Episode 3 : Le Prince du Nord [Bryan Summer]

La tension qui irradie le corps de Kyle me met directement dans l'ambiance qui règne en permanence dans cette immense villa, depuis les tentatives d'assassinat du Prince du Nord.

Je ne bouge pas d'un millimètre lorsque je me fais inspecter par les rottweillers y compris lorsqu'ils grognent en raison de la présence de mon arme de service. Il ne manquerait plus que je reparte estropié pour faux mouvement.

Je tourne la tête vers l'Est lorsque je reconnais des bruits de bottes descendre des escaliers de ce côté-ci. Je reconnais Mary Wolf par sa seule chevelure attachée en queue de cheval, comme à son habitude. Contrairement à son Bras droit, elle ne laisse pas transparaitre la tension qui l'habite, et pourtant Dieu sait à quelle point elle a les nerfs à vifs lorsqu'il s'agit de son père.

Je lui offre un léger sourire tandis que mes yeux azur translucides rencontre les siens. Ma main relâche la sienne tandis que je lui réponds :

Bonjour Mary, oui, fort heureusement Scott manque de preuves contre moi, le FBI ne lui aurait certainement pas pardonné d'avoir renfloué une nouvelle fois mon compte bancaire à leurs dépens.

Je serre une demi seconde les mâchoires tout en sachant que ce geste ne lui échappera pas. Oui moi aussi j'ai les Sadovski sur le dos.

Je suis allé à la rencontre de Konstantin Sadovski dans un de ses casinos de Manhattan, je n'ai aucun doute quant à son importance au sein de cette famille, ou devrais-je dire de ce gang. Il a demandé à me rencontrer pour que le NYPD lui rembourse 5 millions de dollars qui auraient été dérobés par des Niners, au sein du casino saccagé du Bronx dont l'entrée est gardée par mes hommes qui effectuent des rotations en permanence. La vidéo de surveillance en atteste, mais j'ai senti le coup monté à plein nez. Aussi ai-je mis une équipe sur l'affaire, et je suis persuadé que je vais remonter jusqu’à eux. J'attends toujours ses avocats qu'il est censé m'envoyer, probablement dans l'espoir de vous faire déplacer pour me défendre.

Je lui laisse quelques secondes pour assimiler avant de poursuivre :

Par ailleurs, j'ai demandé à l'équipe AG de travailler sur 4 dossiers que je considère tous liés aux Sadovski, parmi lesquels, l'assassinat du Ministre de la Défense, celui de Maître Martin et la disparition de Ludovik Slayer.

Les éléments les plus solides pour écraser la vermine, je les ai obtenu via mes services de répression des fraudes. Ludovik Slayer était un riche banquier accro aux jeu d'argent qui avait été interdit de jeux pour comportement agressif. Il a su rapidement se faire une place dans le cercle privé de la famille Sadovski. Son plus grand malheur a été de gagner une somme trop importante à leurs yeux, il a disparu subitement avant que Maître Martin s'empare de l'affaire.

Ces deux affaires sont d'ailleurs étrangement liées puisque Maître Martin, apparemment de concert avec mon service de répression des fraudes, pendant mon absence forcée par Scott, -vous remarquerez l'étrange coïncidence-, a lui aussi réussi à se faire inviter lors d'une partie privée, en présence de Princes d'Orient.

Je marque une nouvelle pause avant de terminer :

Le soir de son assassinat, il quittait le casino avec une mallette contenant plus de 30 millions de dollars qu'il a refusé de remettre en jeu. Il me paraît évident que son assassin a tenté de lui retirer les menottes qu'il avait accroché à son poignet, pour lui voler la mallette. A mon sens il s'agit d'un bleu qui devait faire ses preuves, envoyé par la hiérarchie.

Mes équipes travaillent d'arrache-pied pour leur faire tomber le masque. Mary, vous me connaissez, je suis pire qu'un pitbull. Lorsque je cadenasse mes directives autour d'un point précis, je ne lâche pas le morceau tant que les responsables ne me supplient pas d'arrêter de les torturer.

Oui Bryan Summer, le jeune prodige, est bien dans la place.

Mon regard se durcit terriblement au point que l'on pourrait me donner 15 ans de plus, lorsqu'elle me dit qu'un membre de ma famille sera en danger de mort. Ma dernière gorgée de limonade me brûle l'oesophage. Et c'est avec une détermination mûrie de longue date, que je lui réponds :

Si votre Père est le fusible qui ferait éclater une nouvelle guerre des gangs, la perte de ma femme ou de mon fils, est celui qui achèverait la mutation de mon âme. La mort de mon père a grisé mes convictions pures me poussant à conclure un pacte avec l'ensemble des chefs de gangs. Perdre un nouveau membre de ma famille ferait de moi l'homme le plus dangereux que New York n'aie jamais connu.

