Salle réunion équipe spéciale GANG

[Pour faire comme si tu écrivais, utilise la balise citation. Tu touches au but! Manque plus qu'à utiliser tes contacts et à me faire un joli rapport détaillé et propre, tu seras récompensée en conséquence. Si ce sont les filles qui font tout, ce n'est pas drôle pour toi, si ? ]

Voyant qu'elles restent silencieuses, tout comme Kevin qui n'a fait qu'écouter à travers son casque depuis tout ce temps, je me lève et je vais me préparer un autre cappuccino. Le dernier ayant fini à la trappe sous la saute d'humeur de Marianne.
Je leur propose un café, ce qu'ils acceptent tous volontiers, puis je me réinstalle entre eux. Lucie à ma droite et Marianne à ma gauche, Kevin non loin de nous. D'ailleurs, quand je remarque qu'il m'a mis l'un de ses ordinateurs devant ma place, j'arque un sourcil de surprise. Kevin, me prêter l'un de ses ordinateurs? Serait-il malade?
Puis curieusement, ça fait tilt dans ma tête, Dean semble beaucoup plus formel que son fils et doit certainement attendre un rapport écrit. Merde, c'est bien ma veine. J'ai jamais été une grande lumière pour les rapports, et voilà qu'il fallait que j'en tape un, putain je déteste bosser dans la police. J'étais beaucoup mieux avant ! Au moins, je n'avais de compte à rendre à personne...

Soupirant distraitement après avoir bu quelques gorgées du breuvage chaud, ce qui me fait un bien fou au passage, je pose mon regard sur l'ordinateur. Bon, ça sert à rien de tergiverser. Je prends mon courage à deux mains puis je commence à rédiger mon rapport. Bon, parler des hypothèses et ne pas oublier qui on veut contacter pour obtenir certaines réponses non résolues encore.

Citation :

L'affaire du Renard des Little Dolls

Meurtre effectué à Staten Island, dans un hôtel plutôt chic. La victime, un homme, a été retrouvée morte, ligotée sur le lit d'une chambre louée au nom de sa maîtresse. Garry Leman, cet homme était journaliste à la CBC News et semblait friand des affaires concernant les gangs. Rapport direct avec eux?
Il a été ligoté puis torturé avant d'être tué. Le meurtrier est un homme se situant entre la vingtaine et la trentaine, plutôt bel homme, brun, assez grand. Il a agit seul, simplement aidé à un moment ou un autre d'une jeune employée qui pensait qu'il était nouveau à l'hôtel. Cette groom est hors de cause et hors de l'affaire, elle s'est faite embobinée par le meurtrier, elle s'est retrouvée sous son charme mais a offert le portrait robot et le fait qu'il semblait maladroit. Ce qui nous indique qu'il était nerveux et tendu.

Le jour même du meurtre, la maîtresse de Garry Leman se fait voler son portable et le signale à la police (voir la déclaration de perte ou de vol). Ce même jour, la chambre où la victime est morte était louée à son nom. Mila Starton, la maîtresse, l'a appelé ce même jour et n'a pas compris grand chose de ce qu'il lui a dit au téléphone : elle a cru que sa femme avait tout découvert pour eux, elle a raccroché. Notre victime était donc déjà avec le meurtrier à cet instant.
Cet appel a tout précipité et a accentué le stress du meurtrier. Il a alors trouvé le moyen de l'assommer et de le porter sur le lit, où il l'a ligoté puis torturé avant de s'enfuir précipitament. Il a couru vers le parking, vers la voiture de la victime en emportant ses affaires et s'est fait repéré par une femme. Elle est retrouvée morte quelques heures plus tard, de même que le gardien de la salle de vidéo surveillance.
Le meurtrier a fait appel à des acolytes de son gang pour effacer ses traces suite à cette alerte lancée contre lui. Il s'est enfui. La voiture est retrouvée dans une ruelle.

