Episode 9 : Вражеская территория [Bryan]

Mon regard brille de fierté face à son intelligence, un peu comme la fierté d'un père envers son fils.

Mon frère ne semble pas avoir jugé bon de t'en dire un peu plus sur les projets que j'ai nourri avant de quitter la Russie pour l'Amérique. J'ai effectivement eu de longues années pour planifier mes actes, je t'en dirai un peu plus lorsque j'abattrai mes cartes les unes après les autres. J'ai simplement besoin que tu me fasses pleinement confiance et que tu sois conscient du danger de mort permanent qui pèsera sur toi, en me suivant. Avant d'agir, je protègerai ta mère et ta sœur, je ne peux pas prendre le risque qu'elles soient instrumentalisées contre mes plans.

Je laisse passer un ange un moment avant de poser un portable neuf sur la table.

Je ne compte pas m'arrêter aux maisons closes Anthyom, ce n'est qu'un commerce comme un autre pour moi, quand bien même je suis un proxénète qui prend soin de ses filles.

J'esquisse un léger sourire énigmatique tandis que je compose le numéro d'Andreï avant d'écrire un sms :

Luka a écrit:

Montez à mes appartements dès que vous aurez fini de vous amuser ^.^

Je pense qu'il est temps que je te présente certains de mes contacts.

Je hausse plusieurs fois les sourcils devant leur scène de ménage improvisée, je connais bien leur petit manège, surtout celui de Noah qui prend systématiquement prétexte d'une engueulade pour une réconciliation sur l'oreiller. En gros, ce soir, je ne dormirai pas.

J'attends qu'ils aient fini, avant de me lever et de sortir deux verres de mon mini bar personnel, ainsi qu'une bouteille de vodka neuve. Je garde toujours les fonds de bouteilles pour mes insomnies. Je remplis les verres que je leur tends avant de prendre la parole :

Tu les as surement croisé plusieurs fois sans y prêter attention, Anthyom. Je te présente Andreï et Noah Nordic.

Je ne développe pas plus sur leur compte, ce qui me permets de tester les connaissances de mon Bras Droit sur la famille Nordic. Puis à l'attention de Noah sur le ton de la plaisanterie :

Elles ne te plaisent pas mes filles ? Désolé les gigolos me couteraient plus d'argent qu'ils ne m'en apporteraient, à moins que t'y mettes le prix pour rentabiliser mes frais.

Puis avec un sourire sadique pour Andreï tout en m'adressant toujours à sa femme :

En revanche toi tu ferais gonfler mon business en attirant du gros poisson, si tu vois ce que je veux dire.

Ils arrêtent de s'engueuler lorsque tu proposes succinctement à Noah de jouer sa pute pour te rapporter de l'argent. Noah s'approche de toi et te colle un couteau sous la gorge tiré de son porte jarretelles.

Toi si tu me touches je te les coupes. Pigé?

Antyom sort aussitôt son flingue de son holster pour pointer la brune à la tête.

Un peu de respect pour Monsieur Luka.

Et toi si j'étais toi je baisserai mon arme tout de suite si tu ne veux pas mourir tout de suite, répond Andreï, tout charisme déployé et une arme sans cran de sécurité contre le crâne de ton bras droit. Hors de question que Noah fasse la pute, t'en as bien assez ici et surtout tu ferais pas des affaires avec elle, y'a que moi pour suivre son rythme.

De véritables assassins ces deux là. Surtout qu'un l'un d'eux est menacé.

Mon sourire ne quitte pas mes lèvres avec la situation comique. J'explique à mon Bras Droit :

De redoutables assassins individuellement, mais ils sont bien plus dangereux lorsqu'ils sont réunis. Baisse ton arme, Anthyom, il n'y aura aucune effusion de sang sous mon toit.

Ma main droite se referme tranquillement sur le poignet de la brunette l'invitant à ranger son couteau.