Je pose fermement mes mains sur les épaules de la Chef des Northerm Wolves, chose que je ne me serai jamais permise autrement que dans de telles circonstances. Étrangement mon charisme dépasse sa densité habituelle lorsque mon regard se plante à nouveau dans le sien, avec une animosité à donner des frissons :

Que l'on touche à un membre de ma famille et il n'y aura pas un, mais deux gangs supplémentaires à compter sur la carte de New York, dont le second sera sous ma coupe. Les têtes des Sadovski tomberont une à une, à commencer par ce Konstantin, jusqu'à ce que ma soif de sang soit tarie. Autant vous dire qu'il va falloir que des nombreux litres coulent avant que cette phase n'arrive.

A ces simples paroles, mon âme se noircie encore un peu plus.

Je tourne vivement la tête vers Gabriel lorsqu'il lance sa vanne, pour finalement voir le couteau de Mary se planter à un centimètre de son visage.

Même si je connaissais la réponse de Mary à l'avance concernant Sam, se l'entendre dire reste difficile à encaisser. Des milliers d'émotions contradictoires passent dans mon regard et marquent mon visage pourtant si jeune.

J'ai déjà songé à ma relation avec Sam, je souhaite de tout cœur la garder près de moi ainsi que mon fils. Nous formons une famille unie depuis que j'ai frôlé la mort lors de la chute du Dragon Noir.

Seulement je ne suis pas dupe, ma famille est toute ma force de vaincre mais elle est également mon talon d’Achille. Si une guerre des gangs devait éclater, je serais contraint de leur faire quitter New York.

Par ailleurs je compte bien conserver la tête du NYPD, aussi si je devais commanditer des assassinats, devrais-je le faire dans l'ombre la plus totale qu'il soit. Aux yeux de tous, sauf de Scott, je suis l'homme le plus intègre de New York, si ce n'est de toute l'Amérique, et je compte bien conserver cette image.

Je me passe la langue sur les lèvres :

Je ne ferais pas une telle chose par plaisir, Mary, mes seuls pouvoirs de Directeur du NYPD ne suffiront pas en cas de guerre ouverte, j'y serais forcé par les circonstances mais n'éprouverais pour autant aucune pitié.

Mes mâchoires se crispent sèchement tandis que je crache instinctivement une insulte en russe avec un accent aussi parfait que s'il s'agissait de ma langue maternelle :

Сука.

J'ai été récemment informé des investigations de Maître Martin sur un éventuel blanchiment d'argent de votre cabinet.

Les Sadovski ont encore frappé un grand coup en affaiblissant votre cabinet et me remettant le FBI sur le dos.

Alors que j'ai laissé ma colère s'exprimer de prime abord, c'est un masque impassible qui se dessine désormais sur mon visage, avec un regard glacial.

La vente des voitures à moitié prix ne prouve strictement rien. Nos deux familles se côtoient depuis plus de 5 ans. Rien n'empêche légalement votre époux à me faire un prix d'ami pour l'achat de deux voitures neuves aussi chères soient-elles.

Reste les tractation pour l'échange d'informations entre votre cabinet et le NYPD...Je dois avouer que Scott est une adversaire de taille, ou plutôt qu'elle trouve les bons alliés pour me faire chuter.

Après tout je suis l'un des hommes les plus reconnus dans toute l'Amérique, il n'y a rien d'étonnant à ce que l'on fasse tout pour m'écraser.

Je secoue lentement la tête en me passant l'indexe sur le menton :

Le jeu du chat et de la souris ne m'amuse plus. Scott se trompe de cible, m'envoyer officiellement au tapis ne m'empêchera jamais de tenir les ficelles d'une main de fer dans l'ombre.

Tenter de détruire ma carrière est une chose, mais les new yorkais n'ont pas oublié qu'elle est à l'origine de la vente du FBI aux Yakuza.

Mon regard devient si froid que l'on pourrait se demander si Virginia ne revit pas soudainement à travers moi. J'exprime finalement le véritable fond de ma pensée :

Les Sadovski et le FBI ont mis en route leur machine de guerre. C'est donc à notre tour de riposter. Tous les coups sont permis, n'est-ce pas ?

Je n'aime pas l'idée du départ de Mary, nous savons tous que c'est un coup des Sadovski pour l'éloigner de la maison et ainsi affaiblir la protection de son père. Avec son départ, je me retrouve seul dans la cuisine à bouillir comme un lion en cage.

