Episode 1 : Le bâtard [Vasili Sadovski]

[J'ai rien trouvé dans ses poches qui pourraient être une clef pour les menottes ?]

Putin d'os ... C'était devenu un problème relativement ennuyeux. J'avais peut être une solution qui pourrait être intéressante mais elle risquait de faire du bruit : le révolver. Sinon je pouvais tenté de forcer la mallette avec une lame de couteau. Mais cette odeur de sang ... Je prenais la bouteille de whisky alors que je reprenais mon souffle et tentait de retrouver une certaine contenance. Je dois prendre ce problème de manière cartésienne. C'est pas une main que je coupe, c'est une pièce de viande avec un os très emmerdant. J'ai pas d'outils capable de le trancher, je dois trouver un moyen ... peut être qu'avec un marteau ... mais a-t-il un marteau ? Au moins, avec ce que j'avais trouvé dans le tiroir à chaussette, j'avais pas perdu ma nuit.

Pendant ces réflexions, j'écoute le répondeur avec une oreille peu attentive. Des messages de sa secrétaire. Pas de femme, pas de copine. Ce mec était un fou de jeu assez fou pour n'avoir aucune vie sentimentale ... c'est désolant. Je commence à réunir le matériel que je vais embarquer avec moi. Le Mac Book et le fixe pour récupérer les données. La télé attendra, mais on verra. Si j'arrive à récupérer cette mallette, je pourrais . Mais, alors que les messages se termines, j'entends le téléphone sonner. Qu'il sonne, plus personne ne peut répondre ici, et moi j'ai bien l'intention d'écouter le message d'une personne qui appelle monsieur Martin plus tot tard dans la nuit.

Tu ne trouves nul marteau, ou autre objet qui pourrait t'aider à casser net l'os du poignet. Le whisky t'aide à tenir devant ce spectacle peu ragoutant. Les poches sont vides exceptée pour l'une d'elle où tu trouves son porte feuille.

A l'intérieur se trouve des photos, ses cartes de crédit, et d'autres bricoles inutiles. Pas de clé à l'horizon. Mais où pouvait-il bien la ranger ? Il ne dormait et ne se douchait pas avec quand même ?

Le répondeur se déclenche soudain après plusieurs sonneries dans le vide,

Bonsoir Monsieur Martin, ici le Capitaine Docks à l'appareil. Une patrouille m'a informé que vous aviez passer un appel d'urgence près du souterrain, la patrouille sur place n'a trouvé aucune trace de vous, je leur ai donc ordonné de venir vérifier votre appartement pour être sûr que tout va bien. Au revoir.

Le sac à dos que tu trouves te permet d'embarquer le Mac Book pour ce qui est du fixe qui est un i mac, cela risque d'être compliqué vu la taille de l'écran. Tu balances néanmoins le clavier et la souris dans ton sac en plus de quelques bibelots dorés.

De la fenêtre tu vois soudain la voiture du NYPD se garer à l'entrée de la résidence.

Alors que le téléphone préviens de l'arrivée des policiers, je sens une montée d'adrénaline en moi. Mon cerveau chauffe et je comprends que je dois me presser et je vais éteindre toutes les lumières avant de chercher les clés de l'appartement pour voir s'il n'y aurait pas les clefs des menottes dessus. Qu'elle y soit où pas, je prends mes affaires, je sors du batiment avec tout ce que j'ai pu récupérer (les yeux et la langue empaqueté dans un sac plastique) et je m'apprête à sortir quand j'ai soudainement une réflexion. Même si les flics veulent vérifier s'il est chez lui, ils ne forceront pas la porte. Je décide donc d'attendre dans le noir que la tempête passe.

Être toujours près ce que l'imprévisible se passe. Je place les affaires, que je compte embarquer dans le salon et me place derrière la porte, un chiffon sur le visage pour le cas où les poulets viendrait tout de même entrer dans l'appartement. Il faut dire que, s'ils entrent, ils risquent de me prendre pour un Serial Killer ou un truc du genre. Il y a donc des chances que je doive les éliminer. Mais restons tranquille. Nous sommes dans le noir, il n'y a personne et ils ne risquent pas de défoncer une porte verrouillée sans mandats.

La patrouille arrive rapidement jusqu'à la porte de l'appartement et toque. Tu retiens ta respiration pour qu'il n'y ait vraiment aucun bruit dans l'appartement. Tu vois lentement la poignée s'abaisser...

C'est un soulagement pour toi. Heureusement que tu as pensé à verrouiller la porte avant de jouer au boucher. Tu entends un portable sonner, l'officier semble décrocher :

Non Capitaine, il n'a pas l'air d'être ici. La porte est fermée et depuis l'extérieur, il n'y avait aucune lumière. Vous voulez qu'on rentre pour vérifier ?...