Et si vous m'informiez plutôt des raisons du coup de sang de ta soeur ? Encore du retard dans les livraisons d'armes c'est ça ?

Tout le monde baisse les armes lorsque tu temporises la situation. Andreï se tourne vers toi pour te répondre,

Hm oui il y a de ça mais c'est surtout qu'on avance pas assez vite à son goût. Il va falloir passer à l'offensive très bientôt. Sergueï a forcément des contacts avec les Tsars. Et si on veut les atteindre, il va falloir se bouger le cul.

Les Tsars?Les trafiquants d'armes? Demande Antyom.

Je passe ma main sur mon visage avant de répondre à Andreï :

Elle est trop pressée. Çà fait que deux mois que nous sommes en Russie, je ne m'attendais pas à récupérer une si petite partie du territoire de Youri. Je sais qu'elle a la haine contre les Tsars qui ont mandaté les Sadovski pour éliminer votre père. Mais faire tomber les Tsars de leur piédestal sera moins aisé que déchoir Isaak. Elle le sait pourtant, ça va nous prendre plusieurs années avant de pouvoir faire tomber leurs têtes.

Pour la première fois depuis deux mois je suis tendu. Je prends les reproches que Mary a fait à son frère pour moi. Je fais les cent pas dans la pièce et viens me poster à la fenêtre du salon. J'élève la voix pour compenser le fait que je leur tourne le dos :

Je sais déjà depuis le début que Sergueï est en relation avec les Tsars, mais ce n'est pas le moment de le provoquer. Je m'occupe de son cas à ma manière. A moins que Mary puisse nous fournir des informations concrètes que nous pourrions remonter pour accélérer le processus, nous avancerons au rythme que j'imposerai.

Nous attendrons que je reçoive les informations que je suis en passe de glaner pour avancer. Je ne mettrais pas la vie de mes hommes en danger inutilement par précipitation.

Lorsque je parle d'homme, j'ai bien sûr Lucie en tête qui prend tous les risques en s'infiltrant en mon nom sur le territoire de Sergueï.

Je me retourne tandis que mon charisme que j'avais contenu jusque là explose. Je m'avance à nouveau vers eux et m'adresse à nouveau à Andreï :

Où en sont les autres ?

Par les autres j'entends Abigail, Bastian et Jaden. Piqué au vif, je montre clairement que je prends en main les opérations :

Prépare-toi à rameuter les Loups du Nord à tout moment.

Je ne réponds pas directement à Antyom mais je pense que mon intervention aura répondu à ses questions. J'ai le bras plus long qu'il ne le pense. Je m'approche de lui et lui serre l'épaule :

Tu m'as bien dit que tu me suivrais quels que soient les ennemis qui se mettront sur ma route n'est-ce pas ?

Antyom serre la mâchoire lorsque tu lui tapotes l'épaule. Ca doit faire beaucoup pour lui. Ce sont de grosses têtes que tu chasses et ça pourrait tous vous tuer si les Tsars s'aperçoivent de ton manège.

Andreï te fait signe qu'il n'y a pas de problème pour rameuter des hommes pour un raid si tu en as besoin. Noah répond à ta question,

On a envoyé un Nomade vers eux, Roman, il va les aider car ils pataugent plus que nous. Ils sont sur la capitale.

Je vous suivrais Monsieur Luka, dit finalement ton bras droit. C'est une sacré guerre dans laquelle on s'embarque mais je vous suis, pour Monsieur Aslanov.

Que souhaites-tu faire exactement à présent? Il fait nuit noire.

L'esquisse d'un sourire se dessine à la commissure de mes lèvres suite à l'information de Noah concernant les autres. En gros ils sont tout autant dans la merde que moi, si ce n'est plus.

Je hoche la tête à l'attention de mon Bras Droit :

Je saurais récompenser ta loyauté Antyom.