La groom quant à elle, reste en vie car elle n'est pas un danger aux yeux du meurtrier. Ce dernier a néanmoins été lucide puisqu'il a laissé la marque des Little Dolls sur le corps de la victime, en y plantant un couteau et en apposant sa signature : une patte de renard. Ce qui prouve qu'il ne s'agit pas d'un piège pour faire tomber ce gang, mais que c'est bien ce gang qui a commandité cette affaire.
Son mobile? Il cherchait quelque chose ou à récupérer quelque chose. Les affaires de la victime ont en effet été emporté. Par ailleurs, le Renard des LD a suivi durant plusieurs jours le journaliste pour trouver le moment propice où frapper : mais pourquoi ce jour-là? Et cette hypothèse se retrouve validée par le fait qu'il ai volé le portable de la maîtresse, s'il ne connaissait pas les habitudes de Garry Leman, jamais il n'aurait agit de la sorte.

Points à éclaircir :

- son hobby à propos du golf, trop cher pour un homme de sa carrure, faut contacter sa femme et lui demander quand il a commencé, quand il allait jouer et si le jour du meurtre il avait ses affaires de golf : auquel cas on pourrait supposer que le meurtrier a utilisé un club de golf pour l'assommer.

- contacter Mila Starton pour vérifier qu'elle n'a rien à voir avec les gangs et savoir si elle savait quelles étaient les affaires dans lesquelles trempaient ou pour lesquelles Garry Leman travaillaient.

- demander au laboratoire si on a retrouvé quelque chose dans la voiture de Garry qui semble une pièce maitresse de cette affaire, peut-être que le LD cherchait quelque chose et que cela s'y trouvait et savoir si on a relevé des empreintes malgré que tout est été "nettoyer".

- contacter la CBC News pour vérifier les horaires de Garry Leman, 6h-21h, c'est un trop gros laps de temps, il devait faire autre chose dont voir les gangs peut-être.

Je relis ce que j'ai écrit, pas très sûre que ce soit extrêmement clair mais au moins tout semble dit.
Je me demande si Lucie et Marianne valident ce que j'ai fait, auquel cas, il suffit de le donner à Dean Summer et de contacter les personnes que j'ai mentionné, dont le labo. D'ailleurs, à propos de ce dernier, je me tourne vers Kevin.

Est-ce que le labo nous a envoyé quelque chose?

Puis je porte mon cappuccino à mes lèvres...

Encore sous le choc d'une telle violence et blessé, c'est escorté par mes hommes que je suis installé dans mon siège sécurisant et confortable de la salle de réunion. Je souffle à Lee et O'Malley :

Putain, c'est pas pour moi le terrain. Désolé O'Malley de t'avoir insufflé mon ordre avant d'entrer dans le bâtiment et merci d'y avoir désobéit.

Et dire que j'avais ce yakuza dans la poche tout au long de l'entretien malgré l'intervention de Liliane. Je l'ai tenu au mental, il a craqué avant moi. C'est ce fichu Wolf qui a tout fait rater, sans lui nous sortions tranquillement de cette impasse qui semblait se dessiner.

Un long soupir blasé :

Pff j'ai la flemme de faire le rapport là...

Disant cela, je ne prête pas vraiment attention aux réactions de mes hommes. C'est vrai que lorsque le patron qui d'habitude ne rechigne jamais à la paperasse, est sur le point de jeter l'éponge pour la journée, c'est à noter dans les anales, ça n'arrive qu'une fois tous les siècles.

Ce serait bien sympa si vous me faisiez deux cafés sans sucre s'il vous plaît. Merci d'avance.

En attendant mon café, je me passe les mains sur mon visage meurtri par la lame et l'explosion des cocktails molotov. De vrais adeptes des bombes artisanales les Wolves.