Pas de mandat ? Ok oui... Faut espérer qu'il appellera demain alors. On retourne au QG.

La patrouille reste sur place quelques instants supplémentaires, avant de redescendre et quitter le bâtiment.

La tension redescend.

Tu jettes un coup d’œil sur le trousseau de clé. Il est tout simple et ne comporte que trois clés. Mais elles sont toutes trop grosses pour permettre d'ouvrir une menotte. Dommage.

La voiture de patrouille démarre et quitte progressivement le parking, laissant derrière elle un homme mutilé.

Il est temps de partir non ? Ou bien souhaites-tu continuer ton exploration ?

Ouf, les flics sont partis, mais il n'empêche que ca fait monter la tension et que mon couteau, lame sortie, était encore un peu tremblante. Tuer un homme seul et apeuré dans une ruelle c'est une chose, tuer deux flics armés en était une autre. Oui les tuer. Je n'aurais pas pu courir le risque de les laisser m'identifier. En tout cas, j'ai réussi à me débrouillé et je dois penser à filer et à effacer mes traces. Le fait est que cette foutu mallette me pose un soucis. Mon grand ami le brun aux yeux flippant voulait que je récupère le pognon de ce mecs. Il est donc temps d'arrêter de penser uniquement à moi et de penser un peu à ce que j'ai sous la main. J'active mon portable, cherche le contact Kiril et lui envoie un message

Citation :: "J'ai besoin de toi. Il me faut une pince Monseigneur et une voiture avec un grand coffre pour dans pas longtemps au 1081 Baker Street, pour raison familiale. Tu peux me trouver ca ?"

Pour m'assurer qu'il ait bien lu, je l'appelle deux fois pour le faire sonner et attirer son attention sur son portable. Si celui ci ne réponds pas au bout d'un moment, j'appelle quelques uns des potes dans la bande de russe que je connais. Faire un casse ca arrondira leur fin de mois. Ca me fera moi de tune pour moi mais c'est pas grave, j'ai vraiment besoin de cette pince.

Ton tuteur reçoit le message, et se pointe une bonne heure plus tard avec une caisse à outil. Pendant ce temps, tu te rends compte que l'odeur du mort commence vraiment à te donner la gerbe. Les gaz y vont à tout va et ses organes se relâchent complètement. Il empeste ! Et ça embaume rapidement ce petit appartement.

Tu fais entrer Kiril rapidement, et celui-ci te tend la caisse à outil avant de froncer le nez. Il demande ensuite :

Pourquoi ça pue autant ? Et c'est à qui cet appartement ?

Je prends les outils après avoir fermé la porte pour finalement faire signe à Kiril de me suivre jusqu'à la salle de bain et lui montrer brièvement le corps. Je me hate de couper la chaine autour du poignée du macchabée et récupérer la mallette sans respirer. Une fois que cela est mis avec tout ce qui est récupérable. Une fois que c'est fait je lui fais quelques signes. Pour lui expliquer

"C'est à lui l'appartement. C'est une cible qu'un de mes demi-frères m'a ordonné de tuer en exemple. J'ai pas envie de laisser trop de traces alors on va maquiller ça en casse qui a mal fonctionné"

Je lui pointe le tas d'affaires que j'ai réuni et quelques autres éléments récupérables.

"On charge tout ça en priorité et le reste si y a encore de la place dans la caisse. Ensuite, je fais tout cramer"

Le plan était simple. Une fois que le gros avait été pris et remballé (sans oublier la langue et les yeux), je mettrai le corps dans le salon, avant de retirer les piles des détecteurs de fumées et de faire un feu de joie avec le mobilier et de produits nettoyants. Je lancerai l'incendie avant de fracturer la porte et de me barrer. La fumée mettra du temps pour arriver aux détecteurs du couloir ce qui permettra une latence avant l'arrivée des pompiers. Ça les forcera à s'occuper de sauver les gens à cotés plutôt que de se focaliser sur le foyer primaire. Risque de dommages collatéraux ... je l'estimais à 30%, c'était acceptable pour protéger le crime et surtout, ça empêchera de définir l'heure du décès et rendra difficile de remarquer qu'il manque des morceaux sur le bonhomme.

Kiril hoche la tête à ton explication bien qu'il soit intrigué par ce "demi-frère" mystérieux qui fait soudainement son apparition. Il t'aide à charger le plus vite possible le matos volé dans sa fourgonnette avant que vous ne mettiez le feu à l'appartement.

Puis vous montez tous deux dans le véhicule avant de démarrer en trombe. Tu tiens la mallette contre toi. Tu n'as pas le code, peut-être qu'en la bidouillant tu réussiras à l'ouvrir.

