Les couloirs

Je reste simplement aux côtés de Sam sans dire un mot pendant que nous traversons le couloirs menant à la salle de réunion en sens inverse avant de bifurquer sur la gauche, et de nous trouver un petit coin plutôt tranquille avant de la plaquer contre le mur et de l'embrasser tendrement. Puis, en caressant sa nuque, je réponds enfin à sa réplique en parlant à voix basse :

Tu es la seule à pouvoir me calmer instantanément ici Sam, ma journée avait déjà mal commencé, j'ai su faire l'impasse du début de matinée mais son insubordination en quittant la salle tout en me défiant du regard sans me demander l'autorisation de sortir, ça a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

Dès que les deux hommes sont entrés dans la salle de réunion, j'avais bien vu qu'elle ne tenait plus en place, il n'y a aucun signe corporel qui puisse passer inaperçu face à moi, même si je fais autre chose en même temps. Il n'en reste pas moins que son comportement est plus qu'étrange. Rappelle-toi le premier jour, elle nous avait signalé qu'elle venait de Chicago et qu'il fallait la guider dans New York car elle n'y connaissait rien. Et là, comme par hasard, O'Malley et Jake nous apportent deux hommes dont celui qui nous traquions depuis un mois et demi et elle se met hors d'elle-même en un quart de tour à la vue du Nordic ? Tu ne trouves pas ça étrange toi ? Un ami de grande date moi je veux bien, mais pour qu'il se trouve tout comme elle à New York subitement et fasse partie d'un gang, c'est trop gros pour moi, Sam.

Je m'arrête, l'embrassant dans le cou puis la regarde à nouveau :

Cette fille est étrange, d'abord elle arrive en retard et trouve le moyen de l'ouvrir plutôt que de se faire toute petite, ensuite elle s'insurge presque lorsque Dean lui fait part de son infiltration chez les Black Wolves alors que c'est sa spécialité et maintenant ça...J'en viens presque à me demander si c'est vraiment une bonne idée de l'envoyer chez les Black Wolves.

Je soupire, me laissant caresser et me noyer dans son regard :

Enfin bref...Profitons un peu de cette pause...

Je l'embrasse à nouveau puis vérifie que nous sommes bien seuls.

Je lui prends le visage entre les mains et l'embrasse à nouveau avant de répondre :

Tu as raison, je verrai ça avec elle, une fois calmé. En ce qui concerne les Black Wolves, je ne sais pas vraiment ce qu'elle vaut sur le terrain, mais si elle se débrouille vraiment bien, plutôt que d'être un sous-fifre, elle pourrait éventuellement se débrouiller pour jouer une carte semblable à celle que j'ai joué avec les Yakuza. Mais la Diplomatie ne marchera pas deux fois, surtout si elle tombe sur le type que j'ai croisé. L'idéal serait d'obtenir le maximum d'informations concernant le gang.

A vrai dire c'est Kévin le mieux placé pour en obtenir, mais son contact peut très bien le mener en bateau. Il devra donc être capable de différencier le faux du vrai, ce qui est une tâche très difficile.

Je lâche soudain un gros soupir :

Oui je verrai avec Dean pour l'infiltration...

Je laisse un blanc, levant les yeux au ciel tout en lui caressant le visage :

Ce matin, alors que j'étais d'une humeur plus que joyeuse, Paul s'est mis à exploser et nous a convoqué lui et moi dans son bureau. En arrivant je suis tombé face à la nouvelle recrue d'O'Malley, Jake Connor. Ton frère a eu la merveilleuse idée de lui dire que Paul s'appelait Rudy et qu'il était le gay de service qui fournissait les "tenues civiles" pour lui permettre de monter dans sa fichue voiture de collection. Et cet abruti fraîchement diplômé est tombé dans le panneau à pieds joints.

Je te laisses deviner qui s'est fait passer un savon...C'est bibi...Pourquoi ? Parce que je me repose sur les épaules de mon père paraît-il et que je n'en glande pas une...Et que je suis incapable de tenir mes hommes.

La colère remontant, je me mords la lèvre inférieure nerveusement puis fais craquer mes doigts et ma nuque :

J'ai commencé par admonester la nouvelle recrue en lui faisant bien comprendre que c'était qu'un abruti de première qui avait eu son diplôme dans une pochette surprise, puis, je suis descendu avec lui au parking où une véritable joute verbale a eu lieu entre O'Malley et moi-même. Je lui ai fait comprendre que je n'étais pas Paul et qu'il ne me trainera pas comme son petit chien, il a du caractère mais j'en ai autant que lui. Il a joué la carte de la dégradation de nos relations si je continuais à lui prendre la tête en lui explosant mon autorité au visage, mais je n'en ai que faire, si c'est ce qu'il faut pour le soumettre, elles se dégraderont !