Je suis finalement Kyle sans un mot pour me retrouver face à une pièce si gigantesque je ne vois pas Vladimir tout de suite bien que je puisse ressentir l'effluve de sa puissance. Je le trouve finalement alité sur le canapé.

Je le rejoins après avoir salué son infirmière d'un signe de tête. Son état fait pitié à voir mais pourtant un charisme surpuissant se dégage de son regard de glace. Qu'est-ce que ce serait s'il était en pleine possession de ses moyens ?

Je prends imperceptiblement une inspiration avant de lui répondre en un hochement de tête :

Mes respects Monsieur Nordic.

Entendu je serai bref. Nous sommes les deux pions en trop pour les Sadovski. New York nous appartient et nous ne les laisserons pas imposer leur loi ici.

Je parle assez lentement pour lui laisser le temps de bien tout saisir. Je fixe un point sur son front pour éviter d'être hypnotisé par son regard pendant ses réponses.

Afin d'avoir toutes les armes en mains je dois connaître les dirigeants de cette familles ainsi que leurs points faibles. Qui sont-ils et comment peut-on les éliminer, Monsieur Nordic ?

Mes questions sont brèves et directes, je le sens très faible et je dois obtenir un maximum d'informations car j'ai le sentiment que cette occasion ne se représentera pas.

J'écoute attentivement le Père Fondateur des Nordics et regrette de ne pas avoir pu le rencontrer des années auparavant. S'il ne se fait pas assassiner, il mourra de lui-même dans les années voire les mois à venir.

Si je comprends bien, l'étoile des Nordics est celle que les Sadovski vous ont tatoué en prison à Moscou lorsque vous êtes devenu Prince. Aujourd'hui les Northerm Wolves ont rajouté un loup lové contre ladite étoile. Les membres de la famille Sadovski devraient être identifiables par l'étoile, n'est-ce pas ?

Je réagis ensuite à sa mise en garde, je vais vraiment devoir rassembler les hommes les plus loyaux pour s'assurer de la sécurité permanente de ma famille, sans poser la moindre question. Je devrais ensuite leur faire quitter New York dans un premier temps, et l'Amérique ensuite si cela s'avère nécessaire, ce qui ne sera pas une mince affaire.

Je porte ma main droite à mon holster pour en tirer non mon arme de service, mais un couteau extrêmement effilé. Il ne s'agit pas de n'importe quel couteau, il a appartenu personnellement à Virginia. Je garde ce secret depuis bien longtemps, je ne suis pas sûr que mon père lui-même savait qu'il était dans un des cartons.

Je le tiens par la pointe pour lui poser le manche entre les mains. J'incline la tête en fermant les yeux quelques instants avant de les rouvrir en les plantant dans les siens :

Je mettrais ma famille à l'abri avant que la guerre ne soit officiellement déclarée, Monsieur Nordic. Ils devront tous mourir, sans exception.

Je vais être démis de mes fonctions pour la deuxième fois en 2 mois, il va être temps pour moi de laisser parler mon sang. Je me suis préparé à cette éventualité depuis la chute du Dragon Noir.

Je résiste le plus longtemps possible à son regard de glace pour tenter d'endurcir mon propre charisme.

J'ai rencontré Konstantin Sadovski qui me réclamait 5 millions de dollars. Il semble être le seul frère Sadovski à se dévoiler au grand jour. Il doit savoir qu'il sera la première cible. Leur fraternité est-elle véritablement si soudée qu'elle en a l'air, Monsieur Nordic ?

Je suis littéralement soufflé par le nombre de tatouages qui parcourent son torse. C'est à mon tour de garder le silence un moment. Je me passe les mains sur le visage, mille et unes questions passent à travers mon regard, mais je n'ai malheureusement pas la possibilité de toutes les poser.

Je me mordille la lèvre inférieure afin de contenir le flot de questions qui me passent par la tête. Je récupère le couteau et le manipule avant de répondre :

J'ai sans cesse besoin de connaître le monde dans lequel je vis, son passé, son présent et son futur. Vous êtes ma plus grande source d'information qui m'a jamais été donné d'avoir, Monsieur Nordic. Je regrette de ne pas avoir pu vous rencontrer plus tôt...

Ma déception est loin d'être feinte. J'incline la tête avant de glisser le couteau dans son étui attaché le long de mon avant-bras gauche, afin de le dégainer plus rapidement si nécessaire.

J'ai longtemps été un homme de droit, il a été difficile pour moi d'encaisser le coup en apprenant que ma cousine était Ellen. Malgré tout j'ai refusé de passer de l'autre côté de la barrière jusqu'à ce jour. Je suis resté à la limite de la légalité sans jamais plonger réellement dans le monde de la pègre.