Tu retournes dans le quartier où tu as quitté ton demi-frère. Celui-ci attend avec une bière à la main. Kiril te demande si tu as besoin d'assistance ou bien si tu souhaites y aller seul.

Un petit sourire complice apparait sur mon visage alors que je tiens ma mallette. Je donne le lieu de rendez vous à Kiril mais lui demande de faire un petit stop avant d'y aller. Je suis toujours intrigué par ce qu'il y a dans cette mallette et étant donné que j'ai des outils ... il aurait été dommage de ne pas savoir ce qu'elle contenait. Une fois ouverte et fouillée, je prends un sac pour mettre le contenu dedans avant d'enfin aller au rendez vous.

Ils m'ont parlé d'argent, certes, mais ce n'est peut être pas la seule chose que contenait la mallette, peut être sont ils plus intéressé par d'autres choses que l'argent. Je dois connaitre ce rival à la bague argentée. Et voir Kiril surpris par le terme "demi-frère" me pousse à mettre un peu plus de détail dans ma description.

"Grand, Brun, Yeux bleu perçant, bague argentée. Il parle russe parfaitement et est au courant de mon ... origine. Quand il a parlé de "Père". J'en conclus que c'est une personne assez proche de mon père pour savoir ce que je suis. Tu le connais ?"

Toutes ces questions alors que je m'apprête à revoir cet enfoiré. Il me crois faible, il doit me croire faible. Les informations en mains, le contenu de la mallette dans un sac, les yeux et la langue de Mickael dans l'autre, je me dirige vers mon avenir. Kiril est la seule personne en qui je peux avoir confiance. Je lui confie le pistolet de Mickael, chargé et je l'appelle sur mon portable pour qu'il puisse entendre ce qui se passe.

"Attend moi à deux rues de là, s'il te plait. Si ca je t'appelle, je te supplie de ne pas prendre ton temps et de débarquer"

Mes signes étaient précis, mon esprit déterminé. Il est bon de troubler son ennemi, mais comme un général a toujours des troupes de réserves et doit savoir tromper son ennemi et lui réserver des surprises. Mes pas résonnent dans la ruelles alors que ces batards boivent leur bière. Ma postures est légèrement fourbue, ils doivent croire que je suis venu à pieds. Ils doivent croire que j'ai vomi pendant mon opération, ce qui ne fut pas loin d'être le cas, pour les faire rire et baisser leur garde. Ils doivent penser que ce que j'ai fait été un coup de chance.

Dans la mallette pour ta plus grande surprise, il n'y a qu'une clé. Une unique clé. Pas d'argent. Juste une clé. Tu la glisses dans ta poche de jean.

Kiril t'a dit qu'il ne connaissait pas le jeune homme que tu as décrit mais il se tiendra prêt. Peut-être en apprendras-tu plus si tu parles avec ton fameux demi frère. Celui-ci tourne la tête quand il t'entends arriver vu que tu traînes les pieds. Il t'interpelle en russe,

Alors, t'as ce que je t'ai demandé ?

Quand tu lui donnes le sac plastique avec la langue et les yeux, il a un sourire mauvais avant de hausser un sourcil,

Et bien pour un bâtard tu te débrouilles pas si mal. Raconte-moi comment tu t'y es pris.

Le tribu était donné, il était temps de donner une histoire. Une histoire qui ne pouvait être vrai pour ne pas me découvrir. Lui dire que je l'avais aidé pour lui mentir et enfin le tuer sans hésitation ou presque alors que je l'avais piégé ? Non cela ne correspond pas à l'image que cet homme a de moi. Je devais lui donner une histoire plus ... amateur.

"Je voulais le suivre, mais il m'a repéré et a voulu appeler les flics. Heureusement, je lui ai foncé dessus et je me suis battu avec lui. Il a sortit un flingue alors j'ai rien pu faire mais j'ai réussi à casser son portable"

Premier assaut raté avec une capacité au combat quasiment nulle, voici qui devrait les faire rire.

"Je l'ai suivi alors jusqu'à chez lui et j'ai bloqué la porte avant d'aller chercher un marteau et j'ai cassé le verrou. J'ai débarqué chez lui et j'ai assommé avant de prendre un couteau de cuisine et ..."

Je stoppe mon histoire et déglutis. Je me remets en mémoire ces scènes repoussante et les amplifie à la limite du vomissement. Je dois leur paraitre choqué mais tenté de contenir ma faiblesse. Avoir peu de cran afin qu'ils me prennent pour un faible.

