Episode 10 : Le rêve américain [Vasili]

Et les chinois aussi ont été expulsé du territoire par les anciens gangs de Damon et Mary Wolf.

Si je les ai laissé ici, c'est parce que je sais que je peux les maîtriser s'ils dépassent les limites. Mais je pense qu'en t'installant dans le Queens, tu as su montrer qui était le véritable maître du territoire, n'est-ce pas ?

Les chinois ont la mauvaise habitude comme les japonais d'aller trop loin. Je les associe à des rats qui viennent manger les miettes, mais lorsqu'il prolifèrent trop, il faut savoir nettoyer tout ça.

Et puis, il faut bien donner du travail à la police... De plus la nourriture chinoise est très appréciée par la population new yorkaise.

"Oui, c'est sur que leur bouffe est sympa, mais le soucis c'est que suivant leur humeur elle peut faire chier"

Ami du bon gout, je vous salue

"En tout cas merci pour la discussion. J'espère que le retour au calme ne prendra pas trop de temps, nos parties me manquent"

On devient plus fort en affrontant plus fort que soit

"Au revoir"

J'attends s'il veut conclure avant de raccrocher et de me diriger vers ma moto. Mon casque sur la tête, je place ma canne sur un étui installé spécialement avant de démarrer et de partir dans les rues de New York. La nuit va tomber et la cité qui ne dort jamais ne va pas tarder à se transformer. En parfait caméléon, je m'adapte à mon environnement. J'appelle Lukan pour lui donner rendez vous au bordel du ripoux, mon équipe avait déjà mis assez la pression, il était temps de voir s'il était prêt à négocier avec moi.

Lukan te rejoint rapidement et t'escorte jusqu'à la maison close dont le portail est fermé à clés. Quand tu sonnes, c'est une femme en peignoir blanc à plumes qui vient à ta rencontre. Elle t'explique que le flic ripoux n'est pas là car depuis la mort de Scott il est moins disponible. Elle sous entend qu'il prépare de nouveaux trafics au vu de la disparition d'une femme qui le surveillait sans doute du coin de l'oeil.

Elle promet de lui transmettre ton message pour qu'il te recontacte. Tu repars dans ton QG avec l'idée de te reposer, quand tu rejoins ton appartement, la terrifiante Natalya dort déjà à poings fermés. Son visage apaisé te montre bien qu'elle cache beaucoup de choses pour celui qui ne prend pas le temps de la connaître.

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Trois mois plus tard.

Être chef de gang n'est pas de tout repos, et parfois le temps manque car il faut à la fois surveiller toutes tes affaires bien que les bras droits te permettent de gagner du temps grâce à leur rapport quotidien mais il faut aussi gérer les ressources, faire acte de présence pour que tes hommes ne croient pas travailler pour un fantôme tout en entretenant tes nouvelles identités pour les médias qui parlent souvent de toi notamment lorsqu'il s'agit de l'hippodrome. Sans compter que t'être engagé dans une relation sérieuse avec la fille du Tsar t'oblige à grignoter ton temps professionnel, mais après tout, c'est tellement bon de profiter de la vie. Vous avez nettement avancé dans votre relation, surtout depuis le soir où la blonde a eu son première orgasme grâce à toi, tu ne l'avais jamais entendu crier aussi fort ni griffer ton dos aussi puissamment. Depuis ça, Natalya vient réclamer d'elle même un moment intime avec toi, ce qui t'a surpris c'est que ça peut être à n'importe quel moment de la journée, aussi les fois où vous avez inauguré ton bureau, tu ne les compte plus. Vous n'arrêtez pas. Aleksandr dit que c'est normal car vous venez tout juste de vous découvrir et les jeunes couples ne font que ça dans leur première année de relation. Tu profites tout en surveillant ta petite affaire florissante, pas de nouvelles du flic ripoux bien que ton message est passé.

Tu dors d'un demi sommeil alors que l'église locale fait sonner ses cloches pour annoncer qu'il est 9h. Tu sens que ta compagne se lève à la va vite du lit. Ce sont finalement des bruits de vomissement qui te font ouvrir un oeil. Tu t'en serais bien passé pour le réveil, mais ce qui t'alerte c'est que Natalya n'est vraiment plus près de toi. C'est elle qui vomit. Elle s'est enfermée dans la salle de bain.

