Episode 1 : Btooooom ! [Lucas Sokolov]

Je me sens mal à l'aise à l'intérieur de la voiture du bras droit, je me fais le plus petit possible, j'ai peur que le mouvement de trop puisse me causer du tort, mais visiblement je n'ai commis aucune connerie. Je hoche la tête pour acquiescer, une fois de plus, quand il me dis de garder l’œil ouvert à toute heure . Quand je suis enfin déposé devant l’hôtel qui sert aux demoiselles de compagnies, je vois ce que je dois protéger, et je dois avouer que dans le lot y en a des jolies nanas. Comment ça se fait que de telles morceau se soient vu obligé de faire le trottoir ? Enfin bon, on ne choisit pas toujours son destin.

L'un d'entre elles s'avancent vers moi, et vu ses paroles j'en déduis qu'elle fait soit office de leader, soit de délégué syndicale, bref une provocatrice d'importance.

J'hésite un instant, dois-je la jouer cool et tenter de m'attirer leur sympathie, ou alors la jouer sans pitié pour les rassurer sur le fait que je n'en aurais pas non plus envers ceux qui leur feront du mal ? Je me demande quelle variante sera celle qu'elles respecteront le plus.

Je me retourne vers elle et lui adresse un grand sourire, tellement grand qu'il en devient des plus malsains, et ferait poindre au moins une touche d’inquiétude chez n'importe qui de normalement constitué.

« Petite, dans ton métier tu devrais savoir une chose, peut importe le calibre tant qu'on sait s'en servir... Après, tout seul compte la performance et ce qu'on laisse croire au client, pas vrai ? Et bien crois moi dans mon domaine je sais faire ces deux choses, surtout en ce qui concerne le laisser croire. »

Mon sourire redevient plaisant, et je me met à la regarder droit dans les yeux, attendant qu'elle en ai saisit tout les sous-entendu que je voulais laisser passer dans mes paroles.

Elle éclate de rire à ta réponse,

Oh ! Tu as l'air d'être un petit nerveux ! J'espère que tu sauras bien nous protéger mon chou, en échange, peut-être que tu auras quelques gâteries...

C'est cadeau, dit-elle avec un clin d’œil.

Elle repart alors vers ses collègues qui font le tapin. Comment veux-tu procéder ? L'hôtel est équipé d'une petite terrasse où quelques tables sont installées, mais il est vrai qu'il ne fait pas chaud. Bon tu n'es pas non plus au point de mourir d'hypothermie mais plusieurs heures tu risques de trouver le temps long.

Il y a moyen que tu prennes une chambre rien que pour toi aussi où tu pourras regarder la tv pendant que les filles font leur boulot. A toi de voir.

Déjà quelques voitures s'arrêtent aguichées par les demoiselles. Elles se garent sur le parking avant que les chauffeurs descendent et suivent la fille qu'ils ont choisi pour grimper pour trente minutes de folie en leur compagnie.

Extérieurement je souris à sa réplique, mais intérieurement, je sens qu'elle se fout au moins un peu de ma gueule, si elle ne me considère pas carrément comme un simple bouffon. J'en rage un peu intérieurement et me cherche des excuses. Après tout, j'ai jamais été formé à m'adresser aux putes et je n'en ai jamais eu l'utilité jusqu'ici. Puis peu importe comment elle me considère, tant qu'elle se fasse passer dessus sans encombre et qu'on récolte le pognon

Quand à l'endroit où m'installer, je note une petite terrasse bien en vue. « Mieux vaut prévenir que guérir » est un adage qui a une certaine valeur, et je sais que me montrer ici, et regarder d'un œil significatif ceux qui passent avec les filles, peut en inciter certains a refréner leurs pulsions. Ça n’arrêtera sans doute pas les plus violents et les moins disposés à payer, mais je pense que cela fera filtre.

Je fais fi du froid, après tout celui d'hier était bien pire, d'autant que là j'ai mon manteau, et m'y installe, le plus près possible du rebord et regarde en contrebas, en adoptant un visage que je veux être dur.

Ce travail se révélera sans doute long et ennuyeux, sans intérêt, mais c'était ce qu'on m'avait confié, alors je me plie aux ordres sans broncher, du moins en apparence. Je me doutais que ce n'est pas dans ma position que ma carrière allait avancer, et je repense de plus en plus à la mission d'hier, à la surprise de Gabriel, ainsi que le fait qu'il ait récupéré mon manteau si facilement. Si on colle tout ces morceaux ensemble en étant un théoricien du complot, on ne risquait pas d'être déçu. Enfin bon, je vois sans doute le mal partout.

Je regrette de ne pas avoir de café bien chaud sous la main, parce que je sens que je vais en avoir besoin.

Les heures passent à une lenteur extrême. Au moins, tu as le temps de lire le journal quand un gamin t'en vend un au passage. Tu as même le temps d'aller te prendre plusieurs cafés à la machine de l'hôtel que tu as déniché après avoir marché jusqu'à l'accueil.

Tu entames ta troisième heure sans problème. Tu portes ton troisième gobelet de café à tes lèvres quand tu entends hurler :

REVIENS SALE ENFOIRÉ !! TU DOIS PAYER !!

Je payerai pas pour la pipe que tu m'as fait !! Salope, répond un jeune homme que tu ne sentais pas trop lorsqu'il est monté dans une chambre.

Il donne un grand coup de poing au visage à la prostituée qui s'écroule par terre avant de descendre les escaliers qui lui permettront de filer.

Une pipe, c'est vingt cinq dollars. Pas grand chose au final. Mais le coup de poing, ça va faire cher en médecin ça.

