Episode 3 : Le Prince du Nord [Bryan Summer]

Je retire ma veste pour la déposer sur ses épaules, et m'installe près d'elle, posant sa tête sur mon torse tout en lui passant la main droite dans les cheveux en douceur. Même si je trouve étrange que l'on ne m'ait pas encore contacté pour demander une rançon, ou autre, je suis persuadé que mon fils est en vie. Je m'exprime avec force pour la tirer de ses idées noires :

Bien sûr qu'il est en vie ! S'ils avaient l'intention d'attenter à la vie d'un membre de notre famille ce serait à la mienne. Ils savent que Dean est mon fusible, ils n'ont aucun intérêt de l'éliminer, à défaut de quoi ils courraient à leur perte avant même de s'être dévoilés...

Je me persuade de la véracité de ce que je dis tout en tentant de la rassurer un maximum. Je lui dépose un baiser sur le front avant de relever la tête et de désigner mon avant bras gauche à O'Malley avec un hochement de tête, le signal que je suis prêt à passer de l'autre côté de la barrière.

Je relève la tête de ma femme en lui posant l'indexe sous le menton pour fixer mon regard électrique dans le sien :

O'Malley sera mon intermédiaire direct avec le NYPD, il fera exécuter tous mes ordres, et mon premier sera de charger les spécialistes d'enlèvements, de retrouver le moindre indice laissé par les ravisseurs de notre fils et de remonter les pistes. Je ne lâcherai rien.

De mon côté, je mettrais en place un plan qui ne plaira pas du tout aux Sadovski et qui les forceront à nous rendre notre fils.

Lorsque je dis cette dernière phrase, je suis particulièrement mystérieux, intriguant. Et je ne le suis pas moins pour les révélations arrangées à ma sauce, qui suivent après un long silence :

Il est temps que je lève la part d'ombre que j'ai laissé planer autour de moi depuis 5 ans, pour votre sécurité à tous. J'ai le bras plus long que j'ai bien toujours voulu le laisser croire...

J'appose mon indexe sur ses lèvres en lui faisant signe de ne pas réagir et de me laisser parler.

Tu es intelligente Sam, et tu t'es toujours doutée que je devais avoir un paire d'as dans ma manche pour faire régner la paix depuis la chute de Harukichi, alors que j'aurais du me faire éliminer. J'envoyais mes équipes toujours au bon endroit, au bon moment.

Je suis un marionnettiste, j'ai à ma disposition un certain nombre d'indics que ce soit chez les One Niners ou les Northem Wolves. Même s'ils savent que je les tiens par les bourses depuis tout ce temps, les gangs locaux n'ont aucun intérêt à ce que je chute.

C'est ce que Scott cherche à démontrer, mais pour les mauvaises raisons. Je ne fais pas de copinage avec les gangs locaux, je les manipule. Et je compte bien me servir de la haine qu'ils ont envers les Sadovski, qui ont l'intention de les doubler, pour récupérer notre fils.

J'essuie ses larmes d'un geste tendre du pouce :

Je ne prendrai pas le risque d'envoyer mes hommes se faire tuer, et encore moins de mettre la vie de notre fils en danger en agissant à la vue de tous, je le ferai dans l'ombre. Le NYPD se chargera de l'enquête, et je m'arrangerais pour retourner la tête des gangs locaux de sorte qu'ils chargent les Sadovski de toutes parts.

La détermination se lit dans mon regard lorsque je termine :

Quel que soit le moyen que j'utiliserai, je récupèrerai notre fils sain et sauf ! As-tu confiance en moi ?

Bien sûr que je maquille la vérité, mes indics ne sont autres que les Chefs de gangs eux-mêmes. Et pourtant, bien que je surjoue mon rôle dans la sureté de New York, ce que je lui dis tient parfaitement la route, les gangs locaux n'attendent que cela de se farcir des Sadovski. En ce sens, je ne mens pas.

Lorsque j'y réfléchis bien, je suis complètement grillé, il est impératif que je quitte la scène publique quitte à être laissé pour mort aux yeux de mes équipes. Certains ne comprendront jamais comment j'ai pu disparaître soudainement alors que mon fils a été enlevé.