Trois mois putain ... trois mois durant lesquels je passe des journées de folie. Entre les multiples identités et la gestion du gang je suis le parfait exemple que la jeunesse n'est pas une bande de glandeur. Bordel déjà qu'une vie c'est pas évident mais là j'en même 4. Et en plus, j'arrive à profiter de mon idylle avec Natalya. Je sais pas si je pourrais tenir le rythme plusieurs années mais j'adore.

Ca a donné d'ailleurs certaines situation assez rigolote comme une délicieuse gaterie de ma blonde sauvage pendant que je travaillais sur mon ordinateur ou encore une formidable partie de jambe en l'air pendant que je recevais un coup de fil. Aujourd'hui, dans mon lit, en train de rêvasser savourant le calme avant le début d'une nouvelle journée que je vois ma belle blonde partir dans les toilettes pour ... vomir ?

Je me relève doucement pour sortir du lit, dans ma tenue d'Adam, ultime reliquat de notre nuit avant de toquer à la porte.

"Ca va ?"

C'est une question bête, certes, mais il est 9h du matin. Même si une éventualité pour les raisons de ce vomissement me traverse l'esprit je reste globalement en mode automatique

Natalya ne te répond pas tout de suite, tu écoutes malgré tout à la porte ce qu'elle fabrique. Elle vomit encore une fois avant de se rincer la bouche au lavabo semble t-il. Elle déverrouille la porte avant de tomber nez à nez avec toi. Elle est un peu blême, mais on est jamais très en forme après avoir vomi, n'est-ce pas ?

Elle est en shorty moulant et chemise qu'elle t'a sans doute emprunté. Tu ne saurais l'expliquer, mais c'est plutôt excitant de ton point de vue masculin. Elle finit par secouer la tête pour te répondre,

Je suis pas très bien ce matin... Je sais pas ce que j'ai... Sans doute ça ira mieux dans quelques heures, ça doit être le resto d'hier...

"Je vais appeler Frank, il nous dira si c'est grave"

J'ai un petit sourire alors que je m'accoude au mur et que ma main caresse sa joue, comme pour la chouchouter un peu.

"Et je vais appeler ton employeur pour te donner une journée de congée... Oh suis je bête, c'est moi..."

Je rigole à ma blague pas drole avant de déposer un baiser léger sur ses lèvres et de me diriger vers mon téléphone pour appeler le médecin

Elle fait une moue amusée malgré elle par ta blague. Elle est bête mais elle a le mérite de faire sourire. Franklin te répond qu'il arrive rapidement dans vos appartements.

Natalya profite de ce laps de temps pour venir contre toi et déposer de légers baisers dans ton cou avant de se pencher pour te tendre ton boxer.

C'est pas que je n'aime pas Franklin mais... Je n'aime pas partager... Dit-elle.

Elle va ensuite se rallonger dans le lit. Le cinquantenaire arrive tranquillement avec sa blouse, te salue poliment.

Bonjour!Tu es bien matinal ce matin Vasili, c'est pour la demoiselle je suppose ? Demande t-il en te regardant puis en regardant Natalya.

Il discute avec elle au sujet de ce qu'elle ressent : mal de ventre, mal à la tête en ce moment, vomissements depuis quelques semaines. A vrai dire ça tu ne le savais pas.

Je voudrais pas vous alarmer les jeunes, je sais pas c'est quoi vos projets... Mais... Laissez moi trois petites minutes.

Il repart laissant Natalya légèrement agacée par ce jeu de devinettes. Il revient et lui donne une boîte.

C'est quoi?

Un test de grossesse.

Quoi ? Mais ça va pas !!

Tu prends un moyen de contraception?

La tête que fait la blonde montre clairement qu'elle ne sait jamais pencher sur la question puisqu'elle n'avait jamais consacré d'intérêt aux relations sexuelles jusqu'à présent.

L'infirmier la pousse jusqu'aux toilettes avec le test avant de dire,

Y'a plus qu'à.

Plusieurs minutes plus tard, la russe sort de la salle d'eau avec le test à la main. Elle est silencieuse et plutôt pâle.

