Episode 8 : Nostalgie [Bryan]

Je souris à ma nièce qui me regarde avec curiosité tandis que ma réponse à Ellen est en contraste complet :

Je ne serais pas un bon parrain pour Milla, j'aurais refusé ta proposition. Non, il n'y a plus rien à se mettre sous la dent qui m'intéresse, ni les russes dont je ne veux plus entendre parler, ni Scott. Non, je n'ai qu'une chose en tête, c'est aller explorer un autre monde que celui-ci, dont mon père aura pris soin d'en tracer une carte. Je n'ai plus rien à faire ici, j'accumule les échecs les un après les autres. Et ça, ce n'est pas moi.

Je ne retrouverai pas ma fougue du passé. Plus rien ne me motive à rester ici. Je n'y ai plus aucune attache.

Je parle de manière détachée, mon sourire ne quittant pas mes lèvres à l'encontre de ma nièce. Si j'ai bien appris une chose depuis ce temps, c'est bien de laisser paraître une humeur rayonnante, tout en disant le fond de ma pensée aux seules personnes capable de les comprendre.

Le son d'un ongle qui se casse. Ellen fronce les sourcils avant de lever un regard noir sur toi,

Répète un peu voir ? Non seulement je viens de me péter un ongle mais en plus je crois avoir entendu de la merde. Oups pardon Milla, Papa va me gronder si tu répètes ça, d'accord ?


Me...rde ?

Trop tard, soupire ta cousine. Bref, tu me racontes quoi là ? Que tu veux suivre ton vieux ? C'est pathétique. Ton père est mort dans un tunnel de métro au milieu d'une fusillade, il est mort en héros. Ton grand père est mort lui aussi en cherchant à éliminer les gangs. Et toi tu vas faire quoi ? Enlever les lacets de tes pompes et te les ficeler autour du cou ? T'es sérieux là ?



Imbécile. A croire que tous les mecs de la famille Jackson pure souche ou cousin éloigné sont voués à devenir de la merde. Qu'est-ce que tu m'as dit quand je t'ai donné l'argent pour créer ton gang ?


Elle se lève pour t'attraper par le col de ta chemise. Elle a de la force malgré sa finesse corporelle.

Tu m'as dit que tu ne deviendrais pas comme mon abruti de père ! Tu vaux pas mieux que lui là maintenant !!

Je suis forcé de quitter le regard de Milla lorsque ma cousine m'attrape par le col de ma chemise. Je lui rends son regard noir, lui faisant comprendre qu'elle évite ma main en plein visage par la seule présence de sa fille.

Lâche-moi, Ellen.

Je mourrais en héros si ça te fait plaisir. Qu'est-ce que tu voulais me mettre sous la dent ?

Je fronce les sourcils, non pas concernant ce qu'elle me dit, mais plutôt concernant ma réaction. Je prends mon temps, remettant mes idées en place avant de lui répondre :

Tu as raison. Je pète les plombs ici, je ne supporte pas de ne rien faire et de me sentir inutile. Mon divorce avec Sam m'affecte plus que je ne l'aurais pensé. La mort d'Isaak signe mon impossible retour dans la vie publique américaine. J'avais passé un marché avec William Graham, qui m'offrait un siège au FBI si je lui ramenais Isaak en vie.

Je mets quelques minutes en laissant un silence qui annonce la suite d'un plan suicide.

Mais je peux probablement faire une dernière chose pour l'Amérique en utilisant mon statut d'Ennemi Public n°1 comme couverture.

Une lueur de génie semble à nouveau illuminer mes yeux comme si je venais de m'injecter une dose d'intelligence que mon enfermement m'avait retiré.

La racine pourrie des Sadovski a certainement été éliminée, mais pas ceux qui les ont envoyé ici. J'irai éliminer les Tsars moi-même chez eux, en Russie.

Les rouages de mon cerveau semblent se déverrouiller pour faire le lien entre la Russie et mon statut d'Ennemi Public n°1. Je m'explique enfin :

Je ne vois qu'une organisation américaine qui pourrait sinon laver, au moins justifier le sacrifice des centaines de civils que j'ai arraché cruellement à la vie. Cette organisation tu l'auras deviné toi-même, c'est bien la CIA. Je dois l'intégrer pour m'infiltrer en Russie et obtenir "légalement" une nouvelle identité pour une mission anti-tsarine sur place, dont je ne reviendrais probablement pas.

