Bureau du Capitaine Bryan Summer

Un mois de torture tant physique que psychologique aura été nécessaire pour terrasser le FBI à son propre jeu. J'ai même du subir un passage à tabac par les gros bras avec qui je partageais ma cellule, sous l'ordre de Peter. Je me promets de lui remettre les pendules à l'heure sous peu maintenant que je suis à nouveau à la tête de l'équipe anti gangs.

Ce dernier mois m'aura permis de devenir plus froid, à ne plus laisser transparaître mes émotions outre sentimentales, en privée. Réhabilité, c'est devant le portrait de mon père que je me recueille en silence dans un premier temps J'aurais tant aimé tout lui raconter et lui dire à quel point il avait raison, que les gangs ne sont pas ce qu'ils prétendent être. Que tout ce que nous avions établi depuis le début est complètement faux, sauf pour les Yakuza.

Je ne suis pas croyant au point de pratiquer mais j'espère au moins qu'il continue à suivre les évènements de ce bas monde. Dans les mois à venir mon équipe et moi-même serons hyper actifs, et j'exaucerai ses dernières volontés en faisant tomber Paul Staer ainsi qu'en prenant la tête du NYPD.

Je me tourne finalement en direction de ma porte d'entrée lorsque j'entends venir de loin des pas féminins en direction de mon bureau. Nul doute qu'il s'agisse de l'Agent Fédéral Scott sommée de me remettre mon insigne ainsi que mon arme de service.

Son air neutre lorsqu'elle dépose brutalement la mallette noire du FBI comprenant mes effets de services, sur mon bureau, ne me trompe guère quant à sa frustration face au revers de bâton qu'elle a subi devant des millions de téléspectateurs.

Plutôt que de lui offrir un visage triomphant, je reste tout aussi neutre qu'elle, voire plus sévère encore. Puis, comme je l'ai toujours fait avec mes interlocuteurs, outre Sam, lors du salon de l'automobile, je plante mon regard pénétrant dans le sien tout en retirant mes effets de services de la mallette que je referme aussitôt et retourne dans sa direction :

Je vous remercie Agent Fédéral Scott. Vous pouvez disposer.

Nul besoin de lui en dire plus pour lui montrer que je suis un homme déterminé et sans aucune pitié pour celles et ceux qui se mettent en travers de son chemin. Aucun mot d'excuse de ma part concernant sa double humiliation concernant ma réhabilitation forcée et les dommages et intérêts qu'elle devra avec ses services, me verser.

Son énervement et son geste me font sourire. Un sourire sadique. Je ne quitte pas son regard, posant une main sur celle qui tient mon col de chemise, l'autre venant se plaquer contre sa poitrine. Mais avant de la repousser je lui vole un baiser, celui d'une vipère :

Quoique que vous pensiez, le verdict a été prononcé. Je ne doute pas que nous nous reverrons Agent Fédéral Scott, mais évitez de me menacer ouvertement, vous risqueriez de vous ruiner financièrement.

Bonne journée.

Je lui indique la sortie d'un signe de la tête en reprenant mon air neutre.

A l'instar de Scott, je me lèche également les lèvres, mon large sourire sadique ne quittant pas mon visage tandis qu'elle quitte mon bureau non sans m'avoir planté profondément un ongle dans ma joue. Le sang coulant de la plaie, je passe un doigt que je lèche avant de stopper le sang avec un mouchoir que je trouve dans mon tiroir.

Je me promets de nous revoir et de continuer à jouer le rôle du chat, la forçant à plier. Je serai le poursuivant. Cet instant d'amusement étant terminé, je repasse aussitôt aux choses sérieuses à savoir recréer l'équipe anti gang. Pour se faire, je remets mon blason sur ma chemise qui me semblait trop anodine à mon goût, puis je fais de même pour ma ceinture en l'équipant de mon arme de service, des menottes, du tonfa et des bombes lacrymogènes. Autrement dit de toute la panoplie.

Je m'incline fièrement devant le portrait de mon père et me dirige aussitôt vers le bureau du grand patron, le seul apte à me donner son aval dont je ne doute pas s'il souhaite encore cacher sa véritable nature quelques temps avant que je ne l'écrase comme un vulgaire puceron. Pour le moment je reste neutre avec pour seul objectif la "reformation" de mon équipe.

Lorsque je suis prêts, je me dirige vers son bureau et frappe trois coups.

Je m'appuie contre mon bureau tout en soutenant son regard. Je soupire en fronçant les sourcils :

Cessez de vous prendre la tête Scott. Je n'ai aucun lien avec ces putains de gangs. Je les démantèlerai les uns après les autres. Vous oubliez bien vite que mon père a été tué de sang froid par cette enflure de Farlos comme vous l'appelez et je compte bien le détruire lui et son gang. Ce sera d'ailleurs le prochain que je vais couler.