Lorsque mes cafés me sont servis, je saisis le premier et manque d'en renverser sur la table en le portant à mes lèvres tant mes nerfs sont à bloc. Dès les premières gorgées, je sens que l'effet de ma drogue personnelle est efficace, j'en soupir de bonheur en fermant les yeux. Je vide le premier gobelet en moins d'une minute malgré la température brûlante du liquide. Et ce n'est que lorsque j'ai bu la moitié du second que je récupère mon courage et ma force de travail habituelle. Faisant claquer mes mains l'une contre l'autre je lance :

Bon, attaquons le rapport de cette affaire et finissons-en.

Disant cela, je récupère mon portable que Kévin m'a soigneusement conservé pendant mon absence, le connecte en wifi à l'imprimante laser placée sur une table non loin de la machine à café puis me lance dans la rédaction de mon rapport :

Citation :

Dossier numéro 1
Dirigé par l'Agent Bryan Summer

Objet : Rapport relatif à l'affaire des meurtres de Chinatown

Lundi 8 septembre 2021 une fusillade a éclaté dans un restaurant du quartier chinois de Manhattan, faisant un total de douze morts (sept civils et cinq yakuza) dont le propriétaire dudit restaurant, Chiyo Wasrikah. A l'origine de cette fusillade, un membre raciste des Black Wolves, toujours introuvable à l'heure actuelle, qui avait été envoyé pour récupérer une mallette contenant 250 000 dollars en diamants, -qu'il ne trouvera pas-, que le gang des Black Wolves avait concédé à celui des Yakuza par l'intermédiaire de Chiyo Wasrikah afin de sceller un pacte de non agression; suite à un doute sérieux à juste titre quant à l'effectivité du transfert de cette somme.

En effet, Chiyo Wasrikah en tant qu'ex membre du gang de la Triade, avait conservé la garantie du pacte de non agression et l'avait confié à son amante, une certaine Liliane, une prostituée attirée par l'argent et possédant un important don de séduction, fille adoptive du Chef des Yakuza.

Son mobile était de nuire aux deux gangs dont le sort de leur pacte de non agression était entre les mains de ce dernier. Sa rancune du temps de la Triade aidant, cela lui permettait de voir les Yakuza, ex ennemis jurés de la Triade, focaliser leurs attaques sur le puissant gang des Black Wolves. Ainsi, en conservant cette mallette, Chiyo Wasrikah faisait une pierre deux coups en affaiblissant deux gangs principaux.

Un élément récent en date du mercredi 10 septembre 2021 est venu sans aucun doute bouleverser les relations entre les gangs des Black Wolves et Yakuza. En effet, un homme d'une stature imposante, occupant une place probablement importante au sein du gang des Black Wolves est venu faire un coup de théâtre en coupant l'herbe sous le pied des Yakuza, récupérant la mallette de 250 000 dollars en diamant et faisant exploser l'un des Quartiers généraux de ces derniers.

Fait le 10 septembre 2021, au siège du NYPD à Manhattan.

Agent Bryan Summer.

Je me relis plusieurs fois après l'avoir enregistré et l'imprime en dix exemplaires (un pour chaque membre de l'équipe et un pour Paul) lorsque je suis assez satisfait.

Je me lève tant bien que mal pour aller les récupérer et prends deux feuilles blanches ainsi que plusieurs feutres de couleur avant de revenir à la table.

Après avoir revérifié le rapport encore une fois, j'empile les feuilles et place les feuilles vierges face à moi et entame mon art second : Le dessin. Sur la première, je redessine Lilianne telle qu'elle était sur la photo, mais l'installe sur le canapé rouge de chez les Yakuza, les jambes croisées afin de mettre en avant son pouvoir de séduction. Puis, sur la seconde, c'est le membre des Black Wolves que je redessine selon mon souvenir, avec la fameuse mallette à la main.