" ... j'ai ... découpé la langue ... Le ... Le couteau n'allait pas pour les yeux alors j'ai... la petite cuillière, j'ai fait sortir les yeux avant de partir revenir ici. Comme vous l'avez demandé"

Je détourne le regard avant de reprendre.

"Ca vous va monsieur ... Pardon monsieur, mais vous ne m'avez pas dit qui vous étiez"

Tel un animal soumis, j'évite d'avoir un regard trop insistant sur lui

Le brun t'écoute sans broncher malgré le rire de ses acolytes. Il t'observe un long moment en silence quand tu détournes les yeux avant de t'attraper par le col de ton sweat pour que tu te redresses.

Aleksandr. Je m'appelle Aleksandr pas Monsieur. Aleksandr Sadovski. Maintenant arrête de t’apitoyer et redresse toi putain !

Tu viens de tuer un homme. C'était ton premier je suppose ? T'as gagné ta première étoile Vasili. Tu la veux maintenant ?

Il se rapproche soudain de ton oreille pour te murmurer tout bas,

Par contre le marteau j'y crois pas. Me prends pas pour un con.

Il te relâche avant de donner un grand coup de poing dans le ventre d'un des jeunes qui rigole toujours.

Arrête de te foutre de la gueule d'un Sadovski toi ou je t'arrache les couilles pigé ?!

Il ne me croit pas ? Tant pis. J'aurais préféré qu'il ne se méfie pas, mais il n'en reste pas moins dans le doute. Et le plus beau, c'est que s'il fait une enquête sur le macchabée, il y a des chances que ça corresponde bien à ma version. Je soutiens son regard, sans avoir à camoufler mon assurance qui n'est, après une telle parole pas au beau fixe. Mais, je dois réagir. Il est temps pour moi de faire partie de la famille et de recevoir ma première étoile. Même si j'aurais préféré me reposer, je note la protection que j'ai, maintenant que je suis reconnu comme un vrai Sadovski. Je dois en profiter dès maintenant.

"Je suis prêt à recevoir ma première étoile, Alexandr"

Dans l'Art de la Guerre, il y a 5 fondamentaux à posséder pour gagner une guerre : La Morale, Le Climat, Le Terrain, Le Commandant et La Discipline. Je devais posséder ces 5 fondamentaux avant de passer à l'attaque. Cela fait bien longtemps que j'attends ce premier pas. Un premier pas qui s'est fait dans le sang et qui signifie que l'heure est venue à un nouvel environnement.

Ta réponse semble le satisfaire. Et il t'invite à le suivre dans la rue pour entrer dans le cercle de jeux qui est plein. Des hommes pour la plupart qui jouent aux machines à sous, à des tables de poker, de blackjack,... Ça sent l'argent à plein nez ici.

Une musique russe te vient aux oreilles. Elle est familière pour toi, et agréable. Aleksandr et toi quittez la salle de jeux pour toquer à une sorte de petit bureau. A l'intérieur, un siège et des tableaux de tatouages accrochés de partout. Le tatoueur te regarde d'un oeil circonspect avant qu'Aleksandr ne dise :

Первая звезда

L'autre arque un sourcil avant de hocher la tête et de te demander de t'asseoir d'un signe. Il sort son matos avant de t'appliquer sans modèle son outil de travail sur la peau. Ça brûle. Tu as l'impression qu'on t'enfonce un couteau dans la chair et qu'on remue à l'intérieur.

Ta première étoile se dessine lentement sur ton pectoral droit. Ta première victime. Aleksandr te regarde, te fixe jusqu'à ce que le travail soit fini.

Bienvenue chez les Sadovskis.

Le sang coule sur ton nouveau tatouage. Tu viens de donner ton sang.

Le tripot, c'était surement ici que Mickael avait signé son arrêt de mort. C'est assez paradoxale d'imaginer que par son sang, je prenais enfin vie dans la famille Sadovski. Je m'imprégnais de l'ambiance et de la musique alors que je sentais mon pectoral en feu à cause de l'aiguille du tatoueur. La douleur est vive, mais je sers les dents et tente de ne rien montrer. Cependant je ne doute pas que mon demi-frère est en train de scruter mes réactions. Je dois garder la tête haute et surtout être fier de cet étoile. Je croise donc son regard et tente d'éviter de regarder ma marque qui saigne. J'ai vu bien assez de sang aujourd'hui. Ce n'est qu'à la fin que je vois les gouttes écarlates couler de mon torse. Quelques gouttes que je regarde avant de les essuyer et de remettre ma chemise. Quand je pense que c'est dans les fringues de Mickael que je suis habillé et que je gagne mon étoile, le destin est étrange parfois. Je referme mes boutons quand je m'adresse à Alexandr.

"Merci, Alexandr"

Je regarde alors les quelques personnes présentes avant de revenir vers mon demi-frère et lui demander avec un sourire quelque peu fatigué.