Tu permets ? Demande l'infirmier.

Elle ne résiste pas quand il le lui prend des mains pour te le montrer. C'est positif.

Avant l'arrivée de Franklin, je passe un minimum de tenu car même s'il m'avait déjà vu à moitié nu, j'avais envie de garder une part de mystère pour lui. Je regarde l'auscultation en buyant un cappuccino pour essayer de sortir de mon coma quand je vois apparaitre un test de grossesse. Là je me fixe et mon cerveau commence à carburer à l'idée d'avoir un gosse, maintenant. Bordel, j'ai même pas une vie normal alors le pauvre gosse, quand il verra que son père n'a même pas d'existence légale et 3 autres existences, qui sont, elles, illégales ...

Quand je vois le test positif, la tasse me glisse des mains mais ma main ne bouge pas. Je reste pensif l'espace d'un instant ... ou peut être même une bonne minute. C'est alors que je me dis qu'au rythme de nos ébats cela risquait d'arriver. Je reprends ma contenance. Je regarde Natalya, pâle à cause de la nouvelle avant de lui dire :

"On va être parents ?"

Comme si je savais vraiment ce que ca signifiait. Je m'approche d'elle pour la prendre dans mes bras, comme pour la rassurer avant de conclure avec un sourire sur le visage.

"On va avoir un bébé. Avec ta beauté et nos intelligences confondus, on va surement faire un dieu vivant"

J'essayais de la refaire sourire l'espace d'un instant, tout en lui faisant comprendre que j'étais prêt à la suivre dans sa décision de le garder ou pas.

Natalya, malgré ta réaction plutôt maîtrisée de la situation n'arrive pas à sourire, elle est encore sous le choc. Elle en perd ses mots quelques minutes avant de bégayer à moitié :

Je... Mais... C'est... Le garder?... Parents...

Elle secoue la tête et se détache de toi pour aller se mettre devant votre baie vitrée donnant sur le Queens, ses doigts devant sa bouche, elle semble perdue et stressée d'un coup.

C'est pas possible... Je peux pas le garder... Je... je suis pas prête, pas avec tout ça, pas avec ce qu'il se passe... Je peux pas le laisser vivre ça...

Quelques larmes quittent ses yeux pour rouler sur son visage.

Franklin fait une moue désolé avant de dire,

J'ai du matériel en bas pour ce genre de choses... Mais il faudra d'abord qu'on vérifie approximativement l'âge du fétus. Autant pout ne pas te mettre en danger que pour lui s'il est déjà une personne devant la loi.

Elle semble désespérée à l'idée d'avorter mais cela semble être une solution logique car ce dont elle t'a parlé au sujet des enfants ne correspond pas vraiment à votre situation même si vous ne manquez pas de confort. Elever un enfant dans le milieu de la mafia n'a rien de facile.

A vrai dire, tu ne sais même pas si tes pairs chefs de gang ont des enfants. Peut-être y a t-il une possibilité de se renseigner si tu veux vraiment le garder afin de rassurer Natalya. Tu devines aussi que le fait que son Père ne soit pas au courant de votre relation et risque de rencontrer un petit fils ou fille si jamais vous êtes amenez à le rencontrer risque de donner une situation plutôt incongrue.

Cela change pas mal de choses...

Elle part avec Franklin qui la soutient. Tu les rejoins après t'être douché rapidement, Kira et Aleksandr sont devant la salle médical et se questionnent. Ils se tournent rapidement vers toi pour te questionner mais Natalya sort toujours blême de la salle.

Elle lâche simplement :

C'est pas trop tard... Franklin dit qu'il n'a que deux mois et demi... Je... Selon la loi...

T'as six mois pour avorter, termine Kira.

Vas'... On peut pas... Comment on va faire...?

Quoi?!! S'exclame ton grand frère. Vous voulez vous en débarrasser ?! Mais putain y'a que moi qui suis content ou quoi ? Vous vous rendez pas compte de la symbolique !! Y'a des nanas qui crèvent d'envie d'être enceinte et n'y arrivent pas !

