Episode 8 : Le Neuf contre le Crâne [Vasili]

Tu es assis à une table du club d'échecs où tu as donné rendez-vous à Charlie Nine. Cela fait déjà dix minutes que tu attends malgré l'heure fixée. Dix minutes qui te rapprochent de ton choix à faire. Heureusement le chauffage de la pièce et le quasi silence de la boutique te permet d'apprécier cette attente.

Tu lèves les yeux à chaque fois que la clochette de la boutique sonne pour annoncer l'arrivée d'une nouvelle personne. Mais pas de chef Niner en vue. Alors que tu t'apprêtes à te lever pour partir, le gérant de la boutique t'interpelle :

Excusez-moi, Monsieur ? Bonjour, votre adversaire vous attend dans la salle privée de la boutique.

Évidemment. Charlie Nine s'il devait se déplacer ne se montrerait pas en public. C'est évident puisqu'il est censé rester invisible afin que les autorités ne comprennent pas qu'il est le parrain de la ville. La tactique de l'effacement. Tu claudiques jusqu'à la salle privée qui est elle aussi vide. Tu crois à nouveau à une mauvaise blague ou bien pire : un traquenard de la part de la russe qui t'a agressé jusqu'à ce qu'une porte menant à l'arrière boutique s'ouvre sur l'homme que tu as aperçu dans l'hélicoptère. En costume italien noir et chemise noire. Cheveux blonds coiffés en arrière et bouc soigné au menton, il ajuste ses boutons de manchette. Tu croirais presque à un homme lambda jusqu'à ce qu'il te fixe de ses yeux bleus clairs. Ils ne sont pas aussi purs que ceux du vieux Vladimir mais ils expriment un sentiment qui te perturbe légèrement. Tu détournes les yeux malgré toi, maintenir son regard est impossible.

Je suppose que le Tsar t'a contacté pour que tu demandes à ce que je te reçoive à l'extérieur, dit-il, tranquille en s'installant sur l'un des fauteuils en cuir qui fait face à la table d'échecs. Je t'écoute.

Je me doutais qu'il y allait avoir une certaine mascarade pour rencontrer Charlie Nine mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi longue. Mais bon, au moins je suis dans une pièce confortable. Je m'installe à mon tour dans mon fauteuil et l'écoute vouloir prendre l'ascendant en me faisant comprendre qu'il savait que le Tzar m'avait contacter. Ne pouvant affronter son regard, je me concentre sur le jeu d'échec et remarque que les blancs sont de mon cotés.

"A vrai dire, ce qui motive cette rencontre est bien plus complexe que la visite des Tzar"

Je prends le jeu pour le tourner de 90°, pour qu'aucun d'entre nous ne puisse savoir qui a les blanc et qui a les noirs. Je reprends alors avec un petit sourire.

"Aleksandr m'a dit que vous gériez New York. Des personnes qui me savaient vivante, il y a vous, les cadres Northerns Wolves et Aleks. Je trouvais donc étrange que les Tzars me contactent, moi.

Je me suis alors demandé pourquoi ils n'ont pas contacté Aleksandr ? Il est l'héritier d'Isaak, et s'il avait décidé de suivre la mafia russe je l'aurais suivi, c'est mon frère.

Donc ce qui m'a fait vous contacté, et par extension ce qui vous a fait venir, c'est la question qui a commencé la partie ?"

Ma main se pose sur le bord de l'échéquier alors que je tire les blanc vers moi

"Ont ils mis du temps à me trouver ?"

Je stoppe mon mouvement pour finalement pousser les blancs vers Charlie

"Ou bien ont ils été aidés ?"

Il observe ton mouvement, imperturbable,

Peu importe la manière dont ils t'ont trouvé, le principal est qu'ils croient t'avoir trouvé seuls, répond-il dans un sourire léger.

Je n'ai pas mis en avant ton frère car il n'a pas d'esprit stratégique comme le tien. Le Tsar s'en serait désintéressé. Lui comme moi savons que tes capacités te permettront le contrôle d'un trafic aussi gros que celui que je te promets et celui qu'il te peut te promettre sans difficultés. Car tu tiens à la vie et tu réfléchis en conséquence maintenant. Contrairement à ton frère qui irait jusqu'à se suicider contre son père si je lui disais où il était, là maintenant. Ni les russes ni les Niners n'ont besoin d'un kamikaze supplémentaire, il y en a bien assez.