"Et maintenant ?"

Je m'attends à tout à vrai dire, de la méga fiesta à grand coup de vodka, de coke et de putes, jusqu'à une nouvelle affectation pour me faire véritablement vomir. Mais même rien ca m'allait au final. J'ai du travail à la maison après la mise à sac de l'appartement Mickael et puis je compte bien vider cette bouteille de bon whisky avec Kiril.

Ton demi-frère te transperce de son regard de glace avant de dire,

Va te reposer. On organisera une fête plus tard. Rejoins-moi à la salle de sport la semaine prochaine, il est temps que tu te muscles un peu, t'es maigre à mourir.

Il te donne un petit coup sur l'épaule qui te fait grincer des dents. Les courbatures et les bleus sont bien là.

Tu sors du club, rejoins Kiril et vous repartez vers votre appartement. Ton tuteur et toi chargez tout ce que tu as volé chez Mickael. Une vraie petite fortune. Que souhaites-tu vendre ou garder ?

Kiril entame la bouteille de whisky, et te regarde d'un regard fier.

Tu es enfin devenu quelqu'un Jeune Loup. Garde cet Aleksandr dans tes contacts. Il te sera sûrement utile, signe t-il.

[+15 en respect + Nouvel Allié : Aleksandr Sadovski]

C'est avec soulagement que je rentre chez moi accompagné de Kiril, mes bras, endoloris par la nuit, mélange de freefight, de boucherie chevaline et de déménageur de l'extrême. Une fois que tout est stocké dans un coin, je m'installe dans un fauteuil de l'appartement et ouvre la bouteille de Whisky. J'ouvre ma chemise et la balance sur une chaise pour éviter de sentir quoique ce soit sur ma douleur. A la lumière, je vois les bleus sur mon corps et ne peux m'empêcher de penser que c'était vraiment une journée de merde qui se termine bien. Quand Kiril me fait signe de garder Alexandr en tant que contact, je souris et lui réponds

"T'inquiète pas, Kiril, je compte bien éviter de faire d'Alexandr un ennemi ... Oh en parlant d'ennemi. J'ai testé la prise que tu m'avais apprise. Celle pour retourner un mec en tapant dans la cheville. C'était trop cool"

Je reste plusieurs minutes à me détendre avec mon tuteur, vidant lentement mais surement cette bouteille jusqu'à ce que l'alcool ne m'assomme et que je tombe de sommeil. Le lendemain, dans la glace de la douche, je regarde les nombreuses ecchymoses sur mon corps et cette étoile. L'heure est venue de passer aux choses sérieuses. Appelant Alexandr, je lui propose de le rejoindre à la salle de sport le lendemain. Aujourd'hui, c'était le jour du grand ménage. J'ai mille dollars en liquide, des bijoux que je peux refourguer. De l'équipement hi fi qui se vendra surement bien dans la rue et, surtout, j'ai la vie de Mickael Martin. Aujourd'hui, les gens ne notent plus grand chose, toute la vie est maintenant contenue sur les disques durs. Il était temps de trouver les clefs qui menaient à la vie de Martin. Il me fallait quelqu'un qui s'y connaissait en informatique. Je me dis alors qu'il serait temps de contribuer à l'éducation des étudiants en études supérieures. Il y en a qui travaillent pour un fast food, d'autre qui bossent en tant que baby-sitter, moi je comptais offrir 300 dollars pour récupérer les données des différents disques durs.

Tout ce qui peut-être refourgué est, pendant ce temps vendu dans les différents monts de piétés et les receleurs que je connais dans le coin. L'argent n'est pas pour le plaisir personnel, du moins pas totalement, l'argent est fait pour être investi, ou plutôt utilisé dans un but précis. Si je veux me lancer dans des opérations spécifiques, je vais devoir avoir une caisse noire. Une journée de collecte suivie par une journée de sport intensif avec le roi des regards glacés, ma nouvelle vie commence sur des chapeaux de roues.

Tes courbatures et tes ecchymoses t'empêchent d'espérer pouvoir faire de la musculation. Ce serait du sadomasochisme pur et simple pour toi qui est plus fin que musclé. Par le coup tu commences ta recherche d'un petit pirate informatique. Étonnamment, les étudiants font la sourde oreille malgré tes 300 billets.

Tu as entendu que le FBI a investi le NYPD et a mis à pied Bryan Summer et par le coup, il y a une sorte de tension à New York, comme si toute la ville était sous caméra surveillance. Ce qui est faux bien sûr. Tu rentres d'une nouvelle journée à chercher ton petit pirate un peu dépité, quand une jeune femme, brune, plutôt jolie t'interpelle,

Hé, c'est toi qui cherche un pirate informatique ?