Qu'est-ce qu'on s'ennuie !!! Cette exclamation résume mon état mentale, rien à faire de toute la journée, j'ai les fesses qui commencent à s'endolorir à force d'être assis, je sens le froid engourdir mes muscles et rien ne se passe.

Ainsi lorsque j'entends la discussion éclater à propos d'un impayé, qui s’enchaîne par un coup de poing et une fuite, j'en souris intérieurement. Enfin un peu d'action. Avant même que le coup de poing soit parti, j'avais senti que cela risquait de dégénérer et je m'étais déjà levé de ma chaise et avait donné une forte impulsion pour commencer à prendre de la vitesse le plus tôt possible. Déjà à son comportement et sa façon de se tenir et de marcher je l'avais pas senti ce gars-là. Il avait le mot "emmerdes" écrit avec des néons multicolores clignotant sur le front.

Mes cuisses lâchèrent une vague de douleur et je sentais que ni mes mollets ni mes pieds ne répondaient aussi bien qu'ils l'auraient du, le froid et l'inaction les ayants contraint en cet état, mais je ne m'en souciais pas, ou si je m'en délectais. Je n'étais pas dans le même état qu'hier, cette fois je n'avais pas peur et je n'étais pas en fuite. Je pouvais pleinement profiter du moment, de la sensation de vitesse, des mouvements de mon corps, des plans échafaudés, sans craindre directement pour ma vie. Je pouvais apprécier la traque.

Peu à peu je sentais mes jambes réagir comme elles le devraient alors que la chaleur et la douleur les envahissent à nouveau et que le sol se met à disparaître de plus en plus vite derrière moi. Je ne lâche pas un regard en arrière si ce n'est au moment de croiser la victime et de lui jeter un coup d’œil rassurant, j'ai eu le temps de voir le visage de ma proie, et d'observer ses vêtements, je n'avais besoin de rien d'autre, et j'avais confiance en ma vitesse malgré mon manque d'endurance. Je devais le chopper vite et revenir le plus vite possible, déjà pour ne pas laisser sans surveillance trop longtemps l'hôtel, mais aussi pour faire mon petit coup d'éclat de la journée. Je lui rabattrai son caquet à la petite qui avait essayé de me provoquer à mon arrivé, et si sa proposition tiens toujours, je me satisferai bien de la mettre dans mon lit, constituant ainsi comme une sorte de seconde victoire personnelle. Je ne sais pas par contre pas si se serait me montrer violent ou attentionné serait ce qui lui ferait lui plus mal, sa chair ou son orgueil ? Sans doute devrais-je me contenter du second, j'ai pas envie de me faire engueuler pour ça par les supérieurs.

Alors que j'arrive dans les escaliers, constitué de plusieurs volées de marches et de paliers, je n'hésite pas, et saute pour ne pas perdre de temps à descendre les marches une par une. J’atterris le pied gauche en premier, puis le droit pour conserver l'équilibre et ne pas tomber à la réception, je sens le choc se répercuter dans mes mollets, et j'esquisse une mini grimace avant de m'élancer à nouveau pour reprendre la vitesse que j'ai perdu, surtout si ce gamin coure assez vite pour que j'ai à sauter ainsi plus d'une volée de marche.

Oh je t'aurais gamin, et tu vas le regretter, je te l'assure, je ferais un bon exemple, je sais pas encore quoi, je le tuerais sans doute pas, ça serait pas propre, mais te faire une grosse crasse, ouais ça c'est sur ! ce petit merdeux il réfléchira à deux fois maintenant avant de faire chier une prostituée.

Un nouveau sourire mauvais paraît sur mes lèvres quand je pense à ce qu'il va subir, alors que j’accélère, sans considération pour la douleur qui me lance dans les mollets suite à mon saut, je ne pense qu'à la chasse et ce qui se passera après, quand j'aurais rattrapé le pauvre fou qui avait commis la plus grosse bourde de sa vie.

Ton saut au ralenti est observé de loin par les filles qui essayent d'attirer le client, elles ont les yeux rivés sur toi. Tu cours malgré ta cheville qui te chauffe, le jeune a perdu son avance à cause de ton saut, et tu finis par lui tomber dessus.

Vous roulez ensemble sur quelques mètres de goudron avant de commencer à échanger les premières hostilités. Il t'envoie un coup de poing dans la mâchoire et un coup de genou dans le ventre.

Les deux combinés te coupent le souffle et t'arrache un peu de sang au coin de la lèvre. Il n'a pas l'air armé excepté ses deux poings et pieds qu'il semble savoir utiliser.

La distance se réduit petit à petit, je sens monter en moi l'adrénaline et je fais fi de ma cheville, même si je devrais sans doute y faire gaffe après tout, je crains d'avoir foiré un peu ma réception, mais en tout cas y a en a une qui va pas rater, c'est celle du gamin sur mes soixante kilos de barbaques lancé à pleine vitesse.

Alors que j'arrive presque à sa hauteur, je note une ruelle perpendiculaire à notre trajet un peu plus loin, où nous serons plus en plus grande intimité pour régler nos affaires et, avant de lui sauter dessus, j'attends qu'on soit à son niveau. Une impulsion du talon me fait décoller et je lui tombe sur le râble par la diagonale arrière gauche, épaule en avant, en plein dans les côtes. Le choc est important et nous voit rouler sur quelques mètre, ce qui me vaut quelques douleurs diffuse dans le dos et sur les épaules, sans compter celle du au choc que je ressent dans tout le haut de mon bras droit. Je pensais l'avoir au moins surpris, si ce n'est carrément sonné avec un tel coup, mais non, il n'en démord pas et m'envoie une mandale que je reçoit avec les dents, tandis que son genou vient trouver mon bas ventre. Mon souffle se coupe un instant, ce qui me prive de possibilité de réaction avec les bras et les jambes dans l'immédiat, et je sens dans ma bouche poindre le coup du sang. Il a un sacré punch pour son gabarit.

