'il en soit, notre course et sa peur ne le font pas regarder devant lui et ce qui devait arriver arriva. Il chuta dans cet escalier. Dommage, il avait eu une bonne avance, ce qui m'empêcha de lui sauter dessus. Mais ce petit son, signifiant qu'il venait de se ruiner la cheville. Parfois, il y a des opportunités qui apparaissent d'endroit particulièrement intrigant.

Il est blessé dans un endroit où il n'y a que deux sortie. La peur le force à aller vers l'autre coté du tunnel. Il boite, il va peu vite. Je peux donc surpassé son déplacement en traversant la route, ou simplement en attendant le feu vert. Je rabats ma capuche pour m'assurer qu'on ne voit pas beaucoup mon visage avant d'aller me planquer de l'autre coté de la sortie du tunnel. Ca me laissera le temps de reprendre mon souffle, de préparer ma lame et surtout de prendre la possession du terrain en repérant les voyeur. Quand il sortira, il n'aura pas entendu mes pas le coursant, son sang battra dans ses tempes et il sera en train de souffler comme un porc. Sa cheville sera son point faible.

Les leçons de mon muet de tueur me viennent en tête. D'abord attaquer la main armée en tranchant les tendons. Un coup de pied dans sa seul jambe d'appui, le mettra au sol, lui coupera le souffle et le déboussolera assez longtemps pour que je frappe à la gorge pour en finir rapidement.

L'homme sort finalement du tunnel en boitant à moitié, il grimpe les escaliers avec difficultés et en sueur, son portable à la main. Il ne te voit pas, trop occupé à regarder derrière lui si tu n'arrives pas.

Ton coup part, le déséquilibre et le fait tomber de nouveau dans les escaliers. Tu descends à ses côtés tandis qu'il rampe en arrière en suppliant,

Pitié ! J'ai rien fait ! J'ai de l'argent ! Je te payerai !! Combien tu veux ? Mille ? Trois mille ?? Dis-moi ton prix, aide moi, je t'assure que tu ne pourras pas rêver mieux comme vie !

Tu sais, je suis un avocat reconnu !... Je pourrais te rendre de nombreux services !

Le voilà chutant dans l'escalier, pris par surprise et surement avec des os quelques peu fêlés. Le sang sur ma lame coule alors que je récupère le pistolet pour le mettre à ma ceinture avant de descendre les marches. Je vois alors la détresse. La détresse d'un homme qui est sur le point de tout perdre. La détresse d'un homme qui a tenté de se soustraire à mon destin. Le destin d'un homme de parole qui verra que les mots peuvent être des armes. Mais, surtout le destin d'une personne qui a la chance de tomber sur la seule personne qui peut être apte à l'écouter.

Il tombe et rampe, mais il y a d'autres choses qui m'intéressent pour le moment : D'abord son portable. Je ne sais pas qui il a appelé et si cela a duré longtemps. Je vérifie les derniers appels, regarde leur durée avant d'éteindre le portable et de m'approcher de la seconde chose qui m'intéresse : la malette. Une fois récupérée, je me rapproche de ma cible qui est dans un drole d'état. De l'empêcher de bouger et de mettre ma lame sous la gorge de l'homme.

"J'avais rien contre discuter avec toi, malheureusement, j'ai peur que tu n'aie appelé tes potes. Ca te laisse 30 secondes pour me dire ton nom et ce que tu as fait aux Sadovski pour qu'il veulent faire de toi un exemple. Au bout de trente seconde, je donne mon verdict, monsieur l'avocat : En sursit ou la peine de mort"

Mon visage est sobre mais intimidant. Ca plus la sensation d'avoir une lame sous sa gorge, ca devrait l'aider à être sincère.

Le dernier appel est pour le NYPD, il a duré une minute et cinq secondes. Sans doute comme tu le penses, une patrouille est déjà en route pour secourir l'homme. Pour ce qui est de la mallette, il t'est impossible de la récupérer à cause du bracelet menotte qui la rattache à son propriétaire.

L'avocat déglutit devant le couteau que tu appuies sur sa gorge, sa voix tremble,

Je... Je dirais que tu m'as aidé à me sauver des russes. Je le jure ! Je m'appelle Mickael Martin! Je...pour les russes, j'ai, j'ai gagné à leur table de poker une grosse somme d'argent qu'ils ne pensaient pas perdre! C'est tout ! Ils ont tenté de me convaincre de rejouer et j'ai refusé !!

Comme ils m'ont menacé, j'ai dit que je pouvais les traîner en justice... C'e... C'est tout ! Je me suis défendu !

Ne me tue pas ! Je te donnerai ce que tu veux!!

Tic-tac... L'heure tourne...