Sans compter que tu sais te faire des alliés intéressants.

Je croise son regard répondant à son sourire léger.

"C'est bien ce que je pensais"

Je tourne le jeu pour donner les blancs à Charlie avant d'attendre qu'il fasse un premier mouvement, après tout on est devant un jeu d'échec, il serait dommage de ne pas en profiter

"Je ne vous en veux pas d'essayer de me manipuler de la sorte. Le fait est que je suis assez fier de voir mes talent apprécié à leur juste valeur. Mais un talent qui se fait rare et qui se paie cher de nos jours, en particulier quand je risque de me retrouver avec les Northerns Wolves sur le dos pendant mes opérations et les Tzars après les opérations. Je me demande donc quelle genre de stratégie vous allez adopter. Me faire refuser l'offre des Tzar ? Ou me la faire accepter ?"

Je regarde Charlie Nine alors que je m'adosse dans mon fauteuil mon apparence dénotant clairement avec celle de mon interlocuteur. Lui dans un costume italien hors de prix, moi dans ma veste acheté au surplus de l'armée et mon jean. Lui avec l'air de sortir du coiffeur barbier, moi avec les cheveux en vrac et les quelques poils naissant sur mon visage.

Vous avancez chacun votre tour vos pions, Charlie te laisse des ouvertures te semble t-il, mais méfiant tu ne les saisis pas. Du moins pas tout de suite. Tout en déplaçant un cavalier à présent puis au prochain tour son roi, il reprend la parole. Comme si la pièce t'était assignée.

Il va falloir accepter pour pouvoir l'approcher, tu t'en doutes. Pour ce qui est des Northem Wolves, Damon et moi avons passé un accord te concernant, tu ne risques rien de leur part. Par contre, avancer dans le noir vers le Tsar risque d'être plus dangereux que d'avancer dans New York, ville que tu connais déjà depuis quelques années.

Maintenant, la question qui se pose est : quel rôle dans cette guerre des gangs t'intéresse le plus.

Je regarde la pièce notant l'allégorie avant de tenter de jouer comme je le peux à ce jeu. Je déplace pièces après pièces me rappelant parfaitement de leur déplacement mais n'ayant jamais vraiment pratiqué cette discipline de ma vie ... je ne crois pas avoir joué une seule fois à une partie en entier. Toutefois, je vois que sa tour est démarquée, à la merci de mon fou.

"Je sais que vous aviez mené, vous et les autres gangs de New York, une politique d'expulsion de tout les autres gangs. Vous avez donc joué la défense en espérant que ca tienne mais tout ce qui est statique laisse des brèches et dans cette brèche vous avez perdu le controle de la police en perdant Summers"

Je pointe les pions et en couche quelques uns.

"Avec le carnage, vous avez écorné le soutien du peuple. Ca fait deux brèches gigantesque. Vous savez donc que la stratégie de la défense n'est plus possible. En ce qui concerne l'attaque, vous savez que ce n'est pas possible car ils sont les Maitres en Russie. Leur seule faiblesse c'est leur soif. Ils sont prêt à tout pour s'installer ici, même à faire confiance à une jeune blanc bec.

Si j'entre dans leur cercle, je saurais ce qui se passe et je saurais aussi quels seront ses plans globaux et je pourrais vous informer de leurs mouvements, mais ca signifie aussi risquer de me mettre, au final, à dos les mafieux les plus dangereux de la planète. Il faudra s'assurer que les Tzars soient hors d'état de nuire et qu'ils comprennent que nous attaquer et m'attaquer moi serait une très grosse perte, ca signifie un très gros carnage.

Un gros risque induit de grosses récompenses. Quand ca sera terminé, je veux pas d'un trafic, je veux 10% de tout les trafics sur les territoires, un territoire pour ma famille et la garantie que ma "petite entreprise" ne sera pas inquiété par vos gangs tant que je ne viens pas pisser sur vos plates-bandes, appelons ca de la saine concurrence"

Charlie sourit en te voyant attaquer sa tour et te la laisse volontiers.