Je peaufine les traits et range les feuilles avec les exemplaires du rapport. Lorsque j'ai fini je donne un rapport à O'Malley et Lee ainsi qu'un portrait chacun pour qu'il puissent me lire et constater ma mémoire visuelle. Puis, je m'accorde ensuite une pause intellectuelle et physique mettant mon siège en position semi allongée et allongeant les jambes sous la table, fermant les yeux quelques instants.

Tu te rends compte qu'avec les feutres tu n'arrives à rien. Tu demandes donc à O'Malley d'aller t'acheter des crayons spécialisés pour ce que tu veux faire, qui peuvent gérer différentes épaisseurs. Tu ne dessines pas Liliane sur son canapé pour problèmes...masculins, mais tu te concentres sur la scène où elle arrive dans la pièce.

Pour le Wolf, tu le dessines appuyé contre un mur pour qu'on le voit mieux. Tu peux être fier de toi, pour des dessins, ils rendent assez bien mais tu as mis beaucoup de temps à les faire. Kévin qui n'a pas quitté la salle rentre tes données sur son ordinateur, ils ne sont pas connus au service de police. Encore des fantômes...


Paul passe prendre le rapport et te conseille de te reposer. Il te dit que ton père arrivera bientôt. Sam arrive vers 17h au poste pour ta plus grande surprise, elle te trouve donc à demi allongé sur ton fauteuil. Il semblerait que les autres filles bossent dur sur leur affaire de renard tueur.

Il y a eu un problème ? O'Malley ! Mais qu'est-ce qui est arrivé ? T'es coupé de partout ! Viens voir ! Et Bryan ! Mais qu'est-ce qui vous est arrivé au juste ?

Et moi je pue ? Demande Lee.

Pardon Lee...

Pas grave, laisse moi toucher tes fesses et tu seras pardonnée...

Essaye et je te démolis, reprend O'Malley

L'arrivée surprise de Sam me redonne du baume au coeur après cet épisode. Après l'effort, le réconfort dit-on. Je redresse mon siège en émettant un "aïe", tout en me passant une main dans le bas du dos. Le redressement du siège a été trop violent pour mon état actuel.

Lorsque Lee demande à Sam le droit de lui toucher les fesses je serre les dents mais ne dis rien, me contentant d'un profond soupir blasé qui vaut bien plus que des paroles. Puis je réponds ensuite à la questions de Sam qui semblait accuser son frère de s'être battu mais lorsqu'elle se tourne vers moi et constate la même chose, elle change tout de suite d'idée préférant poser des questions aux préjugés.

Je lui fais un léger sourire instinctif avant de lui répondre :

O'Malley n'y est pour rien pour ce qui est arrivé, au contraire, il m'a sauvé la vie au sens propre du terme. On est allé à Chinatown pour boucler l'affaire. On s'est fait passer pour des Black Wolves tous les deux grâce aux talents de déguisement de Lee qui, lui, s'est fait passer pour un Yakuza. C'était mon idée, elle était risquée mais c'est la meilleure que j'ai trouvé pour approcher leur diplomate en me faisant passer pour son homologue. L'entretien s'est plutôt bien passé, je l'avais convaincu d'un renouement de pacte de non agression entre "nos" gangs. Puis est arrivée une certaine Liliane -je lui tends le portrait-. Là ça s'est compliqué pour moi car elle avait un talent de séduction énorme, leur diplomate s'est donc jeté sur moi me blessant au visage avec son couteau.

Là encore j'ai contrôlé la situation, le défiant du regard et ayant placé moi-même sa lame sous ma gorge. J'ai su lui faire faire volte-face vers elle en explosant dans une colère noire qui était en réalité une pression d'être démasqué si près du but, malgré que j'avais lu sur son visage et dans ses yeux qu'il doutait à cause de mon argumentaire béton.

D'ailleurs il a très vite craché le morceau que je voulais à savoir, connaitre les raisons du meurtre. En fait, Chiyo était bien un intermédiaire entre les Black Wolves et les Yakuza, il devait transférer aux japonais une mallette de 250 000 dollars en diamants pour sceller un pacte de non agression. Les Yakuza accusaient les Black Wolves de n'avoir jamais transmis la mallette en question. Mon argumentaire était donc basé sur la défense du pacte et le transfert effectif de l'argent.

