Episode 5 : La mue du Serpent [Bryan]

Je reste interdit par l'initiative de mon bras droit. Je rattrape Carmen par le bras et la tire vers moi :

Pourquoi fais-tu ça Carmen ? Je ne peux pas. Ce n'est pas ma façon d'être ni de faire.

Je crois que Carmen a raison, et elle ne m'a pas amené une demoiselle de petite vertu de bas étage. Elle est vraiment jolie...et terriblement jeune pour vendre son corps. Je reste un instant à l'observer avant de me déshabiller à mon tour pour la rejoindre sous la douche.



Je laisse l'eau couler sur mon corps en la détaillant de plus près avec un léger sourire. Je lui lève la tête avec l'indexe sous le menton. Je lui parle dan sa langue natale :

Tu es jeune, quel est ton nom ma jolie ?


Je sens mes pulsions de mâle monter malgré moi à chaque regard sur sa plastique parfaite nue. Je fais le tour de ses mâchoires de l'indexe tout en plantant mon regard intimidant dans le sien.

Montre-moi ce que tu sais faire.

Olivia, souffle la brune à la peau mâte.

Elle s'approche de toi pour poser ses mains sur ton corps musclé. Très rapidement elle va s'occuper de ton sexe avec ses doigts mais aussi sa bouche.

Si tu résistes au départ, tu craques bien rapidement devant sa maîtrise... S'en suit des ébats plutôt violents tellement ton manque de sexe était canalisé par le sport. Redécouvrir le corps d'une femme...

Tu es allongé sur le lit, nu près de la jeune femme qui elle aussi est nue et semble sommeiller.

Les talons de Carmen te ramène à la réalité.

Allez dégage, dit-elle en secouant Olivia.

La jeunette se lève, récupère sa robe avant de filer sans demander son reste. Carmen n'est nullement gênée par ta nudité et te pousse du bout de son talon,

Allez au boulot maintenant, j'ai un topo à te faire.

Elle part ensuite dans le salon.

Je l'écoute attentivement jusqu'au bout sans intervenir avant d'écarquiller les yeux devant la révélation concernant l'enterrement de Maya.

Maya est morte ? C'était une gamine sans histoire, la cousine d'un membre de l'équipe AG. Une vraie geek qui ne quittait jamais son bunker. J'ai besoin de savoir ce qui s'est passé, surtout ce qui m’intrigue le plus c'est la présence de ces ordures à son enterrement. Il l'ont forcément rencontré de son vivant et doivent avoir un rapport avec sa mort. C'est celui au crâne rasé que j'ai rencontré à la Villa, le grand brun aux yeux bleus, ce doit être Aleksandr, l'aîné d'Isaak Sadovski, dont m'a parlé Vladimir. Continuez de les épier, c'est du gros poisson, même si les informations viennent au compte goutte, je sens que l'histoire de la mort de Maya risque d'être intéressante, malgré le caractère sinistre de la situation.


Je viens m'installer dans le fauteuil en face d'elle en joignant le bout de mes doigts ensemble.  

Prends contact avec June. O'Malley a du se rendre à l'enterrement et devrait pouvoir me fournir les résultats de son autopsie et de tous les éléments de ce qui s'est passé à savoir, où quand et comment elle est morte. Charlie doit savoir quelque chose aussi, il faut que je le vois rapidement.


Je me caresse le menton avant de poursuivre :


Tu as fait du bon boulot Carmen, continues à prendre des initiatives, comme tu l'as fait pour le recrutement et concernant les NW. C'est exactement ce que je souhaite, tout est une question d'échanges de bons procédés. Il nous faudra songer à des actions communes avec les Niners. Les deux russes sont imposants l'un comme l'autre. Nous en discuterons.

Mon regard devient froid et calculateur :

Bientôt le serpent sortira de sa langueur. Continuons d'observer pour frapper vite et fort. Je veux connaître les habitudes des deux héritiers pour leur tomber dessus lorsqu'ils ne s'y attendront le moins.

Lorsque je vois une belle brune arriver et embrasser Carmen, je suis sur le cul. Et pourtant, mon bras droit m'avait laissé plusieurs indices sur son orientation sexuelle. Mais je me suis arrêté à son physique. Après tout elle fait ce qu'elle veut, ce n'est pas ma femme, et elle sera une tentation de moins pour moi à l'avenir, à moins qu'elle soit bi et que je sois sur sa liste de mante religieuse.

Il me faut quelques secondes avant de répondre à O'Malley :

Oui, c'est moi. C'est du chiqué pur et dur O'Malley, je ne crois pas un seul instant à un arrêt cardiaque, elle croquait la vie à pleine dent et ne prenait aucun produits à ma connaissance. Ce n'est pas une mort naturelle à mes yeux, et les Sadovski l'ont caché du mieux qu'ils pouvaient. L'erreur du stagiaire pour que le cercueil soit fermé, l'incinération, la présence de deux Sadovski à son enterrement, ce sont autant d'indices qui prouvent que tout est trafiqué. Maya a trainé dans un truc pas net et je dois savoir ce que c'est.

