Episode 1 : Russian Roulette [Bryan Summer]

Pendant un moment, j'ai cru être surmené par le travail que je me suis infligé ces derniers mois. Cela fait plus de six mois que j'ai mis l'ensemble des services internes du NYPD au plus haut degré de sécurité, et que j'ai multiplié les recrutements dans tous les équipes spécialisées, en particulier celle AG.

La médecine du travail a bien failli me mettre au repos forcé, avec l'appui de mon épouse qui plus est. Il est vrai que je passe la majorité de mon temps au bureau ces derniers temps. Combien de fois Sam est-elle venue me chercher alors que je m'étais endormi sur le bureau, une dizaine de gobelets vides devant moi ?

Je commençais à me dire que finalement mes craintes étaient infondées, jusqu'à ce que le silence de mort qui régnait aux abords de mon bureau soit soudainement brisé par les sonneries de mes téléphones et de mon bipper. Mais surtout tout ce vacarme dans le couloir.

Ma tête va exploser, je deviens fou, je dois manquer de sommeil voilà tout. Et pourtant...Mes craintes deviennent réalité lorsqu'un officier entre subitement dans mon bureau sans frapper pour m'annoncer sans préambule l'assassinat du Ministre de la Défense.

Je lève la tête et fusille de mon regard intimidant le pauvre homme déjà tout tremblant et aussi blanc qu'un cachet d'aspirine. Je claque finalement mes mains sur le bureau :

Vous venez d'achever de mettre ma journée en l'air Officier Flint ! Je savais que j'aurais du être présent à cette interview. Fichues obligations professionnelles.

Je me lève et attrape ma veste que j'enfile immédiatement. Je fouille dans ma poche avant de lui lancer les clefs de ma voiture personnelle, étant donné que toutes les voitures de fonction sont déjà prises par les équipes que j'ai envoyé sur place.

Faites amener mon véhicule devant le commissariat, je veux qu'il soit opérationnel dans 5mn. Je me rends sur place.

Mon autorité ne souffre d'aucune contestation possible.

Je referme d'un revers de la main le dossier de candidature que j'étais en train d'étudier avant de quitter mon bureau et de répondre au téléphone. Sans même regarder je sais qu'il s'agit d'O'Malley, le Capitaine de l'équipe AG. Tout en marchant à pas rapide dans le couloir pour me rendre dans la salle de réunion où est restée une partie de l'équipe, je lâche :

Je sais, le Ministre de la Défense vient de se faire descendre. Prépare-moi le terrain j'arrive le plus vite possible. Installez le cordon de sécurité et refusez toute intervention médicale et autres avant que je n'arrive. Aucune trace ne doit être effacée malencontreusement.

Le téléphone à l'oreille, je fais les cent pas dans le couloir.

C'est fou comme la notoriété vous rappelle qui vous êtes dans les moments où vous avez besoin de vous éclipser rapidement. Mais c'est ainsi, je suis celui qui, aux yeux de la population, a fait tomber la tête des Black Wolves.

Sans m'arrêter d'avancer pour rejoindre ma voiture, aidé pour se faire par mes hommes, je réponds tout de même quelques phrases aux journalistes tout en sachant que cela entrainera d'autres questions. Je ne peux toutefois pas les ignorer purement et simplement sans écorner l'image du NYPD que j'ai si difficilement forgé ces dernières années. Et surtout, quelle imagine donnerais-je à mon fils, qui doit être scotché devant la télévision à l'heure actuelle ?

Je ne suis pas en mesure d'affirmer quoi que ce soit avant que mes équipes aient mené une enquête. Je n'écarterai aucune piste. La seule chose dont nous sommes certains et tous témoins, c'est que le Ministre de la Défense a été assassiné. Je n'ai pas d'autres éléments à rajouter pour le moment.

Laissez-moi passez s'il vous plaît.

Un signe de tête à l'attention de mes hommes suffit pour qu'ils mettent tout en œuvre pour me sortir du bourbier des journalistes.