Mon cerveau carbure alors que je suis en train de compter les secondes dans ma tête. En ordre général, les forces de polices réagissent 4 minutes mais ca peut être moins. Ca me laisse 2 minutes pour réagir, ca devra être rapide et je n'aime pas opérer dans la précipitation. Je regarde Mickael dans les yeux quelques secondes alors de raffermir ma main sur le col du bonhomme et le relever.

"30 secondes bien utilisées, on bouge pour continuer notre discussion. J'ai pas envie de voir tes potes les flics aujourd'hui"

Je le laisse mettre son bras autour de mon épaule avant de l'aider à remonter les marches et à s'engager dans les ruelles pour rejoindre un squat du coin ou encore un endroit où l'on peut se planquer un minimum.

"Sans déconner, un avocat comme toi, ca n'a rien trouvé de plus con que de menacer un chef de la mafia russe de lui coller la justice au cul ? Parfois la jugeote, j'te jure ... C'est loin chez toi ?"

Qu'on dise pas que je fais pas de sport

Il s'appuie sur toi et souffle de soulagement avant de dire,

J'habite à deux rues, prochaine à droite, ensuite c'est au deuxième étage...

Vous avancez d'un rythme moins lent que tu n'aurais pu le penser, malgré le fait qu'il boite, il suit ton rythme. Il essaye parfois de tourner la tête pour voir si vous êtes suivis ou non. Quand vous arrivez dans la rue qu'il a indiqué, il tape le code d'entrée du bâtiment avant de s'engouffrer à l'intérieur avec toi. Vous empruntez l'ascenseur pour éviter de vous fatiguer encore plus. Ensuite il ouvre sa porte d'une main tremblante avant de te laisser le mener à l'intérieur.

Il se laisse ensuite tomber sur son divan. C'est un appartement plutôt modeste pour un avocat, peut-être n'est-ce qu'une façade ? Il y a quand même pas mal d'hight tech là dedans.

Mickael souffle de douleur en touchant plusieurs côtes.

Arggh... Il faut que j'aille à l'hôpital... J'ai dû me casser une ou deux côtes avec ces chutes... Le téléphone est là... Dit-il en désignant un téléphone sans fil où clignote plusieurs messages.

Alors que je suis dans l'ascenseur, je baisse le regard au cas où il y aurait une caméra, prétextant qu'il y a du poids sur mes épaules. Je n'aime pas laisser de trace, même si c'est pour une bonne action. Je tente, au cas où de me souvenir du code d'entrée, on sait jamais ca pourra servir à l'avenir. Je suis tout de même surpris par le coté high tech de l'équipement. Ca doit être parce qu'il ne gagne pas souvent aux cartes face à des méchants russes. Les moments où il gagne, il doit s'acheter un nouveau gadget.

"Je m'attendais tout de même à mieux pour un appart d'avocat. Quand je pense qu'on dit que c'est un boulot de rêve ..."

Installé sur le canapé, je regarde le téléphone pour aller le prendre et faire le 911. La seule différence, c'est que je n'appuie pas sur le bouton "appeler", mais sur le bouton "annuler". Je mets le téléphone à mon oreille avant de parler dans le combiner.

"Bonjour, je suis au 1081 Baker Street. Un de mes voisins est tombé dans l'escalier et il se plaint de douleur sur le torse et il a mal quand il respire ... ... Non, il est encore conscient, il est allongé dans le canapé là, y a quelque chose à faire ? ... ... hm hm ... Ok ... ... d'accord ... Deuxième étage appartement 5 ... Merci"

J'éteins le téléphone pour le remettre sur la base avant de revenir vers mon collègue avocat.

"Conseil médical : Reste là et bouge pas ... conseil personnel : s'envoyer un verre haha ... Dis moi, tu peux vraiment foutre la justice au cul des Russes ? Comment t'as fais ?"

Si ce n'était pas le cas, il aurait surement pas pu sortir du tripot vivant. Je compte pas être déranger par les ambulances avant qu'il ne m'ait dit son secret. Je préfère largement ca à tout les paiement du monde.

Après ton appel, tu vois le visage de l'avocat afficher un soulagement évident. Tu as gagné une partie de sa confiance. Il te montre la bouteille de whisky dans un meuble, pas de la vieille gnôle non, il a au moins trente ans d'âge quand tu le goûtes.

Une fois un verre dans sa main libre, l'autre étant posée sur la mallette, il répond :

Tu dois savoir que le Directeur du NYPD est du genre tenace... Il suffit que tu lui lances un os à ronger qu'il fera tout pour trouver et déterrer le squelette d'où provient l'os en question. Bryan Summer...

C'est pas grand chose hein, c'est juste que la partie de poker à laquelle j'ai participé n'avait rien de légal. Ce sont des parties pour les "privilégiés" du club où de grosses sommes d'argent sont mises en jeu. Et ce Konstantin qui organisait la partie semble être plus qu'un toutou dans cette entreprise russe. J'ai fait en sorte d'enregistrer la partie entière avec mon portable ce soir là.