Plus qu'une nouvelle identité, c'est une usurpation d'identité d'un magnat russe proche des Tsars que j'envisagerais de faire. Il ne posera aucun problème à la CIA pour éliminer une telle personne en toute discrétion pour me substituer à elle.

J'attends quelques secondes avant de conclure :

Je partirais seul. Charlie a bien un ou deux contacts bien placés dans cette organisation, n'est-ce pas ?

Le fait que Mary et Damon montent une excursion vers la Russie, fait bourgeonner des idées fort sympathiques dans mon esprit. Mais Ellen a raison. Je dois d'abord clore une affaire que j'ai volontairement laissé ouverte jusqu'ici.

Et j'ignore pourquoi je ne m'en suis pas déjà débarrassé. Elle a besoin de peu de choses pour bouger du NYPD, il lui suffit de savoir que je suis de sortie pour qu'elle me traque.

Je ne peux pas aller la déloger directement de son fauteuil doré, je n'aurais même pas le temps de l'approcher avant d'être intercepté, même si l'équipe AG l'a en horreur.

Je peux éventuellement monter un guet-apens en faignant une cavale par l'océan dont le FBI aurait eu vent, Scott la première. La mort d'Isaak que je traquais sans relâche, seule raison pour laquelle je restais en Amérique, m'aurait poussé à tenter de fuir, étant donné que je suis désormais le seul recherché au plus haut niveau des instances américaines.

Il ne sera sans doute pas très compliqué de lui faire parvenir ma position, puisqu'elle a remonté la population new yorkaise contre moi. Le hic majeur, sera que si elle meurt, je serai le suspect principal, même si ça serait aussi le cas si je n'étais pas aperçu par des new yorkais.

Hum...

Je me frotte le menton avant de continuer de réfléchir à voix haute :

Je peux également emporter avec moi un portable dont elle tente de suivre la localisation et lui offrir ma position personnellement sur un plateau d'argent. Elle ne rameutera certainement pas toutes ces troupes tant elle fait de mon cas une affaire personnelle.

L'objectif serait alors de la faire monter sur le bateau que je serai censé avoir emprunté tandis que je suivrais son évolution des airs pour la descendre avant de faire disparaitre le bateau en question.

Je me gratte la tête :

Je ne sais pas trop, dois-je utiliser le barbarisme pur en faisant éclater une fusillade entre gangs, ce qui pourrait entrainer des victimes collatérales pour sa pomme, ou plutôt la subtilité tout en sachant que Charlie a déjà utilisé le coup du bateau ?

Peut-être as-tu une idée à me soumettre ? Je sais qu'elle voulait que je lui livre les Chefs de gangs, l'attirer vers une zone de Conseil pourrait faire de moi un mec plus sincère qu'elle ne le pense de prime abord, avant de l'éliminer, mais elle ne sera pas seule.

La forcer à utiliser les hélicos du FBI pour en détourner un et la pulvériser ? Ce pourrait être une option qui porterait moins les soupçons sur moi, mais plutôt d'une gêne qu'elle incarnerait vis-à-vis du Gouvernement. Après toute elle n'est pas toute blanche, et commence sérieusement à prendre un peu trop ses aises.

J'imagine le mal de tête carabiné que je suis en train de lui donner tant je lance des ébauches multiples de "plans" plus tordues les unes que les autres, que j'ai en tête depuis de longs mois pour rayer Scott de la carte. C'est là le fruit d'une haine que j'ai nourri qui entrainera, quel que soit le scénario choisi, une mort extrêmement violente de celle qui aura été pour moi ma rivale depuis plus d'une décennie.

Je ne m'étais pas préparé à une double gifle de la part de ma cousine, alors même que c'est tout à fait son style. Aussi je porte par réflexe une main au visage tandis qu'elle récupère Milla pour la bercer.