A travers mon résumé je lui fais bien sentir le surtaux de testostérones qui a explosé dans les parkings ce matin :

Voilà ce qui s'est passé ce matin Sam. Mon air radieux que j'ai pu afficher dans la salle de réunion n'était que de façade, j'avais plutôt les nerfs à vif, ce qui explique sans aucun doute mon énervement incontrôlé à l'encontre d'Abigail. Ceci explique cela...

Soupirant à nouveau, je lui passe les bras autour de la taille et lui dépose un baiser sur le front.

[HS: Connaître toutes les caches de son gang (8/10), influence sur un civil (10/10), séduire un individu avec facilité (10/10), donc 1 point en capacité Terrain]

Certes, je m'attendais à quelque chose de ce genre mais certainement pas débiter à cette vitesse. Je soupire doucement alors que je regarde ma mère droit dans les yeux. Elle semble véritablement inquiète et je dois bien avouer que ce qu'elle vient de m'apprendre ne me plait pas mais alors pas le moins du monde.
J'en fronce même légèrement les sourcils, Josh, l'appât? Risquer ! Très très risqué ! Et le capitaine Summer avait besoin de moi? Cette fois, cette information, je n'y crois pas une seule seconde... Même s'il aurait pu me surveiller de cette manière, il ne me fait pas assez confiance pour cela. Enfin, tant pis, mon excursion avec Bastian a vraiment duré plus longtemps que prévu, j'ai l'impression qu'il s'en est passé des choses durant mon absence !
Même si j'aurais préféré avec mon supérieur, je dois bien avouer que je ne regrette pas d'être revenue au NYPD, surtout après ce que je viens d'entendre. Si je n'étais pas revenue, j'aurais détruit encore un peu plus ma couverture, déjà que j'ai du mal à m'intégrer correctement dans l'équipe...

Bryan m'a bien fait comprendre le matin même qu'il avait quelques doutes vis à vis de moi, et je ne sais rien des pensées de son père alors...

J'étais en patrouille dans Staten Island mais cela n'a rien donné, à part un poignet meurtri, je reviens donc bredouille, une fois de plus...

Je lui montre d'un air lasse mon poignet qui a gonflé légèrement et qui semble pris d'une certaine rougeur puis je la regarde encore une fois, elle est vraiment anxieuse, ça se voit. Mais je ne peux pas discuter de certaines choses ici, pas entre ces murs dans lesquels on est surveillé en permanence par des caméras.

Je ne suis pas vraiment rassurée sur le fait que Josh joue l'appât, aussi accompagné et encadré soit-il, tu aurais dû l'empêcher de faire ça ! Une balle en pleine tête et bam ! Plus de Josh ! Tu aurais dû le retenir ! Je ne t'ai pas appelé pour l'amener à l'abbatoir ! ET qu'importe s'il a une protection quelconque, les accidents, ça arrive vite dans notre métier.

Je la foudroie légèrement du regard pour lui faire comprendre que je n'approuve pas son idée, au contraire même, elle aurait du m'appeler.

Et si tu voulais vraiment me joindre, tu l'aurais fait, t'as mon numéro maintenant. Donc commence pas à dire que j'avais disparu, je pouvais être en contact avec toi quand tu le voulais ! Rhaa... Maman, t'aurais dû le faire, je serais venue, il n'y aurait pas eu tous ces problèmes qui vont me retomber dessus... Je ne peux malheureusement pas t'en parler ici, pas dans cet endroit en tout cas.

Je laisse retomber mon bras droit contre mon corps pour éviter de penser à la douleur lancinante qui reprend...
Je la fixe puis regarde le reste du couloir, pas grand monde, d'un côté vu l'heure qu'il est c'est un peu normal, c'est la fin du service... Même si les autres sont encore sur le terrain.

Soit on s'éloigne de ce lieu pour discuter, soit on reste ici et on attends Josh sans en parler. Tu choisis.

Après m'être amusé pendant quatre heures à courir dans toute la salle réservée au nouveau gadget du NYPD, je décide de retourner aux affaires. Je déambule dans les couloirs et vais me servir un café à un des nombreux distributeurs de caféine.

Je m'installe tranquillement à une table dans un coin, près d'une fenêtre pour contempler la ville et sors, non sans serrer les mâchoires suites aux cascades effectuées, le bout de papier sur lequel j'ai noté le numéro du service hospitalier.

Portant le café à mes lèvres de ma main gauche, je compose le numéro de la droite et laisse sonner en admirant la ville vue d'ici.