J'ai pas fait lutte gréco-romaine moi, le combat au sol qui limite mes mouvements c'est pas ma tasse de thé, par contre ça à l'air d'être plus celle du gamin. Avec une tête pareille, j'aurais du me douter qu'il s'était déjà attiré des tas d'emmerdes et avait dû apprendre à se démerder pour pas trop morfler après ces dernières.

Bon, là je suis en désavantage, je vois qu'il a pas d'arme, moi si, on est dans une ruelle, donc si je me place dos à l'artère principal je serais pas trop emmerdé si je sors mon flingue en plein jour. Par contre, je ferais pas comme l'autre con de policier hier, une arme à feu quand on est aussi près d'une cible c'est trop risqué, faut que je me place à au moins un bon mètre cinquante de lui pour être sur d'avoir le temps de réagir si il tente quelque chose, et puis bon, faudrait être manchot pour louper sa cible à un mètre cinquante de toute façon.

Mais la priorité c'est de trouver un moyen de me dégager. Allez Lucas, utilise ta tête, mais oui, la tête. Je lui assène un coup de boule en direction du pif. Un rapport front-nez, rapide simple et efficace, comme je les aime. Si j'arrive à lui faire assez mal pour qu'il lâche sa prise un instant, je me rejette en arrière et lui pointe mon revolver à la figure. On verra si il fait toujours le malin après. J'ai une petite idée de ce que je vais lui faire subir, et elle arrive à me faire sourire, malgré mes poumons qui mendient pour de l'air de façon frénétique.

Le coup de boule que tu lui administres fait résonner tout ton crâne et tu sens comme une morsure là où ta tête à tapé contre la sienne. Le jeune se retrouve projeté en arrière dans un gémissement de douleur et sort un couteau en rampant à moitié en arrière sur ses coudes.

Putain ! Mais t'es malade ! T'es qui toi ? Le fils d'une de ces salopes ?!!

Tu as clairement l'avantage à présent. Arme à feu contre arme blanche. Comment veux-tu procéder ? Faire ton exemple dans cette ruelle ou devant les prostituées pour montrer que tu es leur protecteur ?

Le choc frontal fait sonner mon crane comme un gong tibétain. Je sens comme des vrilles s'enfoncer dans mon crâne, comme un lendemain de cuite aiguë, je pensais pas que ce gamin me saoulerait à ce point. Cela me tire une grimace mais au moins j'arrive à rompre le contact. Alors qu'il est rejeté en arrière et se met à ramper sur ses coudes, je me relève. Nous dégainons chacun nos armes respectives, et je laisse échapper un rire de nez en voyant son petit cran d'arrêt, c'est plus tôt que t'aurais du t'en servir petit. En réponse à sa réplique, je reprends un sourire mauvais, et recule d'un pas de plus, laissant deux bons mètres entre nous.

« Haha, je savais pas que t'aimais les vieilles, gamin, mais crois moi, contrairement à la tienne qui semble accepter n'importe qui, au vu de ta gueule, c'est moche la génétique, la mienne est hors d'atteinte. D'ailleurs en parlant de petites salopes, à poil mon gars ! »

Je lâche une respiration qui se condense en une mince buée de par le froid qui règne en cette journée, je reprends un peu mon souffle, mais je sais que celui qui vient d'être soufflé c'est le petit fumier.

« T'as du bol que je sois pas de ce bord gamin, sinon pour t'apprendre à respecter tes partenaires, je t'aurais montrer comment on s'y prends. Quoi que, vu que t'es obligé de voir des putains et ta dégaine, ça serait sans doute te rendre un service en fin de compte. Allez à poil, plus vite que ça, et tu commence par me lâcher ce couteau. Une fois que tu t'es défroqué entièrement, tu te casses, loin, très loin. Et t'as intérêt à courir plus vite que tout à l'heure, ça devrait être facile vu que t'auras plus de poids encombrant sur le dos si c'est celui de ta connerie. Allez on se dépêche, j'ai pas tout le temps devant moi ! »

Je continue de le pointer avec ma pétoire. J'espère qu'il va se grouiller de laisser tomber ses sapes, et qu'il les regrettera profondément quand il devra se balader sans elles au milieu de ce froid mordant. Une fois qu'il aura tout laisser tomber et se sera barrer, je fouillerais ses poches et embarquerai tout ce qui a de la valeur, puis je trimbalerais ses nippes sur mon épaules et rentrerait à l’hôtel ainsi et signifieraient à mes petites protégée, ainsi qu'a tout les porcs as encore passé à l'acte que le gamin en a pris pour une bonne humiliation, un pif défoncé, et surtout qu'il va sans doute devoir payer une petite addition à la volaille pour exhibitionnisme sur la voie publique. Quand aux fringues, bah je suppose que je trouverais bien un coin où les foutre après, à moins que ces demoiselles ne me fassent une proposition.

Le jeune refuse d'abord de retirer ses vêtements mais lorsque tu enlèves ton cran de sureté, il change d'attitude. Il jette son couteau par terre avant de retirer un à un ses vêtements. Une fois nu, il met ses mains devant son sexe pour le cacher et frissonne violemment à cause du froid.

Lorsque tu le libères, il part en courant à moitié dans la direction opposée de l'hôtel, ainsi tu rentres victorieux, quelques filles t'accordent des sourires, d'autres te sifflent et font des petits commentaires "petit mais hargneux!" "enfin un vrai homme!".