Je te fais le topo O'Malley, les Sadovski se sont immiscés dans sa vie pour obtenir je ne sais quoi d'elle, quelque chose a mal tourné, et elle en est morte. Et c'est exactement ce que je cherche. Que la gamine repose en paix, mais j'ai l'intuition que sa mort va nous amener du gros poisson. Je crois qu'elle avait de la famille autre que Kévin, essaie de voir si ses proches en savent plus. Et tiens moi au courant, tu fais comme d'habitude. Pareil si tu tombes sur un os contacte moi.

Je prends un peu de temps avant de demander :

Je profite de t'avoir au bout du fil, comment tu t'en sors depuis ma disparition ? Et comment vont Sam et Dean ? Ça me fait chier de me planquer faut que tout se finisse vite, je ne supporte pas votre absence. J'aimerai que tu leur dise que je les aime plus que tout et que je pense à vous tous sans cesse.

Excuse moi, je passe un peu du coq à l'âne mais même si je suis entouré et soutenu, j'ai le sentiment de tous vous avoir abandonné. Ça fait du bien de t'entendre.

A l'annonce des nouvelles concernant la famille et l'emmerdeuse de Scott je vois rouge. Aussi c'est avec un ton froid dans la voix que j'énonce la suite :

Laisse tomber les dossiers du NYPD. La guerre est déclarée officiellement. New York va connaître les évènements les plus violents qu'elle n'a jamais connu jusque là. Occupez-vous principalement des petits gangs de merde et ne prenez aucun risques inutiles. Protèges notre famille et nos équipes du mieux que tu peux. Essaie de raisonner Sam, elle doit quitter New York avec Dean. Je me chargerais de tous les papiers.  Ça va saigner O'Malley. C'est chacun pour sa gueule. Et je vais être le premier à shooter dans la fourmilière. J'ai des coups à rendre.

Je prends un peu de temps avant de poursuivre :


Tu as bien fait de me donner les nouvelles telles qu'elles sont réellement, cela me renforce dans mes convictions. J'ai deux cibles privilégiées dans ma ligne de mir, je vais leur faire regretter d'être venus au monde. Et faire comprendre aux Sadovski qu'ils ont frappé à la mauvaise porte en touchant à ma famille. Un animal blessé n'a aucune pitié.

Je n'ai plus qu'à claquer des doigts pour les transformer en vulgaires poupées de chiffons.

Je lâche un soupir :

Ne te mêles pas de cette guerre vous y perdrez des plumes. Et je compte bien avoir le NYPD au complet lorsque j'en reprendrai la tête. Laisse-moi me charger de ça. Quant à Scott, elle ne te fera plus chier bien longtemps, crois-moi.

Je laisse le téléphone sur la table basse du salon et pars prendre une douche pour me sentir plus frais et dispo. J'ai pris l'habitude ces derniers mois de faire comme chez moi, y compris si Carmen vit avec moi. Aussi je sors avec une simple serviette autour de la taille pour aller choisir ma tenue qui pour le coup est plus italienne que mexicaine.


Avant de descendre je reproduis le portrait du Sadovski que j'ai rencontré en y ajoutant un mamba vert plantant ses crochets dans son cou. J'accroche le portrait sur la porte d'entrée avec mon couteau avant de quitter l'appartement pour rejoindre le sous-sol.


Comme à mon habitude j'observe en silence les hommes présents qui s'occupent comme ils le peuvent tandis que les autres sont en patrouille. Je circule dans le coin détente pour m'approcher d'une partie de billard. Enrique doit jouer et se trouve dans une mauvaise posture. Il ne semble pas trouver la solution à son problème. Je ne dis rien et pose simplement mon doigt sur un point précis de la table. Il m'observe en fronçant les sourcils quelques secondes avant de viser sur mon doigt, ce qui lui permet non seulement de se dégager mais de garder la main en empochant une de ses boules. Je hoche simplement la tête avant de retourner dans la pièce centrale.

Pedro, Angel et Marcello dans mon bureau. 

Je n'attends pas que les hommes réagissent pour quitter la pièce et me rendre dans mon bureau. Je fais face au vivarium lorsqu'ils font leur entrée. Je pivote sur mes talons pour les regarder chacun leurs tour. La tension est palpable tant que je n'ouvre pas la bouche. Ils ignorent la raison de ma convocation. Ces derniers mois, j'ai le plus souvent intercédé via mon bras droit.