Lorsque qu'une voix féminine décroche, je pose mon café sur la table et quitte la vitre du regard pour me concentrer sur ma communication. D'une voix assurée je lui réponds :

Bonjour madame, Capitaine Summer de l'équipe Anti-gang du NYPD, à l'appareil. Je me permets de vous contacter car je souhaiterais obtenir des informations concernant une jeune femme enceinte qui a été admise au sein de vos services il y a cinq mois, suite à une fusillade entre deux gangs, dont elle était témoin. Serait-il possible de m'obtenir le plus rapidement possible un entretien avec le responsable de votre service à ce sujet ?

En attendant sa réponse, je bois quelques gorgées de café.

Je lève un sourcil de surprise lorsque j'entends la femme au bout du fil s'exciter pour confirmer à sa collègue que je suis bien le Capitaine Summer. J'ignorais que j'étais si apprécié de la population...Si tous les new yorkais réagissent comme cela à l'annonce de mon nom, et a fortiori la gente féminine, je vais devoir songer à me déplacer avec deux membres de mon équipe de terrain, au minimum...Bien sûr c'est flatteur, mais bon, je ne suis pas à l'abri d'un accident suite à un acte d'un fan.

Un large sourire se dessine sur mon visage lorsqu'une autre voix féminine prend le combiné pendant que je suis mis en attente. Si je suis célibataire ? Navré...Je fais un bruit de gorge lorsque je les entends se chamailler encore quelques minutes avant d'obtenir ce que je suis venu chercher :

Très bien, notez-moi pour 10h dans trois jours s'il vous plait, je prendrai également volontiers son numéro personnel pour le tenir informé de tout empêchement mais également pour se fixer un lieu de rendez-vous. Visiblement si je dois me déplacer à l'Hôpital, il va me falloir tout un escadron de garde du corps, dis-je sur le ton de la plaisanterie.

Ah et puis...Vous pourriez dire à votre collègue que je ne suis malheureusement pas libre ? Je ne souhaiterais pas trop la décevoir !

Je vous remercie également pour votre accueil.

Je fronce les sourcils en entendant le secrétaire faire des pieds et des mains pour se débarrasser d'une journaliste qui veut m'interviewer à propos de je ne sais quel sujet d'ailleurs. Je regarde ma montre et soupire...Je fuirais bien par la porte de derrière pour aller à l'appartement de Sam et ainsi l'attendre tranquillement. Mais d'un autre côté, cette femme a raison, j'ai souligné dès ma première interview que je serai plus proche de la population que mon père l'était...

Je prends donc mon portable et envoie un sms à ma dulcinée :

Citation :

Au secours, une journaliste veut ma peau en m'infligeant des heures sup'...Moi qui voulais être tranquille plus tôt avec toi ce soir...Pitié rejoins-moi au NYPD au plus vite pour écourter cette fichue interview que je ne pourrai pas éviter plus longtemps...

Ton homme.

Je me dirige vers le lieu de l'altercation en silence puis croisant les bras sur ma poitrine, et d'un ton autoritaire je lance dans leur dos :

Qu'est-ce que c'est que ce vacarme ?! Que fait une journaliste dans nos locaux à une heure tardive de la journée ? Nous avions rendez-vous ?

J'attends qu'elle se retourne pour me me dire qu'elle est sur un siège éjectable et que son maintien en poste est entre mes mains pour jouer la carte de l'intimidation.

Je garde les bras croisés et salue mes hommes de la tête avant de répondre à l'Officier Smith :

Un instant Officier Smith je vous prie.

Je fixe ensuite la journaliste de mes yeux bleus-verts et réponds à ses propos :

Vous allez commencer par vous calmer et arrêter de crier comme une hystérique ou vous allez effectivement perdre toutes vos chances de m'interviewer. Comme tous mes hommes j'ai enchaîné les heures supplémentaires ces derniers mois Madame, tout comme eux, je suis fatigué.

Sur quel sujet précis porterait votre interview qui diffèrerait de tous ceux que j'ai déjà donné et qui justifierait une telle urgence alors que j'ai des plages horaires précises pour recevoir les journalistes ?

Je fronce les sourcils et hoche la tête avant de lui répondre :

Très bien. Mais autant vous prévenir de suite, je serai succinct dans mes propos.

Je regarde ma montre puis lui dis :

Je vous accorde trente minutes. Cela suffira-t-il ou vous faut-il plus de temps, en quel cas il faudra prendre rendez-vous ?
Si cela vous convient je vous prierais de bien vouloir me suivre dans mon bureau.

Puis à l'adresse de l'Officier Smith :

Officier Smith vous nous suivriez s'il vous plaît ?