Alors que mon courroux était prêt à sortir, je me place à ses côtés pour aller caresser la joue de sa fille. Je lui réponds dans le même temps :

Très bien.

Ma main vient couvrir les yeux de Milla, tandis que l'autre se referme sur la mâchoire de ma cousine pour lui arracher un baiser perfide en profitant de son incapacité à réagir à cause de la présence de sa fille sur ses genoux. Je siffle comme un serpent avec un léger sourire avant de m'éclipser dans la salle de bain.

Réfléchir à la manière d'attirer l'attention de Scott ailleurs est plus simple que de songer à la manière de l'éliminer purement et simplement.

***

L'appartement vidé de la présence d'Ellen, j'ai réintégré mon bureau pour mettre en place mon plan qui consiste  à intercepter une cargaison d'armes en provenance de Russie avec l'aval des NW que j'aurais au préalable contacté en utilisant une conversation cryptée, correspondant à un repère de Loups ayant trahi leur famille ces derniers mois.

Le sacrifice d'une petite partie de la cargaison ayant pour objectif final d'éliminer Scott, les NW n'auront pas mis longtemps pour donner leur aval. Mes hommes responsables du transfert auront pour seul rôle de déposer la cargaison et de dégager avant l'arrivée de Scott, qui aura obtenu l'adresse exacte de la livraison grâce à une "imprudence" de ma part.

Son avidité à couler les NW en ayant des preuves concrètes, me permettra de quitter tranquillement mon fief direction le bunker du Conseil, en compagnie des bras droits des NW, venus récupérer le reste de leur marchandise à leur hangar attitré, comme ils en ont l'habitude, sans que j'aie besoin d'intervenir.

Avant de partir pour mettre en place l'assassinat de Scott, je m'entretiendrai avec Carmen, de mes plans, qu'il s'agisse de l'élimination définitive de l'agent du FBI, que de mon futur départ pour la Russie pour aller titiller les Tsars chez eux.

Je hoche la tête avant de lui répondre d'une voix déterminée :

J'ai longuement cogité des ébauches de situations dans lesquelles Scott pourrait mourir, sans être pleinement satisfait par chacune d'entre-elles. En revanche une chose dont je suis certain, c'est que je souhaite être le porteur de l'arme qui l'arrachera à la vie.

J'ai toutefois une remarque personnelle à ajouter qui pourrait nous servir afin de monter un plan. Scott cherche certes à vous faire tomber Mary et vous en se procurant des preuves, seule chose qui lui manque pour réussir son coup. Mais ce qu'elle veut par-dessus tout, c'est savoir qui est à la tête des Niners, et mettre la main sur Charlie. C'est d'ailleurs dans cet objectif qu'elle avait enlevé son fils, sans succès.

Je m'assure qu'ils suivent tous mon raisonnement avant de poursuivre :

Je n'ai eu aucun mal à vous rejoindre après l'avoir mise sur la piste d'une éventuelle preuve de votre rôle au sein des NW. Nous aurions encore moins de difficulté si elle est persuadée de pouvoir mettre la main sur Charlie qui l'obnubile encore plus que moi. Elle tient personnellement à mettre la main sur lui sans partager son butin suprême.

Il est clair qu'elle ne prendra pas le risque de se pointer seule, mais elle sera sur place. Aussi je recoupe leurs propos à tous les deux pour rebondir immédiatement :

Ou bien...Comme vous le soulignez Damon, je vais devoir me justifier auprès des différentes autorités et de la population new yorkaise. Sauf, si les autres Chefs de gangs se sont réunis et ont opté pour mon élimination, ce qui entrainerait une véritable chasse à l'homme sur Staten Island. Cela ne manquerait pas d'attirer Scott sur place puisqu'elle m'empêche de sortir en ayant en permanence l’œil sur mon territoire depuis que je l'ai enlevée.

Dans ce cas, elle pourrait se faire éliminer avec une partie de ses hommes, dès lors que les gangs n'acceptent pas plus qu'elle qu'on leur arrache leur cible sous leurs yeux. Cette situation semblerait corroborer avec la mort d'Isaak Sadovski, qui était la priorité des gangs, et j'en suis la suivante.