Je reprends mon souffle et lui laisse le temps d'assimiler avant de reprendre :

Tout s'est déroulé à merveille, nous avons appris que Chiyo était un ex membre de la Triade et qu'il avait donné la mallette à Liliane, sa maitresse. Enfin, c'est ce que je lui ai démontré au cours de la conversation. Mais là où ça a coincé et que tout s'est déroulé très vite, c'est lorsque nous avons croisé un vrai Black Wolves dans la chambre de cette dernière, avec la mallette à la main. -Je lui tends son portrait-. C'est lui qui a déclenché la course poursuite et la tuerie qui s'en est suivie en disant, je cite : "depuis quand tu es un Black Wolves Summer Junior". J'ignore comment il me connaît d'ailleurs, enfin bref.

La suite je ne sais plus trop, c'est assez flou. O'Malley m'a ordonné de courir et j'ai suivi le Wolf qui m'a sauvé la mise en éliminant huit Yakuza sous mes yeux puis il m'a demandé de tenir une porte d'un bar, ce que j'ai fait. Il a fabriqué deux cocktails molov et j'ai ouvert la porte pour qu'il les lance. C'est à ce moment là que j'ai été le plus blessé avec les éclats des objets de la pièce. Pour la course de O'Malley je ne saurais en dire plus car je l'ai perdu de vue. Le principal c'est qu'il m'ait retrouvé au bon moment alors que j'avais l'arme du diplomate Yakuza à l'arrière du crâne.

Ensuite c'est le blanc complet, le Yakuza a été abattu par ton frère puis leur QG s'est effondré. Je crois simplement me souvenir que le Wolf avait un objet carré dans une de ses poches, sans doute le détonateur.

Un soupir de fatigue physique puis termine :

Voilà ce qui s'est passé Sam. Et Lee, lui, nous a couvert de l'extérieur pour nous récupérer à la sortie. C'est un résumé un peu évasif, pour en avoir un plus précis, tu as un rapport à ta disposition.

Je lui tends un rapport non sans frôler sa main avec la mienne discrètement, ne souhaitant pas faire plus au risque de nous faire remarquer par Lee et Kévin, je n'ai franchement pas envie de sortir des explications bidon aujourd'hui.

C'est en homme nouveau que je commence une nouvelle semaine au NYPD. Après avoir passé un tel Week-End, il faut avouer que reprendre le travail n'est pas ce que l'on souhaite le plus, y compris pour moi qui en suis un bourreau. Je ne souhaiterais qu'une chose : Être au chaud entre les draps de Sam avec elle dans mes bras. Et que cela ne s'arrête jamais.

Quoiqu'il en soit, je suis dans la salle de réunion en compagnie de mon père et nos habitudes matinales reprennent très vite le dessus, aussi je nous sers à chacun café, lui tendant son gobelet tandis que je pose le mien sur la table après en avoir bu une gorgée.

En revanche, ce Week-End en compagnie de ma dulcinée m'a transformé, je suis plus joyeux, moi qui suis normalement facilement irritable le matin. Je m'étire en laissant s'échapper un soupire de bonheur. Je fais osciller mes épaules puis finis finalement par me glisser directement la main dans le haut du dos à cause des démangeaisons laissées par les griffures, en passant par le col de ma chemise dévoilant inconsciemment les marques que Sam a laissé dans mon cou.

Je passe un bras autour des épaules de mon père, un signe affectif que je fais rarement tellement je ne pense qu'aux dossiers. Je lui demande tout souriant :

Comment s'est passé ton Week-End mon papounet ?