Celle qui s'est fait frapper se tient l'arrête du nez, un mouchoir contre ses narines. Deux filles sont avec elles et se veulent rassurante avec elle. Lorsqu'elles te voient arriver, elles te lancent :

J'espère que tu as bien tabassé ce fils de chien ! Il m'a presque pété le nez !

Une jeune prostituée te fait un petit sourire désolé sur la façon dont parle sa collègue, elle doit avoir à peine le vingtaine et vu sa beauté tu te demandes comment elle a pu atterrir ici. Tu desselles même une certaine intelligence dans ses yeux verts qui t'hypnotises presque totalement. Tu te perds dans ceux-ci.

Tu n'as jamais ressenti de sentiment qui te prend aux tripes. Qui est cette fille ? Là maintenant, s'il fallait choisir une des filles pour avoir une gâterie ce serait elle et encore tu l'obligerais à rester discuter plutôt que faire des trucs salaces qu'elle doit faire toute la journée.

Je rentre victorieux, bien qu'un peu courbé par le poids du tas de fringue sur mon épaule droite, mais mon arrivée à l’hôtel me vaut quelques petit sifflements et commentaires appréciateurs de la part des filles. Je dois avouer que ça me met le baume au cœur, et que rien que pour ça, le travail qui m'a été confié n'est pas un boulot de merde.

Je me dirige vers la gonzesse qui a subi la mauvaise compagnie du gamin. A mesure que je me rapproche, je me rends compte qu'il y a dans cet établissement un sacré morceau, une vrai pure donzelle de top catégorie. Des yeux verts qui t'hypnotise, je pourrais me noyer dans la mer d’émeraudes qu'ils constituent. Un brin de fille pareil devrait pas être obligé de faire le tapin. Son petit sourire qui exprime des excuses pour le comportement de sa compagne, illumine son visage et lui donne un petit air que je sait apprécier.

« Je suis franchement désolé du tort que je viens de commettre à la gent féminine récemment, le gamin est encore plus moche, il aura désormais un bon pif déplacé et brisé, je plains celles qui devront le côtoyer désormais. »

Avant de continuer je dépose par terre, aux pieds de la fille agressée, comme une offrande, bien que peu reluisante je l'admet, la défroque du petit con que je viens de lâcher à poil dans les rues de New-York.

« Quand aux parties basses, j'ai entendu dire que c'était pas conseillé de les laisser en l'air par un temps aussi froid, il a du mal interpréter le rapport météo de ce matin. Quel idiot a-t-il été de pas apprécier quand il les avaient au chaud. »

Je me rends compte un peu tard du double sens, mais je profite de cette occasion pour rendre moi même à la fille aux yeux vert un petit regard complice et un sourire désolé à propos de mes propos.

Je ne vois pas bien comment l'aborder, ma timidité commence à reprendre le dessus sur mon assurance et je ne sais pas comment me dépêtrer. Je lance la première phrase au hasard qui pourrait s'adresser à elle.

« Le gamin a déjà été aperçu dans le coin, et a déjà été violent avec une autre d'entre vous ou alors l'une d'entre vous sait-il si il avait déjà été ailleurs et noté ainsi ? »

Aïcha ne reste pas plantée là, tu vois bien que je saigne encore ! Va me chercher un autre mouchoir, ordonne la prostituée en remarquant votre échange de regard.

Oui il est déjà venu, il a une réputation de mauvais payeur mais généralement il arrive à s'enfuir. Il a tailladé le visage d'une collègue une fois. C'est un gros malade, en plus il en a une petite.

La petite brunette à la peau de sable revient avec un mouchoir, prête à te dire quelques mots quand un sifflement se fait entendre,

Aïcha, le vieux Robert te demande !

Tu jettes un regard par dessus le balcon de la terrasse pour trouver un vieil homme en imperméable beige et chapeau. Le portrait craché du pervers. La jeune prostituée papillonne des yeux et essaye de cacher son embarras avant de baisser la tête et de s'éloigner lentement de vous. Tu sens qu'elle y va à reculons presque, résignée.

Je m'étonne qu'on ne m'ait pas donné une liste d'emmerdeurs avant coup, ou qu'aucune fille ne m'ait prévenu quand il est monté ce gars-là. Elles devaient n'avoir aucune confiance en moi. Maintenant je pense que ça ira mieux. En tout cas j'espère pour le gamin qu'il se repointera pas, sinon je le laisserais pas en aussi bon état, ça s'est sur.

Malheureusement ce n'est pas la bonne qui me réponds, mais j'aurai du m'en douter. Au moins aurais-je appris le nom de celle qui m'avait envoûté. Aïcha, un nom qui a des saveurs exotique, un beau nom. Enfin, bon, il me suffit de noter la gamine et j'arriverais bien à trouver une occasion de lui parler, ou de la revoir. A moins qu'elle ne fasse le premier pas...

« Aïcha, le vieux Robert te demande ! »

La phrase retentit coupant court à mes rêveries. J'aurais du m'en douter, un aussi joli brin de fille dans un te endroit, on devait se l'arracher quand on en avait les moyens. Une certaine tristesse m'envahit, et je me rends alors bien compte qu'elle m'est inaccessible, ou alors qu'il faut que je paye. Mais non, ce n'est pas ce que je veux. Je suppose que je pourrais me contenter d'un rapport tarifé, mais j'aspire à plus que de simples et ambiguë enlacements.

Attends je délire ou elle vient de m'implorer des yeux. Non tu te fais des films mon pauvre Lukas, la donzelle te connaît pas, elle fait son métier même si il est sans doute rebutant, et de toute façon je pourrais rien y faire. Autant que je me détourne tout de suite et que j'essaye d'oublier le plus vite possible cette rencontre, après tout, c'est pas le but de ma mission de trouver une fille, et si la compagnie féminine me manque comme à tout homme seul, je ne la rechercher pas désespérément, je n'en suis pas réduit au stade du gros pervers là-bas.