Je termine :

Cette chasse à l'homme ne mettra en rien un frein à mon futur lien avec la CIA dès lors que malgré la puissance des gangs new yorkais, ils n'ont pas forcément la mainmise sur cette institution supra étatique.

Je garde le silence quelques secondes en les regardant l'un après l'autre avant de dire une citation d'une grande œuvre théâtrale de nos voisins Outre-Atlantique, en utilisant leur langue :  

A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

Puis je reprends dans notre langue :

Je connais les risques que je prends si je me fais pincer par le FBI après avoir éliminé Scott. Je passerais probablement de longues décennies dans le couloir de la Mort avant d'être exécuté publiquement.

Scott me colle aux baskets depuis plus de dix ans, il est temps que je mette à exécution la menace que j'avais laissé peser au-dessus de sa tête. Elle mourra de ma main et pas autrement.

Le FBI ne me mettra pas la main dessus pour la simple et bonne raison que j'ai d'autres plans à mettre en œuvre en Russie, et que je ne me laisserai pas attraper si facilement, je ne serai pas à un mort près.

Lorsqu’il s'agit de mettre fin à la partie avec Scott, je suis terriblement froid, une véritable poupée tueuse dont le sang coule indubitablement en abondance dans mes veines désormais.

Je ne suis pas endurant, aussi le sprint précédé par une course poursuite mémorable m'a littéralement épuisé. J'ai eu la chance de connaître Staten Island comme ma poche, sinon elle aurait gagné la dernière bataille.

Je prends le temps de récupérer mon souffle avant de me placer dans son dos tandis qu'elle me cherche du regard. Mon silencieux est pointé entre les deux premières vertèbres dorsales, celles qui ne sont pas protégées par son gilet pare-balle, un sourire mauvais se dessine sur mes lèvres.

Je me suis longuement entrainé à ne pas louper ma cible, ni à la tuer trop rapidement, pour ce moment, juste celui-ci, qui restera gravé dans ma mémoire aussi longtemps que je vivrai.

Je ne tremble pas lorsque mon doigt appuie sur la gâchette, tandis que la balle part pour aller se planter précisément à l'endroit visé. Un mauvais coup à cet endroit, paralyse immédiatement les bras de la victime.

Je lui dis avant qu'elle ne se retourne, si elle y parvient avec toute la rage qu'elle avait contre moi pour me faire tomber définitivement :

Je t'avais pourtant prévenu que la prochaine fois que nous nous croiserions je serai moins clément, Angie.

Si elle parvient à se retourner je la fouillerai à la recherche d'une éventuelle caméra que je broierai dans mes mains, pour qu'elle ne donne pas ma position à ses hommes.

Tu tires sans hésitation mais elle se retourne sans doute par instinct. Aussi ta balle se loge dans son bras droit qui lui fait lâcher son arme dans un cri de douleur. Elle te regarde avec des yeux surpris avant d'essayer te récupérer son arme au sol. Mais tu poses ton pied sur ses doigts fragiles.


Elle hurle de douleur en fulminant :


Espèce d'enfoiré !! Je vais te tuer !!

Shhhhrt Agent Scott, des équipes arrivent en renfort. D'ici deux minutes. Shhrt restez en position défensive, ne tentez rien de stupide, crache son talkie walkie.

Je lui offre un regard noir avant d'écraser de lui briser les doigts avec mon pied comme j'écraserai un mégot de cigarette fini.

Tue-moi donc, j'attends ce moment depuis si longtemps.

Je tire une balle dans son genou droit pour la forcer à le ployer, avant d'envoyer son arme à l'autre bout de la pièce d'un coup de pied.

Mon arme pointé sur son front je lâche :

Deux minutes peuvent paraître terriblement longues.

Je lui fais un grand sourire en pressant lentement la gâchette tandis que mon regard est planté dans le sien. Puis je dévie rapidement vers sa clavicule au moment où je termine de presser pleinement.

Je recule un peu tout en replaçant mon arme vers son front.

Putain de soirée hein ?

Je baisse la tête tandis qu'elle me tient par mon jean et réponds à son qualificatif :

Le pire de tous Scott. Un monstre que tu as créé de toute pièce avec un peu d'aide indirecte des russes.