En ce qui concerne notre sauveuse, je n'en sais pas plus que vous, je vais devoir enquêter de ce côté là également. Je vous le concède, c'est plus qu'étrange, je ne l'ai jamais vu.

Je croise ensuite les bras sur ma poitrine :

Vous ne connaissez pas suffisamment Salvatore et les Black Wolves, Scott. Pour ma part je les suis depuis ma première mission de terrain. Il vous a imposé son point de vue, cet homme a le don de brouiller les esprits. Mais pas le mien. C'est un perfide qui joue à un double jeu.

Je vais sans doute vous apprendre une chose Scott, mais Salvatore trafiquait déjà avec les Yakuza depuis un long moment, c'est pour cela que je l'observais. Bien sûr, il est tout de même intelligent et tentait tant bien que mal de détourner mon attention en leur faisant des coups de putes, notamment en détruisant un de leur QG. Mais cela n'a jamais fonctionné sur moi.

La vivacité d'esprit est une de mes plus grandes qualités Scott.

Je m'appuie sur le bureau pour me relever et m'approcher d'elle tout en la fixant dans les yeux :

Quel but s'est donné le FBI en m’écartant des affaires anti gangs, Scott ? Vous vous donnez un air menaçant vis-à-vis de moi, mais au fond, je suis persuadé que vous êtes la marionnette de vos supérieurs. Je les dérange, et c'est à vous qu'incombe le rôle de m'éliminer. Et j'ai bien l'impression que vous êtes perdue dans toute cette histoire.

Mon regard se radoucit face à sa déstabilisation, je pose une main sur un de ses bras :

Nous sommes épuisés par les évènements qui viennent de se dérouler Agent Fédéral Scott. Puis-je vous proposer un café ? Nous pourrions ensuite envisager autrement notre relation, je crois qu'elle a très mal démarrée...

J'apporte les cafés dans mon bureau puis l'invite à s’asseoir en face de moi, prenant ma place derrière le bureau. Je bois une longue gorgée puis la fixe du regard :

Le FBI agit bizarrement depuis le début. S'ils croient que cela m'a échappé, ils se mettent le doigt dans l'oeil. Lorsque O'Malley m'a fait savoir que vos hélicoptères leur donnaient de fausses indications pour qu'il nous retrouve dans la ruelle, cela ne m'a guère étonné. Tandis que j'étais encore à l'hôpital, j'ai pu me procurer un journal malgré l'interdiction qui avait été imposée au corps médical de m'en fournir. J'ai compris immédiatement que quelque chose ne tournait pas rond, les Yakuza n'étaient pas mentionnés alors que tous les autres gangs subissaient des coups de filet du FBI.

Avant la course poursuite, Paul Staer m'a fourni un journal où j'ai pu voir que le Sénateur Haruchiki avait été nommé Président à la place de l'ancien qui a soi-disant cédé sa place pour maladie grave. Et bizarrement on vous a ordonné de démanteler l'équipe anti gang, pour cause de manque de budget paraît-il.

Je bois une nouvelle gorgée de café et termine :

J'ai très vite soupçonné le FBI d'être à la solde d'un des gangs principaux, j'ignorais duquel il s'agissait, mais avec les évènements d'aujourd'hui, je le sais, il s'est vendu aux Yakuza et tentera de me faire de l'ombre mais n'y parviendra pas car j'ai bien l'intention de faire tomber d'autres têtes...La légitimité est de mon côté, pas du leur.

Je pose une main sur l'une des siennes toute en continuant de la fixer droit dans les yeux d'un air sérieux :

Voici ce que je vous propose Agent Fédéral Scott, travaillons ensembles, vous et moi, poursuivez vos missions avec le FBI, mais faites les moi parvenir par tout moyen sans vous faire repérer. Vous serez ma taupe au sein du FBI afin de vous permettre de gravir les échelons, et de me permettre d'arrêter la gangrène qui pourri' votre institution. Ensembles nous pourrions faire tomber les Yakuza.

Je vous laisse réfléchir à cela Agent Fédéral Scott. Prenez le temps qu'il vous faudra.

J'adresse un signe de tête approbatif à Scott et la laisse quitter mon bureau. Si elle a vraiment été manipulée par ses supérieurs et qu'elle ne joue pas la comédie au point d'être capable de me faire ressentir une illusion de sincérité, je devrais moi-même pouvoir la manipuler à mon tour, à mon profit.

J'ai tout juste eu le temps de reprendre place derrière mon bureau, les avant bras sur le bureau et les mains jointes de manière à exprimer ma méditation que la porte s'ouvre à nouveau. Je relève la tête et vois Sam entrer, des dossiers entre les mains. Je me lève pour la rejoindre et la fixe du regard un petit sourire se dessinant sur mes lèvres. Cela me fait toujours cet effet là quand elle est dans mon champ de vision.