Tu fais erreur Vasili. Les autres gangs et moi même n'expulsons les nouveaux gangs que lorsqu'ils deviennent agressifs envers les américains.

La Triade en plus d'enlever dans sa jeunesse Damon Wolf massacrait impunément les new yorkais et a augmenté le trafic de poudre blanche sans respecter les accords conclus à leur arrivée.

Les Yakuza sont allés trop loin en menaçant le Président d'Amérique afin de placer leur leader en tant que successeur provisoire afin de contrôler le pays sur lequel le Japon a toujours rêvé de prendre sa revanche depuis la seconde guerre mondiale.

Nous ne pouvons nous permettre une guerre nucléaire et laisser l'armée découvrir ce que d'autres pays trament en passant par le biais des gangs.

Tu le devineras, la Russie entame à présent une sorte de troisième guerre mondiale avec nous, aujourd'hui. Et les laisser gagner risque de provoquer quelque chose de bien plus grave que personne ne pourra endigué avec les années.

Il te cède dans les prochains tours trois de ses pions. Trop facilement à ton goût.

Pour ce qui est de la police... Summer est loin d'être hors de mon contrôle. Je lui ai juste donné l'occasion d'exprimer sa véritable nature. J'ai placé avant lui Paul Staer à la tête du NYPD, ensuite Bryan Summer. Crois-tu réellement que j'ai perdu cet as ? J'ai juste donné un os à rongé à l'agent du FBI qui reste un problème personnel que je réglerai lorsque tout ça sera terminé.

Alors que tu avances une pièce qui te semble appropriée, Charlie fait tomber ton fou puis le double des pions que tu lui as pris. Comme si il te montrait qu'à vouloir contrôler un peu de tout risque d'être dangereux pour toi.

Quand à ce que tu demandes, tout est possible, mais sache que gérer plusieurs trafics à la fois est dangereux. Pourquoi crois-tu que chacun des gangs ait une spécialisation? Qu'est-ce que ça t'apporterait ? Disons qu'une part du bénéfice en pourcentage de nos trafics propres pourraient être négociée contre tes services. Je t'ai déjà promis un territoire et la sécurité pour ton gang, concernant ta famille, tu devines évidemment que je ne peux sauver Isaac. Karp en revanche... Peut être.

J'ai un sourire à la remarque de Charlie.

"Qui a dit que je voulais TOUT les trafics, je veux seulement 10% de ce que vous gagnez. Ce que je ferai de mon argent durement, et très dangereusement gagné, sera mon problème. Si je veux me mettre sur un trafic, si je veux en lancer un nouveau ... je veux juste pas qu'on m'emmerde"

Je le vois en train de me défoncer littéralement sur l'échiquier, sans grande surprise je dois avouer, avant de lui sourire quand il me dit qu'il ne pourra pas sauver Isaak.

"Sauver un enculé qui m'a tatoué 32 insultes sur le corps en russe ? Tu m'en vois fort déçu pour le coup, mais t'inquiète, j'arriverai à le supporter. En ce qui concerne Karp, j'avoue que je suis assez curieux de le rencontrer. Je jugerai en temps voulu s'il a une place dans ma nouvelle entreprise familiale"

Je réfléchis un instant avant de lui dire

"Je tacherai de faire en sorte que mon implication avec les Tzars soient aussi secrète que possible pour maintenir leur sentiments de puissance. Le jour où le secret sera éventé, je ne doute pas qu'une belle petite traque sera lancée. Il faudra faire le change mais éviter d'envoyer Summers ... d'ailleurs en parlant de gangs qui deviennent agressifs envers les américains, tu comptes faire quoi pour lui ?"

Il te laisse jouer, reprenant sur la question du pourcentage de gain.

Je ne peux me prononcer sur le pourcentage qui pourra t'être accordé sur les trafics des Northem Woves, tu t'en doutes. Cela se fera autour d'un conseil entre gangs où tu entreras officiellement dans la partie New Yorkaise. Chaque gang posera ses règles concernant ton futur gang. C'est comme ça que ça fonctionne ici, et ça a toujours fonctionné depuis que Vladimir et moi avons rassemblé les gangs au lieu de les laisser s'entretuer comme de vulgaires chiens de combat. Sans pour autant montrer à la police que nous avons une alliance, sourit-il. Il faut les occuper.