Gangs. Voilà un mot qui ne doit pas être prononcé en public, à moins de savoir réellement à qui on à affaires. Je ne comprends pas le coup de pub de feu le Ministre de la Défense sans m'avoir transmis le programme de sa conférence au préalable. Je suis a priori la personne la plus apte de New York à aborder ce thème. En tous les cas, je le croyais jusqu'à présent, mais il faut croire que je n'ai pas eu assez de jugeote pour anticiper son assassinat. Suis-je déjà dépassé en matière de gangs ? Devrais-je jeter l'éponge pour m'occuper exclusivement de ma vie de famille ?

Non. Le mal est fait, je ne pourrais pas le réparer mais la population new yorkaise compte sur moi pour assurer sa sécurité. Et moi ? Pouvais-je toujours compte sur mon pacte passé avec les Chefs de gangs ? Je ne sais plus vraiment. Tels sont en cet instant les doutes qui règnent dans mon esprit tandis que je réalise que je suis arrivé à destination.

Après une rapide évaluation du corps du Ministre de la Défense qui ne me permet pour le moment pas de trouver le moindre indice qui pourrait aiguiller ma réflexion, je m'approche de mon Capitaine. Mon visage est encore plus contrarié que le sien. Je soupire à sa fausse question, dont la réponse relève de la logique.

Je n'ai pas d'éléments supplémentaires que tes équipes n'ont pas pu obtenir, à t'apporter après le premier visionnage de la vidéo. Je suis désolé.

Je suis désolé. Voilà une expression que je n'utilise jamais lorsqu'il s'agit d'enquêter. Oui je suis désolé, certes du meurtre du Ministre de la Défense, mais pas seulement. Je suis désolé de ne pas avoir expliqué les raisons de tous les renforcements que j'ai effectué sans en aviser qui que ce soit. Toute mes équipes n'ont pas forcément la même perception du monde que moi. Nous les surdoués vivons en quelque sorte dans une bulle à part. Aussi lorsque je poursuis, c'est au-delà du meurtre même que je m'exprime :

Ça fait près de 8 mois que je redoutais une affaire de ce genre. J'ai presque envie de te dire "je savais qu'on le tuerait." J'ai débloqué toutes les enveloppes qui étaient à ma disposition de la manière le plus subtile possible pour gonfler l'ensemble des équipes du NYPD, et plus particulièrement l'équipe AG. Ce n'est pas dans mon habitude de jouer aux experts comptable O'Malley, j'ai d'autres chats à fouetter.

La discrétion. Voilà le maître mot qui vient de coûter la vie au Ministre de la Défense. A plusieurs reprises j'ai serré les dents pour ne pas demander des budgets plus importants au Ministère de la Défense. Quelle ironie ! Mais comment aurais-je pu justifier une telle requête ? Une prémonition ? On se serait bien payé ma tête là-haut en m'envoyant en repos forcé.

Je le laisse réagir avant de reprendre :

Depuis l'arrivée de la famille des Sadovski à New York, je les ai dans le collimateur. Une mafia supplémentaire sur un territoire blindé de gangs, même si nous en avons fait couler deux, ce n'est jamais bon signe. Cet assassinat, ce peut être aussi bien un gros appel de phares des gangs préexistants, comme une montée en puissance des russes. Et si tu réfléchis bien, ça fait deux gangs russes présents sur le territoire dorénavant. Les Nordic's et les Sadovski. Si tu veux réellement mon avis, le meurtre du Ministre de la Défense, ce n'est que le début. La traque intensive aux gangs est officiellement relancée.

Je conclue finalement en revenant à notre enquête :

Quels indices a-t-on découvert jusqu'ici ? Les hommes que tu as envoyé en direction des building, ont-ils trouvé quelque chose ?

Je suis le Maître incontesté des réflexions à chaud qui ont tendance à être en grande partie dans le vrai.

Je fais une moue sceptique lorsqu'il parle d'un éventuel fanatique, ce dont il ne croit lui-même pas.

Fanatisme et professionnalisme ne vont pas ensembles.

Mes yeux s’étrécissent lorsque l'un de nos collègues émet l'hypothèse d'un oubli s'agissant de la douille abandonnée. A l'évidence mes pensées divergent à nouveau sur ce point.

Le crime est trop parfait. Ce n'est pas un oubli de la part du tireur. Je suis prêt à jouer mes clefs de voiture sur une table de pok...