J'offre deux tournées générales de vodka, dont la première qui est bue cul-sec, avant de reprendre :

Bien. J'avais prévu de prendre un peu plus mon temps avant de passer aux choses sérieuses, mais je crains qu'il ne faille accélérer notre évolution. Suivez-moi dans la pièce d'à côté.  

Je n'ai travaillé avec aucun d'entre-eux, toutefois, je pense qu'Andreï et Noah ont eu vent de mes manières de procéder. Je leur indique une grande table en Mélèze de Sibérie Orientale autour de laquelle je les invite à s'installer. Je vais récupérer une feuille demie-raisin soigneusement enroulée et rangée dans une "armoire à dessins".

Je déroule sous leurs yeux une carte de Russie faite main, que j'ai mis près de 5 mois à dessiner en détails, en l'ayant commencée en Amérique. Je bloque les quatre coins avec le matériel prévu à cet effet.



Je garde le silence un moment, observant les réactions et mimiques de chacun face à ce que je promets de débiter pendant de longues nuits. Je pose mon index droit sur la ville de "Irkoutsk" sur la rivière Irkout, tirant son nom de la ville, ou l'inverse.

Nous sommes ici, et plus particulièrement nous disposons de la zone mauve juste au-dessus de Oulan-Bator jusqu'à la frontière terrestre entre la Chine et la Mongolie. Quant à Sergueï, nous savons que son territoire s'étend jusqu'à Novossibirsk, exclue, à ma connaissance, mais ça ne m'étonnerait pas que les Tsars lui permettent de s'emparer de la ville.

Je fais glisser mon index jusqu'à la ville de Lensk :

Je compte m'étendre vers le Nord-Est du côté de Lensk, afin de nous renforcer tout en m'éloignant de la zone de Sergueï. Si nous nous installions de suite près de sa zone, nous nous approcherions trop rapidement de la capitale.

Je prends mon temps avant de tracer un cercle tout autour de la ville de Lensk, et trace plusieurs croix et ronds rouge avant de m'expliquer :

Toutes les croix sont les maisons closes que je veux racheter, tandis que les ronds représentent des hangars qui pourraient être officiellement utilisés par des clients "privilégiés".

Officieusement, je n'ai pas besoin d'expliquer à deux Nordic's de leur trempe ce à quoi ils pourraient servir. L'avantage et inconvénient à la fois, c'est que la Russie est un territoire immense de sorte qu'il y a de nombreux kilomètres à faire entre chaque points.

Mon regard va de Andreï à Noah avant de conclure mon raisonnement :

Évidemment, vous vous doutez bien que je ne peux pas me les approprier personnellement au risque d'attirer l'attention sur moi. Vous auriez bien dans vos contacts une personne de confiance qui pourrait être mon prête-nom et concessionnaire ?

Andreï regarde la carte avec attention une cigarette aux lèvres, sa main sur les fesses de Noah qui regarde elle aussi le dessin non sans un sourire.

Moi je me vois bien en commander plusieurs, dit-elle. Personne ne sait ici que je suis l'épouse d'un Nordic.

Hm, n'en profite pas pour aller pêcher du jeunot hm?

J'oserais pas voyons... Dit-elle toute innocente.

Je ne vois aucun problème à placer un maquereau pour gérer plusieurs maisons closes. J'en connais ici qui rêverait d'avoir ce genre de job. Des chattes, des bites, du pognon. Personnellement si Noah prend en charge les plus grosses je ne pourrais pas puisque j'aurais des bras en moins pour organiser les départs du filon d'armes qu'on draine grâce aux nomades qui bossent pour notre compte ici.

Par contre... Tu sembles vouloir t'éloigner de la Capitale pourquoi? Tu penses que les Tsars ne sont pas sur la Capitale?

Je relève mon regard sur Noah lorsqu'elle se propose pour prendre en main la gestions des plus gros bordels.