Il finit ensuite la partie en t'imposant un échec et mat dont ton roi ne peut se libérer.

Pour Summer... L'éliminer serait une erreur. Pour le moment. Je réserve ma décision pour la fin de la guerre avec les russes. En faisant parti du conseil, tu seras l'un des premiers au courant concernant ce qu'il adviendra de lui si c'est négatif, ne t'en fais pas.

Je regarde l'échec et mat en faisant une mine impressionnée ... mais pas trop. J'ai plus un sourire amusé avant de me lever en répondant à ses contres propositions.

"Toutes les situations, même les plus problématiques offres des opportunités. J'espère que Summers arrivera à trouver un moyen de ne plus être "gênant". C'est la porte ouverte à toutes les violences et les Tzars risquent d'ouvrir cette porte allègrement"

Je me lève avant de tendre la main vers Charlie Nine, le respect de l'adversaire.

"Je compte sur vous pour négocier mon joli pourcentage avec vos confrères russes et terroristes. J'ai des choses à faire de mon coté. J'espère que vous ne m'en voudrez pas si je prends congé"

Quand je pars, je jette un coup d'oeil au plateau avant de lui dire avec un air totalement amusé

"Sympa comme jeu. Faudrait que j'apprenne les règles un de ces quatre. La prochaine fois, je te prends à Starcraft 2 et je te paie une vodka Redbull. Jusque là, ciao"

Je disparais pour sortir de ce club d'échec, je marche tranquillement, claudiquant toujours avant de sortir mon portable pour appeler Maxim d'une cabine.

Ta dernière phrase est dite très vite malgré toi. Tu t'adresses au parrain de la ville, même tu veux montrer que tu en as dans le caleçon.

Tu trouves une cabine peu loin club d'échec, Maxim répond avec une voix lasse en répétant le même discours que la dernière fois concernant les services qu'il propose.

Je prends un ton tout ce qu'il y a de solennel pour répondre à la voix lasse de Maxim

"Bonjour monsieur Samson, j'espère que notre règlement vous est bien arrivé. Monsieur René Gat, notre collaborateur, vous prie d'excuser la gêne occasionné lors de l'opération"

... De quoi ? J'ai rien compris. Si c'est une blague, vous pouvez raccrocher. Je ne connais pas ce René Gat dont vous me parlez. Qui êtes vous ?

J'ai un large sourire sur les lèvres

"Monsieur Gat m'a dit qu'il vous avez emprunter votre arme à feu lors de sa manoeuvre. Mais normalement votre concession familiale devrait avoir été libéré des gêneurs"

Il se racle la gorge,

Hm... D'ailleurs s'il pouvait me la rendre, ce serait pas de refus. Merci pour avoir fait dégager les petites frappes de la tombe de ma sœur... Mais cette arme n'est pas à moi et la personne à qui je l'ai emprunté risque d'avoir de très gros ennuis si elle tombait entre de mauvaises mains ou sur un lieu inapproprié...

"Rencontrons nous et peut être que tu écouteras l'offre que j'ai à te faire cette fois"

Rendez-vous dans une heure au starbuck de la cinquième à côté du cinéma, dit-il avant de raccrocher.

Quand tu arrives à l'endroit, tu le trouves rapidement, il est à l'étage avec son macbook sur la table, un café viennois près de lui.

Après avoir été récupérer une petit boite de chocolat, que je vidais pour mettre le pistolet, je me rends à son rendez vous, ma canne toujours en main. Je me prends un grand café viennois au caramel et à la crème fouetté, la parfaite dose de sucre pour une journée chargée. Je m'assoie à sa table, posant la boite de chocolat "spéciale" et m'installant en étendant ma jambe et un sourire toujours accroché.

"On parle de moi mais tu lache pas ton mac"

Je pousse la boite de chocolat toujours aussi souriant.

"Je t'ai apporté les douceurs que tu avais oublié. René est vraiment désolé pour le..."