J'écoute ce qu'elle a à m'apporter, mes yeux noircissent en entendant que Peter ne parlera plus jamais. Charlie voulait l'abattre avant qu'il ne parle non ? Je lui ai réservé un sort bien plus horrible et si jouissif.

Je pose mes mains délicatement sur ses épaules avant de prendre la parole calmement :

Je trouverai les preuves qui permettront de le faire condamner au couloir de la Mort Sam. Je te remercie d'avoir plaidé la légitime défense, car c'était effectivement le cas, bien que j'aie usé de la ruse pour l'attirer dans le piège que je lui avais tendu dans le but de l'anéantir. C'était lui ou moi.

Je me saisis d'une de ses mains et passe ses doigts de fée à l'endroit exact où la balle m'a effleuré, une cicatrice s'étant formée après le passage de la balle. Je lui souris.

Il a subi mon courroux pour m'avoir provoqué. Ce n'est pas un Chef de gang qui m'arrêtera Sam, il a beau l'être, il reste un homme avec des faiblesses et sa plus grande, c'est l'intelligence.

Et par dessus tout, je ne comptais pas vous quitter en si bon chemin. Notre équipe va renaître de ses cendres et triomphera de ces gangs qui pourrissent l'Amérique depuis si longtemps.

Concernant le subventionnaire, je secoue la tête de droite à gauche :

Tu as déjà fait beaucoup en me notant le numéro de téléphone de son secrétaire Sam, je vais me charger du dossier et rencontrer cet homme pour que nous puissions obtenir les subventions nécessaires à la réouverture de l'équipe anti gang qui m'est si chère.

Je récupère la lettre à mon nom qu'elle me tend et pose une main sur l'une de ses joues :

Merci, je n'avais pas songé à vérifier mon courrier avant d'entrer dans mon bureau, c'est un réflexe que je vais devoir reprendre, dis-je dans un léger sourire.

Je ne te retiens pas plus longtemps Sam, tu as fort à faire avec tes dossiers. Si tu n'es pas trop surchargée lorsque la procédure contre moi sera engagée, j'aimerais mettre ma défense pour le procès à venir entre tes mains. Je t'apporterai les preuves de ce que j'ai avancé concernant le statut de Salvatore.

J'attends ses réactions et réponses et, lorsqu'elle sera partie, j'ouvrirai ensuite le courrier , qui ne peut provenir que des Chefs de gangs, à moins qu'il s'agisse d'une admiratrice mais dans ce cas il y aurait des petits coeurs sur la lettre ou tout autre signe d'admiration.

La lettre me confirme que les gangs ont suivi de très près la course poursuite et que "l'ange gardien" qui m'a été envoyée était bien une gangster. Sans doute est-elle un pion que Damon et Mary gardaient sous la main depuis longtemps. Je veux bien l'intégrer à l'équipe mais pour cela je lui ferai passer un entretien dans mon bureau afin que mes hommes ne se doutent de rien. En ce qui concerne Scott, tout dépendra comment elle réagira à ma proposition.

En feuilletant les photos compromettantes qui me permettront de faire tomber Staer, je ne sourcille pas. Ces dernières montrent surtout qu'il coopérait avec les gangsters dans notre dos mais nullement qu'il fait parti du gang. Toutefois cela devrait suffire pour lui faire perdre son poste et prendre sa place. Le plus difficile pour moi sera de justifier les manières avec laquelle je me suis procuré ces preuves.

Soudain, je fronce les sourcils. Ces photos je les ai déjà vu ! La journaliste qui avait sollicité un entretien avec moi me les avait apporté. Pour le DVD, on peut très bien me l'avoir procuré sans que je ne connaisse son expéditeur, d'ailleurs, même si je peux deviner qu'il s'agit de Charlie en personne, on n'en saura jamais rien.

Je me frotte le menton et range les photos avec les autres. En revanche, j'emporte le DVD avec moi et range la lettre dans un de mes livres favoris sur mon étagère.

Je passe ensuite à ma propre défense pour mon second procès, et pour se faire je vais avoir besoin d'être en contact avec Damon Wolf et/ou son épouse afin qu'ils me procurent des preuves suffisantes pour envoyer Peter dans le couloir de la Mort.

Afin de couvrir mes réelles intentions, je prendrai le prétexte de prendre rendez-vous ou lui rendre visite dès maintenant s'il le peut, à son garage pour régler la voiture. Pour se faire je compose son numéro personnel. Et attends patiemment.