Il te prend pas les épaules :

Vas' putain ! Mec dis quelque chose !! Notre famille est réduite à quelques membres ! C'est un signe ça putain ! L'hippodrome, les affaires, maintenant un gosse ! C'est le Destin qui nous sourit ! Toi qui a souffert le martyr ces dernières années, enfin la vie te sourit, t'es amoureux, t'as une fiancée, et un gosse en route et tu dis rien ? Putain mec fais pas de connerie !

Je rétorque à Aleksandr presque au tac-o-tac, le regard toujours pensif.

"T'as mis le doigt sur le problème, Aleks. En l'espace d'un an, j'en ai chié et j'ai traversé un paquet d'emmerde. Si on a un gosse, ca sera pas évident. Repense aux enfances qu'on a eu tout autant qu'on est..."

Je nous regarde l'espace d'un instant, silencieux, avant de poser mes yeux sur Natalya.

"Mais d'un autre coté, on a tous vécu des enfances pourris, mais on s'en est sorti. On sait les dangers qui se cachent dans nos vies et on pourra protéger le gamin..."

Un autre silence de réflexion avant de m'avancer vers Natalya, une solution en tête.

"Je sais que c'est pas la vie que tu souhaites, encore moins pour un enfant. Si tu veux avorter, je t'en empêcherai pas ... mais si tu veux le garder, je te promets que je le protégerai de toute mon âme. Il ne sera pas question de laisser qui que ce soit lui faire du mal. Toutefois, il y a une chose qu'on va devoir faire : parler à ton Père"

Elle serre ses bras autour d'elle quand tu abordes l'idée d'avorter qui commence à faire son chemin. Car elle dit que vous ne pouvez pas le garder mais tu sens bien qu'elle n'est pas prête à laisser ce petit morceau de vie partir.

Elle ouvre de grands yeux quand tu dis qu'il faut que vous parliez à son Père :

Pourquoi ? Il n'a pas besoin de savoir ce qu'il se passe dans ma vie personnelle, dit-elle en se rembrunissant.

Tain je veux être tonton, faites pas chier, grogne Aleksandr. C'est moi le parrain !

Les paroles d'Aleks, bien peu probante en ce moment, sont presque occulté de ma perception alors que j'ai mon cerveau en ébullition. Un enfant c'était une nouvelle pièce dans cette partie d'échec. Une pièce qu'il faut protéger à tout prix ... une pièce qui vaut la peine d'être protégée ... Ne serait ce que pour ce regard, cette attitude de protection, chez Natalya. Pas question de la laisser tuer ce petit morceau de vie s'il n'y a pas le choix. Je la regarde avant donc de lui répondre.

"Je suis d'accord pour la vie personnelle mais, au bout d'un moment, il saura et si on lui dit pas, il risque de le prendre très mal. De plus, il est peut être temps de lui parler de ton avenir"

Nous avions discuter plusieurs fois, Natalya et moi d'une vie, loin de la pègre. Et si je voyais la mienne avec les pieds pas bien loin de mon gang, je savais que ma dulcinée, elle, voulait en sortir. Cet enfant, c'était peut être le signe que tout le monde attend. Le signe qu'Elle attend pour affronter son père et son héritage

Il a fallu plusieurs heures de négociation avec la blonde pour qu'elle finisse par te donner le portable prépayé qui appelle uniquement le Tsar de tous les autres : son père.

Tu es dans ton bureau avec Natalya quand tu lances l'appel vers Semyon Vikhrov.

Après plusieurs sonneries, tu entends une voix grave et ancienne te répondre en russe.

Tu n'as pas respecté l'heure fixée du prochain appel. Explique toi Natalya.

Père, je... Je ne pouvais pas respecter l'heure et le jour qui étaient fixés à dans quatre jours... J'ai un problème.

Un silence suit avant qu'elle ne continue hésitante,

Je suis dans le bureau avec Vasili et...

Je sens l'hésitation dans la voix de Natalya, je sens qu'elle est craintive sur ce qui va se passer mais le temps que le téléphone sonne, je ferme les yeux pour me recentrer. Croise le regard de la belle blonde avant de l'écouter initier le contact. Lorsqu'elle parle de moi et qu'elle arrive à bout de mot, j'enchaine.

"... il faut faire un point de la situation qui a changé il y a peu. Je suppose que vous êtes au courant de ce qu'il se passe entre Natalya et moi ?"