Je passe mon poignet avec ma montre sous mes yeux avant de la fixer à nouveau :

Ce n'est pas que je m'ennuie avec toi, mais je crois qu'il est temps de se dire adieu.

Je tire ma jambe en arrière pour me défaire de sa poigne, la laisser s'écrouler, puis tandis qu'elle relève la tête, je l'abats froidement d'une balle en pleine tête avant de souffler :

Pfff, quel gâchis.

Je me penche sur son corps pour récupérer son talkie-walkie.

J'ai prévu qu'elle aurait du renfort à un moment ou un autre, aussi je reprends ma partie de cache-cache, cette fois-ci avec les autres membres du FBI. D'où qu'ils viennent, aussi nombreux soit-ils je connais les moindre recoins de ce bâtiment.

Les renforts peuvent venir de n'importe où et ils ne m'auront jamais vivant, l'adrénaline de mon dernier face-à-face avec Scott, m'a reboosté pour une nouvelle course effrénée. Peu importe où je me trouverai lorsque mes propres renforts interviendront, je suis de toute façon suivi par radar pour me récupérer.

Je sais que je pleurerai sa mort, mais je n'ai pas le temps pour ça au risque de la rejoindre plus tôt que prévu.

Un jet de sang éclabousse le sol sur lequel s'écroule le corps inerte de la brune. Ses yeux sont fermés pour de bon cette fois-ci. Au fond de toi, ton coeur se serre devant la manière dont les choses ceux sont finis avec cette femme au caractère bien spéciale. C'était une sorte d'âme soeur bien qu'elle t'ait toujours considéré comme un rival dangereux.



Tu attends près du corps tandis que les sirènes de police se font entendre et que tu voies les soldats du FBI se déployer avec rapidité pour prendre le bâtiment d'assaut.



Tu ne résisteras pas longtemps, seul devant ces hommes et nul doute qu'ils t'abattront en voyant le corps de leur chef inerte. Aussi alors que tu attends patiemment, et que les premiers soldats arrivent, tu es au bord du bâtiment. Ils te hurlent des ordres, celui de ne pas bouger, de jeter ton arme et de mettre tes mains derrière la tête.



Comme tu n'en fais rien, tu entends nettement l'ordre qu'ils ont de t'abattre. Les balles foncent sur toi, sur ton torse et te projettent en arrière, dans le vide, yeux fermés.



Tu tombes d'une hauteur vertigineuse jusqu'à ce qu'un bras te rattrape. Une main solide qui te tient la tienne. Un bruit d'hélices. Un hélicoptère. Tu ouvres les yeux pour voir Kyle qui te fait un sourire,

T'es pas encore mort, dit-il en te faisant monter à bord.


T'es pas encore mourru nan hahaha !! Se marre Gabriel aux commandes. Salut les bitchies !!

Vous vous éloignez de la zone de combat sous les balles des soldats. Gabriel est plutôt doué comme pilote. Il vous amène sain et sauf et à l'abri dans un hangar privé sur une île de Staten Island où vous attendent Damon et Mary. Ceux-ci te regardent en attendant ton rapport. Tes côtes te font souffrir-le gilet pare balles a jouer son rôle- ainsi que ton bras gauche qui saigne, une balle a ripé ta peau.

J'ai les dents serrées en arrivant dans le hangar, je souffre oui, mais ce n'est pas la douleur physique qui me fait le plus souffrir. Non, loin de là. Je sais que Damon et Mary attendent mon rapport aussi je le donne mécaniquement, mais mon esprit est ailleurs. D'ailleurs mes phrases courtes démontre mon état second :

Elle est tombée dans mon piège. Quatre balles : épaules, genou, clavicule, front. C'est terminé.

Puis comme si je reprenais conscience en me parlant à moi-même :

...C'est terminé. Tu es morte pour m'avoir traqué connasse...Tu étais mon âme-sœur mais un seul de nous deux devait survivre...Ce n'était pas toi.

J'avale difficilement ma salive et tourne le dos à mes interlocuteurs, les mains appuyées contre le hangar, je baisse la tête. Et explose en sanglots.