Je bois la moitié de mon gobelet avant de lui répondre le sourire aux lèvres :

Oh oui j'ai passé un excell...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que ma voix est couverte par celle de Paul qui est visiblement en rogne, pour quelle raison, je l'ignore mais je vais bientôt le savoir.

Moi non plus...Mais bon quand il faut y aller...

Afin d'éviter de l'impatienter plus longtemps, je pose mon gobelet sur la table et emboîte le pas de mon père pour me rendre dans le bureau du Grand Patron.

Bureau 23-C Paul Staer

[@ Bryan +2 en respect]

En entrant dans la salle de réunion pour la deuxième fois de la matinée, j'affiche une mine plutôt sereine sans être joyeuse pour autant. Je laisse la porte entrouverte. Je salue poliment les personnes présentes autour de la table, l'esquisse d'un sourire prenant place à la commissure de mes lèvres lorsque mon regard croise celui de Sam.

Je me reprends aussitôt en me dirigeant vers la table pour récupérer mon gobelet que j'avais laissé en plan lorsque Paul nous a fait sa crise. Je le termine d'une traite malgré qu'il soit froid. Je pose ma veste sur le dossier de la chaise en face de moi. Puis je prends un peu la température de mon équipe en ce lundi matin :

Bonjour à toutes et à tous. Navré de n'avoir pu vous accueillir à votre arrivée, j'ai eu quelques petites choses à régler. J'espère que vous avez passé un bon Week-End et que vous êtes d'aplomb pour commencer une nouvelle semaine dans la joie et la bonne humeur. Rassurez-vous je ne démarrerai pas sur les chapeaux de roues tant que notre équipe ne sera pas au complet. Nous attendrons Abigail que j'ai pu croiser dans les couloirs il y a une petite vingtaine de minutes.

Je leur laisse un laps de temps pour prendre également la température et se rassurer quand à l'ambiance qui règnera dans cette salle ce matin.

J'ai pu constater que certaines d'entre-vous ont pris le temps de jeter un oeil à la presse de ce matin ce que je n'ai pas fait, ce qui est un tort, je l'avoue, dis-je avec une pointe d'amusement. Y-a-t-il des gros titres qui seraient susceptibles de nous intéresser directement, ou des faits divers ?

Comme promis je ne pars pas trop vite, la séance ne commencera pas sans Abigail à moins qu'elle ait au moins trente minutes de retard.

Je souris à Lucie avant de lui répondre :

Une journée tranquille c'est vite dit Lucie, il s'agira d'une journée pour nous permettre d'élaborer nos plans d'attaques. Je m'expliquerai au cours de la matinée.

L'intervention de Kévin m'intéresse assez, à vrai dire je suis assez sceptique, je n'aime pas beaucoup les contacts par internet sans connaître les personnes, on peut raconter tout et n'importe quoi derrière un écran.

La tranquillité à mon sens ne fait pas partie du vocabulaire des gangs, s'ils font silence radio c'est qu'ils fomentent un coup dans notre dos. Ne vous faites par berner par cette pseudo inactivité.

Pour ce qui est de votre contact Black Wolf, c'est en effet assez intéressant pour nous, encore faut-il la cerner. Derrière un écran on raconte tout ce qu'on veut. J'ose espérer que vous avez eu l'intelligence de ne divulguer quoique ce soit concernant nos affaires. Rien ne vous assure qu'elle ne se joue pas de vous en jouant l'otage inoffensif pour vous tirer un maximum d'informations pour ses chefs. Par contre, mettez en oeuvre tout votre savoir-faire afin de la faire parler concernant son gang et celui des Nordic's.

Qu'avez-vous appris jusqu'ici ?