Elle te fait un petit sourire signifiant qu'elle se porte volontaire. Surtout pour 300 dollars de l'heure bien entendu.

Tu l'amènes donc à ton appartement où Kiril n'est pas là, sûrement parti régler quelques bricoles. La demoiselle s'installe devant le Mac avant de faire une moue.

Aïe un Mac en plus. Y'a rien de plus chiant à cracker.

Elle ne se laisse pas démonter pour autant et sort de son sac de cours une clé usb et un disque dur avant de le brancher dessus. Par une commande rapide, elle arrive à contrôler le blocquage. Elle va trop vite ce qui t'empêche de voir comment elle fait.

Une trentaine de minutes plus tard, vous vous retrouvez enfin devant l'écran d'accueil de Mickael qui est le logo du plus grand cabinet d'avocat de New York. Sa disparition ne risque pas de passer inaperçu. Les dossiers sont classés avec précision : factures, comptes, dossiers à défendre, dossiers classés,... Un vria bourreau de travail.

Tu cherches quoi au juste dessus ? Il a peut-être crypté des trucs mais si tu me dis pas quoi, je peux pas savoir.

Ma recherche est quelque peu difficile, tous des putins de pisse froid ces étudiants. Quand je pense que pour 300 billets, certains jeunes dans la rue sont prêt à voler leur mère ... La jeunesse ... C'est alors que cette jolie brune vient m'interpeler. Au moins, elle manque pas de cran et en plus, elle est douée avec un clavier. Je la regarde cracker le mac avec une facilité assez impressionnante alors que je suis derrière elle en train de me boire un soda. J'ai même pas le temps de terminer ma canette que déjà tout s'ouvre devant mes yeux. Un petit sourire s'affiche devant mes yeux. Ce mec a vraiment tout mis dans son pc, une vrai mine d'or à n'en point douter. Je regarde alors tout les dossiers quand la jeune pirate me demande ce que je pourrais chercher. Me frottant le menton, je lui réponds un peu intrigué.

"Cherche tout ce qui pourrait être une comptabilité parallèle. Si l'ancien proprio est aussi rigoureux qu'il n'y parait, il doit avoir tout enregistré. Il me faudrait aussi tout ce que tu pourrais avoir sur les noms Summers, Sadovski, ~~Nines~~ et Wolf"

~~Connaitre les chefs était primordial~~ et Mickael, en tant que membre d'un grand cabinet d'avocat, était surement très bien renseigné sur la politique actuelle de la cité. C'était la manière la plus rapide d'apprendre sur ceux qui pourraient être des alliés ou des adversaires. Je déposais une canette de soda à coté de la pirate après avoir remarqué que je n'avais pas eu le temps de la lui proposer tellement elle était efficace. Je la regardais pianoter sur l'instrument quand je tentais de meubler et surtout d'apprendre sur mon employée temporaire.

"Au fait, tu fais souvent des petits boulots dans ce genre ou c'est ta petite dose d'illégalité avant de repartir vers un avenir brillant d'employée de bureau ?"

Adossé à un meuble derrière elle, je continue avec un rictus amusé.

"A moins que tu n'aies été attiré par la description du client, mais ca j'y crois pas trop"

Spoiler:

Pendant qu'elle lance un programme de recherche, elle ne peut s'empêcher de sourire à ta question,

Je fais souvent des petits boulots de ce genre, surtout débloquer des pc/Mac volés. Ca me permet de me racheter du matos informatique régulièrement !

Après, autant être franche, tu n'es pas vraiment mon genre de mec mais je dois avouer que ton côté bad boy te rend assez mignon.

Elle accepte ta canette tandis que quelques fichiers apparaissent,

- Dossier Bryan Summer/FBI- 2022- Mary Wolf
- Dossier Bryan Summer/Chef Black Wolves
- Dossier Sadovski [En cours]
- Dossier Morgan- Mary Wolf

Les trois premiers sont accessibles, contrairement au dernier qui est crypté. Le premier est un compte rendu, une compilation d'informations sur Bryan Summer. En 2022, le FBI l'a attaqué en justice, et il a embauché pour sa riposte la meilleure avocate de New York, qui dirige le cabinet Wolf sur Manhattan. Le procès a été de longue haleine et a prouvé l'innocence de Bryan Summer et lui a permis de soutirer 500 000 dollars au FBI. Le second est un procès contre le chef de gang Peter Salvatore, reconnu coupable de trafics d'armes et autres. Au cours de son arrestation, Summer lui a éclaté le larynx et l'a transformé à l'état de légume. Ses droits n'ont pas permis d'allégement de peine. Il a été condamné à mort.