Je bloque soudainement avant de finir ma phrase. Mon regard semble s'illuminer de mille feux tandis que mes yeux s'ouvrent en grand :

Nous ne sommes pas tant dans la merde que ça O'Malley. Depuis combien de temps n'as-tu pas plumé un gangster au poker en te faisant passer pour un bleu ?

Un sourire sadique se dessine sur mes lèvres.

Il est temps de jouer au chat et à la souris. Et sans vouloir faire un vilain jeu de mot, la balle est dans notre camp. Nous jouons le chat.

Oui j'ai des idées derrière la tête, et ma carrière qui prenait un chemin un peu trop fade à mon goût, est sur le point de rebondir à nouveau, au détriment de la vie de feu le Ministre de la Défense.

Comme pour illustrer la lumière soudaine qui vient de se faire dans mon esprit, je claque des doigts :

Demande à une équipe de prendre notre position pour empêcher les curieux et toute équipe externe au NYPD d'approcher du lieu du crime. Et suis moi en emportant la mallette d'expertise avec toi. On va sur la terrasse.

Je le fixe du regard et pose une question incongrue pour qui n'a jamais travaillé avec moi :

Qui a tué le Docteur Lenoir, et avec quelle arme ? Le lieu, nous l'avons déjà. La partie commence maintenant.

Je ne m'attendais pas à avoir la moindre trace au premier coup d’œil. Si nous avons réellement affaires à un voire plusieurs professionnels, j'aurais été déçu d'avoir des indices dès mon arrivée. Je vais enfin pouvoir mettre en œuvre tout mon savoir-faire, celui qui me distingue de l'ensemble de nos experts.

Je m'enferme dans ma bulle intellectuelle, répondant à mes collègues uniquement si nous avons des informations intéressantes à partager. Je commence par faire une nouvelle analyse rapide d'un regard circulaire de la terrasse.

Les neurones qui cogitent, je prends ensuite le sachet des mains de mon collègue afin de photographier la douille en prenant des clichés sous différents angles, ainsi qu'un autre zoomé sur la marque, avec mon téléphone portable.

Je prépare mon terrain, pour se faire j'ai besoin d'espace. Aussi je pose la mallette à ma droite avant de l'ouvrir pour enfiler des gants, en sortir le laser permettant de détecter des traces et empreintes invisibles à l’œil nu, en plein jour. Je sors également le pinceau. Je referme ensuite la mallette pour déposer mon portable dessus et y transférer les clichés que j'ai pris afin de les analyser de plus près.

Dans un premier temps, je ne travaille qu'avec mon cerveau en zoomant, dé-zoomant et faisant pivoter tous les clichés à la recherche du moindre indice supplémentaire le plus infime soit-il. Il est également évident que mes connaissances linguistiques élargies pourraient également s’avérer utiles dans cette analyse.

Dans un second temps, fort ou non, de notre évolution sur le sujet, je lancerai une analyse plus fine en demandant aux nombreux programmes inter-polices et judiciaires de me trouver un lien le plus infirme qui soit avec toutes les bases de données de balistiques dont l'ensemble des services dispose.

Pendant que la recherche sera en route je m'adresserai à O'Malley :

Veille à ce que l'on m'apporte dans les plus brefs délais possible le fusil à lunette le plus sophistiqué dont nous disposons. La présence de nos meilleurs tireurs d'élites sera indispensable également, dont Marianne et Lucie. Je souhaite m'assurer que nous avons affaires à un ou plusieurs hommes.

Pour m'expliquer un peu plus sur ma façon de voir les choses, je fais tourner mon portable en multitâche en ouvrant la vidéo que je repasse au ralenti, et notamment le moment où la rafale part de la terrasse.

Je montre mon écran de l'indexe en stoppant la vidéo

Une seule rafale semble avoir été tirée, et la poitrine du Ministre de la Défense a été perforée à 5 endroits différents.

Si la confirmation de la présence de plusieurs tireurs, a priori cinq, ainsi que les précisions balistiques de Marianne devraient en principe nous ouvrir des pistes, elles ne font qu'embrouiller mes esprits. En effet à ma connaissance seuls les Northern Wolf importent des armes russes, or, non seulement ce n'est pas leur mode opératoire de ne pas laisser leur signature derrière eux, mais en plus, Damon et Mary Wolf ne m'ont pas contacté. Non il y a quelque chose qui cloche dans tout ça.