Bien sûr j'aurais risqué ma place d'avocat en avouant avoir participé à ce genre de parties mais je suis sûr que j'aurais pu trouver un arrangement avec le NYPD...

Mais pourquoi tu veux savoir ça au juste ?

Le téléphone, le téléphone que j'ai en ma possession ca c'est une bonne chose de faite. Je trouverai bien un mec qui me le débloquera pour quelques dollars. Sur le campus y a un paquet de mecs qui ne demande qu'une poignée de dollars pour financer leur études. Mais ce qui entre particulièrement dans mon esprit, c'est ce nom: Bryan Summer. Le nom d'un directeur c'est jamais mauvais à savoir, même si ca me donne pas envie de le rencontrer pour la peine.

"Pourquoi ca m'intéresse ? Ca fait deux ans que je vois les rues blindés de connards qui viennent nous botter le cul à moi et mes potes ... et quand c'est pas ça c'est pour nous forcer à faire des boulots pour eux. Autant te dire que si je peux les faire un peu douiller au passage, moi ca m'arrange"

L'histoire du jeune con qui était mieux dans l'age de l'enfance et qui découvre les lois de la rues. Ca colle plutot bien au personnage. Mon langage utilisé reste relativement soutenu, il a surement détecté que j'étais un étudiant ou une personne d'un petit chef. Je prends une gorgée de son whisky avant de faire une drole de tronche.

"Putin, c'est pas de la merde ce que tu bois ... ca change du whisky des superettes. D'ailleurs en parlant de fric, t'en a tellement besoin que tu finis dans un tripots où on tente de te plumer ? Ca me fait penser que tu dois être un pro pour fumer ce ... Konstantin"

Un petit cour de bluffe ca peut pas faire de mal, et encore moins quand ca permet à un avocat de parler de son énorme talent d'orateur. Il pourra peut être lacher quelques infos. Ce que j'attends, c'est qu'il finisse son verre pour passer à l'étape suivante

L'avocat boit une nouvelle gorgée de son whisky avant de répondre,

Disons que j'ai toujours eu un penchant pour les jeux d'argent. J'en manque pas particulièrement mais j'aime jouer. Pour le poker, j'ai plus de dix ans d'ancienneté là dedans, ça permet beaucoup chose, et... Je suis très très observateur. Du coup je n'ai pas de mal à voir quand quelqu'un bluff ou pas.

Je pourrais pas trop t'expliquer maintenant, c'est long et compliqué. Konstantin par exemple, il a tendance à te fixer les yeux dans les yeux. Il y a une lueur meurtrière dans ses yeux, et il se fait oppressant pour que tu te couches et importer la mise. Mais quand y'a 150 000 dollars en jeu, moi je me débine pas.

J'ai remarqué ça assez rapidement, il joue de son charisme, mais ça marche pas avec moi. Je suis pas un jeunot ! Bon par contre quand il me lance ses chiens enragés et que j'ai plus mes cartes en main, je fais moins le fier...

Une sorte de mentalist cet avocat alors quand il n'est pas en panique...

Je sors son flingue mettant le cran de sureté et le regarde avant de le lui montrer.

"Faut dire qu'avec ca en main, t'es pas plus doué. Mais garder la tête froide en situation de stress c'est pas donné à tout le monde"

Je retire le chargeur, et retire la balle dans le canon avant de donner remuer le pistolet

"Pour être honnête, ton flingue c'est pas forcément le mieux pour te protéger contre des russes. La plupart du temps, ils ont des flingues mieux que les tient"

Je me lève pour aller lui donner son outils avant de continuer

"Et parfois, ils ont d'autre outils encore plus flippant"

Alors qu'il avait son flingue en main, je sors mon couteau, le déploie pour le lui planter dans la gorge et de l'ouvrir pour lui faire un nouveau sourire. Avec de la chance, Mickael ne sentira pas de douleur. D'après Kiril, quand on plante aussi profond, le corps est en choc, il se contracte et meurt presque instantanément. Bien entendu, je n'ai pas sa dextérité ni même sa rapidité. Ce sera dans ses yeux devenant vide que je terminerai ma phrase

"Désolé Mickael, ton sort a été scellé dès l'instant où tu n'as pas voulu de mon aide au départ. Je ne peux faire confiance à un homme qui s'enfuit sans s'occuper des autres. Mais n'ai craintes, tes leçons ne sont pas tombé dans l'oreille d'un sourds"

Ton coup est net, ta lame s'enfonce dans la gorge du quarantenaire qui ouvre de grands yeux surpris avant d'essayer d'articuler quelque chose, mais seul des gargouillements lui échappe alors que tu retires ta lame. Du sang gicle un peu et tâche ton sweat et ton visage avant que la tête de l'avocat ne tombe mollement sur le côté.