« Attendez un instant ! »

Je m'adresse au vieillard vers lequel se dirigeait Aïcha, je m'approche d'un pas résolu vers lui, et adopte un ton ferme, et peut être un peu colérique, je me doute que je laisse transparaître plus que ce que je ne devrais mais ça devrait l'impressionner un peu.

« Excusez-moi, mais on vient récemment d'avoir un problème de règlement »

Il était le premier client que je voyais depuis mon retour, je pense qu'il n'y aura donc pas de problème et qu'on interprétera pas mal mon intervention. On n'y verra que celle d'un mac inquiet pour ses filles.

« Oui, vous m'accorderiez un instant que l'on juge vos dispositions ? Je suis désolé de vous importuner mais malheureusement il arrive que des honnêtes doivent supporter les mauvaises actions des gens pas très honnête, si vous comprenez ce que je veux dire. »

Je me pose là, me relevant de toute ma masse pour essayer d'en imposer un peu.

L'homme te regarde un peu surpris, avant de s'approcher de toi et de sortir son porte feuille. Tu remarques dans ses poches intérieures quelques jouets sexuels peu catholiques...

Donc... Hm ? C'est toujours 5000 dollars l'heure et je lui fais ce que je veux ?

Aïcha baisse les yeux, honteuse que tu saches qu'il peut l'utiliser comme bon lui semble.

Je note le regard désespéré et un peu honteux d'Aïcha tandis que le vieux nous indique qu'il a largement de quoi payer et rappelle les modalités de ce pour quoi il claque son pognon. Je fais une courte grimace que j'efface bien vite au moment ou je vois le contenu de son portefeuille en matière d'objet dégueulasses, je suis pas contre l'utilisation d'accessoire, mais y a un respect du partenaire et une certaine procédure à respecter, enfin bon, j'ai aucunement le droit de l'ouvrir en ce moment, je dois me cantonner dans mon rôle de mac.

Je renvoie un regard désolé à Aïcha, car je sais que je ne peux rien faire. Elle est une prostitué, et lui un client dans son droit, enfin pas vraiment mais bon passons. Je ne peux prendre le risque de le dégager, encore moins « manu militari », parce que ça m'attirerai des embrouilles avec les grosses huiles des NW, un mec qui paye 5000 dollars de l'heure pour sa partie de jambe-en-l'air, et surtout qui semble être un client régulier vu comment on l'a annoncé, ça se dorlote. Moi c'est qu'une mission qui m'est confié comme ça et j'ai pas encore fait mes preuves. Je peux rien risquer juste pour une histoire de gonzesse. D'accord elle vaudrait largement le coup, et je suis peut être un profond égoïste mais je tiens à ne pas faire de connerie alors que je suis assigné ici, et ça me semble en être une belle d'empêcher le vieux d'avoir ce qui semble être sa favorite. Et un vieux con ça a ses habitudes, si il la veut elle, je ne pourrais sans doute pas l'orienter vers une autre, de toute façon, quand t'as ce morceau là sous le nez, tu ne fais même plus attention aux autre, et ça serait direct montrer que je fais du favoritisme aux beaux yeux.

Je me sens très mal à l'aise lorsque je retourne mon regard en direction du vieil homme, pousse un petit soupir et lui annonce :

« Oui, dans les limite que tout gentleman se doit de s'imposer, bien sûr, mais sinon oui... ! »

Ma voix s'éteint au fur et à mesure de la phrase. Je viens sans doutes, aux yeux de mes protégés, de perdre mes couilles au moment où j'ai dis ça, mais je n'ai aucune raison de refuser, il vient de me montrer l'oseille et un petit vieux comme ça, ça se brise en soufflant dessus, donc pas de risque d'accident comme celui du gamin. D'ailleurs, je suis sur qu'il ne tient ce genre d'activité physique qu'a l'aide de remontant, enfin c'est pas mon affaire.

Je m'écarte en me détournant du vieux, signe que je ne lui fais plus opposition et qu'il peut procéder. Je réfléchis à toute vitesse durant le court instant ou je chasse ma jambe pour tourner sur moi même, mais aucune idée, aucun train de génie ne me parcourt l'esprit. Il est le client, c'est une pute, et je suis qu'un petit troufion, il a l'ascendant complet sur nous.

L'homme te fait un petit sourire, avant de te glisser un billet de 100 dollars dans la main et de partir avec Aïcha vers une chambre. La demoiselle le suit sans rechigner plus et les filles te jettent un petit regard amusé devant ton dilemme que tu as résolu par l'obéissance.

Tu te réinstalles sur la terrasse, à côté de la blessée qui soupire,

La pauvre, c'est un vrai dégoûtant ce type. Il est incapable de bander du coup, il y va avec le godemichet et tout le touti... Bon en même temps, c'est toujours mieux que sa bite toute molle. Brrr.

Deux heures passent sans que l'homme à l'imperméable ne sorte de la chambre, tu entends soudain la voiture de Gabriel se garer sur le bord de la chaussée. Il en descend avant de te repérer et de monter jusqu'à toi.

Bon, alors comment ça se passe le louve...

Son regard s'arrête sur la prostituée qui a arrêté de bosser après s'être pris un pain dans la figure.

J'écoute en silence les paroles de la blessée et hoche la tête lentement pour démontrer que j'ai entendu. Un putain de dégueulasse, 5000 dollars de l'heure et pour ne même pas se servir de son propre engin, bon dieu mais butez moi si je deviens comme ça un jour, enfin bon c'pas mon affaire, même si sa me remue un peu les tripes ct'histoire.