Je n'en demandais pas tant, mais puisque tu te proposes, j'accepte à condition que cela ne ralentisse pas vos propres affaires, bien que mon fonds de commerce et votre trafic soient liés.

Reviens me voir demain, tu auras à ta disposition l'argent nécessaire pour le rachat et l'organisation à ta guise des maisons closes.

Je tourne ensuite la tête vers Andreï pour répondre à sa question :

Nous ne savons rien des Tsars, ni qui ils sont, ni où ils se trouvent, bien que la Capitale pourrait paraître logique, et encore moins comment ils fonctionnent.

Si je privilégie les villes pauvres, c'est justement pour nous permettre de nous organiser en prenant le minimum de risque possible que nos plans soient découverts avant de les avoir atteints. Si tel est le cas, alors nous serons tous morts sans même avoir découvert leurs visages.

Peut-être ai-je l'esprit trop tordu pour eux en terme de stratégie, mais je fais le maximum pour dérouler mon raisonnement de manière la plus simple possible.

Nous pourrions effectivement nous rapprocher de Moscou, sans pour autant être assurés que les Tsars s'y trouvent, pour écraser Sergueï, mais alors dans ce cas, lorsque les Tsars apprendront sa défaite, s'ils ne lui envoient pas des renforts en cours d'assauts, vous pourrez être sûrs que le lien sera vite fait avec le rachat des maisons closes de luxes de la Capitale.

Tandis qu'en m'éloignant, Noah passerait simplement pour une riche héritière, bien que nous ne serons pas assurés de l'imperméabilité de notre couverture.


Je les fixe tous les trois tour à tour avant de dire finalement :

Ceci dit je ne suis pas infaillible, je suis ouvert à toute réflexion et proposition.

Hm, non on va faire ça pour le moment, dit Andreï avec un sourire tout en posant sa main sur ton épaule pour te la serrer.

Il repart suivi de Noah qui a l'air plutôt contente de son nouveau poste. Antyom attend que tu lui donnes la permission de partir pour se retirer pour une bonne nuit de sommeil.

Tu t'installes sur ton lit avec un verre de vodka. Il n'y a pas à dire, tu préfères définitivement le whisky. La vodka a un goût particulier qui commence à te dégoûter. Tu te mets à penser à ton identité. Luka Aslanov, a l'histoire que tu lui as inventé... A ton possible retour aux USA ou bien à ton installation définitive ici... Aimes-tu l'homme que tu incarnes ou regrettes-tu Bryan Summer, le directeur du NYPD le plus jeune au monde? Regrettes-tu ta petite vie de famille routinière. Sam, Dean Jr?

Tu t'es métamorphosé, aujourd'hui tu sais que Sam ne pourrait pas t'aimer. Tu te demandais déjà par moment si elle ne pensait pas au divorce depuis quelques temps mais que quelque chose l'en empêchait. Le fait de te faire du mal peut être ? Votre fils? Tu avais très mal supporter votre première rupture qui s'était ajoutée à la mort de ton père.

Ton père... Que dirait-il aujourd'hui en te voyant? Tu te souviens de cet étrange rêve que tu avais fait lorsque tu étais revenu à toi à l'hôpital après ton appel au secours déguisé en tentative de suicide. Tu aimerais qu'il revienne te parler, te conseiller. Tu ne sais pas si c'est l'alcool, mais tu te sens soudain nostalgique et te laisses envahir par tes souvenirs avec lui.

Alors que tu as fermé les yeux depuis plusieurs minutes, on toque à ta porte : Eva qui ouvre la porte et voit que tu sembles somnolent. Elle se fait discrète pour débarrasser les assiettes et les verres que tu as partagé précédemment. Libre à toi de l'interpeller ou bien de continuer ta nuit.

Pourquoi suis-je nostalgique maintenant ? Est-ce le double effet de l'alcool ou tout simplement parce que je ne supporte pas la solitude ?