Carmen m'a dit que vous aviez repéré les deux héritiers d'Isaak Sadovski notamment lors de l'enterrement de Maya Wilson. Les personnes présentes lors de l'enterrement ne se sont doutées de rien. Vous avez fait preuve d'un excellent sens de l'observation.


Gardez les répartitions que l'on vous a attribué, tout en redoublant d'attention concernant ces deux hommes. Je veux un rapport extrêmement précis de tous leurs faits et gestes, vous devrez connaître toutes leurs habitudes et relations sur le bout des doigts. Faites-les suivre dans la plus grande discrétion, je veux savoir ce qu'ils mijotent.

Avant qu'ils ne posent la question concernant ce que je compte faire des informations qu'ils obtiendront je lance avec un regard de glace : 

Je les veux vivants. Je veux les torturer personnellement. Prenez tout le temps qu'il vous faudra. La moindre bavure sera fatale.


Avez-vous des questions ? Des remarques à faire à ce propos ou souhaitez-vous m'entretenir d'autre chose ? Du nouveau dans les actions des gangs ?

Je suis surpris de la célérité de mes hommes à agir. Je plante mon regard dans celui d'Angel sans répondre immédiatement à sa question. Je me dirige vers l'un des vivariums pour en sortir un taïpan à la peau verte claire lui permettant de se camoufler dans les champ de canne à sucre, et à la tête noire.

Je le mets autour de mes épaules avant de récupérer un flacon transparent sur l'une des étagères. Je caresse la tête du serpent avant de lui ouvrir la gueule en compressant de chaque coté de ses mâchoires et en plantant ses crochets contre les parois du flacon.

Le venin s'écoule tandis que je réponds à Angel en maintenant avec poigne sa tête, et l'empêche de m'étrangler avec l'autre main :

Éliminer Scott serait lui rendre un service Angel. J'ai d'autres plans pour elle.

Je te transmettrai le plan exact de l'endroit où tu devras la conduire. Tu n'auras qu'à lui bander les yeux et l'amener à sa dernière demeure. Elle doit apprendre à me craindre, à comprendre son erreur en se mettant en travers de mon chemin. Méfie-toi, c'est une tigresse qui sait se défendre, tu peux la blesser au besoin mais pas mortellement.

Pour les hommes du FBI qui l'accompagnent, pas de quartiers, vous les exécutez tous sans exceptions.

Le flacon continue de se remplir.

Marcello, flacon.

A l'instant où il s'en saisit, je ferme fortement la gueule du Taipan, avant d'aller l'isoler dans une partie du vivarium que Marcello ouvre pour moi. Il aura tout le temps de se calmer, et je nourrirais mes bébés lorsque mes hommes seront partis.

Je m'adresse aux trois hommes sur un ton dénué d'émotion :

Il est temps pour les serpents de muer. Préparez-vous à intégrer une cinquantaine d'hommes supplémentaires dans vos équipes dans les jours qui viennent.

Je fais jouer le flacon entre mes mains en attendant d'éventuelles remarques, questions, ou autre chose. A défaut ils pourront reprendre leur service.

Lorsque ma cousine m'a fait visiter toutes les anciennes planques des Little Dolls, il y en a une qui a particulièrement retenu mon attention outre le QG. En apparence il s'agit d'un hangar semblable à tous les autres à la différence près où il est doté d'un ascenseur derrière un mur de façade, qui permet de descendre jusqu'à 9 étages sous la terre. Seule une clef permet d'y accéder.

Je griffonne une énigme à l'attention de Carmen sur une feuille de papier, en grec et dans sa langue natale :

Citation :

Atlas porte le poids du monde sur ses épaules. Hadès offre l'accès à l'Olympe en traversant les neuf cercles de l'Enfer.

Je forme une pyramide qui s'ouvre sur l'énigme en ouvrant les deux battants qui font guise de "porte".

Je quitte mon bureau, saluant les hommes que je croise d'un bref signe de tête, et je monte à l'appartement. Je vais récupérer une clef rangée dans un tiroir à double fond du salon, sous l’œil vigilant du savoir dessiné sur le mur d'en face.  

Je place la pyramide sur la table basse de sorte qu'elle soit à équidistance de l’œil et de la seconde clef, dans un autre meuble, menant au lieudit. J'emporte une bouteille d'eau avec moi.

Sous les airs complexes de cette énigme, je me rends simplement au hangar 33. La porte s'ouvre sur un hangar lambda qui peut être utilisé pour tout et n'importe quoi, en l'occurrence je me le suis réservé pour stocker quelques voitures lorsqu'elles arriveront.

Je fais disparaitre la façade mécaniquement à distance pour découvrir un ascenseur modeste. Je l'emprunte avant d'utiliser la clef à l'intérieur pour descendre au neuvième sous-sol.

Lorsque je parlais d'Enfer dans mon énigme, elle est à double sens dans la mesure où la température a grimpé rapidement. Fort heureusement la clim est activée et m'empêche de suffoquer.