Au moment où le bras droit arrive, je me lève et forme un sourire sur mon visage, pour faire genre que je suis présentable, et alors qu'il commence à formuler mon surnom il s'arrête soudainement, je suis son regard vers la prostitué blessé, et je viens de me rendre compte qu'elle bosse pas depuis tout à l'heure, et j'a l'impression que je vais me le faire reprocher, c'est vrai qu'elle a juste pris un pain dans le nez elle aurait pu retourner au travail une fois que ça a arrêté de saigner, va falloir que j'invente une excuse de suite, heureusement que le gamin a frapper assez fort pour que ça soit visible.

« Elle ? Elle a pris un coup dans le tarin en guise de paiement de la part d'un jeune con, mais je me suis assuré pour que ce dernier y mette quand même les dollars nécessaire, et je suis sur qu'il regrette amèrement sa bêtise. Doit être de retour chez lui maintenant, si il est pas mort de froid ou que les flics l'ont pas mis en cabane pour exhibitionnisme. Et du coup, vu que visiblement on a des clients sensibles, et qu'ça a pas l'air de les exciter des masses une gonzesse avec le pif un peu défait, elle est mise au repos d'office, parce que de toute façon elle ramènera rien tant que ça ce sera pas remis en place ! »

C'est concocté à la va-vite, mais j'espère que a va tenir, après tout c'est au moins partiellement vrai, si ce n'est totalement, si elle est resté là je suppose que c'est pour cette raison. J'étais tellement centré sur le côté protecteur du taf' que j'ai oublié que j'étais là aussi pour mettre les filles au turbin, j'espère que je vais pas en prendre trop cher, je me rends compte de ma boulette là.

Gabriel s'approche de la prostituée pour lui attraper le visage et regarder son nez cassé,

C'est vrai que t'es encore plus moche comme ça.

Roh ça va Gaby ! Fais pas chier!

Celui-ci se marre avant de t'envoyer un sandwich dans les bras.

Tiens le louveteau, mange tu dois avoir la dalle. C'est bien si t'as collé une correction à un mauvais payeur, faut continuer maintenant. Y'a des rumeurs comme quoi un petit gang local de blacks va venir pour essayer de récupérer quelques filles, donc reste sur tes gardes.

Elle est où Aïcha ?

Décidément tout le monde la réclame. Après un mouvement de tête vers une chambre, Gabriel secoue la tête,

Ah je vois avec le vieux moche là. La pauvre gamine, faudra vraiment que jla sorte de ce trou. J'suis sûre qu'elle pourrait être utile. Mais j'ai pas le temps de la former. Je t'ai déjà toi.

Son téléphone sonne,

Hm ? Oui? D'accord oui j'arrive. Des Sadovskis qui traînent devant la maison ? Ok j'me grouille.

Le nom de Sadovski te dit quelque chose.

Lorsqu'il envoie sa petite pique à la prostituée, je me sens soulagé. Ouf, je l'ai échappé belle pour celle-là, mais maintenant faudra que je fasse gaffe à pas laisser les filles croire que je n'ai aucune autorité, sinon je vais me faire marcher sur les pieds.

Mon cœur se serre un peu lorsqu'il demande où est Aïcha, et je me demande un instant pourquoi avant d'entendre sa phrase suivante, j'y vois un espoir pour elle, jusqu'à ce qu'il parle de moi. Je suis alors victime d'un sentiment bizarre entre ma culpabilité d'être une raison qui l'empêche de sortir d'ici et la fierté qu'il se dise devoir me former, après tout c'est le bras droit, c'est pas rien.

Je hoche lentement la tête en réaction à ses paroles sur des nègros qui devraient faire chier dans les heures à venir. Bah, ça me fera un peu d'action, mais je me demande comment ils vont s'y prendre pour chopper des demoiselles. Instinctivement je met la main à la ceinture pour sentir l'acier chromé de mon revolver, puis glisse la main dans ma poche, pour y trouver les barillets de remplacement, chargés, qui pourraient me servir au cas où, si j'ai pas le temps de faire un rechargement manuel balle par balle, ça peut aider.

Je me sens un peu rassuré par cette « présence », et mon regard retourne sur Gabriel qui vient de sortir son portable et de répondre quelque chose à propos de « Sadovski qui traîneraient devant la maison ». Sadovski, un nom qui résonne un peu dans mes souvenirs et je me dit qu'il y a quelque chose qui cloche. Sadovski, c'est russe, ça fait certainement pas afro-américain. Je m'empresse de faire part de mon incompréhension à Gabriel. Je me rends compte que je devrais peut être pas, mais ça sort tout seul :

« Vous aviez parlé de noirs tt'a l'heure, et à moins que ça soit du ruskof' qui soit sacrément du sud et donc bien bronzé, y a un changement de programme ? Surtout que Sadovski ça n'évoque pas forcement du joli, et certainement pas un petit joueur, ils sont plus dans la cour des grands si je ne me goure pas, non ? »

Gabriel fait un « non » de la tête avant de te répondre,

Non t’en fais pas, c’est pas les Sadovskis qui risquent de venir te faire chier. C’est une famille russe qui tient la plupart des casinos et salles de jeux de la ville. Ils se sont implantés sur tous les territoires discrètement mais maintenant ils commencent à être un peu trop gourmands et ça plaît pas au boss. Ils doivent avoir des relations car ils ont des armes russes rapidement.
Ils ont une dent contre une tête des Northem. T’es pas assez expérimenté pour que je t’envoie dans le tas, t’es encore en formation, va falloir patienter.