Le troisième dossier manque de pièces, mais il s'agit de ce dont t'a parlé Mickael, il était en train de monter un dossier pour assigner en justice le cercle de jeux dans lequel il jouait. Il a pris des photos du lieu, des personnes à l'intérieur, et quelques notes où il parle d'un possible assassinat pour monter au créneau.

L'assassinat te fait tilter, le ministre de la Défense a été assassiné samedi dernier... Serait-ce l’œuvre des Sadovski ?

La demoiselle finit par cracker le dernier dossier qui est en réalité un dossier banal pour l'adoption d'une petite fille pour un couple homosexuel.

Pour ce qui est des informations sur les membres des famille Wolf et Summer, il te suffira d'aller sur internet, tu ne trouveras pas ce que tu cherches sur le DD de Mickael. Ton acolyte déniche aussi des relevés bancaires qui révèlent des chiffres avec plus de six zéros avant la virgule...

L'assassinat du Ministre ? L'oeuvre des Sadovski ? C'est assez dingue pour être vrai. Un coup de pied dans la fourmilière pour raviver les vieilles haines et les faire s'entretuer. Mais c'est une très grosse prise de risque, même pour Père. Si la moindre chose filtrait sur ce sujet, ou les mettait en cause, ca serait la fin de la famille. Tout le monde les verrait comme un bouc émissaire et ils s'arrangeraient pour les preuves. Faut que je garde ca dans un coin de ma tête pour l'instant et que je vois si je trouve des informations complémentaire.

Ca plus les finances cryptés avec beaucoup trop de zéro, c'était vraiment une mine d'or qui méritait que je m'y intéresse de manière approfondie. J'avoue ne pas être un très grand comptable, mais l'histoire m'a appris une chose, il n'y a pas de donnée plus sûr et plus rigoureuse que les données comptable quand on étudie le passé. Je reste légèrement penseur quand je me rapproche de la jeune femme avec une joie légèrement dissimulée. Je pose alors les 300 dollars et le portable de Mickael à coté d'elle avant de reprendre la parole.

"Déverrouille le téléphone et fais en sorte que je puisse avoir accès à ces informations quand je le souhaite et tu auras tes 300 dollars. Ensuite, si tu n'as rien à faire après, ça te dirait de prendre un verre et de se pencher sur le cas de mon coté bad boy mignon et de ton cas jolie brune futée ?"

Comme bien souvent, lorsque je vois une possibilité qui laisse présager quelque chose de bon, je ne me gêne pas pour tenter ma chance. Une fille mignonne et futée qui n'est pas effrayée par mon style et qui en plus fait des choses illégales, ce serait dommage de la laisser partir sans rien tenter. D'ailleurs, même Napoléon disait que l'Habileté ne sert à rien sans opportunité.

Un petit sourire se dessine sur les lèvres de la petite hackeuse. Et elle te fait signe d'allonger plus de monnaie si tu veux le téléphone cracké en plus. Elle finit par t'extorquer 500 dollars au lieu des 300 promis. Dur en affaires celle là.

Elle sort une carte SD de son propre téléphone avant de la mettre dans celui de l'avocat et commence à bidouiller en lançant des programmes pour cracker le téléphone. L'opération ne prend pas plus de dix minutes et tu te retrouves avec le dernier Iphone débloqué.

L'enregistrement de la salle de jeu est toujours intact. Elle rajoute juste en récupérant sa carte SD :

Bon, faudra que tu changes la sim si tu veux pas te faire gauler.Je l'ai désactivé de toute façon. Il est débloqué tout opérateur et tous les fichiers dessus ont été conservé. Ça te va bad boy?

Elle commence à ranger ses affaires puis te lance un dernier sourire,

Pour ce qui est du verre, si tu veux tant que c'est toi qui paye. Au fait, moi c'est Maya. Et toi?

Alors que la jeune femme me donne le nouvel Iphone, je mets ma carte SIM à l'intérieur, ça évite qu'elle remarque que j'ai débloqué le téléphone pour trouver une chose compromettante. Je conclus donc en réponse à sa demande :

"Ça me va, parfaitement."

Son sourire et l'acceptation de mon invitation était une bonne chose. Certes j'allais devoir payer le coup, mais quel bad boy serais-je si je ne le faisais pas ? Le coup de chance étant que je disposais maintenant d'une petite réserve d'argent après avoir vendu la plupart du matériel Hifi de Mickael. Je répondais donc à ce sourire par un rictus satisfait.

"Ravi de te connaitre Maya, moi c'est Vasili"

J'attrape mon manteau avant de lui demander enfin :

"Tu acceptes d'aller dans un bar que je connais, et aller dans l'inconnu, ou bien tu préfères aller dans un lieu particulier ?"