J'active une double porte en acier pour accéder à une salle où semble se jouer une scène d'horreur permanente. La décoration du plafond est d'origine, Ellen l'a laissé en mémoire à notre grand-mère. On y retrouve une fresque gigantesque représentant Satan portant à bout de bras les diverses strates des profondeurs de la Terre, juste au-dessus de lui, les sévices subies par ses victimes et constituant neuf cercles.



Les rares sources lumineuses de la pièce rendent cette tapisserie d'autant plus difficile à regarder. Et pourtant. Mon regard se porte sur les quatre murs auxquels sont accrochés diverses chaines qui elles, en revanchent ont été renouvelées par mes soins. Elles sont donc neuves. Relativement longues pour aller jusqu'au centre de la pièce, elles sont prévues pour les poignets, les chevilles et la nuque. Un mécanisme permet de raccourcir les chaines à volonté, notamment pour écarteler la victime si cela s'avère nécessaire.

Un sourire sadique prend naissance sur mes lèvres. Scott sera soumise à ma seule et unique volonté. Certains pourraient utiliser cette pièce pour des pratique masochistes, moi pas.

Au centre la pièce, une chaise unique attachée au sol. Là aussi pour le moment. Tout dépendra de mon humeur. Je me mets torse nu et pose ma chemise sur la chaise avant de récupérer des craies rouges pour tracer un pentacle simple sur le sol autour de la chaise, que je pousse pour parachever mon œuvre. A genoux sur le sol je suis contraint de m'éponger à cause de la chaleur lorsque l'on se retrouve près du sol.

Je bois plusieurs gorgées d'eau au cours de mon travail artistique, ce qui m'oblige à me reprendre plusieurs fois pour avoir la perfection comme je l'aime. Ou presque. Mon art manque de sang, mais je devrais en obtenir rapidement en ordonnant à mes hommes de conserver le sang de leurs victimes.

Je m'assieds sur la chaise et lève la tête vers l’œuvre reproduite selon la Divine Comédie du célèbre Dante. Et plus particulièrement, l'Enfer. Un frisson parcours mon échine, non pas d'horreur mais de satisfaction.

Je pivote la tête vers le mur de droite sur lequel est gravé une silhouette imposante de Samael, je reconnais bien l’œuvre de Virginia. Sur le mur opposé, un compas sur lequel est enroulé un serpent, chapeaute une tête de mort orangée, symbole de la toxicité.

Il me tarde que cette pièce accueille son habitante privilégiée.

[Simple illustration de l'évolution de Bryan ]

Rien de mieux que de se mettre dans les conditions de ses futures victimes pour avoir le contrôle le plus parfait de leur métabolisme et leur santé mentale.Je connais Scott sur le bout des doigts, et je sais désormais exactement à quel moment je vais devoir prendre soin de sa survie, et quand je vais pouvoir lui faire subir tous les sévices qui me passeront par la tête.

A genoux au cœur du pentacle, le corps dégoulinant de sueur je pose mes mains sur mes cuisses et me relève dans la douleur lorsque Carmen me rejoint. J'avale ma salive et plante un regard profond dans le sien. Mon physique souffre, mais mon mental est intact.

J'ai promis à Charlie qu'il tiendra sa revanche. Je tiens toujours mes promesses. Ce que je fais ici est très simple, je teste les limites du corps humain dans cet Enfer. J'ai vérifié que le mécanisme des chaînes fonctionnait correctement.

Je donne un coup sec sur les chaines destinées aux poignets, ce qui a pour effet de les rétracter contre le mur dans un claquement sec. Je prends un peu de temps avant de poursuivre :

J'ai désigné une victime de premier choix aux assassins. Ils n'attendent plus que mon feu vert pour lui tomber dessus et réveiller le gang. Mon ordre était simple : kidnapper Scott tout en exécutant ses gorilles.

Le sadisme à l'état pur se lit dans mon regard. A cet instant il est impossible de douter du lien du sang avec Ellen. Je sors le flacon contenant le venin de Taïpan de ma poche. Je lui place entre les mains :

Je vais avoir besoins d'antidotes pour chaque race de serpents. Les Niners ont un excellent médecin qui saura nous faire ça dans les règles de l'art.

Je lève la tête vers le plafond avec un léger sourire :

Je compte bien faire de cet endroit un véritable Enfer sous toute ses facettes. La torture au venin sera la spécialité artisanale de la maison. En outre, nos assassins auront le privilège d'empoisonner leurs lames. Pour leur sécurité, ils devront porter des antidotes en permanence sur eux.

Je prends le temps de souffler pour économiser le peu d'oxygène de la pièce. Je vais également devoir songer à procurer un masque à oxygène à ma future captive. Je vais être aux petits soins, en quelques sortes.