Allez je te laisse. Je repasserai te chercher vers 22h30 ou quelqu’un prendra ta relève. On passera à l’entraînement physique ensuite.

Le brun part sur ces paroles, Aïcha sort peu de temps après son départ avec son client. Celui-ci vient vers toi, sort son portefeuille, et te donne quinze mille dollars en liquide avec un sourire satisfait.

A la semaine prochaine, sourit-il avant de partir en sifflotant.

La petite brune lui fait un sourire forcée avant d’aller se prendre un café pour oublier ses malheurs. Alors qu’elle est seule sur la terrasse et regarde le paysage de voitures qui se klaxonnent et ses collègues monter avec d’autres clients, des cris se font entendre :

AÏCHA !!

Une bande de cinq jeunes, métisses comme la prostituée arrivent avec une démarche de racaille, armés de batte de baseball. Ils te foudroient du regard et celui qui semble être le chef de la bande, te pointe de son arme de fer,

Toi là ! T’es le mac d’aujourd’hui ?! Tu vas me rendre ma sœur sale enculé !

Je suis à moitié rassuré par ce qu'il vient de me larguer. OK ça c'est des infos qu'il faut retenir, surtout la dent contre mon gang, ça c'est pas une info publique et je ferais bien de me la fourrer profond dans le crane si je vois des gars du bled paternel. Je note aussi que j'en ai jusqu'à 22H30, mais pour ce qu'il dit après je le sens moyen. J'ai pas des masses dormi la nuit dernière, et je pense que ce soir je serais pas d'état pour décrocher un high score sur la machine à punch, j'aimerais me pieuter tranquille, enfin bon, je suppose que quand tu pratique un boulot physique, faut pas être une putain de mollassonne.

Je vois enfin sortir le vieux de la piaule. Je tire une grimace que j'efface bien vite quand il se dirigent vers moi et me tends 15 000 en liquide. Putain je peux pas fourrer autant de blé dans ma poche, surtout si je vais devoir me fritter après. Pourtant j'ai pas vraiment d'autre solution. Je note ensuite Aïcha qui se dirige vers la terrasse du café, j'hésite un instant à venir lui parler, mais franchement j'ai que des excuses à présenter, rien de concret, et je voudrais éviter d'attiser sa colère. C'est parce que je manque de burne qu'elle a eu à supporter celle du vieux, ah non c'est vrai, ces dernières sont hors d'usage.

Raah, je vais pas me torturer pour ça. C'est qu'une gonzesse. J'ai dit c'est qu'une gonzesse. Y en a 13 à la douzaine dans cette putain de ville, faut pas que je m'enamourache de la première prostituée que je croise. Ça va me rapporter que des ennuis ce genre de problème.

La dessus, le cri déchirant du prénom de la gamine. Putain, et oui c'est l'expression, elle est vachement demandé c'te gamine. Je note l'arriver de cinq jeunes qui se la pète. Tain 5 bonhomme sur le rable ? Je suis pas entraîné à ça moi, je suis seul et y a pas un clampin pour me servir de soutien. Comment je vais régler ça au milieu de l'hôtel, moi ? Ça va faire un putain de barouf si je descends tout ça, puis j'ai que 6 balle dans le barillet, j'ai le droit qu'à une erreur, et franchement je me sens pas d'assurer ça moi. Je vais éviter de trop faire le con maintenant, mais je me tiens prêt à dégainer si nécessaire.

Je commençais à prendre un peu de champs quand j'entends l'un des gars débiter un ramassis de conneries, alors je ne peux m'empêcher de répondre du tac au tac.

« Ta sœur ? Mais oui c'est ça. Non mais t'as vu ta gueule de macaque ? Ou alors ta mère s'est complètement foiré pour la fois où t'as du sortir parce que là, vu le résultat ! Quoi que, si peut être, je vois maintenant que t'as bien une gueule de petite donzelle, c'est pour ça que j'ai souvenir de t'avoir vu entrer dans le quartier grec. Mais du coup, enculé, pour toi, ça devrait pas être une insulte, juste ta réalité ! »

Tes insultes les rendent dingues et le chef de la bande hurle en se mettant à courir,

CHOPPEZ MOI CET ENCULE !!!

Tu es vraiment dans la merde. Aïcha se tourne vers toi avec un regard paniqué, et vient vers toi,

Tu es fou !! Ils vont te tuer ! Sauve-toi !! Je vais essayer de les retenir !

Déjà les trois premiers blacks montent les escaliers est de l'hôtel. Tu es sur la terrasse, autant dire que tu ne pourras pas sauter de cette hauteur. Tu risquerais de te casser plus qu'une jambe vu la hauteur. Passer par l'escalier ouest serait une option si les autres membres de la bande n'étaient pas en train de courir pour t'encercler et te couper toute retraite.

Haha, je suis mort, je suis tellement mort à l'heure actuelle des choses, la seules chose qui me reste c'est la fanfaronnade et un flingue, mais je crois pas que je m'en sortirai en justice si je descends 5 personnes comme ça, d'autant que si je me loupe c'est fini pour moi. Je me tourne vers Aïcha et lui adresse un sourire contrit.

« Haha c'est ça, et après t'avoir laissé au vieux, je te laisserais maintenant aux mains de cinq jeunes cons qui font les présomptueux avec des battes de base-ball ? Eux j'aurais aucun problème avec les supérieurs si je me les farcis, même aux pruneaux, alors c'est hors de question. »

Oh et puis merde, quitte à crever autant que j'emporte autant de ces salops possible dans la tombe. Serait même possible que je m'en sorte sans égratignure en leur filant une putain de frousse, mais en parlant de putain c'est hors de question qu'il ne touche ne serait-ce que les cheveux d'une des filles ici. Mais là je suis pas en position pour les canarder comme un pigeon. Faudrait que je me mette dans un couloir, ou un endroit étroit où ils ne pourront pas passer à cinq, où je pourrais te les abattre sans effort et où même les battes les gêneront. L'escalier ouest est assez étroit pour ce genre de service, alors c'est là que je vais ramener ma pomme mais je part pas sans Aïcha.

