Episode 1 : Btooooom ! [Lucas Sokolov]

Aïcha se débat à peine quand tu lui enserres la gorge de ton bras, trop surprise par ton geste. Elle semble avoir confiance en toi malgré tout. Les gars acceptent de négocier lorsqu'ils comprennent que tu peux tuer ce pour quoi ils sont venus. Aussi, ton plan fonctionne parfaitement.

Du moins jusqu'à ce que tu te fasses surprendre par le chef de la bande, le frère d'Aïcha. Tu n'as pas réussi à tuer ses comparses mais tu les a blessé, soit au bras, à la jambe, dans les côtes. Rien de bien méchant pour des racailles de votre ordre.

Tu t'aprêtes à tirer sur le dernier, celui qui porte un foulard violet sur la tête, il te menace de sa batte. Tu appuies sur la gâchette alors que ta prisonnière te supplie de ne pas le faire.

Clic.

Plus de munitions. L'autre sourit narquoisement et te saute dessus. Aïcha se débat et reste entre vous deux, essaye de vous retenir.

Stop !! Arrêtez tous les deux !! Teddy, s'il te plaît, arrête de venir me chercher !! Je te l'ai déjà dit ! Je fais ça pour Maman ! Arrête, sans ce boulot, tu pourrais pas payer les frais !

Bien sûr que si ! Rends moi ma soeur toi !

Les Northem Wolves te retrouveront, ils vont te tuer, on leur a emprunté une grosse somme d'argent. Maintenant il faut qu'on rembourse !

Lucas, s'il te plaît, ne lui fais pas de mal !

Je ressens un sentiment d'exaltation quand je vois le premier monter pour négocier, et alors que j'exécute mon plan, la tension monte en moi, un peu trop. L'excitation allié au recul de mon arme me fait louper tout mes coups ne produisant jamais plus que des blessures, graves dans certains cas, mais jamais létale.

Reste alors le dernier gars de la bande, celui que l’aurait aimé blessé en premier pour faire perdre leur motivation aux autres, mais je sais que je n'ai plus de balle, c'est pourquoi malgré les protestations d'Aïcha j'enclenche un tir à barillet vide. Histoire de signaler l'état dans lequel je me trouve, de lutter d'égale à égale, enfin pas vraiment vu qu'il a toujours sa batte, mais bon. Après cela, je lâche Aïcha range le flingue d'un air nonchalant dans ma ceinture tandis que les deux se mette à discuter de leur motivation. Ainsi c'est à cause d'un problème de daronne et d'emprunt aux Wolves que la gamine se voit obligé de faire cela. Un fort sens de la famille si une se prostitue pour sa mère tandis que l'autre risque sa vie pour sa sœur. C'est beau en un certain sens, je ressentirais presque un peu de jalousie vu l'état de la mienne, enfin là n'est pas la question.

J'attends que l'échange soit fini avant d'adresser à Aïcha dans un murmure :

« Merci de m'avoir fait confiance sur le coup, et t'inquiète pas, si il me force pas, j'ai pas de raison de le latter ! »

Puis je me tourne vers son frère et lui annonce :

« T'as quatre potes qui sont blessé par balle, et comme tu vois, j'ai plus de munition. Je suis à main nue, et toi t'as une batte. La suite c'est entre mézigues, ta frangine et toi. Je tiens à te rappeler que je suis aussi un larbin des wolves, c'est mal vu de tabasser un des leurs quand on leur doit un petit paquet de blé. De plus t'es en train de compliquer la situation de ta sœur qui est déjà pas jouasse. Tu t'es cru courageux en venant jusque ici avec des potes « défier les loups » et repartir avec ta sœur ? Est-ce que tu te rends compte du genre de courage que ça demande de vendre son corps a des vieux pervers pour payer les frais des autres ? Et là t'es en train de détruire ce qu'elle a fait de tant de sacrifice. Maintenant t'as plusieurs choix. Venir vers moi, me défoncer ma gueule en publique, et reprendre ta sœur qui sait que cela n'est pas raisonnable, tout en s'exposant au risque que je sois en train de te bluffer et que j'ai des balles ou un autre flingue en réserve, n'attendant que ton mouvement pour agir afin de me donner bonne conscience. Ou alors tu peux aller aider tes potes et les amener à l’hôpital, et comme je suis responsable de les avoir farci aux pruneaux, je ferais le beau geste de payer les frais. T'en dis quoi ? »