Une phrase simple et pourtant permettant de déduire tant de chose, aussi bien sur ce qu'il sait que sur ce qu'il pense.

Étonnamment, Semyon répond rapidement à ta question, nullement surpris par ce que tu lui annonces,

J'ai su dès l'instant où ma fille t'a défendu devant le conseil des Tsars pour tes étoiles qu'il se passait ou se passerait quelque chose entre vous.

Mais je ne vois pas le problème. Tu es un homme de terrain plutôt prometteur comme l'était Dimitri. Développe Sadovski, j'ai à faire.

Alors qu'il semble répondre rapidement, j'entends qu'il a surement des yeux sur sa filles. Si ce n'est pas le cas, sa réaction sera surement bien moins difficile à gérer. Je décide de me jeter au lion.

"Il s'est bien passé quelque chose entre nous. On va avoir un enfant"

Le fait est posé, j'attends de voir sa réaction

Et alors? Natalya est libre d'avoir des enfants si elle le souhaite. Avec qui elle veut tant qu'il a du sang russe dans les reines pour ne pas avoir un bâtard.

Je ne vois pas en quoi c'est un problème qui mérite de me déranger.

C'est que... J'aimerais pouvoir l'élever en dehors de... La famille Père.

Développe.

Je voudrais qu'il n'ait pas à subir ce que j'ai pu subir ou tout autre chose qui y ressemble. La mafia n'est pas un endroit pour un enfant...

Tu peux très bien l'élever jusqu'à ses dix ans en dehors du milieu si ça a tant d'important que ça pour toi mais au delà il incarnera la nouvelle génération. Tu devras donc lui montrer ce que je t'ai appris.

La blonde serre les lèvres, n'osant pas répondre ou surtout aborder le fait qu'elle veut se retirer elle aussi.

Sans hausser la voix, devant les lèvres serrées de Natalya j'expose mon avis :

"Non"

Je laisse le temps au Tzar de subir le refus avant de reprendre.

"Natalya et l'enfant quitterons l'influence de la famille. Si je compte bien élever mon fils, il considérera que je gère une entreprise, tout comme son Grand-Père. Après ses dix ans, s'il tient à en savoir plus, je lui dirais la vérité et il prendra la décision ou non de rejoindre notre petite Guerre"

Je reste calme, une négociation c'est un endroit où la colère doit être proscrite, comme la peur.

Natalya te jette un regard intrigué lorsque tu parles de fils. Ainsi tu aimerais avoir un fils?

La réponse du Tsar ne se fait pas attendre, elle est froide et claire :

Il est hors de question que Natalya quitte l'influence de la famille. C'est une règle. On entre, on en ressort pas. Du moins pas vivant.

Elle a encore du travail à faire. Pour qui te prends tu pour te permettre de décider à l'avance de ce qui va se jouer autour de ma fille. Crois- tu que parce qu'elle t'a accordé ton moment d'importance tu peux tout maîtriser la concernant ? Cet enfant est autant le mien que le tien car ma fille m'appartient et tout ce qu'elle mettra au monde aussi.

Il ne semble pas relever mon allusion aux garçon, donc il n'est pas macho, contrairement à Isaak. Par contre, il semble très soucieux de controler tout ce qui concerne sa fille et sa descendance. Est ce là une crainte de voir sa lignée perdurer ? On l'appelle Tzar, c'est peut être parce qu'il se croit noble, élu au dessus des autres. Je dois rester calme, rester concentrer.

"Mauvaise nouvelle pour vous, on est pas en Russie. On est en Amérique, le pays de la Liberté. C'est pas le premier à avoir aboli l'esclavage, mais c'est celui qui semble défendre ce droit avec beaucoup de ferveur"

Je fais un petit sourire à Natalya, comme pour lui faire comprendre que, malgré la voix présente et froide de son Père, celui ci n'est pas avec nous.

"Je ne crois rien, Monsieur. Je sais comment ca fonctionne dans notre monde. Quoiqu'il se passe, elle aura toujours un pied dedans. Mais à partir d'aujourd'hui elle n'aura plus de mission, ce qu'elle vous doit, elle l'a déjà payé quand elle avait 8 ans.