Merci du partage de tes précieuses connaissances du terrain, Marianne, tu confirmes mes soupçons concernant la présence de plusieurs tireurs.

Je tape quelques mots sur le portable afin qu'il affiche le logo des Northern Wolves.

Sauf que ça ne colle pas. Le seul gang à notre connaissance qui importe des armes russes à New York, c'est les Northern Wolves. Et ne laisser aucune signature ostensible derrière eux, ce n'est pas leur marque de fabrique...

Je secoue la tête :

Il faut reprendre tout depuis le début, à savoir obtenir le discours intégral que le Ministre de la Défense comptait prononcer.

J'irai bien prendre rendez-vous un de ces quatre pour la révision de ma voiture moi du coup...

Il me manque un élément clef pour pouvoir désigner ne serait-ce qu'un gang dans mon raisonnement. Et rester ici ne me permettra pas de recueillir plus d'éléments que je n'ai déjà.

Je contacte finalement O'Malley qui est resté sur place par talkie-walkie :

Le Ministre de la Défense n'avait rien prévu de particulier concernant son discours à propos des gangs, il avait simplement l'intention de faire état de la baisse de la criminalité constante depuis ma nomination à la direction du NYPD et prévoyait d'augmenter notre budget pour plus de recrutements. Toi qui étais sur place, il n'a rien dit de particulier qui ne figurait pas sur sa fiche directive avant de se faire abattre ? En tout cas c'était prémédité, cinq hommes armés de snipers ne se pointent pas à tout hasard "au cas où le politicien ferait un pet de travers".

Je signalerai ensuite que je ne reste pas ici et compte rentrer chez moi réfléchir à tout ça à tête reposée, et lui donnerais la permission, ainsi qu'à Marianne, après qu'il ait fait cadenasser toutes les issues menant au lieu du crime, et de m'avoir fait un rapport sur les circonstances de la mort du Ministre de la Défense, de rentrer également.

Il est inutile de se casser la tête à chaud sans informations supplémentaires, cela ne fera de toutes façons pas revenir le défunt. Afin d'éviter les journalistes que nous pourrions croiser en chemin, je confierai ma voiture à l'officier qui m'a conduit ici afin qu'il l’amène chez moi en effectuant un détour, tandis que je monterai à l'arrière d'une voiture balisée du NYPD pour me faire déposer directement.

Je rentre sans faire de bruit, et je fais bien puisque ma femme est plongée dans ses dossiers. Quant, à mon fils...Un large sourire se dessine sur mon visage lorsque je le vois concentré à jouer sur ma tablette tactile, à un jeu qu'il aura certainement pris soin de télécharger et installer lui-même.

J'accroche mon gilet pare-balles dans l'entrée à défaut d'avoir repris ma veste, range mon arme temporairement dans un tiroir d'un meuble adjacent, tout en prenant soin de le fermer à clef et de mettre cette dernière dans ma poche. Bien qu'il ne soit pas à la hauteur de mon fils, on n'est jamais trop prudents.

Je me penche au-dessus de mon fils pour regarder ce qu'il fait, avant qu'il ne remarque ma présence et saute dans mes bras tandis que je lui ébouriffe les cheveux :

Comment va mon petit ange qui installe des jeux sur ma tablette tactile tout seul ? A quoi jouais-tu aujourd'hui ? Tu n'as pas trop embêté maman ?

Je nous emmène ensuite dans le salon, pour rejoindre Sam. Je lui dépose un doux baiser sur les lèvres tandis que notre fils exprime toute sorte d'onomatopées pour manifester son faux dégoût.

Je caresse la nuque de Sam du revers de la main avant de prendre la parole tout en posant mon regard des plus tendre sur elle, qui ne m'a jamais quitté en sa présence depuis ces cinq dernières années :

Tu t'en sors avec tes dossiers ma douce ? Tu as pu souffler un peu depuis ce matin que je suis parti tôt ce matin ?

J'esquisse un sourire à la réponse de mon fils tout en m'adressant à Sam :

On a un fils très doué pour son âge, il se débrouille très bien avec la technologie, je retire presque rien de ce qu'il installe généralement. Parfois je me dis que son cerveau évolue un peu trop vite...