Je pose ma question ainsi, pépère, face à lui, les mains dans les poches. Ce faisant je saisis dans ma main un des barillets que j'ai en réserve, je pense pas avoir le temps de procéder aux changements si il me fonce dessus, mais sait on jamais, puis je pourrais toujours lui envoyer à la figure. La vérité de cette instant, c'est que je suis très loin d'être serein, j'ai essayé d'être le moins provocant possible, mais la gars en face n'a pas l'air d'être particulièrement malin ou au moins réfléchi, ni peureux, donc je ne peux anticiper sa réaction, et prie qu'elle soit la bonne pour moi. J'aimerais éviter de décevoir Aïcha en descendant ou blessant son frère, mais je dois me faire à l'évidence, je sais très bien que si ça dois se jouer entre lui et moi, je déploierais tout mon possible pour que ce soit lui qui y passe.

L'autre devient fou quand tu lui dit qu'Aïcha se fait tripoter par des vieux. Il es prêt à te sauter dessus mais sa soeur le retient de nouveau.

J'en dis que tu vas faire sortir ma sœur de ce trou à rat sinon jte balance aux flics pour avoir tirer sur mes potes.

Donc t'as deux solutions, soit tu me rembourses le fric qu'on doit aux Wolves, soit tu vas au gnouf.

Alors même qu'il balance son pseudo-ultimatum, j'ai du mal à m'empêcher de rire et j'en laisse échapper malgré moi un petit éclat, il est dans une impasse et il le sait :

« Me fait pas rire gamin ! Moi en tôle ? Tu sais les lois des états-unis n'interdisent pas le port d'arme et il y a plusieurs article pour m'aider dans mon cas. Force majeur et légitime défense tu connais ? J'ai ici un nombre incalculable de témoin qui pourront parler de tes menaces de mort, et puis même avec un flingue, qui serait assez con pour tenter de lutter seul contre 5 bonhomme si il n'y était forcé ? Les faits jouent en ma faveur, même un avocat commis d'office me tirerait de là, ce qui ne serait pas ton cas, tu pourras toujours prendre au moins pour menace de mort et braquage avec armes contondantes. Allez arrête tu te fais du mal et à ta sœur aussi. Puis je viens de te dire que je suis un larbin, je sais pas combien tu dois, mais m'est avis que c'est un gros pactole, et tu vois je suis comment dire, à sec. En plus là, quelle est la situation. Un observateur extérieur arrive, il voit quoi ? Il me voit tout seul, sans arme, en train de tenter de négocier, tandis que seul ta sœur te retient de m'ouvrir le crâne à coup de batte. De plus je parie que t'as déjà un casier et dans ce cas qui va croire la police ? Tu vois un tatouage des Wolves sur moi ? Alors pose cette batte, tire toi et emmène tes potes, tu perds du temps, tu l'as dis toi même y a eu des coups de feu, la police va forcement venir, et crois-moi t'es bien plus dans la merde que moi si elle arrive. »

Je croise les mains derrière mon dos, poing serrés, mais ce que le gamin n'as pas vu, c'est que j'en ai retiré un barillet. Je croise les mains derrière mon dos et les gardent fermées, je ne cherche pas à recharger le revolver, ça serait trop voyant, alors que mon changement de position des mains peut sembler naturel avec mon changement de posture, plus droite, plus en avant, un peu plus intimidante. Mais au moins si il s'avère un peu trop agressif, j'ai le revolver et de quoi le recharger à portée de main. J'espère juste que je n'aurais pas à m'en servir, je ne voudrais en aucun cas décevoir Aïcha, et pour ce qui est de la loi on est jamais sur, je pense m'en tirer mais les frais d'avocat c'est toujours une horreur.

Le frère et la sœur te regardent avec des yeux ronds devant ton monologue ampli de termes juridiques que tu sembles connaître étrangement bien. Où as-tu appris tout ça? Tu remarques que ton ennemi serre sa main sur sa batte de baseball. Il est coincé comme tu le dis si bien. Mais il veut sa sœur.