Mes yeux brillent face à sa dernière réplique, je vais lui démontrer que j'avais anticipé sa réaction à l'avance. Telle est ma compétence principale, l'analyse comportementale. Je n'avais d'autre but que de lui faire lever la tête de ses écrans pour me regarder en face. Je note dans un coin de ma mémoire ce qu'il vient de m'apprendre sans aller jusqu'au bout de ses développements cependant, puis je réagis au quart de tour à sa dernière réplique :

...Vu que c'est quelqu'un derrière un écran et que l'on ne peut pas lui faire confiance, vous allez l'identifier et la localiser Kévin. N'est-ce pas là le propre d'un génie de l'informatique ? Ne l'avez-vous d'ailleurs pas déjà fait ?

Je poursuis mon raisonnement lui démontrant encore une fois que les réseaux entre mes neurones fonctionnent en permanence à plein régime :

Lorsque vous m'aurez fourni ces informations, je pourrais enfin commencer à mettre en place le plan d'attaque que j'ai évoqué quelques minutes plus tôt. Votre contact est loin de me rendre indifférent Kévin, bien au contraire cela va nous permettre de gagner un temps précieux lors de l'infiltration d'Abigail chez les Black Wolves -Disant cela, je tourne la tête vers cette dernière pour lui faire un petit clin d'oeil-. Simplement je préviens toujours plutôt que de guérir. Je n'agirai qu'une fois que vous aurez fait preuve de tout votre talent pour faire sauter la sécurité informatique de la Black Wolf. Je veux lire en elle comme dans un livre ouvert.

Ce n'est qu'après ce travail préliminaire que nous utiliserons les informations qu'elle vous a donné et vous donnera pour monter des opérations en parallèle avec l'équipe de patrouilles d'O'Malley.

Je m'arrête quelques secondes avant de terminer :

Suivez-vous le fil de mon raisonnement Kévin ?

Je fais claquer ma langue contre mon palet :

Je comprends parfaitement Kévin, soutirez-lui le maximum d'informations que vous pourrez concernant les gangs des Black Wolves et des Nordic's, nous aviserons ensuite avec ce que nous aurons. Pour le moment nous ferons avec ce que vous avez déjà obtenu à savoir le nom du meurtrier de Chinatown. Je m'entretiendrai avec Dean à propos de la fille qu'il recherche avec les informations que vous venez de me donner. -Etonnament je ne l'appelle pas "mon père", sans doute la remarque de Paul m'a-t-elle frappé l'esprit.-

Je laisse Abigail et Lee s'échanger des informations en allant faire un café pour toute l'équipe sauf Abigail qui semble déguster un meilleur capuccino que l'offre la maison. Je reprends ensuite ma place après avoir fait le service, tout en restant debout, je vais très certainement marcher pendant que je parlerai, je n'ai pas envie d'être assis, réfléchir en marchant me stimule les neurones. Nulle note, nul prompteur, juste mon cerveau et mon talent d'orateur.

Je prends une profonde inspiration comme ils ont désormais l'habitude de remarquer lorsque j'ai l'intention de prendre la parole pour longtemps ou pour structurer mes propos. Cela leur permet de se concentrer et de prendre en note ce que je vais dire. Les mains jointes, faisant preuve d'une certaine prestance et aisance pour ce que je m'apprête à dire, je me lance :

Bien. Comme je le disais plus tôt, notre matinée sera plus remplie que vous ne pouvez l'imaginer, il n'y a certes aucun dossier à traiter mais je souhaite vous entretenir d'autres choses. L'air de rien, Kévin est venu apporter une belle introduction à mes propos.

Dans un premier temps, je vous rafraîchirai la mémoire concernant l'affaire de Chinatown à tout le moins la partie qui m'intéresse à savoir les relations entre les Black Wolves et les Yakuza, pendant une petite vingtaine de minutes. Nous enchaînerons avec une transition historique concernant les relations entre les divers gangs avec les informations que Kévin a été amené à récolter au cours de ce mois et demi. Nous ferons ensuite une courte pause de cinq à dix minutes puis reprendrons jusqu'à la pause déjeuner sur l'infiltration de Abigail chez les Black Wolves.

Cela vous convient-il ?