Je maitrise pas tout, loin de là. Je le sais mieux que quiconque et je l'ai même tatoué sur mon corps. Mais il y a une chose que je sais. Vous non plus vous ne maitrisez pas tout. Tout comme moi, vous devez jongler avec les gens, savoir les commander.

Je ne nie pas que vous deviez imposer votre autorité, c'est pour ca que j'ai appelé sur ce numéro. Que cela reste entre vous, moi et Natalya. Si vous tentez quoique ce soit contre Natalya, mon gang ou moi, ca permettra peut être de prouver que vous imposez votre loi partout, mais ca vous coutera.

De plus, dans la manoeuvre, vos agents peuvent être surpassé ou bien échouer partiellement ou totalement. Vous vous retrouverez dans une situation encore pire qu'avant. Vladimir Nordic, dans sa jeunesse n'avait défié, que les Sadovski sans vous éclabousser. Avec Natalya et moi, ca risquerai d'être différent"

Je laisse mon interlocuteur avaler la menace politique qui nait au dessus de lui. Une décision qui pourrait apporter bien des tracas à cet homme. Son plan d'invasion des Etats Unis tombé à l'eau, sa lignée éteinte, un nouvel ennemi sur sa route. Et je n'avais même pas usé de menace dans mes propos. J'avais juste besoin de prévisions menacante pour cela.

"Dans le cas contraire, si vous acceptez que Natalya sorte de la famille pour élever l'enfant, vous serez connu comme celui qui laisse un espoir pour ceux qui le servent loyalement.

Ceux qui vous croiront faible pourraient bouger, mais ca ne sera qu'une plus belle occasion de vous montrer encore plus sans pitié, juste, mais sans pitié, comme un vrai leader en sommes.

En plus, vous aurez un homme de terrain prometteur qui travaillera dans la joie et la bonne humeur, élevant un héritier qui pourrait, si cela est bien amené, devenir le prince des Etats Unis. Un prince libre, comme ce pays, à même de le gouverner.

Votre fille vous aimera. Elle vous aimera comme elle ne vous à jamais aimé parce que vous ne serez plus son patron, mais son Père.

Mais bien entendu, vous pouvez ne pas croire mes paroles. Croire que je ne suis qu'un jeune con arriviste qui pense tout savoir. Un jeune con qui pense pouvoir vous manipuler. Un jeune con qui veut prendre votre place. Mais je suis juste un jeune con qui aime votre fille et qui veut la rendre heureuse.

Et si vous voyez vraiment en moi un menteur et un traitre ... si c'est vraiment ce que vous pensez, je penserais que quelqu'un a posé une malédiction sur moi. Parce que vous ne serez pas la première personne à le croire. Isaak pensait comme vous. Isaak ne m'a pas cru"

Là d'accord, on peut voir une menace couverte. Mais il faut dire que c'est vrai. Si Isaak m'avait écouté et m'avait cru, il serait encore en vie aujourd'hui.

La question n'est pas de ne pas te faire confiance ou pas Vasili. Isaac a fait deux erreurs. Lorsque je l'ai autorisé à partir pour l'Amérique je lui avais clairement interdit de chercher vendetta auprès de Vladimir. En ne t'écoutant pas, il a signé son arrêt de mort.

Tu es un bon agent, tu entretiens des liens solides avec les autres gangs, je le sais. Et c'est ce qui fait ta force et celle de ton gang. Sans ces gangs américains, jamais la Russie que tu représentes à travers ton gang aujourd'hui n'aurait été si loin dans son implantation américaine.

Je souligne juste que malgré mes pouvoirs, ma puissance, je ne suis pas un tyran comme l'était Isaak. Je partage mes pouvoirs bien que j'ai peut être un peu plus de voix concernant certaines décisions. Cette décision ne m'appartient pas car elle renvoie directement à ma fille unique.

Ce sont les autres Tsars qui trancheront sur la décision, pas moi. Je t'invite à appeler sur l'autre portable avec Natalya. D'ici six heures américaines. J'aurais fait rassembler les Tsars.

Il raccroche sans te laisser la parole cette fois ci. Natalya a un petit sourire et derrière toi, elle se penche pour enlacer ton cou et embrasser ta nuque là où tes cheveux sont coupés courts.