Ma vie de reclus commence maintenant. Il est temps pour moi de laisser définitivement parler le sang de Virginia qui coule dans mes veines. Avant que ma femme et mon beau frère me laissent seul face à ma nouvelle vie, je les accompagne jusqu'à la porte de l'appartement, enlaçant Sam, et donnant une petite claque fraternelle sur la nuque d'O'Malley. Mon regard croise le sien avant que je lui dise :

Je compte sur toi pour prendre soin de la femme de ma vie.

Je pose mon front contre celui de Sam :

Quoique l'on racontera sur moi pour nous détruire, n'oublie jamais que les Summer ont toujours agi et agiront toujours pour le bien de New York. Ne te laisse pas monter la tête par toutes sorte de conneries. Écoute seulement ton cœur. Nous vaincrons, comme toujours. Je t'aime Sam.

En disant cette dernière phrase je pose ma main au niveau de son cœur.

La main sur la clenche, solennel je termine :

Vous ne connaissez rien des Sadovski. Vous n'avez aucune idée de qui est responsable de l'enlèvement de Dean. Je vais désactiver mon téléphone. Je vous contacterai moi-même. Soyez forts.

Imperceptiblement je serre le poing le long du corps, lorsqu'ils quittent l'appartement. Je me retrouve seul face à ma souffrance et ma haine. Je tourne le dos à la porte après l'avoir verrouillée et retourne vers le canapé avant de dégainer subitement le couteau et de le planter violemment dans le coin de la porte avec un cri de rage et de douleur.

J'entends les talons de Sam se retourner face à ma peine, mais O'Malley s'interpose, je l'entends chuchoter pour la rassurer et enfin l'éloigner de l'appartement.

Mon premier acte, comme annoncé est de désactiver mon téléphone de sorte que je ne sois localisable pour personne, seule la photo de famille en fond d'écran reste.

Je suis désormais l'homme invisible de New York.

Je m'offre une visite rapide de l'appartement pour me vider la tête et fouiller tous les tiroirs et éventuelles planques à la recherche de téléphones inutilisés voire de cartes prépayées qui auraient été laissées par hasard.

En effet avant de songer à la moindre organisation, il va me falloir un contact avec le monde extérieur, aussi, je recherche également une éventuelle tablette ou tout autre moyen électronique avec connexion internet pour m'assurer des liens avec les One Niners et les Northem Wolves. Et même, et surtout pour rechercher des hommes qui seraient susceptibles de constituer les membres de mon futur gang.

Tout en fouinant, je ne peux m'empêcher de faire le ménage pour décrasser l'appartement, mais aussi et surtout pour me permettre de réfléchir correctement à mon avenir.

Je vais finalement récupérer le couteau et m'installer à la table du salon. et le détailler avec la plus grande attention. Un large sourire sadique se dessine sur mon visage lorsque mon regard repère le symbole unique et personnel de Virginia.

Ma culture me permet de reconnaître l'un des symboles forts du satanisme. L'idée de travailler autour de ce genre de symbole me plait.

Confortablement installé, à l'abri dans le garage attenant à l'appartement, je songe avant tout à ce que j'avais demandé à Vladimir quelques heures plus tôt. Si je veux rapidement avoir ma place dans le monde de la pègre, il va me falloir un voire plusieurs mentors avec des stratégies différentes, pour me forger ma propre manière de faire.

La première personne qui me vient à l'esprit est Ellen qui voue un véritable culte à notre grand mère depuis de longues années alors que j'ai appris son existence il y a seulement 5 ans. Je dois donc d'abord savoir qui elle était réellement.

Je caresse l'écran tactile du bout de l'indexe pour éplucher les contacts de Damon Wolf, sans faire de voyeurisme pour autant. La liste est extrêmement longue avant que je ne trouve ce que je cherche.

Lorsque je lance l'appel à ma cousine, je ne peux réprimer un sourire à l'idée de sa surprise lorsqu'elle va se rendre contre que ce n'est pas Damon au bout du fil.

Je lève un sourcil lorsque je tombe sur son répondeur. Elle est vraiment timbrée cette femme. Le sourire sur les lèvres à sa réplique, je lui réponds après quelques secondes :

Damon est certainement l'homme le plus désiré de New York, mais tu sais parfaitement te faire désirer aussi Ellen.