J'avais en tête un bar étudiant où j'ai l'habitude d'aller avec les jeunes russes. Le patron est plutôt sympa et l'ambiance est à la limite glauque sans être insoutenable. Le plus important, la vodka est pas mauvaise

Elle hausse les épaules en remettant sa petite veste en cuir et en chargeant son sac,

Enchanté Vasili ! Pour le bar, ça me va tant qu'il y a de l'alcool et du wifi !

[Je te laisse décrire ton fameux bar Wink

]

Le CCCP était un bar qui datait d'au moins vingt ans. Les restes de la Guerre Froide étaient en train de se transformé en une nouvelle dictature plus poussé et encore plus dangereuse que l'ancienne URSS. C'est pour cela que le jeune Anton Boyka avaient décidé de tenter le rêve américain avec juste de quoi s'acheter le bar et lui donner le nom de CCCP. Une envie de nostalgie ? On pourrait le croire si on ne connait pas les signification de SON CCCP : Consomme Consomme Consomme et Paye. Oui Anton a un esprit tout ce qu'il y a de capitaliste mais avait déjà une idée de ce qu'il voulait faire de son bar. Pièce par pièce, il ornait son bar d'affiche des années 60, d'uniforme de l'armée rouge sous vitrine, de photo d'un gros moustachu avec un air charismatique et machine agricoles datant des années 50. Une musique à la mode, des cocktails, une ambiance qui déchire et un patron motivé, le CCCP réussit à être dans le Top 10 des bars branchés de New York pendant près d'une dizaine d'année mais les modes passent, des gangs s'éteignent et les accidents arrivent. Aujourd'hui Anton, du haut de ses 50 ans, doit faire ses cocktails lui même et a vu sa clientèle passer du jeune branché aux piliers de bars attirés moins par ses cocktails et son ambiance que par ses alcools pur.

Quand j'entre dans le bar, je salue Anton, comme à mon habitude. Non pas que nous nous connaissons plus que de raison, mais le fait est qu'il est toujours bon de se faire remarquer par le patron d'une échoppe si je veux avoir des réductions, une ardoise, ou simplement si je veux un jour posséder cet endroit. Le patron est, comme à son habitude, habillé d'une chemise blanche, petit veste noir, cravate noire et les manches relevée avec quelques tatouages qui prouve son appartenance aux Vory V Zakone avant que les Niners, les Wolves et les Yaks ne viennent éliminer toute mafia russe de la compétition. Sa résurrection est elle due aux Sadovski ? Impossible de le savoir. Mais quoiqu'il en soit, l'endroit est calme et passe une musique jazz en fond, mais par contre, les habitué sont ... comme qui dirait, plus vraiment de première fraicheurs. Certains piliers de bars sont là depuis pas loin de midi et les cadavres de shooter de vodka sont là pour l'attester. Au bar, le désespoir semble être en train de gagner tout ceux qui s'installent sur les tabourets alors que quelques personnes, assises au fond de la salle en train de discuter d'une affaire qui semble les faire griller un bon nombre de clopes et vider plusieurs pintes de bières en rigolant franchement. Mais je m'installe près d'une vitrine du restaurant, ne cherchant pas, comme beaucoup des consommateurs des lieux, à éviter la lumière du jour qui disparait derrière les batiments. Surtout me permet d'éviter de m'approcher des pochtrons qui dont les effluves d'alcool qu'ils produisent devraient les incité à ne pas s'approcher d'une flamme sous peine de prendre feu. Pourquoi j'aime cet endroit ? Parce que c'est ici que j'ai eu mes premières cuites. Parce que c'est ici que la vodka a le meilleur rapport qualité prix ... parce que c'est là que je connais le plus de gens, et parce que, mine de rien, on est sur un territoire sûr.

"Anton, une vodka pour moi et pour la demoiselle ..."

Je laisse un blanc afin qu'elle donne sa consommation. Cela donnera un peu de vie dans cet ambiance, certes vivante mais surtout légèrement déprimante à cette heure. Les heures où tout commence sont dans plusieurs dizaines de minutes, l'heure ou la plupart des jeunes rejoignent leur potes, sortent du fast food ou se réunissent pour préparer leur prochain coup. L'atmosphère se métamorphosera alors, voyant les tables se garnir de clans de personnes, croisant des dizaines de leur congénères sans les voir et l'air devenir une brume de cigarette.

» Episode 11 : Mouvements [Vasili]
» Episode 6 : Ascension [Vasili]
» Episode 10 : Le rêve américain [Vasili]
» Episode 5 : L'appel du Diable [Vasili]
» Episode 4 : A notre Père [Vasili]