Ce monde n'est pas le mien et pourtant il m'appelle, les évènements qui s'accumulent me poussent à franchir définitivement la ligne rouge.

Je ferme les yeux quelques secondes avant de les rouvrir et de les planter dans les siens :

Je souhaiterais que vous m'initiiez afin que je me fasse une place au sein de la pègre et que j'y sois respecté comme vous l'êtes. Je suis parfaitement conscient des dangers, bien qu'ils soient différents de ceux que j'encours en tant que Directeur du NYPD, dans les deux cas je flirte avec la mort.

Accepteriez-vous d'être mon mentor, Monsieur Nordic ?

Cette question il ne devait pas s'y attendre, et à vrai dire, je ne l'avais absolument pas anticipée non plus.

S'agissant des Sadovski, vous avez déjà énormément partagé vos connaissances, j'ai plus qu'abusé du court entretien que vous m'aviez accordé, et je vous en remercie infiniment. Si toutefois vous avez des informations que vous souhaitez partager et que vous n'auriez pas encore souhaité transmettre à votre fille ou votre fils, je suis pleinement à votre écoute, Monsieur Nordic.

La colère remplace rapidement le dessus sur la déception. Je fais volte-face et avance d'un pas vif vers le canapé. Je sors mon portable et le jette à moitié sur les jambes de Vladimir.

Les Sadovski viennent de détruire le portail, ils seront là d'une minute à l'autre. Appelez vos enfants, ils ont tous été écartés par un plan judicieux...

Je dégaine mon arme de service avant de fixer mon regard déterminant dans le sien :

Ils ont tout prévu...Sauf ma propre présence. Il va falloir me passer sur le corps pour espérer vous atteindre.

J'étudie les détails de la pièce de sorte que je puisse avoir l'avantage du "terrain". Je vais me poster dos au mur, pour avoir l'avantage de la surprise.

Je ne suis pas un spécialiste du terrain, mais j'espère pouvoir mettre mes autres talents en jeu pour permettre aux NW de rappliquer le plus rapidement possible. Je m'adresse à Vladimir :

Dispose-t-on d'hommes embusqués dans la Villa mis à part votre protection personnelle habituelle ?

Je ne comprends pas plus que Damon la décision de Vladimir. Mais que pouvions nous faire contre une telle détermination et autorité ? La seule chose qui nous reste à gérer maintenant c'est la guerre des gangs qui se profile à grand pas.

Je respecte le silence d'un Damon contrarié tout au long du chemin jusqu’à sa voiture personnelle. Je récupère les clefs qu'il me tend tout en grimaçant en jetant un coup d’œil à mon portable.

Je brise finalement le silence :

Ne le laissez pas sortir d'ici sans séquelles Damon. Il devra mourir comme le reste de sa famille. Il est hors de question que les Sadovski prennent le contrôle de New York et encore moins de l'Amérique. Il devra être suivi en permanence afin de vérifier ses intentions et de frapper au bon endroit, au bon moment.

Quelle que soit la voie que nous devrons emprunter pour arriver à nos fins, nous devons le faire ensemble. Nous sommes tous dans le même bateau : Sadovski et Scott, doivent être exécutés.

Mon regard est déterminé. Je suis fin prêt à prendre une voie détournée de la légalité.

Mes mâchoires se crispent lorsque Sam me dit que notre fils a disparu. Dans mon esprit c'est plus qu'évident, les Sadovski sont derrière tout ça. Je me mets au volant de la voiture personnelle de Damon et tente de reprendre contenance avant de mettre le moteur en marche et d'insérer mon téléphone dans l'emplacement prévu à cet effet.

A vrai dire, s'il s'agissait de ma voiture j'aurais violemment frappé le volant, aussi dois-je tout intérioriser en me donnant un semblant d'assurance.

J'appelle Sam immédiatement tandis que je quitte la cours du voisin des NW pour me diriger vers mon appartement. Compte tenu des circonstances, je ne m'étonne pas qu'elle me laisse qu'une demie sonnerie avant de décrocher. J'écoute toute sa détresse qu'elle sait parfaitement me communiquer avant de répondre le plus calmement possible, bien qu'elle puisse sentir la tension palpable dans ma voix, et notamment par le simple fait que je l'appelle par son prénom et non pas son diminutif :

Samantha ! Calme-toi je t'en prie ! Il n'arrivera rien de mal à notre fils, je te le promets !