Je porte mon café à mes lèvres et fais un tour de table du regard sondant les éventuelles questions que certains n'oseraient pas poser.

Je bois une longue gorgée de café avant de répondre par un hochement de tête à Kévin puis d'enchaîner sur ma première partie pendant un petit quart d'heure leur laissant le temps de prendre les notes que chacun jugerait utile :

Parfait. Espérons que l'équipe d'O'Malley mette la main dessus. Cela ferait une tâche de moins pour Abigail, j'y reviendrai.

Comme vous le savez tous, avec le meurtre de Chiyo, les Yakuza ont accusé les Black Wolves de rompre unilatéralement le pacte de non agression qui avait été scellé entre eux par le transfert de la modique somme de 250 000 dollars en diamant. Malgré mon intervention fructueuse auprès du Diplomate Yakuza, cette dernière a volé en éclat en même temps que leur Quartier Général suite à l'intervention d'un Black Wolf que je soupçonne occuper un place assez importante au sein de ce gang, à l'origine de cette destruction.

En effet, malgré qu'il ait usé de la même technique que le meurtrier de Chinatown, à savoir la concoction de cocktails molotov, ce dernier était extrêmement agile mais également charismatique. Un simple sbire, aurait été moins perspicace. De plus, après un échec cuisant pour la récupération de la mallette contenant une somme considérable, il est légitime de penser que les Black Wolves allaient mettre toutes les chances de leurs côtés en envoyant un membre plus expérimenté et gradé pour cette mission de récupération à haut risque.

Je laisse un blanc pour qu'il puisse noter ma théorie et éventuellement la discuter puis reprends le vif du sujet :

Quoiqu'il en soit, avec cet affront, les relations entre les Black Wolves et les Yakuza se sont vraisemblablement dégradées au point d'en arriver à un futur conflit ouvert et généralisé, si tel n'est pas déjà le cas. Cette situation n'annonce rien de bon à mon sens, rappelez-vous notre première séance lorsque nous avons discuté des relations entre les divers gangs. Lee avait parlé d'une "boucherie". Eh bien, à l'heure d'aujourd'hui, je pense que nous pouvons considérer que cette fameuse "boucherie" est imminente. Ce ne seront plus quelques dizaines de morts que nous compterons, mais plutôt des centaines.

Laissant un court laps de temps de silence, je fais le tour de la table en marchant, mon regard posé sur chacun des membres de mon équipe en pleine prise de note, je poursuis :

Par ailleurs, outre cette guerre ouverte entre les Black Wolves, les Nordic's qui sont leurs alliés rappelons-le, et les Yakuza, il y a un autre élément à prendre en compte. En effet, j'ai moi-même été en contact avec le Black Wolf, et je suis prêts à parier qu'ils n'ont pas apprécié la circulation du portrait de ce dernier que j'ai dessiné, raison qui me conduit à vous demander de redoubler de vigilance lorsque vous serez sur le terrain. Les représailles n'étant pas à exclure.

M'arrêtant juste en face d'Abigail, l'air très sérieux, le regard fixé sur elle :

Cela vous concerne tout particulièrement Abigail, dans la mesure où vous allez être amenée à pénétrer dans l'antre du loup. Néanmoins, nous allons préparer cela avec vous afin que vous soyez sécurisée au maximum.

Je m'adresse ensuite à nouveau à toute l'équipe, en me dirigeant lentement vers ma place initiale après avoir fait réagir Abigail au moins émotionnellement si elle décidait de rester muette pour m'écouter :

Quelqu'un souhaite-t-il intervenir sur le résumé de la situation que j'estime nécessaire afin que nous partions tous avec les mêmes bases ? Dans le cas contraire, Kévin, vous aurez la parole.

Tout en restant debout pour répondre aux éventuelles questions, je récupère mon PC portable de la poche intérieure de ma veste et le mets en marche à ma place, afin de prendre à mon tour des notes pour les informations que donnera Kévin.