C'est justement lorsque cette dernière question traverse mon esprit qu'Eva fait son entrée à pas de loup pour débarrasser la pièce. Inconsciemment, y compris en étant entre l'éveil et le sommeil, un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Alors qu'elle s'apprête à partir, j'ouvre les yeux, et tourne la tête dans sa direction. Taquin je lui dis :

Vous êtes très douée pour apparaître dans les situations les plus délicates lorsque vous vous retrouvez seule avec un homme, Eva, n'est-ce pas ?

Je me mets en position assise sur le clic-clac que j'ai laissé en "canapé", dévoilant mon torse nu bardé de tatouages, tandis que je suis en boxer sous ma couverture. Je me débarrasse de cette dernière et l'invite à prendre place à mes côtés, d'une main, mon regard à al recherche du sien :

Je vous en prie ne partez pas si vite, vous accepteriez bien un café ?

Je la détaille du regard un instant avant de lui répondre :

Une créature telle que vous ne me dérange jamais, Eva, quelle que soit l'heure avancée de la nuit.

Je lui désigne l'espace vide en face de moi sur le canapé tandis que je pivote pour m'asseoir sur mes talons.

Vous ne vous arrêtez jamais de bosser n'est-ce pas ? Prenez place, mettez-vous à l'aise. Vous êtes mon invitée cette nuit.

Je tends le bras vers la chaine hifi afin de lancer l'hymne russe en fond sonore, et de tamiser la lumière dans le même temps.

Dîtes-moi Eva, depuis que j'ai eu l'honneur de faire votre connaissance avant le repas de ce soir, je me demande comment il est possible que je ne vous ai pas remarqué plus tôt. Vous avez un talent caché ?

Mon verre à mes lèvres, l'esquisse d'un sourire répond au sien, tandis que je la fixe de mon regard profond :

J'ai toujours eu le sommeil agité, lorsque j'arrive à le trouver. Je me contente de très peu d'heures de sommeil depuis des années. Et je dois admettre que dormir dans une maison close, entouré de luxure permanente, ce n'est pas ce qu'il y a de plus reposant.

Comme en réponse à mes paroles, un boucan d'enfer et bestial se fait entendre au-dessus de nos têtes.

Surtout avec ces deux là au-dessus de ma tête. Heureusement je les envoie là où je n'entendrai plus leur sauvagerie chaque nuit.

Vous pourriez me dire que que j'ai tout ce qu'il me faut sous la main pour m'envoyer en l'air pour passer le temps moi aussi. Mais je ne touche pas à mon fonds de commerce. Question de principe.

L'Amérique m'a changé sur bien des points, c'est certain.

Je bois une nouvelle rasade avant de reprendre :

D'ailleurs, je me suis laissé entendre que vous caressez silencieusement le rêve de vivre en Amérique, qu'est-ce que ce continent vous inspire Eva ?

Je pose mon verre sur la table basse tandis qu'elle s'adosse contre le dossier du canapé. Je l'écoute me livrer ses rêves, en penchant la tête de côté. Sous cet angle, elle me paraît candide. Aussi je ne compte pas briser ses rêves de petite fille.

Vous avez entièrement raison Eva, la Russie n'attirera jamais autant de monde que l'Amérique, il y fait trop froid et les activités manquent cruellement d'attractivité hormis à la Capitale.

New York est magnifique, Washington aussi, il est vrai. Je n'ai pas eu l'opportunité de visiter Chicago ou encore Miami, j'avais fort à faire à la Big Apple, après tout c'est la capitale économique, et si je voulais percer, c'est là bas que je devais me faire un nom.

C'est une ville très intéressante pour le tourisme, quelque peu surpeuplée pour espérer y vivre, mais tout dépend de votre débrouillardise.

Ou de la place jouée par votre protecteur, dis-je avec un clin d’œil.