Merci...

Ses baisers descendent dans ton cou ce qui a pour désagréable habitude de te chatouiller ce qui l'amuse énormément, aussi continue t-elle jusqu'à ce que tu te lèves de ton fauteuil pour aller la plaquer contre un mur et l'embrasser fougueusement.

Les Tsars n'imaginent même pas l'intensité de leur relation et surtout ce que deux jeunes comme vous êtes capables de faire...

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Six heures plus tard, 21h, New York

Natalya a du partir s'occuper de ses hommes en urgence suite à un incident avec des flics sur Brooklyn.

Tu rappelles donc sans elle un numéro que tu n'as jamais vu sur un autre portable.

[Scène off]Campagne Russe, 13h

Diling diling diling diling diling, sonne un vieux portable des années 2000. Basique, simple, pratique. Il est dans une boîte où nichent une quinzaine de portables du même style.

Autour d'une vieille table de style campagnarde, cinq personnes sont assises. Seymon semble présider la table. Les quatre autres sont assis sur ses côtés tandis qu'il se trouve en bout de table, mains croisées sous son menton, lunettes de soleil devant les yeux.

Episode 10 : Le rêve américain [Vasili] - Page 5 19708210

L'une des quatre personnes va chercher le téléphone qui sonne et le pose sur la table avant de s'asseoir, il ouvre ensuite le clapet pour décrocher l'appel. Tous les anciens, les Tsars écoutent tandis que Seymon prend la parole.

Vasili, les Tsars sont avec moi, et ont conclu à un accord concernant la sortie de Natalya du cercle mafieux. Sache que comme nos règles le stipulent, je n'ai pas pu intervenir dans la décision qui te sera proposée.

Bonjour Vasili, reprend un ancien. Seymon nous a fait part de ta nouvelle bataille concernant la sortie de Natalya du gang. Sache que ce genre de situation ne s'est jamais produit car tout sortant est considéré comme un traitre.

Et possesseur d'informations pouvant mettre en danger la famille entière, termine un autre.

Aussi, personne n'est jamais sorti vivant de notre Famille. Tu l'as intégré en acceptant le cadeau que nous avons décidé de t'offrir suite à la demande de Natalya après la mort d'Isaak.

Bien sûr, nous avons confiance en Natalya, nous la connaissons depuis qu'elle est née. Elle a toujours fait partie de la Famille, aussi sa perte nous sera très douloureuse, comme tu t'en doutes. Ce qui nous freine énormément sur un avis favorable.

Mais, l'un d'eux nous a émis l'idée qui pourrait résoudre le chagrin des Tsars...

Un autre Tsar sourit ce qui tend sa peau fatiguée et ancienne, ses dents jaunes ressortent dont une en or particulièrement qui fait tache parmi les autres.

Nous acceptons que Natalya sorte vivante et dispose de l'argent familial à sa guise ainsi que des services que la famille peut lui procurer mais en échange, si c'est un fils qu'elle porte, celui-ci prendra la place de sa mère. Dès sa naissance, il aura un titre de Prince, Natalya pourra l'élever jusqu'à ses cinq ans, ensuite nous nous chargerons... du reste. Par contre si c'est une fille, nous attendrons le prochain héritier mâle qu'elle te donnera. Aucune négociation n'est possible.

[/Scène off]

Seymon est particulièrement intéressant dans sa manière de voir les choses. Un leader intelligent et qui ne se laisse pas entrainer par la colère. Il avoue même avoir fait une sacré boulette en envoyant Isaak. Il est au courant des nombreux liens que j'ai fait avec les autres gangs mais ne voit pas cela comme une trahison, c'est une preuve d'une certaines flexibilité mentale. Je l'apprécie de plus en plus en tout cas.

Du moins, je l'appréciais jusqu'à ce que je découvre qu'il semble devoir partager son pouvoir avec d'autre vieux rabougris. Leur jugement provoque en moi une vague de colère qui me fait serrer ma canne pour canaliser ma colère sans que cela ne se ressente dans ma voix. Je prends une inspiration avant de répondre à ce jugement.