Mes dernières paroles sont plus dites pour nous rassurer plutôt qu'autre chose. Malgré tout elle peut m'entendre souffler comme un bœuf comme si je venais de courir un marathon.

Où es-tu ? Je pars de chez Mary et Damon, j'ai été contacté par Mary concernant la fermeture de son cabinet par le FBI. Je suis resté piégé par une fusillade bien orchestrée, plus de réseau...

Je prends tous les raccourcis possible pour me rendre soit à l'appartement soit dans tout lieu où elle serait.

Après m'être fait exploser les tympans par Sam, je réponds à O'Malley :

Mary va se débrouiller de son côté, mais moi, oui tu as raison, je dois m'effacer.

Je marque une courte pause avant de lui parler avec une pointe de haine retenue mais bien présente :

O'Malley. Les Sadovski sont en marche, Konstantin Sadovski vient d'enlever mon fils. Je vais avoir besoin de toi et de tes équipes pour assurer la sécurité rapprochée de ta sœur en permanence, elle est la prochaine cible sur leur liste...

Je lâche un soupir lui laissant le temps de répondre avant de reprendre :

Dis-moi, l'appartement de June d'avant votre mise en ménage, il est libre ? J'ai besoin d'un endroit où le FBI ne pensera pas à venir me chercher. Il me faudrait le double des clefs rapidement, passe prendre Sam à l'école ou à l'appartement et amène la au Casa Lever. Je vous rejoindrais là bas pour la récupérer avec la clef de l'appartement.

Je l'écoute impatiemment, avant de reprendre Sam et de lui expliquer vaguement que son frère viendra la chercher. Je lui expliquerai que je sais qui est derrière l'enlèvement de notre fils et que je répondrais à toutes les questions qu'elles se pose depuis 5 ans et que j'ai toujours évité.

Je remercie O'Malley d'un signe de tête avant d'être submergé par l'excitation de Sam. Je pose mes mains sur ses épaules tout en plongeant mon regard dans le sien. Malgré le calme que je tente de montrer, il y a une grande part de haine dans mes yeux :

Moi aussi je veux récupérer notre fils Sam, moi aussi j'ai peur pour lui !

Mes mâchoires se crispent, mes narines se dilatent et me cœur s'accélère. Je relâche Sam avant de me prendre le visage entre les mains et de me frotter le front nerveusement. Je reprends contenance avant de lui répondre d'une voix audible que de nous trois :

Konstantin est l'un des trois frères à la tête de la famille Sadovski, responsables de la mort du Ministre de la Défense et de Michael Martin. Il n'y a jamais eu de virements bancaires frauduleux, le seul élément véridique c'est les 180 000$ pour les deux voitures que j'ai négocié avec Damon. Et ça je ne vois pas ce qu'il y a de frauduleux là dedans quel que soit la valeur réelle des voitures. Pour le reste, ils ont manipulés les dossiers sur le portable de Michael Martin avant de les envoyer au FBI.

Je lui laisse encaisser ça avant de poursuivre :

Leur objectif était simple, me mettre le FBI sur le dos et mettre hors jeu le cabinet de Mary pour lui éviter de me défendre, et me faire descendre en enfers.

Ils m'ont mis au cœur d'une fusillade pour que je ne puisse pas revenir vers vous, et nous enlever Dean en guise d'avertissement si je tente quoique ce soit. Dean et toi êtes à la fois mon point fort et mon point faible. Mais ils ne savent pas ce que je sais sur eux, et ce dont je suis capable lorsqu'on presse mon point faible...

Je lui prends le visage entre mes mains en rapprochant mon propre visage :

Je ne les laisserai pas faire de mal à Dean tu m'entends ? Je passerai par un autre moyen que par le biais du NYPD pour parvenir à mes fins s'il le faut, mais je récupèrerai notre fils.

La haine noire qui passe dans mon regard ferait trembler de peur n'importe quelle personne qui serait visée. Oui je ne manque pas d'idées pour récupérer mon fils, bien qu'elles soient complètement illégales.

Après quelques œillades à droite, et à gauche, je récupère les clefs de l'appartement de June :

Sortons d'ici.

Je sors les clefs de la voiture de Damon de ma poche et je comprends pourquoi c'est une vraiment une exception qu'il me fait là, lorsque je vois un détail qui m'avait échappé jusque là : Une photo miniature de sa petite famille sur le porte-clefs.

Je ne sais pour quelle raison, je fixe quelques secondes cette photo, tandis que de petites larmes naissent au coin de mes yeux. Lorsque je m'en aperçois, et que je tente de les cacher, il est trop tard, je croise le regard de Sam et me mords la lèvre inférieure.