Je laisse un ange passer avant de reprendre :

Bonjour...Navré, je ne suis que l'homme officiellement le plus influent de New York, et accessoirement le plus traqué par le FBI. Je ne te déçois pas trop j'espère. J'ai absolument besoin de te parler, plutôt assez longuement et sérieusement. Où puis-je te voir et surtout quand ?

Je retrouve la véritable Ellen Dolls, avec son caractère bien trempé. Je garde le silence un instant avant de lui répondre sur un ton tout aussi sérieux que le sien :

Je suis en possession de la voiture personnelle de Damon parce que la mienne dans le meilleur des cas doit être criblée de balles à l'heure actuelle, je penche plus pour qu'elle ait explosé sous l'effet du C4. Oui Ellen, tu as bien compris, l'évènement que nous redoutions tous, vient de se produire.

Nouveau blanc après l'avoir mis au courant des évènements :

Les temps ont changé Ellen. Nos liens familiaux sont ce qu'ils sont, et nous devons les accepter comme tels. C'est ce que je m'apprête pleinement à faire. Les Sadovski viennent de faire une pierre deux coups Ellen, ils m'ont également enlevé mon fils, et je compte bien le leur faire payer cher, en leur rendant notamment la monnaie de leur pièce....Je n'ai aucune limite.

Elle peut sentir l'appel du sang dans ma voix.

Bien que je n'aie d'yeux que pour Sam, je dois avouer qu'Ellen a une plastique impeccable de laquelle se dégage un charme naturel.

Je prends place en face d'elle, en la remerciant d'un signe de tête :

Bonjour cousine, je te remercie de m'accorder entretien au beau milieu de la nuit. Je crois en effet que nous avons beaucoup de temps à rattraper tous les deux.

Je la gratifie d'un léger sourire tandis que la froideur de mon regard est celle d'un homme meurtri.

Si je t'ai contacté, c'est parce que j'ai pris une décision qui va constituer un virage dans ma vie pour le restant de mes jours. Même si nous n'avions pas jusqu'ici entretenu nos relations familiales, je n'ai cessé d'y songer depuis ces cinq dernières années. Je ne pouvais me voiler la face plus longtemps, j'ai appris a accepter le sang qui coule dans mes veines. Notre sang, celui de Virginia.

Je garde le silence un instant avant de reprendre en plongeant mon regard dans le sien :

Je n'ai malheureusement pas eu le loisir de vivre à ses côtés, je n'ai hérité que de son patrimoine génétique. Je crois que tu as été très proche d'elle, aussi, si tu le désires, j'apprécierais grandement que tu me dises qui elle était, ses habitudes, ce qu'elle aimait, ce qu'elle n'aimait pas, tout.

Il est évident que je souhaite me rapprocher de mon sang, de connaître le maximum de choses sur mon autre famille. Avant qu'elle ne prenne la parole je tiens à la rassurer immédiatement :

Rassure-toi Ellen, je ne compte pas reprendre les Little Dolls à mon compte d'une part parce qu'ils ont été dissouts, et d'autre part, parce que ce n'est pas ma façon d'être ni de faire.

Je l'écoute avec une attention presque enfantine, hochant la tête à plusieurs reprises. Je rebondis sur la façon de penser de Virginia :

Elle avait raison, sans alliance, la survie d'un gang est éphémère, et tu as parfaitement suivi ses conseils.

Je m'humecte les lèvres avant de répondre à ses questions :

Pour être tout à fait franc avec toi, je m'intéresse à notre lien de sang depuis que j'ai commencé à caresser l'idée depuis cinq ans, de passer de l'autre côté de la barrière. Plus exactement depuis l'enlèvement de ton fils par Scott. J'ai longuement réfléchi à quel genre de Chef de Gang que je ferai. Et je crois que mes idéaux rejoignent partiellement ceux de Virginia. Aujourd'hui il ne me manque plus que les moyens de mes ambitions pour agir.

Je garde le silence un instant avant de poser une question précise :

Elle était une adepte du satanisme n'est-ce pas ? Que représentait Lilith ou Samaël pour elle ?

Je crois qu'elle comprendra un peu mieux d'où vient mon intérêt pour notre lien familial. J'ignore comment elle réagit fasse à la surprise d'un secret familial percé à jour, aussi je me tiens prêt à m'écarter si cela s'avère nécessaire, bien que je ne cherche absolument pas à la provoquer mais bien à m'informer.