"Je m'attendais à un tel jugement, je souhaite cependant mettre un point de détail en ce qui concerne l'enfant mâle. Si la famille veut reprendre un enfant mâle à ses cinq ans, je tiens à rester à ses cotés. Natalya refusera dans le cas contraire"

Qu'ils acceptent ou pas, dans ma tête venait de naitre un compte à rebours. Un compte à rebours de 5 ans à partir de maintenant. En plus d'un combat pour la suprématie venait de naitre une tache encore plus spectaculaire. Prendre la place des Tsar ou leur porter un coup qui leur fera comprendre que mon peut être fils ne sera jamais un esclave.

Et qui s'occupera des affaires new yorkaises si tu accompagnes l'enfant en Russie? Répond celui qui a posé l'ultimatum.

Le but de cet échange n'est pas de nous faire perdre le territoire que nous occupons par ton biais.

Je réponds presque au tac-o-tac à l'homme qui a posé l'ultimatum.

"En effet, le but de cet échange et d'assurer l'avenir d'une lignée Tsarine. Une lignée qui aura la tache d'appartenir à un monde en mouvement et cosmopolite. Vous souhaitez qu'il appartienne à la famille ? Il sera éduqué par moi et ma famille.

Mon frère est un combattant accomplit et un meneur d'homme. Ma soeur est talentueuse dans la création de contact et de réseau. Mon oncle est un gestionnaire économique particulièrement efficace sans compter moi. En un an et des poussières j'ai réussi à gravir les échelons en commencant en tant que batard. En ce qui concerne les tradition familiale, je suis certains que je pourrais convaincre Natalya de les lui transmettre.

Parce que je ne suis pas un idiot au point d'ignorer l'absence de miraculeuse de Natalya. Vous souhaitez que je convainc la femme que j'aime, une mère en devenir d'abandonner son enfant. Je me trompe ? Vous le savez tout comme je le sais, elle n'a aucune confiance en vos qualités de pédagogue, c'est pour cela qu'elle a fuit ici.

De mon coté, si j'apprécie l'idée de voir un possible fils devenir un leader d'une des plus grande mafia du monde. Je ne souhaite pas qu'il soit élevé comme un pion, façonné par des traditions comme Isaak a tenté de façonné Aleksandr

Tout ce que je peux vous promettre, c'est qu'une fois qu'il aura prouvé qu'il est digne de gouverner auprès de moi et de ses professeurs en Amérique, il vous sera envoyé pour parfaire son éducation"

Vasili n'a pas tord, soulève le tsar qui n'avait pas encore pris la parole. Le garçon aura plus d'expérience en se nourrissant de l'expérience jeune et mâture de son père que s'il vient en Russie où seule la violence fait rage entre les trafics de maison closes et les armes.

L'Amérique est notre salut.

Peut-être grince celui qui a posé l'ultimatum, mais cela ne nous donne pas une personne contre Natalya. Qui nous dit que le garçon entrera dans le cercle familial si ce sont ses deux parents qui l'élèvent.

C'est un risque à prendre, je te l'accorde. Mais je fais confiance à Vasili, il a su se montrer à la hauteur de nos espérances malgré les difficultés de sa situation. Et ses étoiles confirment que nous pouvons lui faire confiance. Faire sortir Natalya qui a toujours détesté ce que nous faisons n'est que justice pour tous les services qu'elle nous a rendu.

Si ça se sait...

Nous dirons qu'elle ne peut pas élever l'héritier Tsar tout en assurant sa fonction.

Un silence passe, des murmures crachotés, sans doute quelqu'un a mis sa main sur le téléphone pour que tu n'entendes pas. C'est finalement Seymon qui reprend la conversation :

Les Tsars ont convenu que l'enfant resterait avec vous en Amérique à défaut de venir une fois par an en Russie pour que les Tsars puissent le voir et approuver le travail effectué à son égard. Natalya est libérée de ses missions et ne doit en aucun cas reprendre sa fonction de leader sous aucun prétexte. Elle ne va plus sur le terrain ni ne participe aux réunions. Je passerai par toi désormais pour la transmission des informations, sa dernière tâche sera de t'expliquer le fonctionnement des horaires et les créneaux d'appel.

Bonne soirée Vasili. Et félicitations pour le bébé.

Santé! Enchaînent les Tsars d'une même voix pour sans doute fêter cet accord.

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