Son corps chaud va rapidement se refroidir puis pourrir si personne n'est prévenu. Depuis la fenêtre de l'appartement, tu entends une sirène de police qui semble patrouiller dans le coin. Sans doute à la recherche de ta victime vu qu'il a quitté le tunnel.

La mallette est toujours attachée au poignet droit de Mickaël. Tu ne sais pas ce qu'il y a dedans, ni comment l'ouvrir. C'est une mallette à code.

Mais à vrai dire, est-ce que c'est la mallette qui t'intéresse vraiment ?

Le sang gicle sur mon visage et mon sweat, mais tout s'est fait en silence, j'ai donc le temps. Mais il ne faut pas que je baisse ma garde et que je m'endorme, j'ai encore à faire. D'abord retirer la mallette du poignet de cet homme. Je devais le faire avant qu'il ne se rigidifie.

Je vais éteindre la grande lumière pour passer à quelque chose de plus tamisée pour ce qui nous reste à faire. Je verrouille la porte, fouille le corps et déplace le corps dans la salle de bain. Maintenant qu'il est mort, je plie la main de Mickael (et plus particulièrement le pouce) pour permettre de retirer les menottes. Si cela ne suffit pas, j'irai chercher un couteau de cuisine pour découper cette main qui m'agace. Le fait est que j'aurais de toutes manière de ces couteaux pour récupérer les trophées demandés : les oeils et la langue.

Je ne peux nier que c'est une certaine épreuve. J'aime pas mutiler ainsi des victimes, mais l'image de cet avocat, les yeux grand ouverts. Il était tombé dans mon piège et m'avait donné tout ce que je voulais sans rien se douter. Dans la rue, il détectait le bluff, mais blessé et enfin en sécurité, il s'était relaché. Une autre lecon que j'apprenais alors. Le sang, ne gicle que peu alors que le coeur a stoppé, j'ai vraiment l'impression de l'avoir mené ou je voulais ... c'était jouissif. Un pied qui est d'autant plus grand que le danger auquel je me suis frotté et que je suis en train d'amadouer.

Une fois mes trophées en main, je laver mon visage à l'eau froide et je mets mes vêtements dans un sac plastique, et emprunte quelques habits de Mickael avant d'appuyer sur le répondeur pour écouter ceux qui peuvent avoir téléphoné à cet homme. Cet endroit est une mine d'or et je dois apprendre tout ce que je peux sur lui avant de tout faire disparaitre. Contact, ordinateurs, argent, équipement en tout genre, il y a de quoi faire ici.

Ton opération t'arrache quelques hauts le cœur. Heureusement que ton estomac est vide quand tu détaches les yeux à l'aide d'une petite cuillère. Tu tiens les paupières délicatement avant d'insérer la cuillère puis d'enfoncer. Le premier oeil est très difficile à détacher de son orbite : tu n'as pas la technique pour ce qui est de la mutilation, après une bonne vingtaine de minutes tu finis par réussir à récupérer les deux yeux puis tu coupes la langue d'un coup net avec le couteau de cuisine. Pour ce qui est de la main, c'est une autre affaire : scier un os est vraiment compliqué, tu entames la peau, coupes, essayes de contourner la difficultés mais rien à faire. Le couteau ne suffira pas.

Si tu restes une minute de plus dans la salle de bain, tu sens que tu pourrais vomir pour de bon. Tu sors donc, tu es en sueur, tu retires ton manteau, ton sweat pour aller chercher une chemise dans le dressing de Mickael. Tu la boutonnes lentement avant d'aller fouiller les tiroirs. Tu trouves de l'argent, environ mille dollars planqués entre caleçons, chaussettes et cravates. Sa boîte à bijoux est peu remplie : une chaîne en or, gourmette et une chevalière.

Lorsque tu appuies sur la messagerie du téléphone, c'est une voix de femme,

"Maître Martin ? Votre rendez vous de demain est déplacé d'une heure, bonne soirée !"

"Maître Martin, bonsoir, je suis désolée de vous déranger de nouveau, il y a eu un malentendu au sujet du rendez-vous, il est maintenu à l'heure convenue...!"

Le téléphone se met soudain à sonner alors que tu es en train de repérer ce que tu pourrais emporter ou bien ce qui a de la valeur : télévision de 110 cm, lecteur blu ray, MacBook, Mac fixe...

Diliiinn Dillinnnn

Et cet os qui t'emmerde...

» Episode 11 : Mouvements [Vasili]
» Episode 6 : Ascension [Vasili]
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» Episode 5 : L'appel du Diable [Vasili]
» Episode 4 : A notre Père [Vasili]