Je gratte mon cou avec mes deux doigts avant de reprendre

"J'ai des projets pour ces jeunes gens turbulents, et j'ai aussi des projets pour toi, d'ailleurs"

Il lève un regard sombre sur toi,

La différence entre toi et moi c'est que c'est mon métier.

Il jette un coup d’œil à la boîte de caramel sans pour autant se jeter dessus. Il observe et reste méfiant. A ta remarque pour le couteau, tu remarques qu'il porte une écharpe. Sans doute pour cacher la marque rouge que ta lame effilée lui a fait. Rien de grave, à peine une coupure que ferait un rasoir.

Ce que tu veux faire d'eux ne m'intéresse pas. Qu'est-ce que tu attends de moi ?

Il ne semble pas se décoincer pour autant, je décide donc de passer aux choses sérieuse. Il devrait apprendre à desserrer les fesses parfois, il attrapera un ulcère si ca continue.

"Justement que tu fasses ton métier, Maxim. Rien de plus"

Je prends une gorgée de ma boisson avant de regarder autour de nous et de continuer

"Il y a peu j'ai reçu un contrat, un très gros contrat même. Je peux pas vraiment entrer dans les détails, mais imagine que la Guerre Froide se remettait à chauffer et que le principal champs de bataille de cette guerre soit New York ... J'ai rien contre un peu de désordre, mais là j'ai la tache de trouver un moyen de mettre fin à cette guerre définitivement"

Je sors mon portable pour chercher sur Google un article de journal tout en enchainant

"Ca signifie naviguer en eaux troubles, ca signifie mettre sérieusement ma vie et celle de ma famille en danger, ca signifie que je dois mettre tout les atouts dans ma manche. Tu es un techniciens sacrément doué et tu peux facilité très grandement la gestion logistique des opérations tout en limitant le nombre d'intermédiaire et donc de fuite. Surtout, avec ton aide, j'aurais les outils pour éviter des idioties comme celles ci..."

Je montre le portable avec l'article du massacre du casino Sadovski

"Je te demande pas la charité, tu seras payé, bien payé même, mais surtout je t'offre l'occasion de passer à vraiment un niveau supérieur. Fini les petite maintenance alors qu'en fait c'est un tocard qui sait pas relancer son pc ou parce qu'ils ont acheté de la merde. Je t'offre un but qui pourrait sauver des vies tout en répondant à une question qui doit surement te bruler les lèvres : est ce que je suis le meilleur ?"

Il renifle d'un air mauvais,

Que des belles paroles...

Pourquoi je m'intéresserai aux autres ? A cette... guerre froide ? Quelqu'un s'est occupé de moi face à la mort de Maya ?

J'ai même pas encore fini ce putain de deuil !! Pourquoi tu crois que j'avais ce flingue l'autre soir hein? Mais parce que je m'en tapais d'en finir avec ma vie. Jvoulais défoncer ces petites merdes quitte à en crever après.

De toute façon... La vie est trop dure sans elle... J'ai plus de raison de vivre depuis que tu me l'as pris.

Même si jte dénonce, t'iras en taule ouais, avec tes contacts dans la pègre tu t'évaderas sûrement ou tu sortiras après 30 ans mais tu seras encore en vie. A quoi bon... Je veux Maya. C'est tout ce que je veux. Le fric je m'en tape le cul !

Je me pincais les lèvres avant de lui répondre.

"Moi aussi j'ai connu ca. J'ai passé des mois à me shooter, pensant pouvoir retrouver Maya après la mort..."

J'ouvre ma veste m'assurant que personne ne regarde trop dans ma direction

"J'ai joué les kamikazes, j'ai dit défié celui qu'il ne fallait pas défié ..."

Je lui montre les tatouages sur mes épaules

"Ca c'est pas des mots gentils ... j'ai décidé de me sacrifier, espérant aller au paradis parce que je sauvais une vie pour la retrouver mais je vais t'avouer un truc..."

Je soulève mon t-shirt pour monter les cicatrices des balles et la belle trace de la chirurgie cardiaque.

"Quand on est de l'autre coté ... y a rien. Pas de paradis, pas d'enfer, le néant"

Je redescends mon t-shirt et referme ma veste.