Je fronce légèrement les sourcils :

Ne me regarde pas comme ça Ellen, je n'ai strictement rien à voir dans la "disparition" du couteau, qui n'en est d'ailleurs pas une. Je l'ai trouvé dans le carton concernant l'histoire des Little Dolls, accompagné d'une lettre manuscrite de Virginia à mon grand-père.

J'ouvre ma veste pour récupérer la lettre en question que j'ai plastifié pour éviter qu'elle s'abîme, et lui tendre.

Au fond, je crois que Virginia était visionnaire, et savait qu'un jour un de ses descendants serait amené à la faire revivre à travers ses actes tout en effectuant une césure avec les Little Dolls. Je n'ai compris véritablement le sens de cette lettre que depuis quelques années, et pleinement aujourd'hui.

Je la laisse lire la lettre avec une pointe de déception certainement en se rendant compte que ce couteau, s'il ne me revient pas, c'est à mes propres descendants qu'il reviendrait.

Lorsque je prononce mes paroles suivantes, une lueur meurtrière naturelle transperce mon regard :

"Les temps troublés" dont elle parle dans cette lettre, sont aujourd'hui, les alliances menacent toutes d'être détruites par la mort de Vladimir. New York va sombrer dans le chaos. Et moi je plonge définitivement dans l'illégalité au nom de mon sang.

Toujours avec mon regard sombre je poursuis :

Nous le savons, le pacte risque de partir en fumée parce que Charlie n'aura pas tenu sa promesse aux yeux des NW. S'il n'est plus en mesure d'éviter un bain de sang que je qualifierai de fraternel, au sens où New York nous appartient, alors il m'appartiendra de maintenir l'équilibre entre nous tous.

Je n'ai pas connu notre grand-mère Ellen, mais je comprends parfaitement où elle voulait en venir lorsqu'elle te parlait de l'importance d'avoir des alliés. Aucune de mes décisions sont prises à la légère, je suis peut-être un homme, mais je ne suis pas un déluré. Notre existence a tous repose sur cette alliance.

Je remonte la manche de mon avant-bras gauche pour lui montrer le couteau qu'elle pensait disparu, avant de terminer avec une puissante détermination qui émane de tout mon corps :

Il est temps d'agir avant qu'il ne soit trop tard.

J'esquisse un sourire face à sa vivacité :

J'ai eu la preuve en effet dans la journée d'hier lorsqu'il faisait face à son assassin et qu'il m'a ordonné de partir et de le laisser le tuer. Je ne suis pas un homme de terrain comme le sont Mary et Damon, je suis beaucoup plus subtile.

Si je mets de côté la question financière et de QG, j'ai dans l’idée de faire migrer à New York des extrémistes, pour la grande majorité d'Italie.

Je ne lui donne pas le détail sur la franc-maçonnerie mais l'idée est là.

Je compte bien profiter de la guerre ouverte entre les deux géants russes pour envoyer mes futurs sbires enlever l'héritier d'Isaak Sadovski, je pratiquerai la loi du Talion. Je n'oublie pas non plus le FBI qui a sa part de responsabilité dans l'enlèvement de mon fils.

Je serre les mâchoires quelques secondes avant de reprendre :

Bien sûr, ce sont des choses qui ne se font pas en un claquement de doigts, j'ai besoin d'une formation accélérée pour entrer dans le monde de la pègre ainsi que de fonds. Quoiqu'il en soit je ne resterai pas les bras croisés, et je ferai couler le sang à flot si cela s'avère nécessaire.

La simple idée de ne jamais revoir mon fils me blesse au plus profond de moi-même. Je lâche un long et lourd soupir de souffrance avec un regard d'animal blessé envers ma cousine :

Ellen, tu comprends mieux que personne ce que j'endure actuellement pour avoir vécu la même chose. J'ai besoin de toi. Je serais prêts à retourner New York pour retrouver mon fils sain et sauf. La simple idée qu'il pourrait déjà être mort me rend fou. Ce n'est pas entre les mains de Scott qu'il est mais des Sadovski.

Je me mords la lèvre inférieure, pour éviter que la haine et la douleur marque mon visage autant que mon regard. Je crispe ma main droite sur son poignet :

Aide-moi. Je t'en supplie.