Je lève un sourcil lorsqu'un enfant répond au téléphone. Damon est donc chez lui ou a oublié son portable. Je me surprends à sourire aux paroles des enfants. Les jumeaux, les deux tornades que j'ai pu rencontrer au tribunal il y a quelques temps.

Et s'il s'agit du Capitaine Summer, peut-il parler à votre papa les enfants ?

Je laisse un blanc avant de reprendre tranquillement :

Votre papa est occupé ? Je peux vous confier une mission ? Votre mission, si vous l'acceptez est de vite lui apporter le téléphone et de lui dire que le Capitaine a besoin de lui parler. Attention, vous devez arriver en même temps.

Vous serez assez courageux pour effectuer cette mission dangereuse ? dis-je sur le ton de la plaisanterie.

Il faudra faire vite avant que le téléphone n'explose !

Je manque d'exploser de rire lorsque j'entends les louveteaux prendre ma mission au sérieux. Lorsque Damon reprends le téléphone, un large sourire se dessine sur mes lèvres.

Je constate que vos petites tornades prennent très au sérieux les missions qui leur sont assignées Monsieur Wolf. C'est très plaisant. Bryan Summer à l'appareil. Je ne vous tire pas d'un lourd labeur j'espère ?

Étant donné l'heure, je n'ai pas souhaité appeler au garage, cela fait un moment que je devais vous recontacter pour parler négociation concernant l'achat d'un de vos véhicules que vous deviez me conserver quelques temps. Je voulais m'excuser pour l'attente, mais comme vous avez pu le constater, j'ai eu quelques soucis avec la justice et d'autres promettent d'arriver sous peu...

Je lui laisse le loisir de voir où je veux en venir, ce ne sera pas compliqué.

Votre offre tient-elle toujours Monsieur Wolf ?

Cela fait plaisir de discuter avec des personnes qui savent lire entre les lignes.

Je devrais pouvoir me libérer sans trop de difficulté étant donné que je n'ai pas encore entrepris les démarches nécessaires à la réunification de mon ancienne équipe. Aussi, après demain à 14h me semble un bon créneau. Je ne devrais pas abuser de votre temps.

Je vous remercie Monsieur Wolf. Vous pourrez dire à vos fils que leur mission est parfaitement réussie et que votre téléphone portable n'est plus menacé d'explosion.

S'il n'a rien à ajouter, je lui souhaiterais une bonne soirée et tenterais de contacter le secrétariat de Wickness afin de convenir d'un rendez-vous. A défaut de réponse pour cause d'éventuelle fermeture du service, je remettrais mon appel au lendemain matin à la première heure et rentrerais chez moi afin de visionner le DVD que m'a fourni Charlie Nine afin de le décortiquer dans les moindre détails.

Garage Wolf & Co

De retour au NYPD, j'ai pris soin de me garer à côté de la voiture de collection de O'Malley, à son emplacement privé, il serait dommage que ma petite merveille subisse déjà des rayures.

Je retourne ensuite à mes affaires, je sors notamment l'enveloppe contenant les preuves contre Salvatore auquel j'ajoute l'affaire des meurtres de Chinatown avec un argument de taille que pourra utiliser Sam au cours de mon futur procès. A savoir que l'échec de O'Higgins ayant été cuisant, le Chef des BW a du faire le boulot à sa place avant que je ne mette moi-même la main sur les diamants ce qui m'aurait permis de remonter très vite jusqu'à lui.

Je photocopie le tout en plusieurs exemplaires et grave même le DVD le mettant en cause, range les copies dans mon tiroir et garde les originales dans ma veste, je les donnerai à Sam moi-même. J'attendrais quelques jours avant de lui demander de venir les chercher afin de lui faire croire que j'ai du me creuser fortement les méninges pour les obtenir.

Je planche ensuite sur le cas de Paul, et réfléchis à quel moment je vais le faire tomber mais aussi de quelle manière. J'opte finalement pour convoquer la presse juste après mon entretien avec le subventionnaire durant laquelle j'annoncerai la réouverture quasi imminente de l'équipe AG ainsi qu'un nouveau rebondissement et une nouvelle victoire pour la population new yorkaise contre les gangs. Je n'annoncerai pas que je ferai tomber la tête de Paul, mais c'est ce à quoi je penserai. Muni du mandat d'arrêt, le lendemain, je ferai irruption dans son bureau accompagné d'O'Malley et ses hommes afin de le mettre aux arrêts sans qu'il ne se doute de quoique ce soit.

Scott, quant à elle, se demandera très certainement ce que je mijote encore, tant mieux. Elle verra que moi non plus je ne lâche pas le morceau.

Tout étant prêt, je n'ai plus qu'à traiter les affaires quotidiennes et ennuyeuses sans piment en attendant mon fameux rendez-vous.