Je prends un peu de temps et me rapproche d'elle collant moi aussi mon dos contre le dossier du canapé, mon épaule venant frôler la sienne "accidentellement", malgré un léger sourire de ma part :

Vous rêvez des plages, de l'océan dites vous. Il s'avère justement que je suis "propriétaire" de Staten Island, en commun accord avec les gangs locaux avec qui nous nous sommes partagés les territoires ces dernières années. J'ai laissé temporairement ma place à mon Bras Droit, pour revenir en Russie. Mais je lui fais confiance, je sais qu'elle gèrera notre territoire d'une main de Maître et fera prospérer nos affaires, jusqu'à mon retour.

Je ne saurais vous dire quand je pourrai repartir mais, peut-être serez-vous intéressée de me suivre afin de vous faire une idée personnelle de ce que l'on dit de l'Amérique ?

Lorsque je pose cette question, je la dévore presque du regard, je sais que j'appuie sur une corde très sensible, et qu'une telle proposition relève presque de l'utopie pour elle. Mais elle sait aussi que je reviens d'Amérique.

Je lui souris avant de conclure :

J'ai un projet d'envergure que je n'ai pas eu le temps de mener à bien là bas, et je ne laisse jamais des projets inaboutis.

Elle lève un sourcil devant ta proposition avant de sourire doucement, se laissant envahir par la joie de l'idée de partir en Amérique. Elle prend tes mains pour te les secouer gentiment dans un geste de remerciement :

Oh je serais très heureuse de vous accompagner Monsieur Aslanov !!

Vous vous regardez tous les deux, perdant un instant le fil de conversation avant de vous faire perturber par des gémissements féminins venant du dessus.

Haan !! OH oui !!! AH ! AHHHH!!! Oh je viens Andreï !! Accélère oh ouiiiii !!! encore !!! aahaaahhaaaaaaa !!!

Le plafond semble trembler un instant au dessus de vos têtes avant qu'un silence gêné ne suive après un gémissement de soulagement masculin termine l'étreinte enflammée des Wolwes.

Eva ne sait plus quoi dire avant de finalement te sourire en récupérant les tasses de café vides. Elle te quitte en te souhaitant un bon repos innocent. Quelque part, elle te rappelle un peu tes débuts avec Samantha. Trop distraite par ses tâches pour prendre le temps de vraiment se faire plaisir.

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Les mois filent de nouveau. Tu n'as pas de nouvelles de Lucie depuis son départ. Ton agrandissement de territoire se passe plutôt bien. Noah fait un très bon travail pour les plus difficiles à gérer, de nouveaux clients affluent tous plus riches et pervers que les autres. Seiguei commence à perdre dangereusement la main.

Un soir alors que tu comptes tranquillement l'argent récolté dans ton bureau, tu entends des cris et bientôt des coups de feu. Tu descends armé pour te retrouver devant Seiguei qui a un fusil un pompe, accompagné de six de ses hommes parmi lesquels se trouvent Lucie. Elle n'échange aucun regard avec toi pour trahir sa couverture. Plusieurs prostituées ont été abattu ainsi que des clients, la musique et les boules lumineuses bariolées vous illuminent tandis que vous vous confrontez pour la première fois pour un face à face.

Antyom arrive rapidement à tes côtés armé. Andreï et Noah sont loin.

Toi, espèce de sale enculé, c'est l'heure de mourir !! Gueule ton ennemi en te pointant de son fusil.

J'analyse rapidement la situation et l'emplacement des hommes de Sergueï. Nous ne sommes que trois, moins armés que lui, mais je sais que Antyom et Lucie ont la gâchette rapide, surtout qu'elle est de son côté à ses yeux.

Mon regard se plante dans celui de mon agresseur, je souris intérieurement malgré la situation des plus fragiles. Une véritable tête brûlée. Ça ne m'étonne pas que Lucie ait pu intégrer ses hommes de confiance au point de l'emmener me déloger sur mon propre territoire.