Je suis l'échange entre Ellen et Charlie en silence. Visiblement ma cousine sait s'y prendre pour faire plier le roseau qu'est son époux. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me propose de récupérer les territoires de Staten Island qui lui appartenaient avant que Charlie ne dissolve son gang.

Je pose la main sur le manche du couteau qu'elle me tend tout en fixant mon regard dans le sien. Nous restons ainsi quelques secondes avant que je ne le remette le long de mon avant bras en hochant la tête :

Merci Ellen, je savais que je pourrais compter sur toi. Et je tiendrai compte de tes recommandations en cherchant du côté du Mexique.

Mon estomac se met à gargouiller fortement, à vrai dire, je n'ai pas eu l'occasion de manger un morceau depuis mon retour de chez Vladimir. Je gratifie ma cousine d'un léger sourire désolé avant de répondre à sa question :

A vrai dire oui, j'aurais besoin d'autres choses. Théoriquement, pour se faire une place correcte au sein de la pègre, il faut de l'expérience qui se transmet le plus souvent de génération en génération. Pour ma part, tu le sais, j'ai pris une toute autre voie jusqu'ici, aussi, avant d'envisager de pouvoir monter et gérer mon propre gang, il me sera indispensable d'avoir au moins un mentor.

Charlie est le plus charismatique et respecté de tous, mais il n'aura pas de moment à m'accorder pour une formation éclaire, quand bien même, j'apprends très vite. Et puis...Puisque tu as bénéficié des enseignements de notre grand-mère...Je me demande si tu accepterais de te charger personnellement de ma formation, qu'il s'agisse du volet gestion, ou du volet physique ?

Je suis dans l'expectative de sa réponse à ma question qui est à double sens : Souhaite-elle me former pour que je sois en conditions pour défendre son ancien territoire ? Mais aussi, est-elle prête à renouer avec notre lien familial qu'elle dit répugner ?

En somme, je lui offre la possibilité de mieux se connaître l'un et l'autre en travaillant en famille.

A l'instar de ma cousine et mentor, je me sers une part de pizza, mais aux anchois pour commencer à remplir le vide de mon estomac. Je sirote un coca ensuite avant de lui répondre, mon regard perçant dans le sien :

Je vois parfaitement où tu veux en venir, et cela me rassure, car j'avais exactement l'intention de créer un gang qui me ressemble, un gang de femmes et d'hommes qui font fonctionner leur cervelle à plein régime en permanence. 

Je peux te prendre une feuille et un stylo ? Je vais t'illustrer ce que j'ai exactement en tête depuis un petit moment.


Sans plus attendre, je commence à dessiner dans un coin dégagé du bureau le tatouage du gang que j'ai en tête, un magnifique Ouroboros. Malgré la complexité du dessin, il me faut guère plus de 5 minutes de coups de stylo vifs et précis pour en venir à bout.




Je tourne le résultat vers mon mentor tout en m'expliquant :

Tu auras reconnu l'Ouroboros, reconnu comme représentant le cycle éternel de la nature. Enfin ça, c'est le sens commun, si tu creuses un peu plus, tu apprends qu'il est aussi utilisé par les adeptes du satanisme, le serpent s'inocule son propre venin pour s'assagir lui-même, par l'absorption de connaissances fondamentales de toute chose et de toute vérité.


Ce sera le tatouage porté par mes hommes. Quant à moi...

Je dessine cette fois-ci la bague que je porterai non seulement pour assurer mon appartenance au gang, mais aussi l’autorité suprême. Je lui montre ensuite.




Je porterai cette bague en guise d’appartenance au gang, ainsi que pour assurer mon autorité. Pour ce qui est du tatouage, je vais devoir attendre d'avoir pris du volume car j'envisage effectivement de me faire tatouer un phœnix géant dans le dos. L'objectif n'est pas de copier les Little Dolls, non loin mon cette idée. Le Phoenix représente l'échelon suprême de la sagesse en plus de représenter la renaissance éternelle, tout comme l'Ouroboros l'est à sa manière. 

Pour ce qui est du nom du gang, j'ai songé à Eternal Snake, relatif au cycle éternel de l'Ouroboros.

Je garde le silence ensuite, sirotant à nouveau ma boisson et terminant ma première part de pizza.