Je prends son bras avec ma main gauche et l'emmène vers l'escalier. De ma main droite je sors mon arme. C'est un six-coup, donc si j'en loupe une j'ai plus le droit à l'erreur pour les cinq autres. Mais c'est une marge d'erreur que je peux me permettre maintenant, alors je sors mon arme, et la pointe vers le connard qui est le plus proche des escaliers et tire une seule balle. Le recul de mon arme se répercute dans tout mon bras et m'arrache une grimace, mais je continue néanmoins ma course quelque soit le résultat de mon tir.

Dans ton déplacement, tu loupes ta cible. Celui-ci t'insulte, car il a dû avoir chaud aux noisettes malgré tout. Aïcha te suit, vous courrez vous réfugier sur l'escalier ouest qui mène au deuxième étage de l'hôtel. De là où tu es, tu peux voir le groupe de jeunes s'accroupir pour essayer de monter les escaliers que tu as emprunté sans se faire tirer dessus.

Tu en blesses un ce qui dissuade les autres de monter pour le moment. Aïcha murmure le souffle court,

C'est vraiment mon frère, tu sais...

Tu jettes un coup d'oeil derrière toi, avant de te concentrer sur la bande tout en te mettant à couvert ensuite. L'escalier est est ta faiblesse. Il va falloir que tu assures des deux côtés.

J'ai eu un de ces salopards, mais là je crois qu'ils vont se diviser en deux fronts. Tss, quelle connerie, j'aurai qu'a buter ceux du bas quand ils avanceront pour pouvoir me remettre à fuir sans soucis, les corps de ceux du haut risquerait de me tomber sur le râble et m'en dépêtrer me ferait chier si j'en ai plus d'un à descendre.

Alors qu'Aïcha se tourne vers moi et me fait son aveu, je cherche un petit moment le nom de la sensation qui m'envahit, puis je me rends compte que c'est un mélange entre se sentir con, et être en colère à la fois contre moi même et Aïcha.

« Tain, tu pouvais pas me le dire avant que je me mette à les canarder et a les insulter, on aurait peut être pu dialoguer et je me retrouverais pas dans cette merde noire. Mais non, miss n'a pas pensé que quelque chose d'aussi important pouvait m'aider dans ce genre de situation. Ahh, je suis désolé de m’énerver comme ça, mais la tu comprends que je risque de culpabiliser un peu, je m'étais dit que j'allais te défendre, et me voilà confronter entre le choix de finir en bouillie ou de refaire l'aération de ton frère, c'est vraiment une journée de merde ! »

Je palpe ma poche, et sent que s'y trouve encore mes deux barillets et ma cartouchière, mais j'ai vraiment pas le temps d'en déloger les balles et de recharger, ni même de procéder à un changement de barillet, si il me voit faire ça et donc me voit sans solution de tir ne serait-ce que quelque seconde, ils vont charger. Je vois qu'une solution, mais Aïcha risque de pas apprécier, et ça, par avance, ça me répugne un peu, mais je n'ai pas d'autre choix. Je souffle à son oreille.

« Désolé chérie, mais tu va me servir de sauf-conduit, je suppose que tu veux la même chose que moi si tu m'as suivi sans rechigner jusque dans l'escalier, alors suis bien le cours de l'action et pas de bêtise je te prie. »

Je ne lui laisse pas le temps de faire autre chose et passe un bras autour de son cou pour enserrer sa gorge.

« Hé les gars, je crois que vous êtes venu ici pour elle, et je vous comprends, si belle, si douce, mais aussi si fragile si vous voyez ce que je veux dire. Mais ni vous ni moi ne voulons ça, alors je crois que nous allons devoir trouver un terrain d'entente. Je vous demande qu'une première étape pré négociation. Virez moi les gars qui essayent de me contourner. Gardez les au même étage si vous voulez, mais je les veux très loin de ma vue, si je n'en suis pas assuré, je risquerais de faire quelque chose que nous regretterions mutuellement. Après envoyez moi quelqu'un négocier avec moi dans l'escalier, c'est compris ? »

Ok, le gars qui se pointera fera une cible facile si ils suivent les instructions. Ça m'en fera un de moins mais après ils seront averti pour le stratagème. Après cela soit ils ont gardé deux bonhommes en haut et ça n'en laisse qu'un non blessé en bas que je pourrais descendre facilement après qu'il ait reçu en pleine poire le corps du type qui va se prendre une bastos à bout portant. Je pourrai alors courir, abattre l'autre blessé si il le faut, et pour ce qui est des deux autres, je pense qu'ils devraient avoir assez les chocottes si j'ai abattu le frangin et se sentir assez désintéressé pour sa barrer afin de sauver leur vie. Même avec une seule balle restante dans le chargeur, il ne voudront sûrement pas tenter le risque à 1 contre 2 pour la sœur d'un type refroidi. Soit ils ont rapatrié les deux gusses en bas, et je me sers pareil du cadavre qui va leur tomber dessus pour décamper vite fait et trouver une autre gâchette. Et si il ne marchent pas, ben j'improviserais selon ce qu'il feront. Je tenterais sans doute la charge de la dernière chance vers le bas de toute façon, quitte à y rester autant essayer.

» Lucas Sokolov
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