Aïcha secoue finalement la tête, et prend le chemin de l'escalier.

Je suis fatiguée de votre combat de coq, vous n'avez qu'à en finir tous les deux. Le gagnant n'aura qu'à venir me sonner, hein.

Vous vous défiez du regard un moment, parlementez pendant plusieurs heures avant que le grand frère lâche :

Je vais t'avoir à l’œil toi. Si tu touches à ma sœur, je t'arrache les couilles et jte les fais bouffer.

Que de charmantes paroles... Ses amis l'attendant au bas de l'hôtel. Tu vas enfin pouvoir souffler un peu. Tu regardes ta montre, la journée est passée à une de ces vitesses au final, il est presque vingt et une heure.

Tu te poses de nouveau sur la terrasse, et te permet un micro sommeil pour te remettre de tout ça. C'est un coup de pied dans la chaise qui te réveille en sursaut : Gabriel est revenu.

Ben alors tu dors le louveteau ? Tu te couches comme les poules. Comment tu t'en es sorti ?

Je suis surpris de la réaction du gars d'en face qui semble pas piger un mot de ce que je loufte. Il a peut être vraiment pas de casier, ou alors il regarde jamais la télé. Ses arnaqueurs en robe de juriste ont tôt fait de te matraquer avec des mots compliqués, alors soit tu te fait pigeonner, soit t'apprends. Enfin bon, il commence vraiment à me les péter menu celui-là, et sa sœur qui vient de se barrer, heureusement il semble avoir perdu ses couilles et ne me saute plus dessus. Quand il se barre enfin j'attends qu'il soit hors de ma vue pour pousser un soupir de soulagement.

Aïcha est hors de ma vision, mais dès que je la voie, j'lui adresse mes remerciements, elle m'a sans doute éviter le séjour à l'hosto face à son frangin, même si c'est elle à la base qui a poser le problème. Ah ça fait du bien de poser son cul cinq minutes, je commençais à avoir mal partout à force d'être tendu comme un string.

Lorsque je sens le coup de pied dans la chaise, je me rends vite compte que je me suis endormi, et ça plus la voix de Gabriel me met dans tout mes états. Putain j'étais en train de pioncer au boulot devant le bras droit du chef. Et merde !

« Désolé patron, je voulais pas m'endormir, mais je dois avouer que ça m'a peut être un peu épuisé de devoir gérer cinq personnes à moi tout seul avec juste un six-coup alors que je suis pas un pro de la gâchette. Jte les ais flingués mais les taches de sang doivent être nettoyés, et les gars bougent encore vu que j'ai pas réussi à les buter mais au moins ils se sont tirés. »

J'hésite un moment à parler d'Aïcha, ça risque de la foutre dans la merde, même si j'aimerais bien que son frère prenne une trempe, elle j'ai pas envie qu'elle en prenne le ricochet.

« C'était cinq cons qui voulaient nous piquer des filles, mais visiblement pas du très courageux, le dernier s'est défilé sans que j'ai eu besoin de l'amocher ! »

J'ouvre la bouche pour continuer puis la referme, dans le feu de l'action je m’apprêtais à lui reprocher de m'avoir laissé seul alors qu'il savait qu'il y allait avoir une attaque et que j'étais seul pour gérer, mais à mon avis, comme pour Aïcha mieux vaut éviter d'en parler.

[XP UP !! + 15 en respect + 1 XP physique à dépenser]

Encore une fois, Gabriel ne fait que te sourire tel un félin en chasse. Il hoche la tête avant de te faire lever et de te dire de le suivre. Trois gus prennent ta relève.

Oui.

Trois.

Tu comprends alors, tout ça n'était qu'un test. Encore. Mais cette fois, tu as fait tes preuves. Tu pars avec le bras droit.

Il te dépose chez toi pour que tu ailles manger et te reposer. Il te donne plusieurs jours de congés avant que vous ne vous retrouviez pour les choses sérieuses.

Car maintenant que tu as passé les tests, il faut accepter de rentrer dans la famille... Tu t'endors sur cette pensée pour filer tout droit dans un rêve bien mouvementé où tout se mélange avec un goût bien piquant. Tu as gagné.

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