"J'aimais Maya et son deuil m'a tué ... mais on m'a donné une seconde chance. Une chance que j'ai pas le droit de gacher parce qu'elle aurait pas voulu que je la gache

Maya s'était lancé avec moi parce qu'elle voyait le potentiel de son don dans nos affaires. Elle voyait en cela une manière de prouver ce qu'elle valait. De cesser d'être la petite hackeuse pour passer au milieu des pros.

Elle utilisait les technique que tu lui avais appris, elle en était fier parce qu'elle utilisait ce talent pour un but"

Je pousse la boite de caramel un peu plus près de Maxim.

"Il y a tout les "caramel" à l'intérieur. Prêt à être dégusté. Tu veux en finir avec moi, t'as juste à l'ouvrir, à me pointer et à appuyer sur la gachette. Ca calmera pas ta colère, ca t'enverra en taule et tu auras terminé deux vie en l'honneur de ta soeur, ce qui lui aurait surement fait plaisir.

Sinon, tu peux rendre hommage à sa décision. Sa décision de voir ce que son don aurait pu faire. De relevé le défi que tout les autres petits informaticiens des Fac craignent. De défier les lois et les règles pour prendre ce que l'on souhaite tout en sauvegardant les vies humaines. Montrer la puissance de l'intelligence sur la brutalité"

Je m'adosse avec ma boisson en main et mon regard planté dans le sien.

"Tu as le choix aujourd'hui"

[+1 karma]

Au départ, tu sens que Maxim t'écoute distraitement, fermé. Quand tu commences à soulever ton t-shirt, il s'intéresse un peu plus à toi. Finalement, tu finis ton discours tes yeux dans les siens. Il en ferme même son Mac.

Qu'est-ce...

...

Qu'est-ce que je devrais faire au juste ?

Ah, et si je dois bosser pour toi, je veux une pièce complète pour moi avec tout le matos dont j'ai besoin, à tes frais. Je m'occupe de l'installation et du choix d'achat.

Je sais pas dans quoi je m'embarque...Mais pour que Maya t'ait suivi c'est qu'elle sentait que quelque chose de grave se tramait. Elle a toujours senti le danger.

Je n'ose pas trop lui dire que c'était justement ce danger qui l'excitait assez pour me suivre. Il a accepté c'est déjà bien. Je sors un petit carnet de ma poche pour noter les spécificités.

"Niveau danger, on est clairement en train d'être au centre d'un des plus gros boulversement qu'à connu New York depuis quelques années. Et, contrairement aux bons petits soldats qui iront sur le front, nous on va devoir gérer l'information, la désinformation et toute une chiée d'opération clandestine.

Ton job sera de plier la technologie à notre volonté. Pirater des caméras, les communications, les controle de la voirie, ... récupérer les données informatiques dans les banques de données, ... y a des risques qu'on passe de manière assez franco la barrière de la légalité

Et la loi ce sera que le moindre de nos soucis. Si on ne fait pas gaffe, on risque de se retrouver avec la pègre New Yorkaise et Russe sur le cul. On sera sur le fil du rasoir ..."

J'avoue que expliquer comme ca, le défi m'intéresse de plus en plus.

"Tu as besoin d'une pièces avec une alimentation précise, ventilation, tailles ?"

Je prends note des spécificités

Il hausse les épaules,

De toute façon, je n'ai plus rien à perdre. Donc quitte à claquer ou me faire un bon pactole ou faire reconnaître mes talents à des mecs bien placés, je crois que je suis gagnant à la fin. Soit je claque soit je deviens riche.

Il te détaille la salle qu'il lui faudrait : environ 20m2, bonne isolation, la ventilation n'est pas un problème -il te précise qu'il fera installer du matos spécifique sur les bécanes-, beaucoup de prises dans la pièce, un bureau d'angle qui couvre toute la longueur de la pièce excepté un pan de mur équipée d'un tableau virtuel qui lui servira à calculer divers opérations. Une table ou un établi pour foutre son bordel supplémentaire ou pour des réunions si besoin au milieu sans que ça ne le gêne pour ses déplacement avec sa chaise roulante autour du bureau d'angle.

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