Chambre Elie Luce

J'éclate de rire face à son coup de poing,

Hééé ! J'ai rien fait de mal !

Je l'imite,

Non mais tu comprends Andreïchou, les yakuza ils sont méchannnts ! Woh hé ! T'es une Wolf ou t'en es pas une ?!

Je me relève et je croise les bras,

T'façon... En y repensant, t'es une sous-fifre... J'peux faire c'que j'veux de toi, hmmmm? C'est qui l'chef ici ?

Mais ... mais ... Il se fout de ma gueule ce branleur?!!
Mes mains lâchent tous mes trucs qui tombent par terre. Heureusement que c'est de la moquette! Sous le coup de l'impulsivité, je saute sur lui, prête à le faire tomber sur le lit, et tape frénétiquement des poings. Je crie à toute vitesse, d'une voix stridente:

Je préfère crever comme un rat d'égoût que de t'appeler par ce surnom ridicule!! Et t'as beau être mon sup', je dépends qu'd'moi d'abord! Essaie de profiter tant soit peu de ton statut et j'hésiterais pas à te tirer une balle dans les burnes c'est clair?!! Sous fifre?!! pour qui tu t'prends Don Juan!! Et les Yakusa, j'te signale, c'est à cause d'une de leur connerie que mon vieux est parti en mission et c'est fait flinguer sa gueule!!! C'est à cause d'eux que j'ai eu la trouille de sortir pendant toute ma jeunesse!!! Alors ferme ta grande gueule avec ça ok??!!!

C'est sûrement la première fois qu'Andreï me voit l'engueuler comme ça... et je m'en tape des conséquences.

Je perds toute once de sourire face à sa crise et je n'ai aucun mal à me défaire de ses coups de lilliputien. Je l'attrape même par les poignets et la jette contre le matelas en fronçant les sourcils :

JE T'INTERDIS DE ME PARLER COMME ÇA !

Non mais pour qui est-ce que tu te prends ??! C'est pas parce que je passe du temps avec toi, que je t'ai sauvé il y a deux -trois mois, que je t'emmène partout et que je joue ton petit esclave perso que je le suis vraiment !

Que tu le veuilles ou non, je suis ton chef par l'intermédiaire de Damon !! Alors tu me respectes Elie, j'aurais descendu n'importe quel gangster digne de ce nom qui m'aurait parlé sur ce ton !

J'en ai rien à battre de tes histoires ! Si tu rentres dans un gang c'est pas pour raconter ta life ! C'est pour obéir et pas faire chier ! On discute pas les missions !

Maintenant t'as raison, j'ai pas besoin d'une pleurnicharde, trouillarde par dessus le marché qui vit encore dans le passé et la peur de sale japonais de merde !

J'me casse ! Et t'avise pas de m'adresser la parole ou bien je ne sais quoi encore !! Je veux plus entendre parler de toi ! Sale gamine prépubère !

Et dis toi que tu ne vis pas de tes propres moyens ! C'est Damon qui t'a tout payé et mon père qui te loge gratos ! Donc tu dépends de nous ! Pas de toi !

Je claque la porte en sortant, furieux et appelle des hommes en renfort pour aller faire sauter le cargo.

[MJ] Le charisme d'Andreï t'a éclaté à la figure, à travers ses paroles, tu t'es sentie très faible face à ce chef de gang qui ne s'assume pas, ou bien mal. Il semblerait que tu viens de perdre un ami très cher. Ton coeur bat encore à cent à l'heure face à toute cette colère que tu ressens contre lui mais aussi la peur de la violence...[/MJ]

Ma respiration saccadée ne veut pas se calmer. A la limite de la crise d'asthme, je frôle également la crise cardiaque. Jamais je n'ai vu Andreï comme ça... c'est tout ce que je suis pour lui? pour eux?
Dire qu'il y a même pas une minute, il me disait qu'on était une famille...

J'ai donc plus le choix. Il vient juste de me virer de chez lui, et du gang.

A la va vite, je récupère quelques fringues, un sac à dos, mes rollers, mes lunettes. Pour éviter les emmerdes, je laisse tout le matériel informatique, avec beaucoup de regrets. Je ne garde que le téléphone portable, un Iphone4, et le PDA.

Pour la première fois, je monte au dernier étage. Une porte est entrouverte, laissant passer la vision d'une silhouette. J'ose pas rentrer... je sais que c'est Nordic's père. Je me poste devant la porte, et d'une petite voix, je lance:

Merci pour votre hospitalité. Merci pour tout. Je ne vais plus abuser de votre gentillesse maintenant. Prenez soin d'vous.

Sans attendre une réponse, je cours dans les escaliers pour franchir la porte.

Alors que tu cours pour sortir de cette immense maison, tu fonces dans quelqu'un, un grand blond que tu as déjà vu. Il est en pleine réflexion et il s'excuse de t'avoir bousculé. C'est Kyle, le bras droit de Mary et son meilleur ami par la même occasion tout comme celui d'Andreï.

Il ne comprend pas bien la situation mais vu que tu files à une vitesse folle, il ne dit rien. Le temps lui aussi après ta fuite s'échappe. Tu le vois défiler sous tes yeux de pauvre "clocharde" que tu es devenue à nouveau.

C'est cinq mois qui s'écoulent comme une traînée de poudre. Dans cette période, tu as pu rencontrer Kévin, qui t'a accueilli sans soucis chez lui sans le dire à Summer Junior. Vous avez discuté de la mort de Dean mais tu n'as pas appris grand chose de plus, il est mort à cause d'un pas de chance. Tu t'es bien gardé de lui dire qu'il était l'ami de ton père tué lors d'une affaire de yakuza.

Même si tu es énervée et triste, ce grand abruti d'Andreï te manque, avec ses sales manies de râler quand tu lui demandais quelque chose à manger ou à boire, ou bien quand vous vous insultiez gentiment comme deux adolescents. Tu as gardé l'article de journal relatant de l'explosion étrange d'un cargo japonais dans les docks de Staten...

Parfois, sans vraiment le vouloir, tu passes devant l'école privée des enfants de Damon et Mary, d'ailleurs c'est souvent Mikah et Liam qui te reconnaissent au loin, mais tu ne leur laisses jamais assez de temps pour qu'ils te rejoignent. Trop effrayée à l'idée que les Black's te tombent dessus. Tout comme les Nordic's.

Tu as visité un peu tout les quartiers de New York, Manhattan n'a plus de secret pour toi, Brooklyn aussi, le Bronx tu commences à t'y faire, et Staten Island est plutôt sympa pour dormir sur les docks. Tu n'as juste pas voulu t'infiltrer chez les yakuza, dans le Queens. Bien trop dangereux...

Un matin, un jour de mars, tu te décides à bouger enfin. A reprendre ton enquête mais avant ça... Tu es bien décidée à éclaircir la situation avec tes chefs. Étrange, d'ailleurs qu'aucun gangster ne te soit tombé dessus, non...?

» Elie Luce, hackeuse.
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