Je ferme les yeux un instant :

Pour ce qui est de ma journée ma douce, c'était pour le moins que l'on puisse dire, une journée pas comme les autres. En théorie je devrais encore être sur le terrain à l'heure actuelle, mais j'ai jugé bon de renvoyer nos équipes chez elles, et j'en ai profité pour faire la même chose.

J'aimerai que l'on passe un week-end sans travail, rien que pour nous trois. Ces derniers mois n'ont pas été faciles pour nous, et je crois que c'est un moment crucial que nous devrions nous accorder.

Mon regard est langoureux, mais empreint d'anxiété et de frustration. Pour que je demande à couper les ponts avec le boulot, c'est que je doute de ma capacité à gérer la surcharge de travail qui m'attend.

Comme je sais que Sam est en train d'essayer de percer mon esprit en lisant entre les lignes, je décide de lui faciliter la tâche en sortant mon téléphone portable de ma poche avec l'information de l'assassinat du Ministre de la Défense en première page, face retournée afin de préserver l'innocence et la pureté de notre fils. Je lui mets aussitôt entre les mains.

Puis à l'attention de mon fils pour occuper son attention ailleurs:

Il faudra que tu m'expliques comment on joue aux jeux que tu as téléchargé sur ma tablette Dean, tu voudras bien faire ça pour papa ?

J'allais répondre à Sam lorsque mon téléphone sonne en affichant un numéro privé. Je déteste les numéros privés, et d'autant plus dans de telles circonstances. Mes articulations se tendent subitement. Je laisse trois sonneries tout en plongeant mon regard dans celui de Sam, avant de décrocher. La voix du leader des NW me rassure. Je m'assois sur une des chaises autour de la table du salon tout en passant le revers de ma main droite sur mon front :

Ah...Bonjour Monsieur Wolf, un rendez-vous pour le CT annuel de ma voiture pour 13h30 cette après-midi ? Je consulte mon épouse, un instant je vous prie.

Je pose ma main sur le téléphone avant de parler à Sam :

J'avais demandé un RDV pour le CT de la voiture à la suite de l'assassinat du Ministre de la Défense en prévision des semaines à venir qui risquent d'être overbookées pour moi entre les RDV privés et l'enquête, Monsieur Wolf, me propose cet après-midi 13h30, que dirais-tu d'une petite sortie en famille au garage ? Cela pourrait être l'occasion pour Dean de voir les voitures de collection dont il dispose, et pour nous deux de souffler un peu.

Bon, d'accord, je tourne ça un peu comme ça m'arrange, mais elle ignore toujours que Damon et May Wolf sont les leaders de NW. En fonction de sa réponse, je confirmerai ou décalerai à un peu plus tard dans l'après midi, s'il est disponible bien sûr.

J'adresse un sourire à ma dulcinée avant de reprendre la conversation téléphonique :

Mon épouse consent à mettre ses dossiers de côté pour une après-midi, peut-être réussirez vous à libérer la votre des siens également. Pardon ? Oui je vous le consens Monsieur Wolf, ce sont des défis difficiles à relever par les temps qui courent.

Il pourrait presque percevoir mon sourire à travers la communication.

Le petit dernier accroché à la jambe de Damon m'arrache un sourire, il semble à première vue être l'opposé de ses frères. D'ailleurs lorsqu'il dit que c'est son quatrième, je tilte mais de dis rien par crainte de faire une gaffe. Je pensais que les jumeaux étaient les aînés.

Avec une pointe d'amusement dans le regard je réponds au Wolf :

Vous aviez deux tornades et vous avez prié Dieu pour que le suivant soit un ange, il vous a fait hériter d'un koala c'est bien cela ?

Je remarque également que mon fils d'habitude plutôt enclin à aller vers les gens, est plus discret, sans pour autant être accroché à nos jambes comme le fait Milan. Serait-ce les journalistes qui l'ont intimidé ou autre chose ?

Je me mets à la hauteur de Milan pour lui passer d'un geste mon indexe incurvé sur la mâchoire :

Bonjour Milan, moi c'est Bryan. Alors c'est toi qui est chargé de nous faire visiter les voitures toutes neuves que ton papa vient de recevoir ?