Ravi également de faire votre connaissance Monsieur Boïarov. Que me vaut l'honneur de cette visite, comment dirai-je, hum...Musclée ? Des problèmes d'argent ? Je peux volontiers vous faire un prêt pour la gestion de vos affaires.

Mon ton est opposé au sien, ma voix est calme et posée. Bien que mon arme soit dirigée vers son foie tandis qu'il me braque avec son fusil à pompes.

Navré de vous décevoir mais je ne suis pas de ce bord là, ce que vous faites de votre corps ne regarde que vous, Monsieur Boïarov.

Je charge à mon tour mon arme toujours en direction de son foie tandis que mon regard se fait plus froid, un sourire sadique se dessinant sur mes lèvres :

Et sur qui comptes-tu pour gérer ta future boîte de striptease lorsque tu seras condamné à l'instant même où tu appuieras sur la gâchette, Sergueï ?

Je m'approche de lui, son fusil à pompes appuyé contre mon corps tandis que ma propre arme vient se presser sur son foie.

Ma voix se module au fil de mes paroles pour le faire réfléchir, bien que ça semble compliqué pour lui :

La réflexion ne fait pas partie de tes talents Sergueï Boïarov n'est-ce pas ? Grande gueule, petite bite et rien dans le crâne ?

Alors tires car je ne bougerai pas d'ici. Si je meurs. Tu meurs et adieu les putains.

J'ai un regard pour Antyom, lui donnant le feu vert pour exécuter un de ses hommes.

Je ne suis pas mon frère Sergueï. Tu me butes ou ta mort lente et douloureuse te fait peur l'écervelé ?

Au moment où tu t'approche un peu trop près de lui, il te donne un violent coup de fusil dans le visage ce qui te fait reculer avec une douleur certaine. Ton coup de feu part en sa direction tandis que celui d'Antyom y répond en abattant un des hommes de ton rival de la luxure.

Seiguei a été touché au niveau des côtes vu que son geste a dévié ton tir, il fulmine tandis qu'il enlève la sécurité de son pompe pour te tirer plusieurs fois dessus. Tu esquives comme tu peux bien que ton bras gauche se fait erraffler méchamment.

Les filles autour de vous se cachent en hurlant de peur. Les clients se planquent sous les tables, mains sur la tête, priant sans doute pour ne pas mourir. Serguei a une main sur son côté en sang avec un rictus de douleur tandis que tu reprends tes esprits.

Tuez le !!

Ses hommes se jettent sur toi avant qu'un clic ne se fasse entendre,

Si j'étais toi, je poserai ce fusil, dit Lucie son beretta contre le crâne rasé du russe.

Tatiana ? Demande surpris le chef de la bande. Qu'est-ce que tu fous putain?!

Je titube, et me rattrape à un meuble tandis que j'entends son ordre de me tuer. C'est le moment précis que Lucie utilise pour "changer de camp". Je suis pris d'un fou rire. Mon regard se pose sur lui tandis que je me tiens le bras.

C'est bien ce que je pensais, tu ne sais pas réfléchir.

Je me déplace dans la pièce en me rattrapant aux tables le temps que je reprenne suffisamment l'équilibre. Les armes de ses hommes pointées sur moi, sans crier gare j'abats froidement l'un d'eux d'une balle en pleine tête, après quelques secondes d'inaction.

Je secoue la tête en signe de dénégation pour les autres :

Écoutez la brunette. Ce serait une grave erreur de votre part.

Mon charisme grimpe en flèche suite à l'action irréfléchie de Sergueï :

Tirez-vous avant de mourir.

D'un signe de tête je donne l'ordre à Antyom de tirer à vue sur les indécis, tandis que je pointe mon arme vers le front de Sergueï :

Pense avec ta cervelle avant de penser avec ta bite la prochaine fois. Ça t'aurait éviter de finir en sous nombre chez moi. Fais ce qu'elle te dit.